Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 7 : Charges communes
FRÉVILLE (Yves)
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 7 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 275 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- AVANT-PROPOS
-
CHAPITRE PREMIER
GESTION DE LA DETTE ET DE LA TRÉSORERIE DE L'ÉTAT -
CHAPITRE DEUX
DÉPENSES COMMUNES DE PERSONNEL -
CHAPITRE TROIS
POUVOIRS PUBLICS -
CHAPITRE QUATRE
INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES- I. LES DÉPENSES DE GARANTIE
- II. LES SECOURS AUX VICTIMES DE SINISTRES ET CALAMITÉS
- III. L'ENCOURAGEMENT À LA CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE
- IV. LES VERSEMENTS À DIVERS RÉGIMES OBLIGATOIRES DE SÉCURITÉ SOCIALE
- V. LES AIDES EN FAVEUR DES RAPATRIÉS
- VI. LA MAJORATION DES RENTES VIAGÈRES
- VII. LE FONDS D'INDEMNISATION DES TRANSFUSÉS ET HÉMOPHILES
-
CHAPITRE CINQ
INTERVENTIONS POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES -
CHAPITRE SIX
LES DÉPENSES EN ATTÉNUATION DE RECETTES - EXAMEN EN COMMISSION
-
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 7
CHARGES COMMUNES
Rapporteur spécial
: M. Yves FRÉVILLE
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre
rapporteur spécial est amené à formuler
quatre
observations
sur le budget des charges communes pour 2002.
A. UN EFFORT DE PRÉSENTATION DU PREMIER BUDGET DE
L'ÉTAT
Votre rapporteur spécial insiste sur le
caractère
paradoxal
du budget des charges communes : premier budget de l'Etat,
puisqu'il représente plus de 40 % des dépenses brutes du
budget général, il est cependant le plus méconnu, quoique
le plus varié par les thèmes abordés.
1. Un effort de clarification à poursuivre
Votre rapporteur avait insisté sur le
caractère
hétéroclite
du budget des charges communes puisqu'il
comprenait non seulement le domaine « naturel » des charges
communes, c'est-à-dire les crédits couvrant les frais
généraux de l'Etat et ne pouvant de ce fait être inscrits
dans le budget d'un ministère particulier, mais aussi les crédits
d'intervention du ministère des finances, notamment dans ses relations
avec le secteur bancaire et financier et les organismes de
sécurité sociale, et enfin les dépenses en
atténuation de recettes.
Votre rapporteur souhaite évoquer
l'effort de clarification
réalisé depuis quatre ans du contenu du budget,
par
recentrage sur les vraies « charges communes ».
En 2000, un effort indéniable avait été accompli par
suppression de 44 chapitres et transfert de nombreux crédits
d'interventions dans les fascicules budgétaires de l'emploi, de la
santé et de la solidarité et de l'économie, des finances
et de l'industrie. Cet effort est prolongé en 2002 pour les
crédits du fonds européen de développement,
transférés aux affaires étrangères. Il devra
être poursuivi pour des crédits qui n'ont rien à faire dans
les charges communes comme ceux des travaux de sécurité dans les
lycées ou du fonds national de péréquation.
Ces mesures de simplification sont d'autant plus appréciables qu'il
était très difficile d'apprécier l'évaluation de
certaines dotations en dehors de leur cadre normal de rattachement.
2. Un effort de présentation
Outre des modifications utiles au sein des agrégats, il convient de
noter la création d'un nouvel agrégat isolant les dépenses
en atténuation de recettes, constituées essentiellement des
dégrèvements et remboursements d'impôts, qui n'avaient
effectivement que peu de lien avec les charges de la dette, avec lesquelles
elles étaient néanmoins rangées auparavant.
En outre, la présentation d'un programme relatif à la gestion
de la dette et de la trésorerie de l'Etat, par anticipation de
l'application - effective au 1
er
janvier 2006 - de la
loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances,
est extrêmement intéressante. Elle traduit un engagement pris par
le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie au cours des
débats au Sénat consacrés à l'examen de la loi
organique susmentionnée.
Certes, il ne s'agit que d'un exemple dépourvu de portée
normative, puisque le Parlement ne sera pas appelé à se prononcer
sur ce programme, contrairement à ce qui se passera à compter de
l'entrée en vigueur de la loi organique. Mais il convient d'y voir un
exercice pédagogique
traduisant une marque d'intérêt
- une fois n'est pas coutume... - pour la représentation
nationale et une occasion d'en tirer quelques enseignements.
D'une part, la présentation des dépenses de l'Etat par programme
permettra de donner un aspect plus dynamique à l'appréciation
portée sur l'efficacité et l'efficience de la dépense
publique, puisque cette dernière sera accompagnée d'objectifs
à atteindre et de l'évaluation des résultats initialement
fixés. Votre rapporteur spécial ne peut que se féliciter
de ce que ce « préalable à la réforme de
l'Etat » soit une initiative parlementaire.
D'autre part, il convient toutefois de veiller à ce que cette
réforme soit mise en oeuvre de façon optimale par le
gouvernement. Ainsi, si l'esquisse de programme présentée est
bienvenue et intéressante, elle ne manque pas de susciter une
interrogation relative aux modalités retenues pour élaborer les
futurs programmes tels qu'ils seront présentés au vote du
Parlement à partir de 2006. En effet,
les programmes
, dans
l'esprit de la loi organique du 1
er
août 2001,
ne
sauraient
, sauf à perdre tout caractère d'innovation,
être que le simple regroupement des chapitres budgétaires
existants
.
Cet écueil semble n'avoir été que partiellement
évité pour le « pré-programme »
relatif à la dette de l'Etat
, puisque les dépenses de
garantie du titre I n'y ont pas été incorporées. Il
conviendra de plus d'être vigilant sur le processus d'élaboration
des indicateurs de résultats et de performances au regard desquels
l'utilisation de la dépense publique sera appréciée
à l'avenir. Des comparaisons internationales seraient pertinentes
puisque les dettes souveraines des grands Etats de la zone euro sont
désormais gérées sur un marché monétaire et
financier unifié.
Votre rapporteur considère de plus que les risques inhérents au
changement de doctrine du Trésor quant à la gestion active de
la dette
(réduction de la durée moyenne de la dette,
arbitrage sur la courbe des taux, financement éventuel des besoins
à long terme par des titres à court terme) soient
appréciés de façon rigoureuse.
3. Mais une évaluation non justifiée de certaines
dépenses
Au moins deux exemples peuvent illustrer le
caractère
extrêmement vague de la budgétisation initiale de certains
crédits
:
- les dépenses éventuelles et accidentelles :
il
apparaît en effet que les dotations inscrites aux chapitres 37-94 et
37-95 constituent, en réalité, une
réserve de
crédits à l'utilisation aléatoire destinée à
faire face aux besoins du moment
. Ainsi, en 2002, les crédits pour
dépenses accidentelles augmenteraient de 78,59 millions d'euros (515,52
millions de francs), sans la moindre justification, alors qu'ils avaient
diminué de plus de 105 millions d'euros (690 millions de francs)
l'année dernière ;
- les dépenses de garantie :
elles sont, selon le
gouvernement, «
difficilement prévisibles
»,
ce qui lui permet de
moduler ces crédits en fonction de ses propres
contraintes.
En effet, lorsque des événements
« imprévus » surviennent, les estimations de
dépenses sont rarement ajustées en conséquence. Dans son
rapport relatif à l'exécution des lois de finances pour 2000, la
Cour des comptes note que «
l'année 2000 ne déroge
pas au caractère erratique des dépenses de garantie
observé depuis 1994
» : si seulement 140 millions
d'euros (920 millions de francs) étaient inscrits sur le chapitre 14-01
l'année dernière, en revanche, le même chapitre
était doté de 2,23 milliards d'euros (14,6 milliards de francs)
en 1999.
B. UN BUDGET EXTRÊMEMENT CONTRAINT
Les crédits inscrits sur le budget des charges communes correspondent le
plus souvent à des dépenses de constatation, ce qui lui donnent
un caractère extrêmement contraint, dont le Parlement est, le plus
souvent, obligé de prendre acte.
C'est le cas de la charge de la
dette, financière ou viagère.
1. Le freinage provisoire de la charge de la dette financière
La
charge d'intérêts de la dette
croît provisoirement
moins vite que la dette, du fait de la décrue des taux
d'intérêt.
La charge nette de la dette atteindra en 2002 36,8 milliards d'euros, en
augmentation de 0,8 % par rapport à l'an passé et de 8,6 % par
rapport à 1997.
A cet égard, il convient de rappeler que,
sur l'ensemble de la
législature, 181,3 milliards d'euros
(1.189,25 milliards de francs)
ont été consacrés au paiement de
la charge nette
de la dette
, cette évolution démontrant la rigidité
croissante de la dépense publique et, par conséquent, les marges
de manoeuvre de plus en plus réduites au sein du budget
général :
La
baisse constatée sur ce poste de dépenses en 2000, qui
résultait de la baisse des taux d'intérêt observée
cette année-là
1(
*
)
-
élément exogène totalement indépendant de la
politique gouvernementale -, ne constitue qu'une exception au sein d'une
tendance de hausse continue du poids de la charge de la dette.
Du reste, comme l'indique la Cour des comptes dans son rapport
précité, «
la dette de l'Etat a continué de
se situer, en 2000, dans une dynamique d'accroissement, certes ralenti, mais
ininterrompu
».
Or, le stock de la dette publique continue de croître plus rapidement,
puisqu'il résulte de l'accumulation des déficits annuels,
eux-même engendrés par un niveau trop élevé de la
dépense publique. En projection, l'encours de la dette totale passerait
de 713 milliards d'euros fin 2001 à 745 milliards fin 2002, en
progression de 4,5 %.
Cette distorsion entre la croissance de la dette, + 4,5 %, et celle de la
charge d'intérêts, + 0,8%, est due à la diminution continue
depuis 1993 du coût moyen de la dette, elle-même liée
à la baisse des taux d'intérêt.
Mais cette situation
favorable n'est que transitoire.
Aux cours des années prochaines,
l'effet-taux s'atténuera et la progression de la charge
d'intérêts s'alignera sur celle de l'encours.
Cette orientation, si elle se confirmait, serait en effet extrêmement
préoccupante pour nos finances publiques, car elle signifierait que, une
fois encore, le budget de l'Etat verrait ses faibles marges de manoeuvre
réduites par des dépenses stériles progressant de
façon quasiment automatique.
2. L'explosion de la charge de la dette viagère
Votre rapporteur regrette que la ventilation des crédits de pensions
dans les fascicules des départements ministériels, suivant des
modalités d'ailleurs critiquables
2(
*
)
, ne
permette pas d'apprécier leur évolution globale lors du vote du
budget, alors que ces crédits sont transférés dans le
budget des charges communes sitôt après.
Les crédits pour pensions progressent de 6% en 2002, pour atteindre
31,1 milliards d'euros. Le compte simplifié, reconstituant ce que
serait un régime vieillesse des fonctionnaires de l'Etat et
présenté dans le rapport économique, social et financier
pour 2001, faisait apparaître une progression de la contribution de
l'Etat de 15,3 % en quatre ans, de 1998 à 2001 ! Le regroupement
des crédits permettrait d'élargir et de mettre à jour ce
type d'analyse pour éclairer les indispensables mesures à prendre
en ce domaine, avant même la mise en place du compte d'affectation
spéciale prévu à l'article 21 de la loi organique du
1
er
août 2001 relative aux lois de finances.
C. POUR UNE INFORMATION BUDGÉTAIRE ET FINANCIÈRE DE
MEILLEURE QUALITÉ
Par application anticipée des dispositions de l'article 51 de la loi
organique relative aux lois de finances, le projet de loi de finances est
accompagné d'une « charte de budgétisation »
dont certaines dispositions concernent directement le budget des charges
communes.
1. Isoler les dégrèvements et remboursements d'impôts
locaux
Les dépenses en atténuation de recettes et remboursements
représentent plus de la moitié (53,7%) des crédits
inscrits au budget des charges communes.
Or, ces crédits sont
constitués pour l'essentiel, et à hauteur de 62,7 milliards
d'euros, par les remboursements et dégrèvements d'impôts
qui sont soustraits à la fois des ressources définitives et des
dépenses dans la présentation de l'article d'équilibre en
raison de leur neutralité pour l'équilibre budgétaire.
Cette présentation est logique pour les
remboursements et
dégrèvements d'impôts d'Etat
. Les restitutions
d'impôts sur les sociétés (9,45 milliards d'euros),
les remboursements de crédits de TVA (32,28 milliards d'euros) et
désormais les dégrèvements et restitutions d'impôt
sur le revenu au titre de la prime pour l'emploi (1,45 milliard d'euros) sont
des éléments constitutifs de ces impôts dont il est
économiquement logique de déterminer le produit net.
En revanche, il est totalement illogique de déduire du montant des
impôts d'Etat
les dégrèvements et remboursements
d'impôts locaux
qui atteignent, en 2002,
9,9 milliards
d'euros. Cette pratique était inévitable tant que la
comptabilité publique ne permettait pas de les isoler. Puisque cet
effort de clarification dont votre rapporteur se réjouit est
achevé,
il n'existe plus aucune raison pour ne pas traiter les
remboursements et dégrèvements concernant le contribuables locaux
comme de véritables dépenses dans l'article
d'équilibre
.
2. Mieux appréhender la charge budgétaire nette de la dette
Rappelant que, depuis 1994, la notion de charge nette de la dette est
utilisée dans les documents accompagnant le budget et les comptes
d'exécution, la Cour des comptes se montre assez critique à
l'égard de la prise en compte des charges budgétaires brute et
nette.
Votre rapporteur ne retient pas l'observation de la Cour suivant laquelle
«
la référence à la charge nette, ne
fût-ce que dans la présentation et les commentaires du budget,
entretient une fâcheuse ambiguïté
», car la
déduction de recettes du montant de la charge brute de la dette
dissimulerait l'évolution réelle de la dépense. Si
l'observation de la Cour se comprend pour les produits de la trésorerie,
elle paraît peu fondée pour les recettes sur coupons courus qui
résultent de la technique de l'assimilation employée par l'Etat
pour le placement des obligations et des bons du Trésor
3(
*
)
.
En revanche, la Cour a raison d'insister sur le caractère grossier de la
correction ainsi opérée et sur la nécessité d'un
raisonnement en termes de droits constatés pour appréhender le
coût net de la dette. Les observations suivantes de la Cour, issues de
son rapport sur l'exécution des lois de finances pour 2000,
mériteraient d'être prises en compte dans la présentation
du « programme » relatif à la dette :
-
« la qualification de « recettes
d'ordre » [...] est impropre, car il s'agit d'encaissements effectifs
et bien distincts des décaissements d'intérêts
censés leur correspondre »
;
-
« du point de vue de l'analyse économique du
coût de la dette, qui en est la justification donnée, cette
contraction extra-comptable de dépenses et de recettes n'apparaît
pas pertinente, du moins en l'état actuel de la comptabilité
d'exécution budgétaire »
;
-
« ainsi, seule une comptabilité en droits
constatés de tous les produits et charges de la dette
- budgétaires et extrabudgétaires - peut fournir des
éléments économiquement significatifs du coût de la
dette, et au-delà de la qualité de sa gestion ».
3. Généraliser la problématique du hors-bilan
Il existe des « garanties implicites » à la charge
de l'Etat, c'est-à-dire des engagements à plus ou moins long
terme auxquels l'Etat et le secteur public devront faire face, et qui ne sont
pas retracés en tant que tels dans le budget général.
C'est tout le problème du « hors-bilan », ou
« dette publique invisible », qui fait l'objet d'une grande
imprécision
, le flou dont il est entouré empêchant la
représentation nationale et les citoyens de connaître
précisément la situation financière exacte de l'Etat.
La représentation nationale ne dispose ainsi que d'une vision
tronquée de la dette de l'Etat.
Toutefois, le compte général de l'administration des finances
(CGAF) 1999 avait apporté de réelles améliorations.
Le CGAF 1999
Le
compte général de l'administration des finances pour 1999
,
annexé au projet de loi de règlement de ladite année,
comportait des premiers éléments répondant à des
objectifs de meilleure information et donc de plus grande transparence :
il
continuait de reposer sur une comptabilité de caisse, mais
était enrichi d'éléments patrimoniaux grâce à
l'introduction d'éléments exprimés en termes de bilans et
de comptes de résultat
.
Il s'agit notamment de :
- la meilleure valorisation des immobilisations non financières ;
- l'amélioration de la lisibilité du compte qui retrace les
dotations et participations de l'Etat ;
- la comptabilisation de la dette en droits constatés en non plus
en encaissements/décaissements ; ainsi, la totalité des
charges de la dette inscrites au budget de l'Etat est retraitée en
droits constatés, en vertu du règlement communautaire relatif
à la comptabilité européenne -le SEC 95-, les
intérêts courus non échus étant pris en compte ;
- la création d'une provision pour dépréciation des
créances fiscales ;
- la présentation, pour la première fois, dans une annexe
relative au hors-bilan, d'engagements à moyen et long terme de l'Etat.
Trois secteurs d'intervention avaient été retenus :
1°)° les retraites des fonctionnaires de l'Etat des
régimes spéciaux, mais aucune indication chiffrée ne
figurait dans l'annexe, seule une méthodologie étant
précisée ;
2°) les engagements de l'Etat en matière d'épargne-logement,
l'engagement potentiel maximal ayant été estimé à
7,62 milliards d'euros (50 milliards de francs) ;
3°) les garanties accordées par l'Etat aux entreprises, ainsi
que les garanties à l'exportation passant par l'intermédiaire de
la COFACE, ces engagements représentant 37,65 milliards d'euros
(247 milliards de francs) pour les premières et 81,41 milliards
d'euros (534 milliards de francs) pour les secondes.
Soit un total, hors pensions publiques, de 126,69 milliards d'euros
(831
milliards de francs).
Toutefois, la Cour des comptes, dans son rapport précité relatif
à l'exécution des lois de finances pour 2000, formule un certain
nombre de critiques sur la façon dont sont appréhendés les
engagements « hors-bilan » de l'Etat et sur le
caractère incomplet de leur présentation.
Elle rappelle que «
certaines charges futures d'une importance
majeure, qui sont comptabilisées dans les engagements hors-bilan
d'entreprises publiques, devraient figurer dans les engagements et risques
hors-bilan de l'Etat, parce qu'elles présentent un risque pour
l'Etat
». Et de citer les charges futures de
démantèlement, de traitement et de stockage des déchets du
CEA, soit plus de 6,10 milliards d'euros (40 milliards de francs), ainsi que
les charges dites spécifiques de Charbonnages de France relatives aux
voiries et aux sites arrêtés et aux prestations dues aux anciens
mineurs, soit plus de 8,38 milliards d'euros (55 milliards de francs).
Elle a également regretté que les engagements de l'Etat au titre
des retraites publiques ne fassent l'objet d'aucun chiffrage, même si
elle a obtenu des informations sur ce point.
Les
engagements au titre des retraites des fonctionnaires :
entre 595 et 686 milliards d'euros
Dans son
rapport relatif à l'exécution des lois de finances pour 2000, la
Cour des comptes a approfondi son analyse des engagements hors-bilan de l'Etat.
«
La Cour a souhaité que lui soit communiqué le
chiffrage des engagements de l'Etat au titre des pensions des
fonctionnaires
», dans le cadre du contrôle de
l'exécution des lois de finances.
La Cour des comptes a ainsi été destinataire d'un courrier de la
secrétaire d'Etat au budget, dont il ressort que, «
en
fonction du taux d'actualisation retenu (6 ou 5 %), l'ordre de grandeur des
engagements hors bilan de l'Etat au titre des retraites des fonctionnaires peut
être estimé comme s'inscrivant dans une fourchette
d'évaluation comprise entre 594,55 milliards d'euros (3.900
milliards de francs) et 686,02 milliards d'euros (4.500 milliards de
francs)
».
Des améliorations ont été apportées au CGAF
2000 :
- la valorisation des immobilisations non financières ;
- la valorisation des dotations et participations ;
- le rattachement de la TVA à l'exercice 2000 ;
- l'estimation de l'impact d'une intégration des budgets annexes dans
les comptes de l'Etat.
D. QUEL AVENIR POUR LE BUDGET DES CHARGES COMMUNES ?
Votre rapporteur spécial s'interroge sur la façon dont le budget
des charges communes va s'adapter aux dispositions de la nouvelle loi organique
relative aux lois de finances.
Il convient en effet de rappeler que celle-ci prévoit
un certain
nombre de modifications qui vont avoir un impact direct sur une partie
conséquente des crédits aujourd'hui inscrits au budget des
charges communes
.
Au moins trois de ces nouvelles dispositions peuvent être
citées :
- l'article 7 prévoit une dotation pour dépenses
imprévisibles ;
- l'article 21 prévoit un compte d'affectation spéciale des
charges de retraites ;
- l'article 22 crée un compte de commerce pour la charge
budgétaire de la dette et pour la dette publique elle-même.
AVANT-PROPOS
Le
budget des charges communes recense les crédits qui, destinés
à l'ensemble des services de l'Etat ou à plusieurs d'entre eux,
ne peuvent être inscrits dans le budget d'un ministère particulier.
Dans le projet de loi de finances pour 2002, ses crédits
s'élèvent au total à
117,02 milliards d'euros
(767,63 milliards de francs), composés uniquement de
dépenses ordinaires. Les dépenses en capital, qui ne
représentaient que 0,19 % du total en 2001, disparaissent.
Le périmètre du budget des charges communes ne devrait subir
qu'une modification limitée en 2002, portant sur 73,18 millions d'euros
(480 millions de francs) alloués à la majoration
légale des rentes mutualistes des anciens combattants, et
transférés au budget du département ministériel en
charge de ceux-ci, et sur 218 millions d'euros (1,43 milliard de francs) en
dépenses en capital correspondant à la contribution de la France
au fonds européen de développement, désormais inscrits au
budget du ministère des affaires étrangères. Il convient
de rappeler que, en 2001, le budget des charges communes avait prévu des
transferts d'un montant supérieur à 3 milliards d'euros (20
milliards de francs).
En revanche, le projet de loi de finances pour 2002 crée un
nouvel
agrégat 32 « Dépenses en atténuation de
recettes »
au sein du budget des charges communes, qui en compte
désormais six. Il procède également à des
modifications internes aux agrégats. Surtout, il présente une
première esquisse de programme
au sens de la loi organique du
1
er
août 2001 relative aux lois de finances,
au titre de la
gestion de la dette et de la trésorerie de l'Etat
.
Les dégrèvements et remboursements d'impôts atteignent
62,66 milliards d'euros
(411,02 milliards de francs), contre 56,02
milliards d'euros (367,47 milliards de francs) en 2001, soit une
progression
sensible de près de 12 %
, après + 10,8 % en 2001.
Par ailleurs,
les recettes d'ordre
encaissées en 2002, du fait
des procédures d'émission de la dette publique,
s'élèvent à
2,72 milliards d'euros
(17,82 milliards
de francs).
Les crédits du budget des charges communes nets des
dégrèvements et remboursements d'impôts et des recettes
d'ordre s'établissent à 51,64 milliards d'euros
(338,74
milliards de francs)
, soit une augmentation de 0,9 % par rapport à
2001
, après une diminution de 4,9 % l'année dernière.
Ils représentent 19,4 % des dépenses du budget
général
, contre 19,7 % en 2001.
Ces crédits sont retracés dans le tableau ci-après :
CHAPITRE PREMIER
GESTION DE LA DETTE ET DE LA TRÉSORERIE DE
L'ÉTAT
L'agrégat 31 est présenté sous la
forme d'un
programme au sens de la nouvelle loi organique relative aux lois de
finances
, même si, comme l'indique le gouvernement, cette
première esquisse «
ne préjuge pas de la
structuration des programmes en 2006 et pourra éventuellement être
modifiée et enrichie dans les années à
venir
». Il s'agit toutefois d'un réel effort de la part
du gouvernement en matière d'amélioration de l'information
transmise au Parlement.
Les crédits de ce programme s'établissent à
39,56
milliards d'euros
(259,50 milliards de francs) en 2002, soit une
légère
progression de 0,5 %
. Ils
représentent
33,8 %
de l'ensemble des crédits du budget
des charges communes
.
I. LA DETTE ET LA CHARGE DE LA DETTE
A. L'ÉVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE
Voici l'évolution depuis 1989 de l'endettement public déclinée par sous-secteur, en points de PIB :
La dette publique au sens de Maastricht
La dette
publique au sens du Traité de Maastricht est définie par le
protocole annexé sur la procédure concernant les déficits
publics excessifs et précisée par le règlement n°
3605/93 du Conseil des Communautés européennes tel que
modifié par le règlement n° 475/2000 du Conseil. Il s'agit
du montant total des dettes brutes, à leur valeur nominale, en cours
à la fin de l'année, et consolidées à
l'intérieur des différents secteurs des administrations publiques.
Elle est donc composée de :
- la dette de l'ensemble des administrations publiques au sens de la
comptabilité nationale : État, organismes divers
d'administration centrale, administrations publiques locales et administrations
de sécurité sociale ;
- en valeur brute, c'est-à-dire sans déduire les
créances détenues par les administrations publiques ;
- consolidée : en revanche, on déduit la part des
dettes qui est détenue par d'autres administrations publiques ;
- en valeur nominale, c'est-à-dire à la valeur faciale
revalorisée au taux de change du marché.
Elle ne comprend pas les dettes vis-à-vis des fournisseurs non plus que
les dettes fiscales et sociales (« autres comptes à
payer » dans le SEC 95).
La consolidation est faite à partir de l'actif patrimonial des
administrations publiques (titres immobilisés et créances
à moyen terme).
La dette est calculée sur le champ du secteur des administrations
publiques dont la liste est arrêtée tous les ans par l'INSEE.
Le montant de la dette publique notifiée à la Commission
européenne s'élevait à 741,60 milliards d'euros
(4.864,6 milliards de francs) en 1997, 777,26 milliards d'euros
(5.098,5 milliards de francs) en 1998, 790,31 milliards d'euros
(5.184,1 milliards de francs) en 1999 et 809,17 milliards d'euros
(5.307,8 milliards de francs) en 2000.
Les établissements publics nationaux figurant parmi les administrations
publiques sont comptabilisés dans les organismes divers
d'administrations centrales. Les établissements publics nationaux dont
la dette dépasse cent millions d'euros sont au nombre de trois. Les
données suivantes ne sont pas consolidées. La dette de la CADES
est calculée hors intérêts courus non échus mais
comprend le montant en capital de la dette de la CADES vis-à-vis de
l'État, évalué selon le principe des droits et obligations.
Source : SROT au 31 décembre et
projections pour 2001 et 2002.
La
dette nette totale
augmente de :
-
• 150 milliards d'euros de fin 1988 à fin 1993
• 203 milliards d'euros de fin 1993 à fin 1997
• 167 milliards d'euros de fin 1997 à fin 2002.
La dette nette totale comprend trois composantes :• La dette négociable regroupant la dette à long terme (emprunts d'Etat, tel l'emprunt Balladur de 1993, et obligations assimilables du Trésor) et les bons du Trésor à court et moyen terme (BTAN et BTF).
• La dette non négociable comprenant notamment les dépôts des correspondants du Trésor (et en particulier ceux des collectivités locales) et la dette de divers organismes reprise par l'Etat.
• En déduction : le solde positif du compte du Trésor auprès de la Banque de France corrigé des avances de la Banque de France et des créances nettes des opérations de pension des titres d'Etat.
B. LA BAISSE DES TAUX FREINE L'AUGMENTATION DE LA CHARGE DE LA DETTE
1. Les crédits consacrés aux charges d'intérêt
Ces crédits sont ainsi répartis :
|
2001 |
2002 |
Écart |
Dette négociable |
38.304 |
38.840 |
+ 1,4 % |
Dette non négociable |
1.009 |
671 |
- 33,5 % |
Charges de gestion de la dette et frais de trésorerie |
47 |
45 |
- 4,8 % |
Total |
39.360 |
39.556 |
+ 0,5 % |
(en
millions d'euros)
Ces dotations représentent
la charge brute de la dette publique.
L'appréhension de la réalité de la charge de la dette
nécessite de recourir à la notion de charge nette
qui, outre
la charge brute inscrite au budget des charges communes, prend en compte les
recettes en atténuation des charges de la dette, qui figurent aux lignes
806 (« Recettes en atténuation des charges de la dette et des
frais de trésorerie ») et 411
(« Intérêts versés par divers services de l'Etat
ou organismes gérant des services publics au titre des
avances ») du fascicule « voies et moyens »
annexé au projet de loi de finances.
La charge nette de la dette s'élève, en fait, à 36,84
milliards d'euros
(241,65 milliards de francs)
, en progression de
0,8 %, après + 2,4 % en 2001.
Le tableau ci-dessous résume les modalités de calcul de la charge
budgétaire, brute et nette, de la dette :
2. Les hypothèses de taux d'intérêt
Les hypothèses de taux d'intérêt retenues pour l'évaluation de la charge de la dette dans les projets de lois de finances pour 2001 et 2002, ainsi que les résultats constatés en 2000 et pour le dernière période écoulée de 2001, sont retracées dans le tableau suivant :
Selon la
direction du Trésor, «
les hypothèses
utilisées dans le cadre de la préparation de la loi de finances
ne constituent en aucun cas une prévision des choix de politique
monétaire qui relèvent du seul Système européen de
banques centrales. Il s'agit du consensus du marché constaté en
juillet 2001, au moment de l'élaboration du projet de loi de finances.
Elles ne doivent donc en aucun cas être interprétées comme
une quelconque anticipation officielle de l'évolution des
taux
».
En 2000, la charge nette de la dette s'est élevée à
35,69 milliards d'euros (234,1 milliards de francs), à
comparer avec une prévision de 35,78 milliards d'euros
(234,7 milliards de francs) en loi de finances initiale et de
35,58 milliards d'euros (233,4 milliards de francs) en collectif
d'automne.
Ces prévisions reposaient sur les hypothèses de taux
suivantes :
Source : bulletin mensuel Agence France Trésor
On observe que les taux aussi bien à court terme qu'à long terme
sont repartis à la baisse, après une période de tension
engendrée en 1999 par la crainte d'un retour des tensions
inflationnistes.
Les dernières
adjudications
(au 22 novembre 2001) se sont
effectuées aux taux moyens pondérés suivants :
OAT 10 ans (échéance 10-2011) : 4,80%
BTAN 5 ans
(échéance 1-2007) : 4,03 %
BTF 13 semaines : 3,23
% . Ce taux est nettement inférieur au taux du
« consensus » retenu pour l'élaboration du projet de
loi de finances pour 2002, soit 4,1 %.
S'agissant des obligations indexées sur l'inflation (OAT
i
), le
bulletin de la Banque de France d'octobre 2001 fait remarquer que
«
le
taux d'intérêt réel à
10 ans
était resté très stable en octobre, au
voisinage de
3,50%
» et que «
cette
tendance contraste avec la baisse de 35 points de base du taux réel
observé, à 2,87%, aux Etats-Unis pendant la même
période
».
3. Quasi-stabilité de la charge de la dette entre la loi de finances initiale et l'exécution
Cette
quasi-stabilité résulte de plusieurs phénomènes
d'effets contraires :
- la charge d'intérêt des BTF a augmenté de
près d'un milliard de francs entre la loi de finances initiale et
l'exécution (1,88 milliard d'euros, soit 12,35 milliards de francs,
contre 1,74 milliard d'euros, soit 11,40 milliards de francs) car les taux
moyens effectivement constatés en 2000 ont été
supérieurs aux prévisions (cf. tableau ci-dessus), ce qui a
principalement affecté la charge des BTF ;
- les recettes tirées des opérations de pensions
livrées et de la rémunération du compte du Trésor
à la Banque de France ont été de 0,53 milliard
d'euros (3,5 milliards de francs) contre 0,30 milliard d'euros
(2 milliards de francs) en prévision.
L'évaluation de l'effet de l'évolution des taux sur la charge
de la dette est un exercice délicat. En effet, il n'existe pas un lien
direct et immédiat entre l'évolution des taux et la charge
budgétaire de la dette.
En premier lieu, l'effet d'une évolution des taux à moyen et long
terme sur la charge de la dette est marginal. Les émissions à
moyen et long terme faites dans l'année impactent certes la charge brute
de la dette lorsqu'il y a émission avant la date de détachement
du coupon, mais leur impact sur la charge nette l'année
d'émission demeure négligeable car ces versements
d'intérêts sont compensés par des variations de recettes de
coupons courus à peu près équivalentes. Seule la baisse
des taux courts se répercute directement sur la charge de la dette.
En second lieu, la politique d'assimilation conduite par le Trésor pour
accroître la liquidité de la dette peut se traduire par la
réouverture d'anciennes lignes dont le coupon n'est pas
nécessairement en ligne avec les évolutions du marché. Il
existe donc un délai, lié à la création de
nouvelles lignes, entre une baisse des taux et son effet sur la charge de la
dette.
Le tableau suivant évalue l'effet de la baisse des taux en 2000 et en
2001 sur la charge de la dette à moyen et long terme 2001 et 2002,
toutes choses égales par ailleurs. Cette évaluation ne prend en
compte que les effets prix qui sont compensés par des effets volumes
liés à l'augmentation de la dette d'une année sur l'autre.
Ce graphique présente l'évolution comparée de l'encours et de la charge de la dette en indices base 100 en 1988. L'encours de la dette a été multiplié par 3,32 depuis 1988 alors que la charge d'intérêt a été seulement multipliée par 2,65. Il montre comment l'évolution de charge de la dette résulte de la combinaison d'un effet-volume et d'un effet-taux , celui-ci résultant de l'évolution du coût moyen de la dette.
-
• Au cours de la période 1988-1992, la charge s'accroît plus
vite que le stock de la dette en raison de la très forte hausse des
taux. Le coût moyen culmine à près de 7,5 % en 1992.
• La baisse des taux qui s'amorce en 1993 (avec l'emprunt Balladur) ramène progressivement le coût de la dette à son niveau de départ de 1988 (de l'ordre de 6 ?25%). De ce fait, charge et encours ont progressé à peu près au même rythme sur l'ensemble de la période 1988-1996.
• Enfin, à partir de 1996, la poursuite de la baisse du coût moyen qui pourrait passer sous la barre des 5% en 2002 entraîne un décrochage entre la croissance de l'encours de la dette qui reste vive, et celle de la charge de la dette qui est fortement freinée.
Les hypothèses de taux pour la fin de l'année associées à cette évaluation sont les suivantes :
La
quasi-stabilité de la charge de la dette par rapport aux
prévisions résulte :
- d'une baisse de la charge d'intérêt des BTF liée au
niveau plus faible que prévu des taux courts en 2001 même si le
volume émis devrait être plus élevé que prévu
en raison d'une moindre progression des recettes fiscales sur
l'année ;
- d'un amoindrissement des recettes de placements de trésorerie
(pensions livrées, dépôts sur le marché
interbancaire et auprès d'Etats européens) qui devraient
être plus réduites que prévues en loi de finances initiale
en raison d'un double effet :
* un effet-volume : les recettes fiscales étant moins
importantes que prévues, les montants de trésorerie susceptibles
d'être placés sont plus faibles ;
* un effet-taux : le niveau des taux courts étant plus faible
qu'anticipé par le consensus de marché, les excédents
placés sur le marché ont été
rémunérés à des taux plus faibles.
II. PRÉSENTATION DU PROGRAMME « GESTION DE LA DETTE ET DE LA TRÉSORERIE DE L'ÉTAT »
Le
programme comprend
deux parties
:
- la première partie concerne les principes généraux,
les objectifs et les outils ;
- la seconde partie est relative à l'impact budgétaire et
à des développements futurs.
A. ASSURER LA SOLVABILITÉ DE L'ÉTAT
La
mission principale de ce programme est de permettre à l'Etat d'honorer
ses engagements financiers en toute circonstance, c'est-à-dire de
s'assurer que le compte de l'Etat auprès de la Banque de France est
toujours créditeur.
La dette négociable de l'Etat est gérée selon
quatre
principes généraux
:
- la simplicité
: la dette négociable se
décompose en trois catégories de titres standardisés qui
se distinguent par leur maturité à l'émission :
les obligations assimilables du Trésor (OAT)
qui
représentent l'endettement à long terme, supérieur
à 5 ans ;
les bons du Trésor à taux fixe et
intérêts annuels (BTAN)
, qui représentent l'endettement
à moyen terme, entre 2 et 5 ans ;
les bons du Trésor
à taux fixe et intérêts précomptés (BTF)
,
qui sont d'une durée inférieure à 1 an ;
Les différents produits financiers émis pour financer les besoins de l'Etat
Le
Trésor a engagé il y a plus de 15 ans une série de
réformes visant à créer les conditions du
développement harmonieux d'un marché des titres d'Etat liquide,
attractif et sûr. L'objectif est depuis l'origine de permettre à
l'Etat d'emprunter dans les meilleures conditions possibles tout en offrant aux
acteurs du marché des titres standardisés et un accès
simple et sécurisé sur le marché primaire comme secondaire.
La composition de la dette de l'Etat a été
rationalisée : aux souches trop nombreuses et peu liquides, aux
caractéristiques financières et fiscales disparates, ont
été préférées trois catégories de
titres standardisés - les valeurs du Trésor - qui se distinguent
par leur maturité lors de l'émission :
Les obligations assimilables du Trésor
Les obligations assimilables du Trésor (OAT) sont le support de
l'endettement à long terme de l'Etat. Leur maturité est comprise
à l'émission entre 7 et 30 ans. Toutefois, afin de
répondre à la demande ponctuelle des investisseurs, le
Trésor s'autorise la réouverture d'anciennes souches de
maturité résiduelle inférieure à 7 ans. Chaque
année, le Trésor crée une ou deux lignes nouvelles
à dix ans, qui jouent, sur les marchés français et
étrangers, le rôle d'emprunt de référence.
Les OAT font l'objet d'une émission mensuelle (le premier jeudi du mois
avec règlement le jeudi suivant) par voie d'adjudication
« à la hollandaise » (les demandes sont servies au
prix effectif de soumission lorsque celui-ci est supérieur au prix
limite arrêté par le Trésor. Les demandes au prix limite
sont réduites à concurrence d'un pourcentage arrêté.
Les demandes en-dessous du prix limite ne sont pas servies). La plupart des
lignes d'OAT sont à taux fixe (le taux est fixé lors de la
création de la ligne), remboursables
in fine
et détachent
un coupon annuel. Celles-ci représentent 381,59 milliards d'euros
(2.503,05 milliards de francs), soit 65,50 % de la dette financière
négociable.
Afin de diversifier et de renouveler la gamme des produits offerts aux
investisseurs, le Trésor émet
deux nouvelles catégories
d'OAT
: les OAT à taux variable (TEC 10 en remplacement des
anciennes références TMB, TRB et TME) et les OAT indexées
sur l'inflation.
- Les OAT TEC 10 :
l'Etat a décidé, en mars
1996, de lancer une OAT indexée sur un nouvel indice de rendement des
emprunts d'Etat à long terme, le « TEC 10 ». Cette
décision procède d'un double constat. D'une part, elle
répond à la demande abondante et diversifiée,
manifestée par les investisseurs ; d'autre part, elle permet de
moderniser les émissions indexées sur le TME, en utilisant un
indice à la fois plus simple et plus représentatif du
marché des taux d'intérêt à long terme. L'indice TEC
10 a été conçu de manière à le rendre
accessible à l'ensemble des investisseurs français et
étrangers. La référence choisie est parfaitement
homogène avec des références largement connues des
investisseurs internationaux, les
Constant Maturity Treasuries
et
les
Constant Maturity Swaps
. Le TEC 10 est un indice calculé
quotidiennement par interpolation linéaire entre les deux OAT les plus
proches de la maturité exacte de 10 ans et d'un encours supérieur
à 3 milliards d'euros (19,68 milliards de francs). Il correspond
donc au taux de rendement d'une OAT fictive de maturité exactement
égale à 10 ans. L'OAT référencée sur ce
nouvel indice est dotée d'un coupon prédéterminé et
trimestriel. Le coupon détachable étant très proche du
coupon de marché (puisque trimestriellement ajusté), l'OAT TEC 10
est adjugée à un prix proche du pair réduisant ainsi les
pertes et profits sur produits financiers ;
- Les OAT indexées sur l'inflation
obéissent aux deux
principes suivants : le principal, protégé contre
l'inflation, est ajusté sur un indice d'inflation pour tenir compte de
l'évolution des prix. Cet ajustement peut être calculé
chaque jour en fonction d'une référence quotidienne d'inflation,
mais il n'est payé par le Trésor qu'à l'occasion du
remboursement de l'obligation. L'OAT indexée bénéficie en
outre d'une garantie de remboursement au pair : l'indexation ne s'applique
en effet que si l'indice d'inflation à maturité est
supérieur à l'indice d'inflation à la date de jouissance
de la première émission. Dans le cas contraire (en cas de
déflation), le remboursement est égal au nominal initial :
l'obligation est alors remboursée au pair. L'OAT indexée verse un
coupon annuel calculé comme un pourcentage fixe du principal
indexé. Ce pourcentage fixe, appelé également coupon
réel, est déterminé lors de l'émission et reste
fixé pour la durée de vie du titre. Le coupon reçu par le
porteur dépend donc de ce coupon réel, ainsi que du rapport entre
l'indice d'inflation à la date de paiement du coupon et l'indice
d'inflation à la date de jouissance du titre.
Enfin, afin de renouer avec la longue tradition du placement des emprunts
d'Etat auprès des ménages français, le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie a mis en oeuvre, en septembre
1994, une procédure de placement mensuel des OAT auprès des
particuliers. En effet, l'institutionnalisation et l'internationalisation du
marché des valeurs du Trésor depuis les réformes de 1985
avaient conduit à réduire fortement la possibilité pour
les ménages de se porter directement acquéreurs.
Chaque année, le Trésor réserve sur son programme
d'émission un volume d'OAT pour les particuliers. Ce montant fait
l'objet d'une prise ferme par les SVT et les principaux réseaux
bancaires qui signent avec l'Etat une convention de placement pour une
durée d'un an. Chaque mois, les particuliers peuvent souscrire, dans les
réseaux bancaires, à La Poste, dans les caisses d'épargne
et dans le réseau du Trésor public, l'OAT de
référence à dix ans ou un autre titre de maturité
proche proposé par le Trésor.
Les bons du Trésor à taux fixe et à
intérêt annuel (BTAN)
Les BTAN représentent l'endettement à moyen terme de l'Etat. Leur
durée à l'émission est de deux ans ou de cinq ans. Comme
pour les OAT, les BTAN font l'objet d'une émission mensuelle (le
troisième jeudi du mois avec règlement le jeudi suivant) par voie
d'adjudication « à la hollandaise » selon un
calendrier semestriel prévisionnel (les lignes et les dates sont
annoncées). Tous les BTAN sont en euros, à taux fixe annuel et
remboursables
in fine
.
Les bons du Trésor à taux fixe (BTF)
Les bons du Trésor à taux fixe et à intérêt
précompté (BTF) sont l'instrument privilégié de
gestion de la trésorerie de l'Etat. Ils ont une maturité
inférieure à un an et comprise entre 8 et 52 semaines.
Contrairement aux OAT et BTAN, le taux d'intérêt est
précompté, c'est-à-dire réglé par le
Trésor dès l'émission. Les BTF sont émis chaque
lundi et réglés le jeudi suivant selon un calendrier
prévisionnel indicatif (les souches émises et les dates sont
annoncées).
- la liquidité
: elle contribue à assurer les
meilleures conditions d'émission et donc une charge d'emprunt plus
faible pour le contribuable. Assurer la liquidité sur le marché
secondaire est l'une des fonctions essentielles des spécialistes en
valeurs du Trésor (SVT) ;
- la transparence
: c'est d'elle que dépend, en très
grande partie, la capacité pour les SVT de souscrire aux
émissions ; elle est fondée sur la technique de
l'adjudication, qui place les souscripteurs en concurrence publique ; la
régularité des adjudications ; la présentation, en
fin d'année n-1, du programme prévisionnel de financement de
l'Etat à moyen et long terme pour l'année n ; la diffusion
continue d'informations sur l'émission et la gestion de la dette ;
- le contrôle des risques : pour faire face aux nombreux risques
auxquels l'Etat est exposé - risques de marché, de contrepartie,
de règlement, opérationnels et informatiques, d'écart
prévision/réalisation -, l'agence France Trésor s'est
dotée d'un cahier des procédures et d'une charte de
déontologie, publiés par un arrêté du 18 septembre
dernier.
D'une manière générale, la politique d'émission de
l'Etat repose sur un
souci constant de l'innovation
, afin d'asseoir la
crédibilité de la France.
S'agissant des
objectifs
, la gestion optimale de la trésorerie de
l'Etat doit permettre de limiter au minimum l'encours créditeur du
compte de l'Etat auprès de la Banque de France et de placer les
excédents ponctuels sur le marché.
L'Etat dispose d'
outils de gestion de sa trésorerie et de sa
dette
:
- des prévisions de trésorerie, centralisées par
l'agence France Trésor ;
- des instruments de marché, en particulier un programme d'emprunt, un
programme de swaps, des instruments de gestion de la trésorerie ;
- des instruments de gestion et de contrôle des risques, notamment la
publication annuelle d'un rapport d'audit contractuel portant sur les
procédures prudentielles mises en oeuvre par l'agence France
Trésor...
B. GÉRER AU MOINDRE COÛT LA DETTE DE L'ÉTAT
La
seconde partie du programme concerne son impact budgétaire et ses
développements futurs.
Il s'agit notamment des
charges nettes de la dette
, mais aussi d'autres
indicateurs d'impact budgétaire : les moyens de l'agence France
Trésor, et le coût moyen des émissions de dette de l'Etat
année par année.
Au titre des
développements futurs
, il est indiqué que les
travaux de l'agence France Trésor porteront à l'avenir sur trois
points : la poursuite de l'étude sur les indicateurs de performance
de la gestion de la trésorerie et de la dette ; le mode
d'évaluation de la dette et des engagements qui lui sont liés en
valeur de marché ; l'étude de l'opportunité
d'utiliser d'autres instruments de bilan ou de hors-bilan pour baisser et
lisser les charges de la dette.
L'Etat émetteur n'a pas de moyens d'influencer directement les niveaux
des taux d'intérêt brut, qui résultent, d'une part, des
anticipations des opérateurs concernant l'évolution des taux
monétaires, et, d'autre part, des mouvements de marché en
fonction de l'offre et de la demande de titres obligataires de diverses
signatures et de diverses maturités. Le premier aspect est de la
responsabilité exclusive de la Banque centrale européenne, et
l'Etat émetteur a de moins en moins d'influence sur le deuxième
aspect, du fait de la diminution du poids de l'Etat dans les émissions
obligataires qui s'est mécaniquement beaucoup réduit en raison de
l'introduction de l'euro : le marché obligataire de l'euro est en
effet quatre fois plus grand que ne l'était le marché obligataire
du franc.
Le nouvel environnement né de l'avènement de l'euro
Le
passage à l'euro de la dette française
La France s'était préparée depuis plusieurs années
au passage à l'euro, en jouant un rôle pionnier sur le
marché de l'euro, en s'engageant dès 1989 dans une politique
d'émission régulière en écu sur toutes les
maturités, de deux ans à trente ans. La liquidité des
titres en écus a été confortée par
l'émission simultanée de titres en francs et en écus
présentant les mêmes caractéristiques (euro fongibles) qui
ont permis de constituer des lignes de BTAN et d'OAT en euros très
liquides dès le 1
er
janvier 1999.
Au 1
er
janvier 1999, l'ensemble de la dette négociable de
l'Etat a été intégralement converti en euros, selon une
méthode claire et transparente (arrondi à l'euro inférieur
avec versement d'une soulte) tirant partie de la
dématérialisation de l'ensemble des titres français.
La problématique de l'émetteur de référence
Avec la disparition du risque de change, les émetteurs souverains de la
zone euro sont placés en situation de concurrence auprès des
investisseurs. Les conditions de financement dépendent désormais
avant toute chose de la qualité du crédit de l'émetteur et
de la qualité de sa politique d'émission. Entre les grands
émetteurs de la zone euro, notamment, l'enjeu est de faire de sa dette
la référence dans la zone euro (c'est-à-dire la dette par
rapport à laquelle les autres se comparent), celle qui est la plus
regardée et donc la plus traitée : cette focalisation des
acteurs sur une dette permet d'en améliorer la liquidité et
l'attrait, ce qui participe à un meilleur coût de financement.
Les grands principes sur lesquels est basée sa politique
d'émission ont placé de ce point de vue la dette française
au premier rang de pays de la zone euro.
Si l'on considère le niveau des taux de rendement des titres d'Etat
français par rapport à leurs homologues européens, il
apparaît qu'ils sont parmi les plus bas de la zone sur une très
grande partie de la courbe : c'est incontestablement le cas sur la partie
moyen terme de la courbe (de 1 à 9 ans). En revanche, sur la
maturité plus longue, l'Allemagne bénéficie actuellement
d'un écart de taux favorable par rapport à la France. Ces
écarts de taux ne traduisent pas un écart de crédit
(auquel cas, ils seraient dans le même sens sur l'ensemble de la courbe
des taux) : le taux de rendement moyen sur l'ensemble de la courbe
française est comparable à celui de l'Allemagne, voire meilleur.
L'écart de taux à 10 ans résulte essentiellement de
caractéristiques techniques, en particulier de l'efficacité
comparée des instruments de couverture (contrats futurs).
Un second élément pour évaluer le statut de
« benchmark » d'une dette concerne les choix des
références effectués par les émetteurs autres que
l'Etat lors de leurs émissions. Ces émetteurs déterminent
le prix de leur émission par comparaison aux émissions des Etats
souverains, et disposent pour ce faire de plusieurs choix au sein de la zone
euro. Les statistiques de référencement des émissions
privées montrent que les dettes françaises et allemandes
constituent les deux références incontestables de la zone.
En conclusion, les évolutions du marché de l'euro montrent que la
France et l'Allemagne, du fait de la qualité de leur crédit et de
la liquidité de leur dette, constituent les deux
références incontestables sur le marché obligataire des
dettes souveraines en euro.
En raison de la taille de l'économie française et de la place
qu'occupe l'Etat émetteur dans le marché obligataire de l'euro,
l'Etat garde bien sûr une influence indirecte sur l'évolution des
taux dans toute la zone euro qui dépend, entre autres facteurs, de la
rigueur et de la crédibilité de sa politique économique et
budgétaire, et de la qualité de la politique d'émission.
Toutefois, la mise en place d'un portefeuille de
swaps
pourrait
aboutir à une diminution du taux d'intérêt net de la dette.
La mise en place d'un portefeuille de swaps et son objectif
Le ministre a décidé de constituer un portefeuille de contrats d'échanges ( swaps ) de taux permettant un allègement de la charge nette de la dette. Un modèle économétrique permettant de simuler diverses évolutions de taux d'intérêt a été élaboré par l'Agence France Trésor en coopération étroite avec des professionnels des marchés financiers afin de déterminer les effets d'une modification de l'échéance moyenne du stock de dette de l'Etat. Réduire la durée moyenne de la dette permet a priori de diminuer sa charge moyenne mais, en contrepartie, entraîne une augmentation de sa variabilité, c'est-à-dire de la probabilité que cette charge évolue brutalement à la hausse ou à la baisse d'un exercice à l'autre. Cette conclusion repose sur le constat historique et empirique que, sur le long terme et en moyenne, les taux courts sont moins élevés (existence d'une prime de risque). Ainsi, indexer une part plus importante du stock de dette sur des taux courts a pour effet de diminuer en moyenne le taux de financement de la dette. Ceci conduit cependant simultanément au renouvellement annuel d'une part plus importante de la dette ou de son taux, ce qui augmente la variabilité de la charge d'intérêts. En définissant un objectif de réduction de la durée de vie moyenne du stock de dette, il s'agit de trouver un compromis entre moindre charge d'intérêt et plus grande variabilité de celle-ci. Un tel objectif pourrait difficilement être atteint par la seule modification de la politique d'émissions primaires, d'où le recours à un portefeuille de contrats d'échanges permettant de dissocier la maturité des obligations d'Etats émises et durée moyenne associé au taux auquel est financée la dette de l'Etat.
Le
ministre des finances a fixé pour objectif une diminution progressive de
la durée moyenne de la dette négociable de l'Etat qui
était, au 30 septembre, de 6 ans 69 jours. Cette décision
s'explique par le fait que les taux courts sont en général
inférieurs au taux longs, l'écart variant entre 100 et 300 points
de base, comme le montre le graphique, sur la majeure partie de la
période 1994-2002.
Ce choix présente un risque fort pour peu que s'inverse la courbe des
taux, lorsque les taux d'intérêt à court terme deviennent
supérieurs aux taux à long terme, comme ce fut le cas en
période de vive tension monétaire au cours des années
92-93 du fait de la politique suivie par la Bundesbank confrontée au
problème du financement de la réunification allemande et de la
non-déconnection des politiques monétaires française et
allemande, fort coûteuse en terme d'emplois.
Ce choix constitue un
changement significatif
de la doctrine
française de gestion de la dette. La règle d'or suivie par le
Trésor avait été jusqu'à présent de
« ne pas jouer avec la courbe des taux »,
c'est-à-dire de n'emprunter à court terme que pour couvrir les
seuls besoins de trésorerie à court terme. La création
d'un vaste marché européen des titres d'Etat facilite ce
changement puisque la position de la France ne représente qu'environ
20 % de la dette souveraine totale.
Votre rapporteur, tout en comprenant les raisons de ce changement de
doctrine, n'y adhère pas sans réserves et attend les
précisions indispensables que devrait présenter prochainement le
ministre pour apprécier les risques qui en résulteront. Un
contrôle vigilant du Parlement sera nécessaire.
Depuis 1993, la maturité moyenne de la dette a été
comprise entre 6 et 6,5 ans.
En fait, ce niveau correspondait
à la fois à la demande des investisseurs sur les
différents titres régulièrement adjugés par le
Trésor (BTF, BTAN 2 ans, 5 ans, OAT à 10 ans,
15 ans et 30 ans) et les besoins de financement du stock de dette
actuel (environ 600 milliards d'euros, soit 3.935,74 milliards de francs).
L'analyse à laquelle a procédé l'Agence France
Trésor a montré que cette maturité moyenne pouvait
être réduite.
Toutefois, cette durée devra
évoluer avec prudence et dans les limites des capacités
d'absorption du marché.
Par ailleurs, le recours aux
swaps
permettra de diminuer la durée
de l'exposition au taux sans pour autant modifier nécessairement la
politique d'émission primaire et donc la satisfaction de la demande des
investisseurs.
La technique de l'assimilation, mise en oeuvre depuis 1986, a naturellement
conduit à constituer des encours de dettes importants et
concentrés sur un nombre réduit de lignes dont l'amortissement
doit être préparé, notamment par l'intermédiaire
d'une gestion active de la trésorerie (utilisation de la technique des
pensions livrées notamment). Par ailleurs, le ministre autorise
également chaque année la direction du Trésor à
procéder à des rachats de lignes venant à
échéance l'année suivante. Cette technique présente
également l'avantage de permettre un pilotage fin du programme
d'émission annuel puisque les rachats de valeurs du Trésor
viennent en déduction de ce programme.
*
* *
Les dotations de cet agrégat ont évolué de la manière suivante depuis 1997 :
En
conclusion, votre rapporteur tient à rappeler que la
charge de la
dette
figurant dans les crédits du budget général
ne comprend que le charge d'intérêts et non celle de son
remboursement en capital
. Les amortissements financiers sont en effet
inclus dans les opérations de trésorerie et sont financés
par l'émission de nouveaux titres.
L'encadré suivant illustre la forte augmentation de l'amortissement de
la dette au cours des années récentes, et présente
l'échéancier des amortissements de la dette à long et
moyen termes à la fin 2001.
Le graphique ci-dessus illustre l'importance croissante prise par le
refinancement de la dette venant à échéance
. Le
volume des émissions de titres à long et moyen termes
prévues par le tableau de financement pour 2002 atteint 89 milliards
d'euros. Il couvrira la charge de trésorerie résultant de
l'amortissement des emprunts arrivant à échéance à
hauteur de 63,2 milliards d'euros.
§
§
§
Le
graphique ci- dessous fournit
l'échéancier actuel
d'amortissement
de la dette à long et moyen termes souscrite
à fin septembre 2001 :
CHAPITRE DEUX
DÉPENSES COMMUNES DE PERSONNEL
L'essentiel des dépenses de cet agrégat correspond à des dépenses de personnel, en particulier les charges sociales. Elles s'établissent à 10,65 milliards d'euros (69,86 milliards de francs), en augmentation de 11,9 % par rapport à 2001. Elles représentent 9,1 % de l'ensemble des dépenses du budget des charges communes .
I. LES PROVISIONS POUR DÉPENSES DE PERSONNEL
Le
chapitre 31-94 « Mesures générales intéressant
les agents du secteur public » est destiné à constituer
des provisions utilisées pour couvrir les prochaines évolutions
des rémunérations publiques intervenant en cours d'année.
Il est doté de
445 millions d'euros
(2,92 milliards de francs) en
2002, en
diminution de 10,2 %
.
Enfin, afin de maintenir le pouvoir d'achat des fonctionnaires, compte tenu
d'une inflation plus importante que prévu (1,6 % au lieu de 1,2 %),
le ministre a annoncé un « coup de pouce »
supplémentaire de 0,4 % au 1
er
mars 2002.
II. LES DÉPENSES DE PENSIONS
A. LES CHARGES DE PENSIONS DES DIFFÉRENTS MINISTÈRES
La
totalité des charges de pensions de l'Etat pour 2002 est
évaluée à environ 31,90 milliards d'euros
(209,25
milliards de francs).
C'est en gestion que le chapitre 32-97 du budget des charges communes
regroupe la totalité des crédits de pensions de l'Etat à
l'issue d'un arrêté de transfert intervenant en début
d'exercice.
En loi de finances initiale, apparaissent toutefois :
- les pensions militaires : 206,50 millions d'euros (1,35 milliard de
francs), soit une progression de 45,7 % ;
- les pensions civiles (sauf PTT) : 1,61 milliard d'euros
(10,59 milliards de francs), en hausse de 6,8 % ;
- les pensions des PTT : 4,05 milliards d'euros (26,57 milliards de
francs), soit + 5,5 % ;
- les pensions d'Alsace-Lorraine : 13,49 millions d'euros
(88,49 millions de francs), en augmentation de 1,7 % ;
- la contribution au paiement des pensions servies par diverses
collectivités antérieurement au 1
er
janvier
1954 : 7.000 euros (45.9175 francs), en diminution de 8,2 %.
Soit un total de 5,89 milliards d'euros
(38,64 milliards de francs),
en progression de 6,9 %
(après + 1,1 % en 2001).
La progression de 6,0 % des crédits budgétaires par
rapport à la loi de finances initiale pour 2001 prend en compte un
ajustement de la base 2001 de + 316 millions d'euros
(2.070 millions de francs) destiné essentiellement à
intégrer les effets des revalorisations du point fonction publique
intervenues en 2000 et 2001. Le reste de l'évolution, soit
+ 4,7 %, provient pour partie d'une augmentation de 3,5 % au
titre de la progression du nombre et du montant unitaire des pensions, dont
+ 3,6 % pour les dépenses civiles et militaires hors La Poste
et France Télécom (+ 4,5 % pour les fonctionnaires
civils et + 1,5 % pour les militaires). Le solde s'explique par la
prise en compte des effets des mesures de revalorisation du point fonction
publique annoncées pour 2001 et 2002.
Les
réponses de Bercy aux observations de la Cour des comptes
relatives aux modalités de fonctionnement du chapitre 32-97
Les
remarques de la Cour des comptes portent sur les modalités de
fonctionnement du chapitre 32-97 « Pensions ». La Cour
observe qu'il n'existe pas de correspondance évidente entre les
dotations ministérielles et des charges communes inscrites au projet de
loi de finances et les charges de pension indiquées dans la
présentation comptable du régime des fonctionnaires de l'Etat qui
figure au rapport économique, social et financier associé
à la loi de finances initiale. La Cour relève la
nécessité d'un suivi spécifique des charges de pension au
travers d'un compte du régime et s'interroge sur le
non-relèvement de la contribution patronale mise à la charge des
établissements publics employant des fonctionnaires
détachés en vertu de l'article R. 81 du code des pensions
civiles et militaires de retraite (PCMR).
Le mode de calcul des dotations du chapitre 32-97 en projet de loi de
finances
Les crédits inscrits au projet de loi de finances pour 2002 sur le
chapitre 32-97 du budget des charges communes traduisent l'augmentation du
nombre et du montant unitaire des pensions attribuées au titre du code
des pensions civiles et militaires de retraite et des allocations temporaires
d'invalidité par rapport à la dernière année
d'exécution connue au moment de la réalisation du projet de loi
de finances, soit 2000. Ce chapitre intègre également dans sa
version initiale les crédits permettant de financer les pensions servies
aux fonctionnaires retraités de France Télécom, en
application de la loi n° 96-660 du 26 juillet 1996 relative à
l'entreprise nationale France Télécom et, à partir de
1999, les crédits permettant de financer les pensions servies aux
fonctionnaires retraités de La Poste.
Certaines sections ministérielles disposent, en outre, des
crédits concernant leurs propres pensionnés, obtenus en
valorisant par le point mesure nouvelle les dépenses constatées
l'année 2000. Un arrêté de transfert intervient en
début de gestion pour regrouper la totalité des crédits
sur le budget des charges communes. L'absence de chapitres
« 32-97 » dans les ministères de l'enseignement
supérieur, de la jeunesse et des sports et de l'outre-mer provient d'une
gestion centralisée de leurs personnels au sein des ministères de
l'éducation nationale (enseignement supérieur, jeunesse et
sports) et de l'intérieur (outre-mer).
En exécution, le chapitre 32-97 du budget des charges communes sert au
paiement de l'ensemble des pensions versées aux tributaires du code des
pensions civiles et militaires de retraite et aux bénéficiaires
d'allocations temporaires d'invalidité.
Cette présentation budgétaire permet d'inscrire dans chacun des
ministères concernés la part du montant des pensions
résultant des pensions déjà concédées. Les
autres facteurs d'évolution, tels que les effectifs de pensionnés
et la déformation de la répartition entre pensionnés de
droit direct et pensionnés de droit dérivé, ainsi que le
taux et l'indice moyens de liquidation de la pension, font l'objet
d'estimations qui ne peuvent être que globales. Ces estimations figurent
au sein du budget des charges communes.
La présentation comptable du régime figurant au rapport
économique, social et financier
Le compte simplifié du régime de retraite des fonctionnaires
associé depuis le projet de loi de finances 2000 au rapport
économique, sociale et financier, présente les principales
données en dépenses et ressources afférentes au
régime PCMR et inscrites sur différents chapitres de
dépenses et différentes lignes de recettes du budget
général. Ce compte est donc reconstitué en simulant un
régime externalisé du budget général, où
l'Etat apparaît comme l'un des employeurs, à côté des
établissements publics, de La Poste et de France Télécom.
Dans cette logique, le compte prend à sa charge les dépenses de
pension et de compensation, et reçoit en recettes les cotisations
salariales et patronales existantes, les recettes de transfert, et la
contribution nette de l'Etat.
Toutes les données en projet de loi de finances du compte correspondent,
d'une part en dépenses, aux crédits dont l'inscription est
prévue dans les chapitres concernés du budget
général (chapitres 32-97 pour les pensions, 33-91 pour la
compensation à la charge de l'Etat...) et du budget annexe de l'aviation
civile (chapitre 64-12 - dépenses de pension), et, d'autre part en
recettes, aux ressources escomptées sur les lignes de recettes non
fiscales prévues au budget général (lignes 501 pour les
cotisations salariales des fonctionnaires de l'Etat, 502 pour la contribution
de France Télécom en patronal et salarial, 508 pour le
remboursement par La Poste de ses charges de pension assumées par
l'Etat, 509 pour la contribution patronale de 33 % versée par les
établissements publics employant des fonctionnaires de l'Etat en
détachement, etc.).
Cependant, certaines recettes sont distribuées par nature de la
ressource : ainsi, la recette de cotisation salariale du RESF 2002
recouvre la recette non fiscale 501 et la part salariale perçue au titre
de France Télécom (part salariale de la recette non fiscale 502).
La part patronale de la recette non fiscale 502 est affectée au
sous-total des ressources provenant des employeurs autres que l'Etat.
Enfin, les dépenses de compensation inscrites dans le compte
simplifié sont établies avec une correction par rapport aux
données de la loi de finances initiale (chapitre 33-91) : en effet,
les chiffres retenus dans le compte excluent la prise en compte de la
compensation au titre du FSPOEIE.
S'agissant des dépenses de prestations indiquées dans le compte -
crédits du chapitre 32-91 -, les montants du compte simplifié
sont affichés en distinguant les bénéficiaires (civils
hors PTT - dont les pensions d'Alsace-Lorraine et les pensions
afférentes à l'aviation civile -, PTT et enfin militaires). Cette
présentation s'inspire de la distribution par paragraphe disponible par
ailleurs en exécution.
Les charges de prestations inscrites par conséquent sur le chapitre
32-97 des charges communes et des divers ministères n'ont donc pas de
rapport direct avec la contribution nette à la charge de l'Etat
affichée dans le compte reconstitué du régime, qui
correspond au solde technique négatif du compte. Cette contribution
nette est portée en pratique à la charge de la dette de l'Etat,
et n'apparaît donc pas en tant que telle dans le budget
général. Cette contribution implicite est évidemment
inférieure au montant global des dépenses de prestation inscrites
sur le chapitre 32-97 des charges communes et des différents
ministères en projet de loi de finances. D'un point de vue analytique,
elle peut être considérée comme recouvrant deux types de
dépense distincts : d'une part, une contribution patronale, d'autre
part, une subvention d'équilibre.
Les conséquences de la nouvelle loi organique relative aux lois de
finances
Le 3
ème
alinéa du I de l'article 21 de la loi
organique n° 2001-692 du 1
er
août 2001 relative aux
lois de finances prévoit la création d'un compte du régime
des fonctionnaires de l'Etat au sein d'un compte d'affectation spéciale.
En conséquence, à compter du 1
er
janvier 2006, les
dépenses et recettes afférentes au régime des
fonctionnaires de l'Etat évoquées ci-dessus seront inscrites dans
un compte d'affectation spéciale et ne seront plus inscrites au budget
général.
Selon cette configuration, le compte du régime de l'Etat n'implique pas,
à l'instar du FSPOEIE, le recours à une entité
dotée d'une personnalité morale.
Il sera nécessaire de distinguée, au sein de ce qui est
aujourd'hui appelé la subvention d'équilibre ou charge nette de
l'Etat, deux dépenses distinctes pour le budget général,
qui constitueront deux des ressources majeures du compte d'affectation
spéciale : une contribution patronale appuyée sur un taux
à définir et portée à la charge de l'ensemble des
budgets ministériels, et une subvention d'équilibre
répartie entre les différents ministères et correspondant
au solde (net des contributions patronales versées par l'Etat employeur)
de l'actuelle subvention dite d'équilibre.
Le taux de contribution patronale mis à la charge des
établissements publics employant des fonctionnaires
détachés en vertu de l'article R.81 du code PCMR
A compter de 1989, suite à la transformation de La Poste et de France
Télécom en établissements publics, a été
entamée une politique d'ajustement du taux de contribution patronale mis
à la charge des établissements publics employant des
fonctionnaires détachés en vertu de l'article R.81 du code PCMR,
visant un alignement progressif sur le taux de contribution implicite
calculé pour les seuls fonctionnaires civils hors PTT.
Ainsi, le taux de 12 % en vigueur depuis 1966 (décret
n° 66-89 du 28 octobre 1966) fut porté à 25 %
en 1989 (décret n° 89-225 du 12 avril 1989), puis
à 26,6 % en 1991 (décret n° 91-442 du 14 mai 1991)
et enfin à 33 % en 1992 (décret n° 92-265 du
24 mars 1992), soit le taux de contribution implicite calculé
à cette date pour les seuls fonctionnaires civils hors PTT.
Il n'a pas été procédé depuis à de nouveaux
ajustements, malgré la progression continuelle du taux de contribution
implicite induit pour les fonctionnaires civils. Cette pause peut recevoir deux
explications :
- la première est le poids de contribution patronale vieillesse que
peuvent supporter les établissements publics au titre des agents
titulaires qu'ils emploient en détachement, et éventuellement
l'écart de coût avec les charges patronales afférentes aux
agents non titulaires qu'ils emploient par ailleurs en temps normal. En
d'autres termes, aller au-delà d'un certain taux patronal pour les
agents titulaires pourrait freiner les détachements en
établissement public ;
- la deuxième raison est une question de principe plus
impérieuse selon laquelle il pourrait être considéré
que le taux de 33 % ne serait pas très éloigné du
niveau de taux de contribution patronale idoine pour le régime de
retraite de l'Etat, le solde par rapport au taux implicite actuel (45,04 %
pour les fonctionnaires civils) déterminant la part
« subvention d'équilibre » de l'effort
consacré par l'Etat au financement du régime. Un examen du taux
équivalent de la part patronale pour le régime de retraite de
l'Etat reste cependant nécessaire, le Conseil d'orientation des
retraites ayant engagé des premiers travaux en ce sens.
Source : direction du budget
La présentation d'un compte reconstitué du régime des
pensions de l'Etat, sous sa version simplifiée dans le rapport
économique, social et financier et sous sa version un peu plus
complète dans le rapport sur les rémunérations et les
pensions de retraite de la fonction publique (document jaune associé au
dépôt de la loi de finances), conduit à avoir une autre
appréhension de ce que peut ou pourrait être le coût complet
des pensions « facturé » aux divers
ministères.
En effet, l'approche proposée par la Cour des comptes, dans son rapport
sur l'exécution de la loi de finances 2000, s'inspire d'une logique
découlant du principe même d'un régime de retraite de
l'Etat constitué en compte annexe. Un tel compte prend en charge les
dépenses de prestations mais, en contrepartie, reçoit l'ensemble
des recettes afférentes, dont la contribution implicite de l'Etat. Or,
celle-ci peut être considérée comme recouvrant deux types
de charges : une contribution patronale et une subvention
d'équilibre résiduelle. L'une comme l'autre pourraient être
facturées aux divers ministères : la première sur la
base de la masse salariale cotisable du ministère, la deuxième
au prorata
du nombre de retraités qui relèvent de ce
même ministère (tel qu'il est fait aujourd'hui pour le chapitre
32-97).
La distribution des masses financières entre les différents
employeurs de l'Etat serait légèrement modifiée. Mais une
telle approche ne peut être légitimement défendue que dans
le cadre d'un compte annexe constitué, consacré au régime
de retraite de l'Etat. Or, le 3
ème
alinéa du I de
l'article 21 de la loi organique n° 2001-692 du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances prévoit la création
d'un compte du régime des fonctionnaires de l'Etat au sein d'un compte
d'affectation spéciale. En conséquence, au plus tard à
compter du 1
er
janvier 2006, les dépenses et recettes
afférentes au régime des fonctionnaires de l'Etat
évoquées ci-dessus seront inscrites dans un compte d'affectation
spéciale et ne seront plus inscrites au budget général qui
supportera quant à lui sur des chapitres spécifiques
(ministères et charges communes) une contribution patronale à la
charge de l'Etat employeur (dont le taux est à définir) ainsi
qu'une subvention d'équilibre au régime.
Un tel schéma correspond d'ailleurs à la solution retenue pour le
FSPOEIE, régime dont le compte est complètement
indépendant du budget général, et pour lequel les
ministères employeurs assument effectivement une contribution patronale
sur les chapitres de rémunération (chapitre en 31) et une
participation à l'équilibre du régime (chapitre 32-92 des
charges communes et des ministères) au prorata de leurs ouvriers d'Etat
pensionnés.
B. LA CONTRIBUTION DE L'ÉTAT À L'ÉQUILIBRE DÉMOGRAPHIQUE DU RÉGIME DES PENSIONS DES OUVRIERS DE LA DÉFENSE ET DES SERVICES INDUSTRIELS DE L'ÉTAT
Le fonds
spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels
de l'Etat est chargé d'assurer le service des pensions
concédées ou révisées au profit des ouvriers des
établissements relevant du ministère de la défense et des
services industriels de l'Etat.
En raison du déséquilibre démographique, la principale
ressource du régime réside dans la subvention accordée par
l'Etat, qui est répartie entre les sections ministérielles et les
budgets annexes
au prorata
du nombre de retraités.
Pour sa part, le budget des charges communes comprend le montant de la
subvention d'équilibre correspondant à la prise en charge des
pensions des anciens ouvriers des budgets annexes, de la SEITA et de
Météo-France.
Cette subvention d'équilibre s'élève à
15
millions d'euros
(98,39 millions de francs) en 2002, en
diminution
de 0,4 %
par rapport à 2001.
Votre rapporteur spécial a interrogé le ministère sur les
raisons de l'augmentation de 6,7 % en 2000 des dotations du chapitre 32-92,
alors qu'elles avaient diminué de 21,7 % en 1999. Il a reçu la
réponse suivante du ministère :
«
La dotation du chapitre 32-92 inscrite en loi de finances
initiale pour 1999 a été de 935,4 millions d'euros (6,14
milliards de francs), en baisse de 16,7 % par rapport à la dotation
initiale de 1998. La dotation initiale 2000 a, quant à elle,
été de 899,8 millions d'euros (5,90 milliards de francs),
soit une baisse de 3,8 % par rapport à la loi de finances initiale
pour 1999.
Cependant, en exécution, la dotation 1999 du chapitre 32-92 a
été diminuée en collectif de 116 millions d'euros
(760,91 millions de francs), en raison notamment d'une évolution des
effectifs cotisants et pensionnés plus favorable pour l'équilibre
du régime que prévu, d'une hausse sensible de la contribution
versée par le ministère de la défense au titre des
dégagements des cadres dont bénéficient
spécifiquement certains de ses agents ouvriers d'Etat, et d'un effet
plus important qu'attendu de la hausse du taux de la contribution patronale
(passé de 10,34 % à 24 % au 1
er
janvier
1999). Ainsi, l'exécution 1999 a été inférieure de
21,7 % à l'exécution 1998.
La dotation de la loi de finances initiale pour 2000 avait été
établie avant que ne soient connues ces évolutions apparues en
fin d'exercice ; en conséquence, il n'existait plus autant qu'en
1999 de marge en exécution. L'exécution 2000 de la dotation a
donc été adaptée à l'évolution la plus
récente des paramètres d'équilibre du régime, et
notamment à la baisse des recettes de cotisation. De fait,
l'exécution du chapitre 32-92 a été de 874,4 millions
d'euros (5,74 milliards de francs), soit 6,7 % de plus qu'en 1999.
Après « l'accident » de parcours de l'année
1999, caractérisée notamment par les effets de la hausse du taux
de contribution patronale qui a camouflé temporairement les effets de
l'évolution vraie du FSPOEIE, les fondamentaux du régime ont
retrouvé leurs courbes tendancielles d'évolution liées
essentiellement à une dégradation permanente du ratio
démographique et appelant, à réglementation
inchangée, une hausse régulière de la subvention
effectivement versée au régime
».
La Cour des comptes a par ailleurs estimé qu'il serait souhaitable de
faire figurer en loi de finances initiale au budget des charges communes la
totalité des crédits nécessaires à
l'équilibre du fonds, les budgets ministériels ne supportant que
les seules charges de contributions patronales. Cette évolution
permettrait effectivement à la représentation nationale de porter
son vote sur un seul chapitre.
Le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie a
indiqué à votre rapporteur spécial que
«
à ce stade, il semble plus judicieux que les budgets
ministériels reflètent l'image d'une répartition
sincère et objective de l'ensemble des coûts induits par le
régime du FSPOEIE. C'est pour cette raison de clarté que la
dotation du chapitre 32-92 est distribuée entre les ministères au
prorata de leurs effectifs de pensionnés au FSPOEIE et non au prorata de
leurs effectifs d'ouvriers d'Etat actifs. Il semble en effet pertinent de faire
apparaître dans le budget de chaque ministère
l'intégralité des coûts générés par
ses retraités. Une telle présentation permet aux
ministères gestionnaires d'avoir une connaissance complète des
charges réelles afférentes. Il n'est pas envisagé à
ce stade d'augmenter le taux de la contribution patronale actuellement
fixé à 24 %
».
III. LES DÉPENSES DE CHARGES SOCIALES
Un crédit de 4,30 milliards d'euros (28,21 milliards de francs) est inscrit au chapitre 33-91 « Personnel en activité - prestations et versements obligatoires », en progression de 23 % par rapport à 2001 .
- • Le versement de l'Etat à la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF)
-
•
La cotisation à la charge de l'Etat
au titre des
versements dus par les employeurs (0,1 %) sur les salaires plafonnés
au fonds national d'aide au logement (FNAL)
s'établit à 51
millions d'euros (334,54 millions de francs), soit une augmentation de 9,7 %.
• Le versement de l'Etat au titre de la compensation démographique des régimes de sécurité sociale s'élève en 2002 à 2,72 milliards d'euros (17,84 milliards de francs), en progression de près de 40 %. L'Etat contribue en effet à la fois à la « compensation démographique généralisée » entre régimes de base obligatoires de sécurité sociale, et à la « surcompensation » spécifique entre régimes spéciaux d'assurance-vieillesse.
Les mécanismes de compensation
Les
mécanismes des compensation constituent le garant de la
solidarité financière entre les différents régimes
de retraite. En effet, ils permettent aux régimes dont
l'équilibre démographique est le plus dégradé de
recevoir une participation des régimes dont l'équilibre
démographique est plus favorable.
Ces mécanismes ont pour objectif de pallier l'existence d'un grand
nombre de régimes en mutualisant les éléments
démographiques, en cohérence avec la logique d'un financement en
répartition.
1. Compensation généralisée
Instituée par la loi n° 74-1094 du 24 décembre
1974 (devenue les articles L.134-1 et L.134-2 du code de la
sécurité sociale), la compensation
généralisée est un mécanisme de
rééquilibrage financier entre les régimes obligatoires
d'assurance-maladie et d'assurance-vieillesse. On ne détaillera par la
suite que les compensations entre régimes d'assurance vieillesse. On
notera cependant qu'il existe une compensation généralisée
entre régimes d'assurance maladie. Elle s'effectue selon les mêmes
principes que la compensation vieillesse généralisée. Elle
est complétée par un système de compensations
bilatérales maladie entre le régime général et
certains régimes spéciaux de salariés (mines, marins,
SNCF, RATP, militaires, Banque de France). Celles-ci ont pour objet
d'opérer un transfert sur la base des charges et des produits qui
seraient ceux de chacun des régimes spéciaux s'ils étaient
alignés sur le régime général.
Dans un souci de simplification, la compensation
généralisée vieillesse ne concerne que les régimes
légaux de base justifiant d'un effectif d'actifs cotisants et de
retraités titulaires de droits propres, âgés de 65 ans et
plus, au moins égal à 20.000. Les « petits »
régimes ne sont donc pas visés ainsi que les régimes
complémentaires (de nature conventionnelle).
Cette compensation s'exerce à deux niveaux :
- une compensation entre les régimes de salariés et les
régimes de non salariés : elle s'opère sur une base
exclusivement démographique entre un régime fictif
réunissant l'ensemble des régimes salariés et chacun des
régimes de non salariés en se référant à la
prestation moyenne la moins élevée. La charge du transfert ainsi
calculé globalement est ensuite répartie entre tous les
régimes de salariés
au prorata
des masses salariales ;
- une compensation entre régimes de salariés :
calculée sur la base d'un régime unique fictif versant à
chaque retraité de droit direct âgé de 65 ans ou plus, une
prestation commune égale à la pension moyenne des salariés
agricoles (pension moyenne, la moins élevée de tous les
régimes de salariés). Elle tend à pallier non seulement
les déséquilibres mais également les disparités de
capacités contributives : on la qualifie de compensation
« économique ».
2. Compensation spécifique
Instituée par l'article 78 de la loi de finances pour 1986, la
compensation spécifique, dite « surcompensation », a
pour but de mettre en oeuvre sur des bases élargies les principes
mêmes de la compensation démographique
généralisée. En effet, celle-ci est établie sur des
bases minimales (retraités de droit direct de plus de 65 ans
uniquement, à l'exclusion des droits dérivés).
L'exposé des motifs du projet de loi instituant la compensation
généralisée prévoyait qu'un système
correspondant à une compensation plus large pourrait être mis en
place lorsque les régimes seraient harmonisés. L'objet de la
surcompensation est précisément de mettre en oeuvre, entre les
régimes spéciaux - qui présentent une très grande
homogénéité - cette solidarité plus forte,
prévue dès l'origine par le législateur.
Les modalités d'application de la surcompensation définies par le
décret n° 86-100 du 23 janvier 1986 comportent les
éléments suivants :
- élargissement du champ aux retraités de plus de
60 ans et aux droits dérivés ;
- calcul de la prestation de référence sur la pension
moyenne servie par les régimes concernés ;
- prise en compte des capacités contributives des régimes en
fonction des masses salariales indiciaires.
Elle s'analyse donc comme un « troisième
étage » de la compensation généralisée,
dont le premier concerne l'ensemble des régimes de salariés, et
le deuxième le bloc des régimes de salariés et les
différents régimes de non-salariés.
Cependant, les résultats de la surcompensation ne sont pas pris en
compte dans leur totalité mais sont affectés d'un coefficient qui
en limite les effets. La mise en oeuvre de ce mécanisme ayant
été effectuée progressivement, le taux a dans un premier
temps été fixé à 22 %, puis à 30 %
(en 1992). Il a été de 38 % entre 1993 et 1999. Depuis 2000,
ce taux évolue à nouveau : il est passé à
34 % en 2000, puis à 30 %, comme en 1992, en 2001 et 2002.
Appliquée au taux de 30 %, la surcompensation revient à
effectuer la neutralisation des charges des régimes sur la base de la
prestation moyenne la plus faible parmi les régimes concernés.
Elle s'effectue donc également à cet égard sur des bases
minimales.
3. La mise en oeuvre des opérations de compensation
Les sommes correspondant aux soldes positifs des diverses compensations sont
versées par les régimes débiteurs à un compte
spécial ouvert à la Caisse des dépôts et
consignations. Celui-ci reverse alors aux régimes créanciers les
sommes correspondant aux soldes négatifs (article D.134-7 du code de la
sécurité sociale, alinéas 1 et 2).
Comme les paramètres définitifs de l'année n pour le
calcul des transferts ne sont disponibles, au mieux, que le second semestre de
l'année n+1, il a été retenu un mécanisme en
deux temps :
- au début de l'année n, les montants et les dates des
acomptes provisionnels sont fixés par arrêté conjoint des
ministres chargés des affaires sociales et du budget (article D.134-7,
alinéas 3, 4 et 5), sur la base de données
prévisionnelles ;
- les soldes à régulariser sont déterminés au
cours du second semestre de l'année n+1 quand les informations
définitives sont connues.
La compensation donnait habituellement lieu à des versements d'acomptes
mensuels et à une régularisation en n+2.
Lorsque les montants effectifs des acomptes annuels pour l'exercice en cours
sont arrêtés en mars, ils donnent lieu à la publication
d'un arrêté conjoint du ministère de l'emploi et de la
solidarité et du ministère de l'économie, des finances et
de l'industrie précisant l'échéancier mensuel des
versements (à verser ou à recevoir) pour chaque régime
(avec un jeu à somme nulle à chaque échéance, les
sommes versées par les uns étant immédiatement
perçues par les autres).
Pour 2001, l'arrêté du 1
er
mars 2001 met ainsi à
la charge de l'Etat les montants suivants au titre de la compensation
généralisée et de la compensation spécifique
vieillesse :
Par
ailleurs, l'année 2001 a été caractérisée
par un double apurement. En effet, il a semblé nécessaire de
marquer le retour à un décalage temporel moins important entre
les acomptes payés une année et les apurements afférents
qui doivent désormais intervenir l'année suivante et non plus
deux ans après comme c'était le cas depuis 1998.
Ce retour à un apurement en n+1, s'agissant de transferts
inter-régimes, permet également au régime des pensions
civiles et militaires de retraite de suivre les mêmes règles
d'imputation que les autres régimes qui sont passés en droits
constatés. La lisibilité des comptes sociaux devrait s'en trouver
améliorée.
Compte tenu de l'arrêté du 12 février 2001, qui a
fixé les apurements définitifs pour 1999, il est prévu de
procéder en 2001 au règlement de deux apurements de compensation,
le dernier au titre de l'exercice 2000 devant intervenir en décembre
2001.
Au total, ces deux apurements devraient faire diminuer la charge nette des
régimes de fonctionnaires et des ouvriers de l'Etat (civils, militaires
et La Poste) d'environ 0,30 milliard d'euros (1,97 milliard de francs).
Enfin, La Poste devrait recevoir au total environ 33,5 millions d'euros
(219,75 millions de francs) au titre des acomptes 2001, des apurements 1999 et
des apurements 2000.
Au total, la charge nette pour le budget de l'Etat devrait donc s'élever
à environ 2,21 milliards d'euros (14,50 milliards de francs).
La dotation du projet de loi de finances pour 2002, 2.718 millions d'euros
(17,83 milliards de francs), a été calculée sur la base du
montant prévisionnel mis à la charge de l'Etat au titre de la
compensation vieillesse en 2001 (acomptes 2001 et apurements 1999 et 2000
prévisionnels), s'agissant du régime des fonctionnaires, des
militaires et de celui des ouvriers de l'Etat. Elle connaît un rebond
dû notamment aux facteurs démographiques (notamment par rapport au
régime général dont la masse salariale, jusque-là
en très forte expansion, connaît finalement un ralentissement).
En effet, les chiffres définitifs pour 2001 devraient d'ores et
déjà montrer un dépassement de 0,27 milliard d'euros
(1,77 milliard de francs) par rapport aux prévisions de la loi de
finances initiale, et ce malgré l'impact à la baisse de la
prestation de référence pour la compensation
généralisée sur les transferts définitifs pour 1999
à la charge de l'Etat. Par rapport aux prévisions d'apurements,
les facteurs démographiques ont donc eu un impact considérable.
*
* *
Le tableau ci-dessous illustre la façon dont les crédits de cet agrégat ont évolué :
CHAPITRE TROIS
POUVOIRS PUBLICS
Les dépenses de l'agrégat 33 « Pouvoirs publics », qui représentent 0,7 % de l'ensemble des crédits inscrits au budget des charges communes , s'élèvent à 771,08 millions d'euros (5,06 milliards de francs) en 2002, en progression de 3,1 % par rapport à 2001 :
Crédits du titre II de 2001 à 2002
(en millions d'euros)
|
2001 |
2002 |
2002/2001 |
Présidence de la République |
9,46 |
9,62 |
+ 1,7 % |
Assemblée nationale |
462,17 |
472,34 |
+ 2,2 % |
Sénat |
270,10 |
282,11 |
+ 4,4 % |
Conseil constitutionnel |
5,07 |
6,02 |
+ 18,7 % |
Haute Cour de Justice |
- |
- |
- |
Cour de Justice de la République |
1,02 |
1,0 |
- 2,0 % |
Total |
747,82 |
771,09 |
+ 3,1 % |
Sur l'ensemble de la législature, les dotations aux pouvoirs publics ont évolué comme suit :
CHAPITRE QUATRE
INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES ET
SOCIALES
Les
dépenses de cet agrégat s'élèvent à
2,85
milliards d'euros
(18,72 milliards de francs) en 2002, en
recul de
17,6 %
par rapport à 2001 (après une progression de 22 %
l'année précédente). Elles représentent
2,4 % de
l'ensemble des dépenses du budget des charges communes
.
L'évolution, depuis 1997, des crédits de cet agrégat est
retracée dans le tableau ci-dessous :
I. LES DÉPENSES DE GARANTIE
Pour
la première fois en 2002, les dépenses de garantie sont
intégrées dans cet agrégat. Elles étaient
auparavant inscrites au sein de l'agrégat « Dette publique et
divers ».
En 2002, les dépenses de garanties
baissent au total de 5,4 %
(après - 12,9 % en 2001), et atteignent
155,80 millions
d'euros
(1,02 milliard de francs)
4(
*
)
.
(en millions d'euros)
|
2001 |
2002 |
Écart |
Financement du logement |
0,46 |
0,61 |
+ 32,6 % |
Financement de l'agriculture |
0,61 |
0,26 |
- 57,4 % |
Financement de l'industrie |
7,62 |
7,00 |
- 8,1 % |
Garanties afférentes à l'exportation |
65,55 |
57,93 |
- 11,6 % |
Garanties diverses |
90,40 |
90 |
- 0,4 % |
TOTAL |
164,64 |
155,80 |
- 5,4 % |
Les garanties afférentes au logement
progressent
très sensiblement, et représentent 610.000 euros (4 millions de
francs) en 2002.
Les garanties afférentes au financement de l'industrie
s'établissent à 7 millions d'euros (45,92 millions de
francs), et diminuent d'un peu plus de 8 %. Elles sont destinées
à couvrir les défaillances des sociétés en cours de
restructuration bénéficiaires de prêts à long terme
garantis par l'Etat.
Le poste qui est le plus important en volume, celui des garanties
afférentes à l'exportation,
baisse de 11,6 %, à
57,93 millions d'euros (380 millions de francs) en 2002.
Les crédits inscrits sont destinés à couvrir le besoin de
financement de quatre procédures de garantie gérées pour
le compte de l'Etat par la COFACE :
- l'assurance crédit, qui permet aux exportateurs de se couvrir contre
divers risques : de fabrication, politique, commercial... ;
- l'assurance prospection et foire : l'assurance prospection a pour objet
de couvrir les dépenses de prospection des entreprises, moyennant le
paiement d'une prime, lorsqu'elles recherchent de nouveaux marchés
étrangers, et joue le rôle d'une avance gratuite servant à
financer un poste de dépenses d'exploitation de l'entreprise : elle
ne devient remboursable qu'en cas de succès de l'entreprise sur les
marchés prospectés ; l'assurance foire permet aux
entreprises de couvrir les frais engagés à l'occasion d'une
manifestation commerciale agréée ;
- la garantie de change : elle permet de couvrir les exportateurs contre
les risques de change qui affectent les contrats d'exportation dont la monnaie
de compte est une devise étrangère ;
- la garantie du risque économique : elle couvre les entreprises
contre la dérive de leurs prix de revient dans les marchés
d'exportation.
Par ailleurs, la ligne des « garanties diverses »
atteint 90 millions
d'euros
(593 millions de francs) en
2002, soit un montant quasiment inchangé par rapport à 2001. Il
s'agit principalement de garanties de change accordées aux institutions
financières spécialisées, à l'Agence
française de développement (AFD) ou à la Banque
française pour le commerce extérieur (BFCE). Ces garanties
participent de la politique financière internationale de la France
gérée par le Trésor.
II. LES SECOURS AUX VICTIMES DE SINISTRES ET CALAMITÉS
Le
chapitre 46-02 a été créé par la loi de finances
pour 1997 dans le cadre de la réforme des procédures
budgétaires du fonds de secours aux victimes de sinistres et de
calamités. Cette réforme a substitué un chapitre
budgétaire au compte d'affectation spéciale n° 902-13,
conformément aux recommandations formulées par la Cour des
comptes dans son référé au 19 avril 1996. Elle a
été étendue à l'outre-mer par la loi de finances
pour 1999 par la création d'un article 20 « Fonds de secours
aux victimes de sinistres et calamités dans les départements,
collectivités territoriales et territoires d'outre-mer » sur
le même chapitre 46-02.
Dès sa création, le chapitre a été inscrit à
l'état annexe G du projet de loi de finances, donnant ainsi à ses
crédits un caractère provisionnel.
En loi de finances initiale pour 2001, le chapitre a été
doté de 2,28 millions d'euros (14,96 millions de francs), soit
0,76 million d'euros concernant la métropole et 1,52 million
d'euros pour l'outre-mer, auxquels se sont ajoutés 8,77 millions
d'euros (57,53 millions de francs) de reports de l'exercice 2000. Par ailleurs,
le chapitre a été abondé à hauteur de
5,64 millions d'euros (37 millions de francs) par arrêté de
dépenses éventuelles du 24 juillet 2001 afin de venir en
aide aux agriculteurs touchés par la sécheresse en Guadeloupe. Au
31 août 2001, la dépense sur ce chapitre s'élevait
à 4,82 millions d'euros (31,62 millions de francs).
Dans le projet de loi de finances pour 2002, ce chapitre est doté de
2,3 millions d'euros (15,09 millions de francs), dont 0,76 million
d'euros concernent la métropole et 1,54 million d'euros pour
l'outre-mer.
III. L'ENCOURAGEMENT À LA CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE
Le
chapitre 44-91 est un chapitre évaluatif dont la plupart des articles
sont dotés, à l'exception de l'article 50.
Ce chapitre retrace les bonifications et subventions versées à la
Compagnie de financement foncier (Société de crédit
foncier créée en application de l'article 110 de la loi
« épargne et sécurité
financière », filiale du Crédit foncier de France) et
à la Caisse des dépôts et consignations au titre des
prêts aidés par l'Etat. Il retrace également les provisions
versées par l'Etat au Crédit foncier de France et à la
Caisse des dépôts et consignations
pour le paiement des primes
d'épargne logement et des primes à l'amélioration à
l'habitat
.
Le chapitre 44-91 bénéficie en fin d'année d'un transfert
de crédit qui comble l'essentiel de l'écart entre ses dotations
initiales et ses dépenses effectives. Cette procédure de
transfert ne concerne plus à ce jour que l'article 50
(amélioration de l'habitat).
L'article 185 de la loi du 13 décembre 2000 relative à la
solidarité et au renouvellement urbains a étendu la mission de
l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) à
l'ensemble des logements du parc privé. Elle sera désormais
chargée d'octroyer non seulement des subventions aux
propriétaires-bailleurs (son objet actuel), mais également aux
propriétaires-occupants.
Le décret d'application du 20 avril 2001 prévoit le
transfert de la gestion de l'ancienne prime pour l'amélioration de
l'habitat (PAH), et de la subvention pour sortie d'insalubrité (SSI),
à compter de la date de publication de l'arrêté
interministériel approuvant le règlement général de
l'Agence. Ce règlement est en cours d'élaboration pour examen par
le conseil d'administration de l'Agence au second semestre 2001. Le transfert
effectif de la gestion de la PAH et de la SSI, est prévu pour le
1
er
janvier 2002.
Après mise en place de la nouvelle procédure, le Crédit
foncier de France ne gèrera plus que les dossiers ayant fait l'objet
d'une décision favorable jusqu'à la date de publication au
Journal Officiel de l'arrêté précité. La mise en
paiement des primes devrait avoir lieu sur les deux premières
années pour l'essentiel. Les opérations de transferts n'auront
après plus lieu d'être. Par ailleurs, il n'y pas de reports de
crédits en ce qui concerne les crédits évaluatifs.
La dotation demandée pour 2002 est de 1.510,85 millions d'euros
(9.910,5 millions de francs), soit une progression de 7 %par rapport
à 2001, décomposée comme suit :
Les crédits du chapitre 44-91 ont évolué de la manière suivante au cours des trois dernières années :
IV. LES VERSEMENTS À DIVERS RÉGIMES OBLIGATOIRES DE SÉCURITÉ SOCIALE
Ces
versements représentent
881 millions d'euros
(5,78 milliards de
francs) en 2002, soit une
forte diminution de 40,4 %
par rapport
à 2001 (après une progression de 40,8 %), et concernent :
-
le régime de retraite de la SEITA
qui bénéficie,
même après la privatisation de cette dernière, d'une
subvention de l'Etat qui s'élève à 97 millions
d'euros (636,28 millions de francs), soit une augmentation de
8,6 %) ;
- la caisse des retraites de l'Imprimerie nationale
, pour
200.000 euros (1,31 millions de francs), soit - 34,4 % ;
- le financement des prestations sociales des non-salariés
agricoles
, à hauteur de 271 millions d'euros (1,78 milliard de
francs) : la diminution de 67,1 % de ces crédits résulte des
dispositions de l'article 18 du présent projet de loi de finances qui
vise à accroître la part du produit de la contribution sociale de
solidarité des sociétés (C3S) affectée au
régime des non-salariés agricoles ;
- le fonds spécial de retraite
de la caisse autonome
nationale de sécurité sociale
dans les mines
, soit un
montant de 457 millions d'euros (environ 3 milliards de francs), soit une
diminution de 9,4 % ;
- le financement de l'allocation adultes handicapés du régime
des non-salariés agricoles
, pour 55,80 millions d'euros (366,02
millions de francs), en diminution de 8,5 %.
V. LES AIDES EN FAVEUR DES RAPATRIÉS
Sont
principalement inscrites sur le chapitre 46-91 les dépenses relatives
aux retraites des Français rapatriés d'Outremer, en vertu de la
loi du 4 décembre 1985 qui permet aux rapatriés qui
procèdent au rachat de leurs cotisations de bénéficier
d'une aide de l'Etat, soit 13,70 millions d'euros (89,87 millions de
francs) en 2002, en diminution de 15,1 %.
En outre, sont inscrites diverses dotations comprenant le versement de l'Etat
à la caisse nationale de retraite des agents des collectivités
locales au titre des parts contributives dues par les caisses de retraite
d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, à hauteur de 10.000 euros
(65.595,70 francs), et la participation de l'Etat aux dépenses de la
caisse de retraites des régies ferroviaires d'outremer, soit 6,89
millions d'euros (45,20 millions de francs).
Soit un total de
20,60 millions d'euros
(135,13 millions de francs), en
baisse de 30,7 %
par rapport à 2001.
Les aides aux rapatriés
Divers
dispositifs techniques ou versements à des régimes
spéciaux en faveur des rapatriés sont portés par le budget
des charges communes.
Les aides aux rapatriés financées par le budget des charges
communes peuvent être regroupées en trois grands domaines :
L'aide à la réinstallation
- A ce titre, l'Etat a pris à sa charge une partie du financement
des prêts de reclassement aux rapatriés (chapitre 46-91-30). En
application de l'article 14 de la loi du 31 juillet 1964, l'Etat a
pris à sa charge une partie des intérêts servis par le
Crédit d'équipement des petites et moyennes entreprises et la
Caisse nationale du Crédit agricole à la Caisse des
dépôts et consignations afin de financer les prêts de
reclassement, le taux d'intérêt appliqué aux prêts
accordés par ces organismes aux rapatriés étant plus
faible que le taux de refinancement auprès de la Caisse des
dépôts et consignations. Les échéanciers des
prêts parvenant à leur terme, cette dotation est en forte baisse.
- L'Etat garantit également les prêts de consolidation
accordés aux rapatriés par les commissions de remise et
d'aménagement des prêts, en vertu de l'article 7 de la loi du
6 janvier 1982 portant diverses dispositions relatives à la
réinstallation des rapatriés.
- Enfin, un régime de remise automatique des dettes des
rapatriés liées à la réinstallation a
été instauré par l'article 44 de la loi de finances pour
1986 et mis en oeuvre par une circulaire du 12 janvier 1988.
Ces deux derniers dispositifs, portés par l'article 10 du chapitre
46-91, sont en voie d'extinction et ont représenté en 2000 une
dépense de 2,91 millions d'euros (19,09 millions de francs). Un
besoin similaire est prévu pour l'année 2002, financé via
les reports de crédits.
L'indemnisation
La loi du 16 juillet 1987 a prévu le versement d'un
complément d'indemnisation pour tous les rapatriés qui avaient
déjà bénéficié d'indemnités au titre
des lois du 15 juillet 1970 et du 2 janvier 1978. Elle a, en outre,
étendu le bénéfice de cette indemnisation aux biens
agricoles de Tunisie et du Maroc. Enfin, elle a permis l'attribution d'une
allocation forfaitaire de 9.147 euros (60.000 francs) aux anciens membres
des formations supplétives (forclusion intervenue fin 1997).
La loi n° 94-488 du 11 juin 1994 a ensuite instauré une
allocation complémentaire de 16.770 euros (110.004 francs) en
faveur des anciens supplétifs.
Ces indemnités et allocations sont portées par l'article 20
du chapitre 46-91. L'indemnisation et le versement des allocations
complémentaires sont pratiquement achevés, avec une
dépense de 0,72 million d'euros (4,72 millions de francs) en
2000.
L'amélioration des retraites des rapatriés
- La loi du 4 décembre 1985 portant amélioration des
retraites des rapatriés a rendu à nouveau possible la
faculté d'accession au régime volontaire de l'assurance
vieillesse. Les rapatriés qui procèdent au rachat de leurs
cotisations peuvent bénéficier d'une aide de l'Etat variant,
selon leurs revenus, de 50 % à 100 % du montant
racheté. Eu égard à leurs âges, la
quasi-totalité des intéressés ont aujourd'hui
opéré leur rachat et ce dispositif est en voie progressive
d'extinction : les besoins estimés au titre des versements aux
caisses de retraite en 2002 représentent 13,7 millions d'euros
(89,87 millions de francs).
- L'Etat, enfin, verse des subventions à certains régimes
spéciaux pour la prise en charge des rapatriés dont plusieurs
sont financées depuis le budget des charges communes : caisse de
retraite des régies ferroviaires d'outre-mer et caisse nationale de
retraite des agents des collectivités locales.
Dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour 2000, la Cour
des comptes a noté l'intervention de nombreux mouvements de
crédits cette année-là. Le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, interrogé sur ce
point par votre rapporteur spécial, a apporté la réponse
suivante :
«
En loi de finances initiale pour 2000, les chapitres 44-96,
46-97, 47-91 et 47-92 ont été fondus au sein du chapitre 46-91
précédemment destiné aux dépenses relatives
à l'indemnisation des Français d'outre-mer et aux remises des
prêts de réinstallation.
Ainsi, à compter de l'exercice 2000, les dépenses concernant
l'aide au rachat des cotisations retraites, à la prise en charge des
arrérages pour les pensionnés des caisses de retraite des
régies ferroviaires d'outre-mer et des parts contributives dues par les
caisses de retraites d'Algérie, de Tunisie et du Maroc et les
prêts de reclassement ont été imputées sur le
chapitre 46-91. Ce changement de nomenclature a conduit le chapitre 46-91
à recevoir des reports au titre des chapitres supprimés, à
hauteur de 25,57 millions d'euros (167,73 millions de francs).
Par ailleurs, à compter de l'exercice 2000, les dépenses ayant
trait à l'indemnisation sont couvertes uniquement par les reports
généraux sans ouverture de crédits en lois de finances,
nécessitant dès lors la conservation d'un montant important de
reports
».
VI. LA MAJORATION DES RENTES VIAGÈRES
Les
contrats de rentes allouées en réparation du préjudice
causé par un véhicule terrestre à moteur sont des
conventions par lesquelles un débirentier, en général une
entreprise d'assurance, s'engage à verser une rente à un
crédirentier en réparation du préjudice qu'il a subi
à l'occasion d'un accident de la circulation.
Ce dispositif, institué par la loi n° 74-118 du
27 décembre 1974, a été modernisé par la loi
de finances pour 1990, qui a prévu la prise en charge par l'Etat des
dépenses de revalorisation annuelles des rentes. Il était
auparavant géré par la Caisse centrale de réassurance dans
le cadre du fond de revalorisation des rentes.
La dépense annuelle pour l'Etat correspond à la charge de
revalorisation des rentes précitées. Le montant de la
dépense est fonction du nombre de rentes allouées par les
tribunaux, de l'indice de revalorisation qui est celui fixé pour les
pensions et rentes de vieillesse, de l'espérance de vie des
bénéficiaires en raison notamment de l'amélioration des
traitements médicaux et des dossiers d'entreprises d'assurance n'ayant
pas demandé auparavant le remboursement de ces charges.
Le dotation pour 2002, inscrite à l'article 10 du chapitre 46-93, a
été maintenue au montant de dépenses attendu en 2001,
à savoir 14 millions d'euros (91,83 millions de francs).
L'article 20 du même chapitre est relatif aux majorations légales
des rentes viagères.
La détermination des crédits est effectuée, d'une part, en
fonction des dépenses effectives des années antérieures,
et, d'autre part, au vu de l'indice prévisionnel des prix à la
consommation hors tabac associé aux lois de finances, le tout en tenant
compte de la réforme effectuée par l'article 104 de la loi de
finances pour 1995 qui s'est traduite par :
- la fermeture du dispositif de majoration légale des rentes
viagères constituées auprès de sociétés
d'assurance-vie postérieurement au 31 décembre 1993 ;
- le gel des taux de revalorisation des majorations légales de
rentes viagères pour les rentes en service.
Pour 2002, la dotation demandée est de 266,50 millions d'euros,
tenant compte, d'une part, de la diminution des demandes de remboursements, et,
d'autre part, d'un
transfert sur le budget des anciens combattants de la
part des remboursements de majoration de rentes allouées aux anciens
combattants (73,18 millions d'euros, soit 480 millions de francs)
.
VII. LE FONDS D'INDEMNISATION DES TRANSFUSÉS ET HÉMOPHILES
Le fonds
d'indemnisation des transfusés et hémophiles (FITH) a
été institué par la loi portant diverses mesures d'ordre
social du 31 janvier 1991. Son objectif est d'assurer aux personnes
contaminées une réparation complète et rapide des
préjudices subis.
Ses ressources proviennent du chapitre 46-98, soit
3 millions d'euros
(19,68 millions de francs) en 2002, en
diminution de 60,6 %
.
Le FITH
Le fonds
d'indemnisation des transfusés et hémophiles (FITH) a
été instauré par la loi portant diverses mesures d'ordre
social du 31 janvier 1991 afin d'assurer aux personnes contaminées par
le virus du SIDA une réparation intégrale et rapide des
préjudices subis.
Les décisions d'indemnisation sont prises par une commission de
5 membres comprenant un magistrat de la Cour des comptes, qui en est le
président, un membre du Conseil d'Etat, un membre de l'inspection
générale des affaires sociales (IGAS), un médecin et une
personnalité qualifiée.
La commission d'indemnisation du FITH a défini un préjudice
spécifique de contamination, personnel et non économique, qui
recouvre l'ensemble des troubles dans les conditions d'existence
entraînées par la séropositivité puis, s'il y a
lieu, par la survenance du SIDA déclaré.
Pour fixer le montant des indemnités, un barème a
été établi sur la base de la moyenne des sommes
allouées jusqu'alors par les juridictions civiles et administratives. Il
est dégressif avec l'âge atteint par la victime à la
contamination.
Lorsque le principe de l'indemnisation a été admis par la
commission, et si la demande lui en est faite, le fonds est tenu de verser,
dans le délai d'un mois après réception de la demande, une
ou plusieurs provisions. L'offre d'indemnisation doit parvenir à la
victime dans un délai de trois mois. Le versement de l'indemnisation
intervient dans les jours qui suivent l'acceptation de l'offre par la victime.
Jusqu'en 2000, en principe, le préjudice spécifique de
contamination était indemnisé en deux fois : les trois
quarts de l'indemnisation étaient versés immédiatement, le
dernier quart était payé lors de la constatation d'une situation
de SIDA déclaré. Faisait exception à ce principe
l'indemnisation des victimes âgées et des personnes qui
saisissaient la commission alors qu'elles étaient déjà
dans une situation de SIDA déclaré.
Avec l'introduction de nouvelles thérapeutiques, ces modalités de
versement de l'indemnisation au titre du préjudice spécifique de
contamination sont apparues moins adaptées dans la mesure où, si
le passage au SIDA est désormais retardé, les traitements des
personnes séropositives sont particulièrement invalidants et leur
situation, hormis l'issue fatale qui était associée au SIDA, est
assez proche de celle des personnes atteintes du SIDA. Aussi la commission du
FITH a-t-elle décidé, lors de sa séance du 8 juin
2000, le principe du versement du « quart SIDA » à
l'ensemble des victimes séropositives indemnisées.
Le fonds accorde également une indemnisation pour les préjudices
économiques subis par les victimes ou leur famille du fait des pertes de
revenus induites par la contamination, et pour les préjudices moraux des
proches.
A la date du 31 août 2001, les engagements du FITH depuis 1992
atteignaient 960,7 millions d'euros (6.302 millions de francs) et les
indemnités effectivement versées s'élevaient à
948,5 millions d'euros (6.222 millions de francs). Le montant moyen
des indemnisations attribuées au titre du préjudice
spécifique de contamination, des préjudices économiques et
du préjudice moral des proches atteignait 212.000 euros
(1,4 million de francs).
A la
même date, les engagements du fonds restant à payer
s'élevaient donc à 12,2 millions d'euros (80 millions
de francs), en forte diminution par rapport à la même
période de l'année précédente en raison de la
modification des règles de versement du « quart
SIDA » ; à la date du 31 juillet 2000, les
engagements du fonds restant à payer atteignaient 86,3 millions
d'euros (566 millions de francs), dont 84,9 millions d'euros
(557 millions de francs) pour des indemnisations différées.
Cette évolution a suscité un pic de dépenses au
1
er
semestre de l'année en cours. Au 30 juin 2001, les
versements du FITH s'élevaient à 75,9 millions d'euros
(498 millions de francs), dont 70,4 millions d'euros au titre du
règlement du « quart SIDA », contre
17,2 millions d'euros (113 millions de francs) sur l'ensemble de
l'exercice précédent. Restent à indemniser au titre du
« quart SIDA » 120 victimes. Compte tenu du coût
moyen des dossiers déjà réglés (72.900 euros, soit
478.000 francs), les indemnisations restant à verser à ce titre
peuvent être estimées à 8,8 millions d'euros
(57,4 millions de francs). Cependant, des difficultés
rencontrées pour retrouver certaines victimes, il ressort que le
règlement du « quart SIDA » ne pourra intervenir
intégralement d'ici la fin de l'exercice 2001.
Par ailleurs, sur les six premiers mois de l'année 2001,
18 dossiers nouveaux ont été ouverts. La commission a
examiné 23 dossiers et accordé 13 indemnités de
préjudice spécifique. Au premier semestre 2001, le taux de rejet
a donc atteint 43,5 %, un taux nettement plus élevé que le
taux constaté depuis la création du FITH (12,2 %), ce qui
montre, selon le ministère, que les demandes nouvellement
examinées sont de moins en moins bien fondées. Une soixantaine de
dossiers restent en cours d'instruction.
Pour faire face aux besoins issus de la décision du FITH de verser le
« quart SIDA » à l'ensemble des victimes
indemnisées, 91,5 millions d'euros (600 millions de francs) de
crédits nouveaux avaient été inscrits au chapitre 46-98 en
collectif 2000. Par ailleurs, le chapitre avait été doté
de 7,6 millions d'euros (50 millions de francs) en loi de finances
initiale pour 2001 pour financer les nouvelles indemnisations attribuées
par ailleurs.
Pour l'ensemble de l'année 2001, les versements du FITH devraient
atteindre 83,8 millions d'euros (550 millions de francs). Dans ces
conditions, les disponibilités du fonds, qui s'élevaient à
95,6 millions d'euros (627 millions de francs) à la fin de
l'exercice 2000, devraient atteindre 17,8 millions d'euros
(117 millions de francs) à la fin de l'exercice en cours.
L'activité du FITH devant continuer à décroître, il
est proposé de fixer la dotation du chapitre 46-98 en LFI pour 2002
à 3 millions d'euros (20 millions de francs). Compte tenu des
disponibilités du fonds, cette dotation permettra de couvrir les
dépenses de l'année, estimées à 10,1 millions
d'euros (66 millions de francs), tout en maintenant le fond de roulement
à un niveau satisfaisant.
CHAPITRE CINQ
INTERVENTIONS POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
Les crédits de cet agrégat s'élèvent à 303,84 millions d'euros (1,99 milliard de francs) en 2002, soit une diminution de 34,5 % par rapport à 2001 (après - 14,6 % cette année-là). Cet agrégat regroupe 0,3 % de l'ensemble des crédits du budget des charges communes.
I. LES FRAIS DE GESTION DU FONDS DE SOLIDARITÉ VIEILLESSE
Le
budget des charges communes supporte les crédits nécessaires
à la prise en charge par l'Etat des frais de gestion administrative du
fonds de solidarité vieillesse (FSV). Celui-ci, créé par
la loi du 22 juillet 1993, prend en charge les avantages d'assurance vieillesse
non contributifs relevant de la solidarité nationale.
Il s'agit, à hauteur d'environ 75 %, de charges de personnel, mais aussi
de frais de location, notamment de locaux, et, enfin, de dépenses
relatives à des consommations courantes.
Les crédits pour 2002 s'établissent à
940.000 euros
(6,17 millions de francs), en progression de 12,5 %.
II. LES DÉPENSES ÉVENTUELLES ET ACCIDENTELLES
Les
dépenses éventuelles et accidentelles sont prévues par les
articles 10 et 11 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959.
• Les dépenses éventuelles
(chapitre 37-94) abondent
en gestion des chapitres dont les dotations ont un caractère
provisionnel. Ces crédits s'élèvent à
45
millions d'euros
(295,18 millions de francs) en 2002, soit une diminution
de 1,6 %.
• Les dépenses accidentelles (chapitre 37-95) permettent de faire face aux calamités, dépenses urgentes ou imprévisibles. Elles s'élèvent à 135 millions d'euros (885,54 millions de francs) en 2002, soit une progression de 139,3 %, après une diminution de plus de 42 % (et une augmentation de 264 % en 2000). Toutefois, comme l'année dernière, le gouvernement ne donne aucune explication à cette évolution, se contentant, une fois encore, d'évoquer un simple « ajustement aux besoins ».
III. LES AIDES DE L'ÉTAT EN FAVEUR DES COLLECTIVITÉS LOCALES
Le projet de budget pour 2002 regroupe les aides de l'Etat en faveur des collectivités locales, en particulier la dotation de l'Etat au profit du fonds national de péréquation et le plan d'urgence en faveur des lycées.
A. LE FONDS NATIONAL DE PÉRÉQUATION
L'article 70 de la loi du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire a institué un fonds national de péréquation (FNP) doté d'un produit réparti chaque année par le comité des finances locales. Son montant évolue chaque année en fonction de l'indice de variation des recettes fiscales nettes de l'Etat.
Le fonds national de péréquation
Le fonds
national de péréquation (article 1648 B
bis
du code
général des impôts) a été institué par
le 7° du II de l'article 70 de la loi n° 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire. Cette même disposition a prévu
que ce fonds disposerait en ressources du produit disponible du fonds national
de péréquation de la taxe professionnelle,
déterminé chaque année par le comité des finances
locales, et d'une dotation de l'Etat fixée en 1995 et devant
évoluer chaque année, à compter de 1996, en fonction de
l'indice de variation des recettes fiscales nettes de l'Etat, tel qu'il
résulte des évaluations de la loi de finances initiale.
En loi de finances initiale pour 1996, le chapitre 41-24 des charges communes a
ainsi été créé pour recevoir la dotation de l'Etat
destinée au FNP
5(
*
)
.
Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2002, il est prévu que
les recettes fiscales nettes de l'Etat évoluent de
- 1,29 % : la dotation de l'Etat au FNP a ainsi
été fixée à 106,87 millions d'euros
(701 millions de francs).
Les opérations du FNP sont suivies en ressources et en dépenses
sur un compte de tiers tenu dans les écritures de l'Agence comptable
centrale du Trésor (ACCT).
L'article 1648 B
bis
du code général des impôts
prévoit que, après prélèvement de la quote-part
destinée aux communes des départements d'outre-mer et
après prélèvement ayant pour objet de compenser aux
collectivités locales les pertes de recettes résultant des
exonérations de taxe professionnelle liées aux extensions
d'activités des entreprises implantées dans les zones de
revitalisation rurale (article 1465 A du CGI), les ressources du FNP sont
attribuées aux communes qui remplissent les conditions
d'éligibilité à la part principale et à la
majoration.
Part principale
Pour être éligibles à la part principale du FNP, les
communes doivent satisfaire cumulativement aux deux conditions suivantes :
- avoir un potentiel fiscal 4 taxes par habitant inférieur de
5 % à la moyenne de la strate démographique
correspondante ;
- présenter un effort fiscal supérieur à la moyenne
de la strate démographique correspondante.
Depuis le 1
er
janvier 1998, sont également éligibles
de plein droit les communes de plus de 10.000 habitants qui répondent
cumulativement aux conditions suivantes (article 96 de la loi de finances
pour 1998) :
- avoir un potentiel fiscal 4 taxes par habitant inférieur ou
égal à 2/3 du potentiel fiscal par habitant de la strate
démographique correspondante ;
- présenter un effort fiscal supérieur à 80 % de
la moyenne de la strate démographique correspondante.
Par dérogation, sont également éligibles les communes
répondant à l'une des conditions suivantes :
- avoir un potentiel fiscal 4 taxes par habitant inférieur de
5 % à la moyenne de la strate démographique correspondante
et un taux de taxe professionnelle égal au taux plafond ;
- avoir un potentiel fiscal 4 taxes par habitant inférieur de
5 % à la moyenne de la strate démographique et un effort
fiscal compris entre l'effort fiscal moyen des communes du même groupe
démographique et 90 % de cet effort fiscal moyen.
L'attribution aux communes qui sont éligibles à titre
dérogatoire est cependant réduite de moitié.
L'attribution au titre de la part principale revenant à chaque commune
bénéficiaire est calculée en fonction de l'écart
relatif constaté entre le potentiel fiscal par habitant de la commune et
le potentiel fiscal moyen de la strate démographique. Aucune attribution
inférieure à 304,90 euros (2.000 francs) n'est
versée.
A titre de garantie, une attribution réduite de moitié par
rapport à l'année précédente est
versée :
- quand une commune cesse d'être éligible ;
- quand l'attribution qui reviendrait à une commune diminuerait de
plus de moitié par rapport à l'année
précédente.
Majoration
Sont éligibles à cette majoration, les communes qui satisfont
cumulativement aux trois conditions suivantes :
- compter moins de 200.000 habitants ;
- être éligible à la part principale du FNP ;
- avoir un potentiel fiscal taxe professionnelle par habitant
inférieur de 20 % à la moyenne de la strate
démographique.
L'attribution revenant à chaque commune est calculée en fonction
de l'écart relatif constaté entre le potentiel fiscal taxe
professionnelle de la commune et le potentiel fiscal taxe professionnelle moyen
de la strate démographique de la commune concernée. Aucune
attribution d'un montant inférieur à 304,90 euros
(2.000 francs) n'est versée.
En 2002, les crédits s'élèvent à
109,17 millions
d'euros
(716,11 millions de francs), soit une
diminution de 18,2 %
par rapport à 2001.
La dotation de l'Etat au profit du FNP proprement-dit s'établit à
106,87 millions d'euros (701,02 millions de francs), en diminution de 18,5 %,
essentiellement en raison de la non-reconduction de la dotation allouée
au cours des trois années précédentes
6(
*
)
.
B. PLAN D'URGENCE EN FAVEUR DES LYCÉES
Le chapitre 41-25 est abondé en 2002 de 13,72 millions d'euros (90 millions de francs) au titre du versement aux régions de subventions dans le cadre du plan d'urgence en faveur des lycées, soit un montant inchangé par rapport à l'année dernière.
Un taux de consommation des crédits extrêmement faible
La mise
en place du plan d'action pour l'avenir des lycées définie par la
circulaire MENF9900972C du 4 juin 1999 a rencontré un certain
nombre de difficultés liées à des contraintes comptables.
Le chapitre 41-25, doté de 15.244,9 euros (100.000 francs) en loi de
finances 1999, a fait l'objet d'un report de crédits de
54,88 millions d'euros (360 millions de francs) ouverts en loi de
finances rectificative 1998 et non utilisés.
Sur les 54,90 millions d'euros (360,1 millions de francs) disponibles
sur ce chapitre en 2000, seuls 5,18 millions d'euros (33,95 millions
de francs) ont été délégués aux
préfets de régions. Le montant des crédits effectivement
décaissés s'élève à 3,44 millions
d'euros (22,6 millions de francs).
La moitié des régions qui avait établi au cours de
l'année 2000 un programme de travaux susceptibles d'ouvrir droit au
versement de subventions n'a pu en effet en bénéficier, les
dossiers ayant été transmis trop tardivement à la
direction du Trésor au regard des délais comptables de fin de
gestion.
La clôture de gestion budgétaire fait en effet chaque année
l'objet d'une note du secrétariat d'Etat au budget qui précise
les dates limites de transmission aux comptables des engagements,
ordonnancements et mandatements. Pour l'année 2000, les
délégations de crédits de paiement sur ce chapitre
n'étaient possibles que jusqu'au 31 octobre, la date limite
réglementaire d'engagement étant fixée au 30 novembre
2000 au plan local.
A titre dérogatoire, un assouplissement a été
apporté au dispositif par un courrier adressé à l'ensemble
des régions le 9 mai 2001 qui autorisait le paiement sur la gestion
2001, des subventions qui n'avaient pas pu être satisfaites au titre de
1999 (dossiers présentés avant le 9 mai 2001) et 2000
(dossiers présentés avant le 9 juillet 2001), car transmises
trop tardivement au regard des délais comptables.
IV. LES INTERVENTIONS DIVERSES
A. INDEMNISATION CONSÉCUTIVE AU NAUFRAGE DE L'ÉRIKA
Le présent projet de loi de finances crée un nouveau chapitre budgétaire 44-93 « Indemnisation des préjudices subis dans le secteur du tourisme suite au naufrage de l'Erika », doté de 10.000 euros (65.596 francs).
B. PARTICIPATION DE LA FRANCE AU FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT
Le Fonds
européen de développement est le principal outil de la politique
communautaire en direction des pays
« Afrique-Caraïbes-Pacifique » (ACP). Il est
alimenté par des versements nationaux avec des clés de
contribution distinctes de celles appliquées pour le budget
général de l'Union européenne et qui sont liées au
rythme d'exécution des projets.
Toutefois, à partir du présent projet de loi de finances, les
crédits correspondants, qui sont des dépenses en capital, sont
inscrits sur le budget du ministère des affaires
étrangères.
*
* *
L'évolution des dotations de cet agrégat sur l'ensemble de la législature est retracée dans le tableau ci-dessous :
CHAPITRE SIX
LES DÉPENSES EN ATTÉNUATION DE
RECETTES
Cet
agrégat 32 est une
création du projet de loi de finances pour
2002
, les dépenses en atténuation de recettes étant
auparavant inscrites au sein de l'agrégat précédent, avec
les charges de la dette.
Les dotations de ce nouvel agrégat s'établissent à
62,89 milliards d'euros
(412,53 milliards de francs), soit une
augmentation de 11,6 %
par rapport au montant des mêmes chapitres
en 2001. Elles représentent
53,7 % de l'ensemble des crédits
du budget des charges communes
.
I. LES DÉGRÈVEMENTS ET REMBOURSEMENTS D'IMPÔTS
Les
dépenses de dégrèvements
7(
*
)
et remboursements
8(
*
)
d'impôts
s'élèvent à
62,66 milliards d'euros
(411,02 milliards de francs) en 2002, soit une forte
progression de
11,9 %
, après + 11 % en 2001 et + 8,01 % en 2000.
Les dégrèvements et remboursements ont
quatre origines
possibles
:
- les remboursements d'excédents de versement
, comprenant
notamment les restitutions d'impôt sur les sociétés et les
remboursements de crédits de TVA ;
- les régularisations d'anomalies
, dont la source peut
provenir d'erreurs de déclaration de la part des contribuables,
notamment en matière d'impôt sur le revenu, ou d'une mauvaise
prise en compte des éléments déclarés et des
situations personnelles de la part de l'administration ;
- les admissions en non-valeur et autres régularisations
comptables :
la procédure des admissions en non-valeur, au
titre des impôts d'Etat comme des impôts locaux, permet de lever la
responsabilité des comptables sur des opérations, souvent
anciennes, considérées comme définitivement
irrécouvrables ;
- les dégrèvements liés à la situation du
contribuable :
une grande partie des dégrèvements
ordonnancés au titre des impôts locaux résultent de
dispositions législatives qui prennent en compte, d'une part, les
situations personnelles des redevables, notamment pour la taxe d'habitation des
personnes modestes et pour les taxes foncières, et, d'autre part, la
valeur ajoutée des entreprises pour le plafonnement de leur cotisation
de taxe professionnelle.
Leurs crédits font l'objet d'une évaluation
élaborée dans les mêmes conditions que les recettes dont
elles sont la contrepartie.
A. LES CONTRIBUTIONS DIRECTES
1. La prévision pour 2002
L'ensemble des dépenses de remboursements et
dégrèvements sur impôts directs s'élève
à
29,42 milliards d'euros
(192,98 milliards de francs) en
2002, en
progression de 10,5 %
par rapport à 2001.
Cette évolution est liée :
- à l'augmentation, à hauteur de 913 millions d'euros (environ
6 milliards de francs), des remboursements et transferts d'impôt sur
les sociétés ;
- à la progression de 717 millions d'euros (4,70 milliards de francs)
consécutive au doublement de la prime pour l'emploi ;
le montant
total des dégrèvements et restitutions au titre de la prime pour
l'emploi est évalué pour 2002 à 1,45 milliard
d'euros
;
- à la hausse, à hauteur de 125 millions d'euros (près de
820 millions de francs), des dégrèvements de taxe
d'habitation ;
- à l'augmentation de 90 millions d'euros (590,36 millions de francs)
des admissions en non-valeur ;
- à la baisse de 285 millions d'euros (1,87 milliard de francs) des
dégrèvements de taxe professionnelle ;
- à la diminution, à hauteur de 54 millions d'euros (354,22
millions de francs), des remises et annulations ;
- à la baisse de 24 millions d'euros (157,43 millions de francs) des
remboursements relatifs aux retenues à la source et
prélèvements sur revenus de capitaux mobiliers.
2. Rappel des causes des grandes évolutions constatées depuis le début de la législature pour les contributions directes au profit des collectivités locales
• En 1998
, les dégrèvements sur les
contributions directes au profit des collectivités locales
augmentent
globalement de 4,4 %
; ceci est dû pour l'essentiel aux
dégrèvements de taxe d'habitation qui progressent de 15 %.
Pour leur part les dégrèvements de taxe professionnelle croissent
de 2,4 %, alors que ceux des taxes foncières sont en diminution de
2 %.
• En 1999
, les dégrèvements sur les contributions
directes au profit des collectivités locales
augmentent globalement
de 0,5 %
; ceci est dû pour l'essentiel aux
dégrèvements de taxe professionnelle qui progressent de
1,3 %. Pour leur part, les dégrèvements de taxe d'habitation
et de taxes foncières diminuent respectivement de 1,4 % et de
8 %.
Deux nouveaux paragraphes ont été créés en fin
d'année 1999 : l'un relatif à la contribution
représentative du droit de bail et sa taxe additionnelle ; l'autre
consacré à la taxe sur les logements vacants.
• En 2000
, les dégrèvements sur les contributions
directes au profit des collectivités locales
augmentent globalement
de 19,2 %
;
ceci est dû pour l'essentiel aux
dégrèvements de taxe d'habitation
qui sont passées de
1.678 millions d'euros (11.007 millions de francs) en 1999 à
2.351 millions d'euros (23.098 millions de francs) en 2000. Cette
progression importante s'explique par l'exonération de la part
régionale de la taxe d'habitation qui a pris en 2000, à titre
exceptionnel, la forme d'un dégrèvement. Pour leur part, les
dégrèvements de taxe professionnelle diminuent de 2,2 % et
ceux de taxes foncières augmentent de 13,6 %.
• Enfin,
la prévision révisée pour 2001
tient
compte des résultats de 2000 et du premier semestre 2001. Elle
enregistre :
- une baisse de l'ordre de 311 millions d'euros (2.043 millions
de francs), soit - 4,5 %, des dégrèvements de taxe
professionnelle ;
- une diminution de 1.006 millions d'euros (5.698 millions de
francs), soit - 28,6 %, prévue pour les
dégrèvements de taxe d'habitation, la suppression de part
régionale de la taxe ne prenant plus la forme d'un
dégrèvement à compter de 2001.
B. LES REMBOURSEMENTS SUR PRODUITS INDIRECTS
Le
chapitre 15-02 est essentiellement constitué de remboursements de TVA et
TIPP (98 % du total).
Le montant total des remboursements sur produits indirects, soit
33,24
milliards d'euros
(218,04 milliards de francs
), progresse de 13,1 %
par rapport à 2001 (après 6,6 % en 2001 et plus de 12 % en 2000).
Le chapitre 15-02 est essentiellement constitué de remboursements de TVA
et TIPP (98 % du total).
L'estimation pour 2002 des remboursements de crédits de TVA
(remboursements ordonnancés par la direction générale des
impôts essentiellement) s'établit à 32,3 milliards
d'euros (211,87 milliards de francs), soit une progression
d'environ 3,4 % par rapport à 2001, la progression
tendancielle de 5,5 % étant partiellement
atténuée par l'incidence des décisions de la Cour de
justice des Communautés européennes en matière de TVA (sur
les dépenses de représentation et sur les produits d'exploitation
des autoroutes en particulier).
L'estimation pour 2002 des remboursements de TIPP (remboursements
ordonnancés par la direction générale des douanes et des
droits indirects) s'établit à 0,3 milliard d'euros, soit une
diminution d'environ 32 % par rapport à 2001. La progression
tendancielle de 16,5 % est fortement réduite par les
incidences (en termes de mesures nouvelles) des mesures votées
antérieurement (incidence totale de 219 millions d'euros, soit
1,4 milliard de francs) concernant des modifications des conditions de
restitution de la TIPP aux agriculteurs, mariniers, transporteurs routiers et
aux exploitants de transport public routier
9(
*
)
.
Il convient de préciser que ce chapitre 15-02 est abondé de
91 millions d'euros (596,92 millions de francs) en mesures nouvelles par
le projet de loi de finances pour 2002, au titre de restitutions pour
règlement du passé dans le cadre de la
déductibilité à 80 % de la TVA sur le gazole.
D'une manière générale, il convient de noter la part toujours croissante qu'occupent les remboursements et dégrèvements d'impôts au sein du budget des charges communes . Elle est ainsi passée de 39,1 % du total des crédits en 1995 à 53,6 % dans le présent projet de loi de finances :
II. LES FRAIS DE POURSUITES ET DE CONTENTIEUX
Les
dotations du chapitre 15-03 s'établissent à
155 millions
d'euros
(1,02 milliard de francs), en
diminution de 36,5 %
par
rapport à 2001.
Cette réduction résulte, pour l'essentiel, du changement
d'imputation des crédits correspondant aux frais d'actes des huissiers,
désormais inscrits sur le budget du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, soit 86,24 millions
d'euros (565,70 millions de francs).
Le gestion des crédits inscrits sur le chapitre 15-03 se répartit
entre trois directions du ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie. Il s'agit de la direction générale des
impôts (DGI) qui est responsable du paragraphe 11 de l'article 10
(à partir de 2002, l'article 10 ne concernera plus que cette direction),
de la direction générale des douanes et des droits indirects
(DGDDI) qui est concernée par l'article 20, et de la direction
générale de la comptabilité publique (DGCP) qui est
gestionnaire du paragraphe 20 de l'article 10 (supprimé dans
le présent projet de loi de finances) et de la totalité de
l'article 30.
• Les frais de poursuite et de contentieux suivis par la DGI
Tous les frais de poursuites et de contentieux occasionnés par
l'assiette et le recouvrement des impôts, taxes et produits que sont
appelés à percevoir les comptables des impôts sont
imputés au compte 900.00 « Dépenses ordinaires des
services civils payables sans ordonnancement » au titre du chapitre
15-03.
Ainsi, quel que soit le bénéficiaire des impôts, taxes et
produits (budget général, collectivités locales, caisse
d'amortissement, Caisse des dépôts et Consignations ou autres
organismes financièrement autonomes), les frais qu'entraînent leur
assiette et leur recouvrement sont imputés sur le chapitre
budgétaire concerné.
Tel est le cas notamment :
- des frais de poursuites, frais judiciaires et honoraires dus aux
avoués et avocats à l'occasion, d'une part, des instances
relatives à l'assiette et au recouvrement des impôts, taxes et
produits quel qu'en soit le bénéficiaire, et, d'autre part, du
recouvrement des amendes et condamnations pécuniaires ;
- des frais divers de saisies ;
- des dommages et intérêts mis à la charge de
l'administration à l'occasion d'instances soutenues par elles.
La dépense sur cette ligne évaluative s'établit entre
16 millions d'euros (104,95 millions de francs) et 19,7 millions
d'euros (129,22 millions de francs) depuis 1997. Sa variation est
principalement liée aux contentieux intentés par des
particuliers, concernant les oppositions à poursuites ou la mise en jeu
de la responsabilité de l'État, ou les procédures
collectives. Le nombre des contentieux a un impact direct sur le montant des
honoraires, émoluments et frais payés aux avocats, ainsi que les
frais de procédure.
• Les frais de poursuite et de contentieux suivis par la DGDDI
Il s'agit de la même nature de dépenses que celle prise en charge
par la DGI, avec des spécificités liées à cette
direction, par exemple les frais de poursuite et dépenses liées
aux ventes en douane.
• Les frais de poursuite et de contentieux suivis par la DGCP
S'agissant des dépenses relevant de l'article 10, elles
relèvent de la même logique que celle des deux autres directions.
S'agissant de l'article 30 du chapitre 15-03, il est spécifique
à la DGCP. Il comprend, jusqu'en 2001 inclus, deux catégories de
dépenses :
- les frais d'actes de poursuites engagées par voies d'huissiers du
Trésor ou d'huissiers de justice, dans le cadre du recouvrement
contentieux des produits non fiscaux recouvrés par le réseau du
Trésor public (amendes, redevance audiovisuelle, produits divers du
budget, produits locaux) ;
- les remises, annulations et admissions en non-valeur de frais de
poursuites mis à la charge des redevables des mêmes produits non
fiscaux recouvrés par le Trésor public.
A partir de 2002, les frais de poursuites seront
réintégrés sur le budget du Trésor public (chapitre
34-98 du budget du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie) et seront donc comptabilisés comme des dépenses de
fonctionnement de l'État. Cette mesure vaut au demeurant pour l'ensemble
des frais d'actes d'huissiers diligentés par le réseau du
Trésor public, y compris ceux qui se rapportent au recouvrement
contentieux des produits fiscaux (précédemment imputés sur
l'article 10 § 12 du chapitre 15-03). Cette mesure de
transfert concerne, en projet de loi de finances pour 2002, un montant total de
86,24 millions d'euros (565,70 millions de francs).
La seconde catégorie de dépenses évoquée ci-dessus
(remises, annulations ou admissions en non valeur de frais de poursuites)
demeurera imputée sur le chapitre 15-03, s'agissant bien de
dépenses d'ordre « en atténuation de
recettes ».
Compte tenu des limites de la nomenclature budgétaire actuelle, une
modification de la nomenclature a été prévue dans le
projet de loi de finances pour 2002, consistant à identifier les frais
de poursuite et de contentieux s'imputant sur le chapitre 15-03 par services
gestionnaires (DGI, DGDDI et DGCP).
S'agissant du réseau du Trésor public (DGCP), les dépenses
seront comptabilisées sous l'article 30 (modifié), et feront
l'objet d'un suivi comptable par paragraphe permettant de distinguer :
- les remises, annulations, admissions en non valeur et frais de
poursuites sur produits autres que l'impôt ;
- les intérêts moratoires, dommages-intérêts et
dépens dus par l'État à la suite de contentieux d'assiette
ou de recouvrement fiscal ;
- les honoraires d'avocats ;
- les frais autres que les frais d'huissiers liés à
l'exercice des poursuites.
L'article 30 ainsi modifié est doté en projet de loi de finances
pour 2002 de 124 millions d'euros (813,39 millions de francs),
correspondant à la reconduction des dépenses antérieures,
diminuées des frais d'actes d'huissiers désormais imputés
sur le budget de fonctionnement du Trésor public (chapitre 34-98).
III. LES DÉCHARGES DE RESPONSABILITÉ ET REMISES DE DÉBETS
Les
crédits pour décharges de responsabilité et remises de
débets, dont le montant s'élève à
75 millions
d'euros
(491,97 millions de francs), soit une
diminution de 1,6 %
,
se répartissent en :
- 45 millions d'euros au titre des débets des comptables publics de
l'Etat et des régisseurs de recettes ou d'avances de l'Etat ;
- et 30 millions d'euros au titre des débets des particuliers envers
l'Etat.
*
* *
Les dépenses en atténuation de recettes ont connu l'évolution suivante depuis 1999 :
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi 8 novembre 2001, sous la
présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a examiné les
crédits des
charges communes, sur le rapport de M. Yves
Fréville, rapporteur spécial.
M. Yves Fréville, rapporteur spécial
, procédant,
à l'aide d'une vidéo-projection, a indiqué que le budget
des charges communes s'établirait en 2002 à 117,02 milliards
d'euros, soit un montant net des dégrèvements et remboursements
d'impôts et des recettes d'ordre de 51,64 milliards d'euros, en
augmentation de 0,9 % par rapport à 2001. Ces crédits
représentent 19,4 % des dépenses du budget
général. Il a indiqué que le budget des charges communes
comportait pour l'essentiel des dépenses de constatation, en particulier
la charge budgétaire de la dette, les dépenses en
atténuation de recettes et des dépenses de personnel. Il s'est
toutefois interrogé sur les conséquences de la nouvelle loi
organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances sur le budget
des charges communes, rappelant que cette loi prévoyait un compte de
commerce pour la charge budgétaire de la dette et pour le stock de
dettes lui-même, un compte d'affectation spéciale pour les charges
de retraites et une dotation pour dépenses imprévisibles. Par
ailleurs, le rapporteur spécial a souligné le manque de
cohérence que continuait de présenter le budget des charges
communes. Certaines de ses dotations pouvant être en
réalité inscrites sur d'autres budgets : il a cité
les crédits d'indemnisation consécutifs au naufrage de l'Erika,
qui pourraient être imputés sur le budget du tourisme, ceux
engagés pour l'indemnisation des transfusés, qui devraient
être inscrits au budget de la santé, ou encore ceux relatifs aux
travaux de sécurité dans les écoles, qui
relèveraient plutôt du budget de l'éducation nationale.
M. Yves Fréville, rapporteur spécial
, a ensuite
abordé la charge budgétaire de la dette publique. Il a
indiqué qu'un effort de présentation avait été
réalisé grâce à l'élaboration
expérimentale, à titre pédagogique, d'un programme au sens
de la nouvelle loi organique du 1er août dernier, consacré
à la gestion de la dette et de la trésorerie de l'Etat. Il a
indiqué que les crédits de ce programme s'établissaient
à 39,56 milliards d'euros, soit une légère
progression de 0,5 % par rapport à 2001, mais a
précisé que l'appréhension de la réalité de
la charge de la dette nécessitait de recourir à la notion de
charge nette, cette dernière s'élevant en 2002 à
36,84 milliards d'euros, en hausse de 0,8 %, soit un niveau
comparable à celui des dépenses militaires. Le rapporteur
spécial a ensuite insisté sur le fait que l'augmentation du stock
de la dette était plus rapide que celle de la charge budgétaire
de celle-ci, dont l'encours s'établissait, au 31 août
dernier, à 637 milliards d'euros et qui devrait atteindre le niveau
de 686 milliards d'euros à la fin 2002. Il a toutefois
rappelé que les déficits des établissements publics, comme
Réseau français de France (RFF), et ceux d'autres fonds
nationaux, comme la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES),
n'apparaissaient ni dans le budget de l'Etat ni, pour cette dernière, en
loi de financement de la sécurité sociale, ce qui minorait
mécaniquement le poids de l'endettement public total.
M. Yves Fréville, rapporteur spécial,
a ensuite
expliqué que la charge de la dette était freinée par la
baisse des taux d'intérêt. Toutefois, cette baisse a probablement
atteint un plancher, si bien que, de ce point de vue, il n'y aura plus
guère de marge de manoeuvre à escompter sur la charge de la
dette. Il a considéré que la zone euro, en ayant supprimé
le risque de change et par conséquent élargi les marchés
financiers, devrait permettre une gestion plus active de la dette en jouant sur
la courbe des taux. Il a considéré qu'il s'agissait d'un
changement de doctrine de la part du Trésor, français mais qui
n'était pas sans présenter de danger. Il a en effet
rappelé la politique pratiquée par le Trésor
américain, au début des années 1990, qui, afin de payer
une charge de la dette moins élevée, avait beaucoup
emprunté à taux court. Or, en 1992-1993, les taux courts sont
devenus supérieurs aux taux longs. Il a néanmoins estimé
que le contexte était totalement différent de cette époque
ce qui permet une gestion de la dette plus favorable.
M. Yves Fréville
, rapporteur spécial, a ,enfin,
présenté les dépenses en atténuation des recettes
qui s'établissent à 62,89 milliards d'euros en 2002, soit
une augmentation de 11,6 %. Elles sont essentiellement constituées
par les dégrèvements et les remboursements d'impôts, d'un
montant de 62,66 milliards d'euros, les remboursements et
dégrèvements sur impôts directs s'établissant
à 29,42 milliards d'euros et ceux sur produits indirects, qui
concernent presque exclusivement les remboursements de taxe sur la valeur
ajoutée (TVA), s'élevant à 33,24 milliards d'euros.
Axant son propos sur les dégrèvements d'impôts locaux, il a
constaté que leur part diminuait dans l'ensemble des compensations de
fiscalité directe. Il a également noté que la technique
des dégrèvements était, selon lui,
contre-péréquatrice : du point de vue de la taxe
professionnelle, le contribuable national finançant les zones les plus
riches, tandis qu'il aide les collectivités territoriales les plus
laxistes s'agissant de la taxe d'habitation.
M. Joseph Ostermann
a estimé que l'évolution des
compensations versées par le budget de l'Etat aux collectivités
territoriales allait geler la capacité d'investissements des
collectivités territoriales à moyen terme, car l'accès de
ces dernières à la fiscalité devenait trop réduit.
Puis il a voulu connaître l'utilisation, depuis le début de cette
année, des crédits pour dépenses accidentelles ainsi que
le taux de consommation des crédits inscrits au titre du plan d'urgence
en faveur des lycées.
M. Maurice Blin
s'est interrogé sur la possibilité
d'imputer au budget des charges communes les dépenses engagées au
titre des recapitalisations successives du Groupement des industries de
l'armement terrestre (GIAT).
M. Jacques Oudin
a considéré que la gestion de la dette,
aussi active soit-elle, ne permettait de réduire sa charge
budgétaire que de façon marginale. A cet égard, il s'est
interrogé sur les modalités de remboursement d'une dette qui ne
cessait de croître. Il a plaidé pour que soit menée une
réflexion tendant à parvenir à une présentation
exhaustive et sincère de l'ensemble de la dette, prenant en compte la
dette des établissements publics industriels et commerciaux, aujourd'hui
ignorée par le traité de Maastricht, comme celle de la
Société nationale des chemins de fer français (SNCF), qui
s'élève à plus de 38 milliards d'euros, et celle de
la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui s'établit
à près de 4,60 milliards d'euros.
M. Yves Fréville, rapporteur spécial
, a estimé que
la baisse des taux ne pouvant plus à l'avenir être que marginale,
la charge budgétaire de la dette en viendrait très probablement
à croître sensiblement. Se prononçant en faveur d'une
présentation consolidée de l'ensemble de la dette publique, il a
exprimé son intention de demander au ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie les documents
retraçant l'ensemble de la dette des établissements publics qui
sont communiqués à Bruxelles. Il a indiqué qu'au cours du
premier semestre 2001, le ministère de la santé et de la
solidarité, pour un montant proche de 2 millions d'euros, avait
bénéficié de crédits au titre des dépenses
accidentelles, destinés au recrutement urgent de 20 agents de
catégorie A affectés à une expertise technique de haut
niveau en matière de santé publique. Le ministère de
l'environnement quant à lui, au titre de l'abondement du fonds POLMAR
pour la poursuite du nettoyage des côtes polluées suite au
naufrage du pétrolier Erika, a bénéficié de plus de
18,80 millions d'euros. Il a également précisé que la
mise en place du fonds d'urgence pour l'avenir des lycées avait
rencontré de nombreuses difficultés liées à des
contraintes comptables : ainsi, sur les 54,9 millions d'euros
disponibles en 2000 sur le chapitre concerné, seuls 5,18 millions
d'euros avaient été délégués aux
préfets de régions, le montant des crédits effectivement
décaissés s'élevant à 3,45 millions d'euros,
soit seulement 6,3 % de la dotation initiale. Puis il a estimé que
les dépenses engagées au titre d'éventuelles
recapitalisations du GIAT devaient plutôt être inscrites au compte
spécial du Trésor n° 902-24.
La commission, suivant la proposition de son rapporteur spécial, a
décidé de
proposer au Sénat de rejeter les
crédits du budget des charges communes pour 2002.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
I.
MODIFICATION DES CRÉDITS
Les dotations du titre I ont été majorées de 50 millions
d'euros (327,98 millions de francs), afin de traduire sur l'état B
l'impact de l'adoption d'un amendement accordant le dégrèvement
d'office de taxe foncière à hauteur de 100 euros (655,96 francs)
sur les propriétés bâties à la charge des redevables
de condition modeste âgés de plus de 65 ans pour leur habitation
principale. Cette majoration s'impute sur le chapitre 15-01
« Dégrèvements, remises et annulations, remboursements
et restitutions sur contributions directes », article 10
« Dégrèvements, remises et annulations, remboursements
et restitutions sur contributions directes recouvrées par la
comptabilité publique ».
Les crédits du titre II ont été abondés de 5,49
millions d'euros (36,01 millions de francs), suite à la
réforme des fonds spéciaux adoptée par l'Assemblée
nationale lors de l'examen du budget des services généraux du
Premier ministre.
La majoration de ces crédits porte sur le chapitre 20-12
« Présidence de la république - Secrétariat
général, cabinet, État-major particulier, services
administratifs, documentation, bibliothèque, parc
automobile », article 10 « Présidence de la
République ».
En sens inverse, les crédits du titre III ont été
réduits de 94 millions d'euros (616,60 millions de francs), afin de
«
financer des dépenses présentées au cours
de la deuxième partie
». Cette réduction de
crédits porte sur le chapitre 37-95 « Dépenses
accidentelles », article 10 « Dépenses
accidentelles ».
De surcroît, le même titre III a vu ses crédits
réduits de 940.000 euros (6,17 millions de francs), afin de tirer les
conséquences sur l'état B de l'amendement transférant au
fonds de solidarité vieillesse la prise en charge des frais
afférents à sa gestion administrative (cf. infra). Le chapitre
36-01 « Fonds de solidarité vieillesse », article 10
« Frais de gestion administrative » est dès lors
supprimé.
Enfin, les crédits du titre IV ont été majorés de
23,02 millions d'euros (150,97 millions de francs), afin de traduire sur
l'état B :
- l'évolution des recettes fiscales résultant des votes
intervenus en première partie sur le fonds national de
péréquation (FNP) : les crédits du chapitre 41-23
« Aides de l'Etat en faveur des collectivités
locales », article 20 « Dotation de l'Etat au profit du
fonds national de péréquation » s'en trouvent accrus de
0,145 million d'euros (0,95 million de francs) ;
- l'impact d'un amendement prorogeant pour une année
supplémentaire, au titre du contrat de croissance et de
solidarité, la mesure prévoyant une majoration par l'Etat de
22,87 millions d'euros (150,02 millions de francs) en faveur du FNP : le
même chapitre 41-23 en est abondé d'autant.
II. ADOPTION D'UN ARTICLE 64
TER
L'article 64
ter
est issu d'un amendement du gouvernement, adopté
par l'Assemblée nationale.
Il vise à transférer au fonds de solidarité vieillesse
(FSV) la prise en charge des frais liés à sa gestion
administrative.
Il convient en effet de rappeler que le budget des charges communes, en
application de l'article L. 135-1-1 du code de la sécurité
sociale selon lequel «
les frais de gestion administrative du
fonds sont à la charge de l'État
», supporte, au
chapitre 36-01, les dépenses relatives à la gestion
administrative du FSV, dont 75 % sont constituées de dépenses de
personnel. Dans le présent projet de loi de finances, ces crédits
s'établissent à 940.000 euros (6,17 millions de
francs), en augmentation de 12,5 % par rapport à 2001. Cette progression
résulte notamment du fait que le FSV va assurer la gestion
administrative du fonds de financement de l'allocation personnalisée
d'autonomie ainsi que celle du fonds de financement de la réforme des
cotisations patronales de sécurité sociale (FOREC).
Telle est du reste la raison invoquée par le gouvernement pour
opérer ce transfert.
Il convient ainsi de constater que le présent article est une
conséquence des mesures gouvernementales concernant notamment les
modalités de financement des 35 heures.
Votre commission vous propose dès lors de le supprimer.
1
La Cour des comptes indique d'ailleurs
que
« bien que manifeste au quatrième trimestre 1999, lors de
l'examen et du vote par le Parlement, le renchérissement des taux
d'intérêt n'a pas été pris en compte dans les
prévisions de la loi de finances initiale, en particulier pour les
dotations de crédits des charges de la dette ».
2
Par exemple, les crédits de pensions des personnels de
l'enseignement supérieur sont regroupés avec ceux de la section
scolaire du budget de l'éducation nationale.
3
La technique des coupons courus est présentée dans
le projet de loi de finances pour 2002, page 25.
4
Il ne s'agit que d'une partie des garanties potentiellement
à la charge de l'Etat.
5
Depuis la loi de finances pour 2000, ces crédits sont
désormais inscrits sur le chapitre 41-23 « Aides de l'Etat en
faveur des collectivités locales », article 20.
6
Cette dotation avait en effet été abondée
exceptionnellement de 22,87 millions d'euros en application de l'article 129 de
la loi de finances pour 1999.
7
Les dégrèvements ordonnancés par l'Etat se
rattachent à des sommes faisant partie intégrante de la
cotisation d'impôts inscrite sur les rôles d'imposition dont le
comptable est responsable mais qui ne donneront pas lieu à recouvrement.
L'enregistrement comptable d'un dégrèvement se matérialise
aussi par la constatation d'une recette d'ordre d'égal montant.
8
Les remboursements opérés au profit des
contribuables correspondent à un débit du compte de l'Etat au
titre d'un impôt ou d'une taxe qui ont déjà
été versés par le contribuable.
9
Parmi ces mesures, celles prises dans le cadre de la loi de
finances pour 2001 (article 12) représentent 207 millions d'euros
de moindres remboursements au titre de la TIPP.