B. LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE
1. Les conseils de la jeunesse
L'année 2001 a vu la confirmation du dispositif des
conseils
de la jeunesse et leur ancrage dans la réalité du pays :
- le dispositif a reçu une
reconnaissance législative
puisque l'article 12 de la loi du 17 juillet 2001 portant diverses dispositions
d'ordre social, éducatif et culturel institue auprès du ministre
chargé de la jeunesse un conseil national de la jeunesse ;
- le conseil national a multiplié au cours de cette année
les
sessions thématiques
: session consacrée aux
médias à Saint-Ouen en décembre 2000, à la
ruralité à Vichy en février 2001, à l'autonomie des
jeunes à Marly le Roi en avril 2001. Il a également
travaillé en session plénière toujours à Marly le
Roi en juin et a organisé une rencontre avec le gouvernement ;
- le
festival de la citoyenneté,
organisé du 23 avril au
23 mai 2001, a connu un succès important avec un doublement des projets
par rapport à l'année 2000.
Le Conseil National de la jeunesse est composé de jeunes de 16 à
28 ans répartis en deux collèges : le collège
des conseils départementaux (chaque conseil départemental est
représenté au Conseil de la jeunesse), et le collège des
organisations nationales de jeunes. Au sein de ce dernier collège,
figurent les représentants de 77 associations de jeunesse et
d'éducation populaire, de partis politiques ayant une
représentation parlementaire, de syndicats ouvriers et étudiants.
Par ailleurs, un conseil départemental a été crée
dans chaque département. Il est présidé par le
préfet et vise à permettre et à faciliter un dialogue
permanent entre les jeunes et les services de l'Etat, les collectivités
locales et tous les partenaires concernés par les questions de jeunesse.
Le conseil départemental est composé de deux
collèges : le premier collège rassemble les membres des
associations de jeunesse et d'éducation populaire, les
représentants des conseils locaux de la jeunesse, lorsqu'il en existe
dans le département ; le second collège rassemble les
membres des organisations de jeunesse (mouvements politiques ayant une
représentation parlementaire, organisations syndicales de jeunes,
mouvements lycéens et étudiants).
2. L'information des jeunes
L'information des jeunes relève des missions
prioritaires du
ministère de la jeunesse et des sports, qui s'appuie sur un nombre
important de structures associatives régionales, départementales
ou locales : le réseau information jeunesse. Le ministère
s'attache à renforcer et à dynamiser ce réseau selon deux
axes :
- mettre à la disposition permanente du plus grand nombre une
information objective, actualisée et variée sur tous les domaines
qui concernent les jeunes et qui constituent leurs principaux sujets de
préoccupation quotidienne ;
- favoriser l'accès à l'information par l'utilisation des
nouvelles technologies, par la formation continue de ses personnels et par
l'extension des services proposés à ses usagers.
Le réseau est composé actuellement de 1.622 structures :
- 32 centres information jeunesse
(CIJ)
: le centre d'information et
de documentation jeunesse (CIDJ), 27 centres régionaux d'information
jeunesse (CRIJ) dont 4 dans les DOM, et 4 CIJ en Ile-de-France.
-
262 bureaux d'information jeunesse (BIJ), 1.303 points information
jeunesse (PIJ) et 25 bus
, qui permettent de démultiplier
l'information sur tous les lieux où se trouvent les jeunes.
Les centres répondent en moyenne à 5 millions d'interrogations de
jeunes par an. 95 % des utilisateurs des centres régionaux
d'information jeunesse sont des jeunes de 15 à 29 ans. Pour environ
70 %, leurs demandes portent sur l'emploi et la formation professionnelle.
Depuis 1999, la modernisation du réseau d'information jeunesse a
été accentuée grâce à l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Le programme « Cyber jeunes », devenu « points
cyb » - espaces jeunes numériques, a été mis en
place conformément à la décision du Premier ministre, le
12 mai 2000, d'équiper 600 points information jeunesse en
matériel d'accès à l'internet et au multimédia et
de former leurs personnels.
Les espaces labellisés « points-cyb » ont pour
mission de favoriser l'expression et la citoyenneté des jeunes et de
développer leurs pratiques artistiques et culturelles grâce
à l'outil multimédia. 275 points ont été
labellisés en 2000. Un nombre équivalent devrait l'être en
2001. Ce programme, destiné principalement au réseau information
jeunesse, est également ouvert à des structures associatives de
jeunesse et d'éducation populaire. Une formation qualifiante
professionnelle et diplômante est organisée dans huit CREPS pour
les médiateurs des « points cyb », et la
professionnalisation des personnels informateurs jeunesse et animateurs de
points cyb devrait prochainement s'appuyer sur un brevet professionnel de
niveau IV.
L'objectif est de poursuivre la modernisation des structures du
réseau information jeunesse en les préparant notamment aux
échéances rendues inévitables par le développement
de la société numérique.
Enfin, en réponse à une demande exprimée lors des
rencontres nationales de la jeunesse en novembre 1997 à Marly-le-Roi, le
gouvernement a décidé la création d'une publication
spécifique dédiée à l'information des jeunes
intitulée « Droit des jeunes », qui comporte 16
pages, est diffusé gratuitement, à raison de 4 numéros par
an, à près de 1,5 million d'exemplaires. En 2001, une
nouvelle formule comprendra 3 numéros et sera tirée à 1
million d'exemplaires. Un budget de 365.878 euros a été
prévu pour la réalisation de ce journal en 2001.
3. Le programme « Défi jeunes »
Créé en 1987 et animé par un groupement
d'intérêt public (GIP), le programme Défi jeunes encourage
et soutient la capacité d'initiative des jeunes dans tous les domaines,
à travers un accompagnement pédagogique et technique, un
accompagnement financier par l'attribution de chèques conseils formation
et l'attribution de bourses décernées par des jurys
régionaux d'un montant pouvant atteindre 7.622 euros (50.000 francs).
L'utilité sociale et l'impact local des projets sont des critères
déterminants pour l'attribution des bourses.
En 2000, l'accroissement de l'activité de Défi jeunes s'est
traduit par une légère augmentation du nombre d'opérations
soutenues : 867 projets ont été primés (contre 856 en
1999), concernant 2.080 bénéficiaires. Une amélioration
qualitative de l'activité peut également être
constatée à la suite des modifications introduites par le
groupement d'intérêt public dans ses méthodes et ses
modalités d'intervention.
En 2002, la subvention du ministère de la jeunesse et des sports sera
d'un montant identique à celle versée en 2001, soit 3,13 millions
d'euros. Par ailleurs, dans le cadre de la renégociation de la
convention constitutive du GIP en 2002, le ministère de la jeunesse et
des sports souhaite élargir le partenariat existant, tant au niveau
national que régional et départemental.
4. Les échanges internationaux de jeunes
a) L'office franco-allemand pour la jeunesse
Après trente ans d'implantation du siège de
l'office
franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) en Allemagne, les gouvernements
français et allemand ont convenu d'établir le siège de
l'OFAJ en Ile-de-France à partir du 1
er
septembre 2000, avec
la création d'une représentation à Berlin.
Le budget de l'OFAJ pour 2000 s'est élevé à
23 millions d'euros (150,9 millions de francs) provenant pour
20,5 millions d'euros (134,6 millions de francs) des contributions
gouvernementales et pour 2,5 millions d'euros (16,6 millions de
francs) de recettes diverses.
Les dépenses d'intervention, d'un montant de 15,6 millions d'euros
(102,5 millions de francs) se répartissent de la manière
suivante :
Secteurs principaux |
Montant (en millions d'euros) |
Part des dépenses d'intervention (en %) |
Jeunesse, jumelages |
3,56 |
22,8 |
Milieu socio-professionnel |
2,75 |
17,6 |
Enseignement général |
2,06 |
13,2 |
Formation et perfectionnement linguistiques |
1,30 |
8,4 |
Sport |
1,15 |
7,3 |
Formation et perfectionnement pédagogiques |
1,30 |
8,4 |
Milieu universitaire |
0,96 |
6,2 |
Enseignement professionnel et technologique |
1,02 |
6,7 |
Information et relations publiques |
0,65 |
4,2 |
Les
dépenses de fonctionnement, d'un montant de 5,79 millions d'euros,
sont consacrées pour 85 % à la rémunération des
personnels (70 personnes -45 à Paris et 25 à Berlin-
sont employées par l'OFAJ). Par ailleurs, 1,27 million d'euros a
été consacré aux dépenses induites par le transfert
du siège.
En 1999, après deux années au cours desquelles les contributions
gouvernementales avaient connu une réduction de l'ordre de 5 %, une
augmentation les a portées, pour chacun des 2 pays, à 9,76
millions d'euros (64 millions de francs), contre 9,68 millions d'euros en 1998.
Dans le même temps, l'OFAJ a largement fait appel à des fonds de
concours en provenance principalement de l'Union européenne : le
programme communautaire « Leonardo » et le Fonds social
Européen, dont il convient de souligner la participation croissante au
budget de l'OFAJ : 0,60 millions d'euros en 1997, 1,38 millions d'euros
en 1998 et 1,84 millions d'euros en 1999.
Conformément à la décision adoptée lors du Sommet
franco-allemand du printemps 1999, les contributions gouvernementales doivent
être augmentées de 6 millions de francs à raison d'une
augmentation de 2 millions de francs par an et par Etat sur 3 ans,
à compter de 2000. Toutefois une divergence existe entre la France et
l'Allemagne concernant l'interprétation de cet accord. Aussi en 2001,
notre partenaire ayant prévu une nouvelle augmentation limitée
à 1 million de francs, la contribution gouvernementale française
du budget de l'OFAJ n'a augmenté que de 1 million de francs
également. A ces contributions gouvernementales s'ajoute une
contribution de siège qui s'élève à 1,675 million
de franc par an, et qui est payée par la France depuis le 1er septembre
2000, soit un coût de 533.000 francs en 2000.
Le rapport d'orientation portant sur la période 2000-2002,
présenté lors du conseil d'administration du 22 juin 1999, et
désormais valable pour 3 ans, met l'accent sur :
- la consolidation des programmes existants en matière d'insertion
sociale et professionnelle des jeunes et le développement de nouveaux
programmes dans le champ de l'emploi et de la solidarité, notamment
à partir des dispositifs existants dans les deux pays pour promouvoir
l'emploi des jeunes ;
- la diversification du réseau de partenaires de l'OFAJ et une meilleure
prise en compte des nouvelles formes de participation des jeunes :
coopération avec les conseils de la jeunesse notamment, ainsi que des
problématiques de société, élargissement des
publics concernés ;
- le développement des programmes avec les pays tiers, visant à
augmenter progressivement le nombre d'échanges réalisés
avec les pays du pourtour méditerranéen ;
- la réflexion sur le renouvellement des programmes à vocation
linguistique ;
- l'utilisation accrue des nouveaux moyens de communication via notamment
l'extension du site Internet.
En 2002, l'OFAJ poursuivra ses efforts selon les orientations dessinées
en 1999. Au plan financier, l'Office devra opérer son passage à
l'euro avec quelques questions spécifiques liées à son
statut d'organisme international (personnel en France et en Allemagne). La
dotation de cet office sera de 10,47 millions d'euros.
b) L'office franco-québecois pour la jeunesse
L'Office
franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) a été
créé par un Protocole entre les deux gouvernements le 9
février 1968. Il avait pour mission initiale de renouer et de
développer la relation franco-québécoise, par
l'encouragement des échanges et des rencontres entre jeunes adultes
âgés de 18 à 35 ans.
Dans ces premières années d'existence, l'OFQJ a surtout soutenu
des grands groupes de découverte thématique dans les deux
communautés. L'Office a ensuite évolué vers un soutien
à des projets plus individualisés, souvent liés au secteur
économique. Il a aussi largement investi le champ de la culture et de
l'éducation, sans négliger les réponses aux
difficultés des plus démunis.
Cette orientation vers la formation et l'emploi, développée
depuis 1992, a été renforcée en 1999 et
complétée par de nombreuses initiatives en matière
notamment d'entreprenariat et d'accès aux nouvelles technologies.
Le protocole créant l'Office précise que les deux gouvernements
contribuent "à parts égales" à son budget. Ce principe
d'égalité pose des difficultés dans la mesure où la
structure financière des deux sections est très différente
compte tenu des réglementations en vigueur (charges salariales,
régime fiscal, TVA) et des différences de coût de la vie.
En 1999, la contribution gouvernementale française s'est
élevée à 1,77 millions d'euros, tandis que les
contributions des stagiaires représentaient 0,27 millions d'euros.
Le complément provient de différents concours extérieurs
et des recettes diverses, notamment des conventions formation emploi à
hauteur de 0,15 millions de francs. Il convient de rappeler qu'en 1999,
l'OFQJ a déménagé de Paris à Saint-Denis. Les
recettes de la vente des locaux parisiens 1,3 millions d'euros ont permis de
couvrir l'ensemble des dépenses liées au transfert de
siège.
En 2000, la contribution française à l'action de la section de
Paris de l'OFQJ s'est élevée à 2,07 millions d'euros. Pour
2001, elle est de 1,92 millions d'euros.
Depuis 1999, l'OFQJ a mis l'accent sur :
-
l'action culturelle
: l'OFQJ a tenu une place importante dans le volet
jeunesse du Printemps du Québec en France en soutenant plus de
200 jeunes artistes et scientifiques de toutes disciplines. Cette
implication a permis de renouveler et d'enrichir le réseau de
partenaires dans le secteur culturel. En 2001, l'OFQJ a également
activement concouru à l'organisation, à Montréal, d'une
opération intitulée «la Saison de la France au
Québec» ;
-
les stages étudiants
: une négociation a
été engagée avec le ministère de l'Education
Nationale permettant de reformuler la contribution de l'OFQJ en matière
de soutien aux étudiants. L'orientation prise est un soutien aux
étudiants d'IUT afin de les aider à participer aux stages
obligatoires à l'étranger inclus dans leur cursus, et pour
lesquels ils ne disposent d'aucun support ;
-
l'ouverture aux pays tiers
: un premier projet ouvert sur la
francophonie a été élaboré avec le Fonds de
développement de la formation professionnelle de Côte d'Ivoire. Ce
programme tri-annuel, qui fait participer des apprentis français,
ivoiriens et québécois au chantier école de Grand Bassam
bénéficie également du soutien du ministère des
affaires étrangères.
L'ouverture des activités de l'Office à la coopération
multilatérale a donc été confortée. Les
recommandations du conseil d'administration de novembre 1999 sont à ce
sujet très précises : il convient que les activités
multilatérales relèvent de l'intérêt mutuel et non
de l'action humanitaire et qu'elles servent également les
intérêts des deux pays :
-
de nouveaux partenariats
: la politique de contractualisation avec les
collectivités territoriales a été poursuivie et a conduit
à la signature des conventions avec la Franche-Comté et le
Limousin. Dans le cadre des contrats de plan Etat-Région, une
coopération a également été engagée avec la
Réunion.
Pour 2002, la dotation de l'OFQJ sera de 1,92 million d'euros.
c) La coopération européenne dans le domaine de la jeunesse et des sports
Le ministère de la Jeunesse et des Sports a en charge la mise en oeuvre du Programme d'Initiative Communautaire (PIC) « Jeunesse » tandis que les ministères de l'Education nationale et de l'Emploi et la Solidarité pilotent la mise en oeuvre des PIC « Socrates » (mobilité dans le cadre de la scolarisation) et « Leonardo da Vinci » (mobilité dans le cadre de la formation professionnelle), dans le cadre d'un GIP. Les institutions européennes (Conseil et Parlement européen) ont adopté en mai 2000, le PIC « Jeunesse ». Son enveloppe a été établie à 520 millions d'euros pour une durée de 7 ans (2000-2006).