Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 12 : Economie, finances et industrie : Industrie
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; CLOUET (Jean), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 12 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 185 Ko )Table des matières
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CHAPITRE PREMIER
VUE D'ENSEMBLE DU BUDGET DE L'INDUSTRIE- I. LA CONSTELLATION INDUSTRIE DANS LA NÉBULEUSE DE BERCY
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II. PRÉSENTATION ET ÉVOLUTION DES
CRÉDITS POUR 2002
- A. EN SUIVANT LE MODÈLE DU « BLEU » DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
- B. SELON LA VENTILATION PROPOSÉE PAR VOTRE RAPPORTEUR
-
CHAPITRE DEUX
ANALYSE DES PRINCIPALES DOTATIONS
ET OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR- I. PRÉSERVER UNE CAPACITÉ D'EXPERTISE INDUSTRIELLE SUFFISANTE AU SEIN DE L'ADMINISTRATION
- II. PRÉPARER, DANS LES MEILLEURES CONDITIONS, L'AVENIR ÉNERGÉTIQUE DE LA FRANCE
- III. LE SOUTIEN À L'INNOVATION
- IV. L'ACCOMPAGNEMENT DES MUTATIONS
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 12
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
INDUSTRIE
Rapporteur spécial
: M. Jean CLOUET
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
Mesdames, Messieurs,
Les crédits analysés dans ce rapport ne constituent pas un
véritable budget.
Ils ne représentent pas non plus la totalité des instruments
utilisés par l'Etat pour aider l'industrie à s'adapter au
changement des conditions dans lesquelles s'exercent ses activités.
Votre rapporteur n'a pas la prétention, à partir de la
présentation de ces crédits, de se livrer à un commentaire
exhaustif de la politique économique, industrielle ou
énergétique de la France.
Il se contentera d'étudier les prévisions et l'exécution
des dépenses soumises à son examen, sans en ignorer le contexte,
et en s'étonnant, à l'occasion, de leur caractère parfois
disparate (s'agissant, par exemple, des aides au transport de la presse ou des
oléoducs de l'OTAN qui ne relèvent pas, de façon
évidente, d'une politique industrielle...).
Il soulignera que le retour au plein emploi de notre économie
dépend non seulement du développement de nouvelles
activités comme celles liées aux technologies de l'information et
de la communication, mais aussi de la façon dont les secteurs plus
traditionnels (le textile, la construction navale...) résistent au
déclin qui les menace.
Le secrétariat d'Etat à l'industrie en est d'ailleurs bien
conscient puisque ses crédits allient la poursuite de ces deux
objectifs.
CHAPITRE PREMIER
VUE D'ENSEMBLE DU BUDGET DE L'INDUSTRIE
I. LA CONSTELLATION INDUSTRIE DANS LA NÉBULEUSE DE BERCY
A. UN ENSEMBLE FLOU D'AGRÉGATS
1. Quatre agrégats traditionnels
Selon
leur finalité ou leur affectation, les crédits du gigantesque
ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie font
l'objet de regroupements en agrégats.
Le « bleu » de la loi de finances pour 2002 en distingue
pas moins de 32.
Quatre de ceux-ci rassemblent, traditionnellement, des moyens qui financent
spécifiquement l'action du secrétariat d'État à
l'Industrie.
Ce sont les agrégats :
- 21 : « Énergie et matières
premières »
- 22 : « Développement des PMI, recherche industrielle et
innovation »
- 23 : « Action sur l'environnement et le développement
de la compétitivité des entreprises »
- 24 : « Accompagnement des mutations industrielles ».
L'examen détaillé des crédits ainsi agrégés
dans ces quatre ensembles (voir plus loin) révèle que :
- ces différents moyens ne sont pas exclusivement consacrés
à la mise en oeuvre d'une véritable politique industrielle et ne
constituent pas, à proprement parler, un véritable budget ;
- la distinction ainsi effectuée entre les différentes actions du
secrétariat d'État n'est pas satisfaisante
1(
*
)
.
Votre rapporteur l'avait qualifiée, l'an dernier de
« fruste », et avait déploré, une fois de
plus, que les moyens de fonctionnement (personnel et matériel) du
secrétariat d'État à l'Industrie n'y figurent pas et ne
soient même pas individualisés ailleurs dans le
« bleu » du ministère.
2. Un cinquième nouvel agrégat
Est-ce
pour lui donner partiellement satisfaction sur ce dernier point qu'est
créé cette année un nouvel agrégat 18
intitulé « Services de l'action régionale pour la
sécurité et la compétitivité
industrielle » ?
Celui-ci, cependant, ne concerne pas seulement les moyens et les actions du
secrétariat d'État à l'industrie.
Y sont, en effet, récapitulés les dépenses ordinaires, les
crédits d'études ainsi que les moyens d'équipement des
DRIRE (directions régionales de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement). Or, ces services de terrain ont un caractère
interministériel
2(
*
)
. Plusieurs de leurs
missions relèvent, notamment, des responsabilités du
département de l'environnement au budget duquel sont inscrits, pour
cette raison, certains crédits afférents à la composante
« prévention des pollutions et des risques » du
nouvel agrégat.
3. Quelques changements de périmètres
Tout
ceci ne facilite pas la lecture des documents budgétaires, d'autant que
différentes « mesures d'ordre » -peu importantes, il
est vrai- affectent, cette année encore, le périmètre des
crédits de l'industrie (création de lignes spécifiques
consécutives à l'installation d'un médiateur de la Poste
et d'un délégué pour les questions de sûreté
nucléaire et de radioprotection intéressant la
Défense ; transfert au secrétariat d'État aux PME des
crédits de l'Agence pour la création d'entreprises, incorporation
dans le nouvel agrégat susvisé de certains crédits
d'études...).
Les intitulés de certaines lignes budgétaires (relatives
notamment à « l'après mines ») sont
modifiés sans que le contenu des actions qu'elles financent s'en trouve
modifié.
La provision constituée en vue de la scission de l'IPSN (Institut de
Protection et de Sûreté Nucléaire) d'avec le CEA
disparaît, comme suite à la réalisation effective de
l'opération en question, durant l'année 2001.
II. PRÉSENTATION ET ÉVOLUTION DES CRÉDITS POUR 2002
A. EN SUIVANT LE MODÈLE DU « BLEU » DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
1. Montant des principaux agrégats (en M€)
a) hors DRIRE
-
Énergie et matières premières 509
- PMI, recherche et innovation 460,5
- Amélioration de l'environnement
et de la compétitivité des entreprises 681
- Accompagnement des mutations industrielles 645
b) actions de la DRIRE
-
Actions régionales pour la sécurité et
la compétitivité industrielles (nouveau) 143
Total
2.438,5
(D.O.+C.P.)
2. Un effritement global en loi de finances initiale
Les
crédits de l'industrie récapitulés dans les cinq
agrégats qui lui sont désormais consacrés se montent pour
2002 à 2.438,5 millions d'euros, soit environ 16 milliards de
francs.
Ceux qui sont regroupés dans les quatre agrégats traditionnels du
secrétariat d'État (c'est-à-dire en-dehors des
dépenses d'équipement et de fonctionnement des DRIRE)
régressent pour leur part de 3,64 %, passant de 15,6 à
15,06 milliards de francs (environ 100 M€).
3. Une évolution peu significative
Cet
effritement des crédits destinés par la loi de finances initiale
à l'industrie est, en fait, peu significatif.
En effet, des crédits d'un montant important sont soit :
a) reportés de l'exercice précédent
Reports 2000/2001
(en millions d'€)
384,3
dont
ch. 66-01 - développement de la recherche industrielle et innovation 88,4
ch.
64-93 - aide à l'équipement naval 81,6
ch. 64-96 - restructurations industrielles 78,6
ch. 54-93 - études 71,13
b) transférés du budget de la Défense à celui de l'Industrie pour l'exécution d'objectifs communs (CEA, infrastructures pétrolières)
Les sommes en cause ont dépassé, en crédits de paiement, un milliard d'euros en 2000, et se montaient, pour 2001, à 585 MF (89,2 M€) à la date du 21 septembre.
c) modifiés en cours d'exercice (ouvertures, gels, annulations)
Plus de
90 M€de subventions d'investissement ont ainsi été
annulées en 2000 au titre VI dont 85 M€ au chapitre 66-01 (en
liaison avec les reports importants signalés plus haut)
Par ailleurs, l'ANVAR (agence nationale de valorisation de la recherche), du
fait du remboursement d'avances qu'elle a précédemment consentis
ou de reports, dispose généralement de crédits d'un
montant presque deux fois supérieur à celui inscrit en loi de
finances initiale.
4. Des marges de manoeuvre réduites
Les quatre plus grosses dotations ci-après représentent, ensemble, encore plus de la moitié (55 %) des crédits de l'industrie (hors fonctionnement et équipement des DRIRE) :
- subvention au CEA (titres IV et VI) 424 M€
-
transport de presse (ch. 44-80-60) 289,6 M€
- subvention à Charbonnage de France (ch. 45-10-10) 447 M€
- aide à la construction navale (ch. 64-93)
71,13 M€
1.264,3 M€
En ajoutant à la subvention à Charbonnages de France, et aux
autres grosses dotations évoquées plus haut, le reliquat des
dépenses de restructuration et de reconversion (agrégat 24), ce
sont près des deux tiers des crédits de l'industrie (63,7 %)
qui se trouvent affectés d'une grande inertie.
Cependant, les crédits consacrés à
l'équipement naval diminuent fortement, sous l'effet de la limitation
communautaire des aides autorisées (- 25 %) et la subvention
à CDF (Charbonnages de France) est stabilisée (- 2 %).
Seule, dans cet ensemble, la subvention au Commissariat à
l'énergie atomique (CEA) correspond à la préparation de
l'avenir. Si cet objectif avait été mieux exécuté,
le poids de « l'accompagnement des mutations » ne serait
pas si lourd. Quant à l'aide au transport postal de la presse, son lien
avec la politique industrielle est loin d'être évident !
B. SELON LA VENTILATION PROPOSÉE PAR VOTRE RAPPORTEUR
1. Les regroupements de crédits opérés au sein du bleu de l'économie, des finances et de l'industrie sont discutables
Comme
votre rapporteur l'avait fait valoir l'an dernier, les regroupements de
crédits de l'industrie effectués au sein du bleu du
ministère de la rue de Bercy ne lui paraissent pas très heureux
en raison, essentiellement, du caractère
« fourre-tout » de l'agrégat n° 23
« action sur l'environnement et le développement de la
compétitivité des entreprises ».
Outre l'aide postale, précitée, au transport de la presse, il
comprend en effet des crédits, quelque peu hétéroclites
respectivement destinés à :
la formation (subventions à des écoles comme les mines de
Paris ou Supelec) ;
le développement de la normalisation et de la certification et la
promotion de la qualité des produits ;
le contrôle et la régulation des
télécommunications (Agence nationale des fréquences et
Agence de régulation des télécommunications).
Au total, la poste et les télécommunications, mobilisent plus de
60 % de cet ensemble de dépenses.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'agrégat 24, le terme
« mutations », trop englobant, peut prêter à
des confusions avec d'autres objectifs (recherche, développement,
compétitivité). Mieux vaut, semble-t-il, évoquer des
« restructurations ou reconversions » (même si
l'usage de ces termes est un peu un aveu d'échec d'anticipation
industrielle).
2. Une présentation selon des finalités plus nombreuses rend mieux compte de la réalité des dépenses
La
présentation détaillée des crédits qui suit, a
l'avantage de reposer sur une distinction, plus fine que celle qui
résulte de la répartition par agrégat.
Huit domaines sont ainsi différenciés :
énergie et matières premières
innovation et recherche
action en faveur des PMI (petites et moyennes industries) et du
développement local
amélioration de l'environnement et de la compétitivité des
entreprises
actions de formation
normalisation et promotion de la qualité
postes et télécommunications
restructurations et conversions
Cette ventilation, toutefois, n'est pas parfaite, car des chevauchements entre
différents objectifs sont inévitables :
La formation par exemple (domaine 5) concerne aussi les postes et
télécommunications (domaine 7) ainsi que les actions en faveur
des PMI (domaine 3), dans la mesure où certaines écoles
d'ingénieurs contribuent à des créations d'entreprises ou
à des transferts de technologie.
Enfin, l'amélioration de l'environnement et de la
compétitivité des entreprises (domaine 4) peut
bénéficier aux PMI comme aux autres.
3. Principales conclusions
Le
tableau ci-dessus fait apparaître que :
a) Les différentes actions du secrétariat d'Etat ne se
rattachent pas toutes à la mise en oeuvre d'une véritable
politique industrielle.
Elles se déclinent thématiquement (énergie, recherche,
formation), sectoriellement (construction navale, charbon, atome...),
géographiquement (développement local) et selon la dimension des
entreprises (PMI ou autres).
b) Des marges de manoeuvre assez importantes se dégagent au titre
des dépenses de restructuration et de reconversion (42,2 M€,
soit 277 MF), du fait notamment de la baisse, conforme aux
décisions de Bruxelles, des aides à la construction navale.
Mais seules deux véritables priorités apparaissent en
contrepartie :
- la formation (+ 0,75 M€ au chapitre 43-01 et surtout
+ 11 M€ pour le Groupe des Ecoles de
Télécommunications) ;
- l'« après mines », avec de fortes
augmentations de crédits à la fois en pourcentage
(+ 41 % au chapitre 44-80 et +91 % au chapitre 57-91) et en
valeur absolue (+ 31,5 M€ pour l'ensemble des lignes
budgétaires concernées).
c) Les autres principaux écarts constatés dans
l'évolution détaillée des crédits retracée
dans le tableau qui précède s'expliquent par des raisons
techniques ou ponctuelles :
- diminution apparente au chapitre 66-01 (développement de la
recherche et innovation) mais, compte tenu des reports, le volume des
engagements reste constant ;
- reports, importants également, en ce qui concerne les actions du
Fonds de soutien des hydrocarbures, d'où la diminution de l'article 30
du chapitre 62-92 ;
- remise en ordre de la gestion de l'ADEME (agence pour le
développement et la maîtrise de l'énergie) qui
entraîne une forte diminution de crédits de paiement à
l'article 10 du chapitre 62-92 (voir observations) ;
- poursuite par l'ANDRA de son inventaire national de
référence de tous les déchets radioactifs qui justifie
l'augmentation de l'article 51 du chapitre 44-80 (actions dans le domaine du
nucléaire).
En résumé, l'inertie des plus grosses dotations (construction
navale mise à part) et notamment de celles tournées vers le
traitement des séquelles d'un passé révolu ou sans lien
avec une quelconque politique industrielle contrarie quelque peu le dynamisme
avec lequel ces crédits devraient être utilisés.
Ils contribuent, malgré tout, à la préparation de l'avenir
grâce, notamment, au remarquable travail de l'ANVAR et permettent de
mener des actions structurelles opportunes.
Les différences importantes entre budget voté et
exécuté limitent grandement, de toute façon, les
commentaires que peut inspirer l'analyse des crédits en question.
Mais ces écarts tiennent à ce que le financement des actions
industrielles devient de plus en plus complexe, faisant appel à des
techniques et des participations diversifiées.
L'Europe, les collectivités territoriales, des sociétés de
reconversion interviennent aux côtés de l'Etat. L'utilisation de
la subvention est complétée par d'autres formes d'aides (fonds
propres, conseils, recherche de partenaires, transferts de technologie...).
La maîtrise du calendrier et la transparence des interventions
concernées n'en demeure pas moins, même si elle est plus
difficile, absolument nécessaire.
Il n'apparaît pas opportun, enfin, de dresser un bilan (qui de toute
façon serait prématuré) de l'utilisation des
crédits de l'industrie durant la législature qui va s'achever,
pour un ensemble de raisons déjà avancées (modifications
des lois de finances initiales, changements de périmètres
budgétaires, caractère interministériel ou peu
significatifs de certaines dépenses, etc...).
CHAPITRE DEUX
ANALYSE DES PRINCIPALES DOTATIONS
ET OBSERVATIONS DE
VOTRE RAPPORTEUR
I. PRÉSERVER UNE CAPACITÉ D'EXPERTISE INDUSTRIELLE SUFFISANTE AU SEIN DE L'ADMINISTRATION
A. UNE VIGILANCE DIFFICILE À EXERCER
1. Les craintes de votre rapporteur
Le
prestige du grand ministère de l'industrie de jadis reposait pour
beaucoup sur sa capacité d'expertise technique, pourvue notamment par
des ingénieurs des mines attachés au service de l'Etat.
Une telle capacité demeure éminemment nécessaire pour des
raisons non seulement d'orientation stratégique et de contrôle de
l'efficacité des dépenses mais aussi de sûreté
industrielle, comme le montrent les événements récents qui
se sont produits aux Etats-Unis et à Toulouse.
Or, l'intégration dans Bercy des services de l'industrie en 1997
pourrait laisser craindre une perte de substance de l'expertise proprement
industrielle du mégalithique nouveau ministère au profit d'un
développement de ses capacités d'analyse économique et
financière.
C'est peut-être pour conjurer ce danger qu'il a été
décidé de créer auprès des secrétaires
d'État à l'Industrie et aux PME, un conseil du
développement économique et de la stratégie industrielle
(mesure annoncée par M. Laurent Fabius à l'occasion d'une
réunion à Bercy, le 18 octobre, du comité technique
paritaire ministériel).
Mais l'inquiétude de votre rapporteur demeure...
2. Un suivi délicat
Vérifier si la crainte exprimée plus haut est
fondée s'avère quasiment impossible d'autant que les emplois
budgétaires propres au secrétariat d'état à
l'industrie ont été mélangés, à partir de la
loi de finances pour 1999, avec ceux des autres services du ministère au
sein de l'agrégat « administration générale et
services communs ».
Un décret du 25 juin 1999 a ensuite procédé à
la fusion des corps respectifs de l'économie et des finances, d'une
part, et de l'industrie, d'autre part, afin de traduire l'unité du
ministère.
Ainsi, alors que la comparaison de l'avant et l'après Bercy constituait
déjà une tâche insurmontable, le suivi, depuis la fusion,
des emplois précédemment affectés au secrétariat
d'état n'est aujourd'hui plus effectué.
En outre, certains des experts compétents dans les domaines
concernés ont été mis au service du ministère de
l'environnement, d'autorités indépendantes (ART, CRE) ou
d'institutions chargées des risques industriels (INERIS) ou de la
sûreté nucléaire (IRSN).
Les conséquences de la réforme de cette dernière, sur le
niveau des compétences qui lui sont nécessaires inspire
d'ailleurs aussi à votre rapporteur une inquiétude plus
particulière (voir plus loin).
B. LES MESURES PRÉVUES PAR LA LOI DE FINANCES POUR 2002
Quatre
emplois d'ingénieur des télécoms doivent être
créés l'année prochaine.. La lecture du bleu de
l'économie, des finances et de l'industrie laisse augurer, par ailleurs,
pour 2002 :
- à l'administration centrale, un renforcement des effectifs des
ingénieurs en chef (+ 20) et des ingénieurs des mines
(+ 49).. Mais leur nombre est, au total, inférieur à la
centaine (96) et 20 emplois d'ingénieurs de l'industrie et des
mines sont supprimés ;
- dans les DRIRE, des créations d'emplois d'experts techniques et
de techniciens de l'industrie et des mines, en nombre très
limité, mais, en même temps, une diminution, beaucoup plus
importante, du nombre de postes d'ingénieurs en chefs (- 20) et
d'ingénieurs des mines (- 51).
Les effectifs budgétaires de ces Directions sont au total de
2.225 titulaires et 57 contractuels selon le bleu. Les effectifs
réels atteindraient 2.894 personnes, selon le rapporteur
spécial de l'Assemblée Nationale, M. Michel Destot.
A l'administration centrale comme dans les services déconcentrés,
la pyramide des compétences et la capacité globale d'expertise
sont-elles satisfaisantes ?
Votre rapporteur ne peut répondre à cette question.
II. PRÉPARER, DANS LES MEILLEURES CONDITIONS, L'AVENIR ÉNERGÉTIQUE DE LA FRANCE
La politique énergétique du Gouvernement doit permettre de concilier satisfaction des besoins, aux meilleures conditions économiques et stratégiques, sécurité et préservation de l'environnement.
A. LE RÔLE INCONTOURNABLE DU NUCLÉAIRE
1. L'importance du CEA
a) Sa mission
Préparer l'avenir de l'électronucléaire, en limitant ses risques pour la santé et l'environnement, demeure au coeur des activités diversifiées 3( * ) du CEA, en ce qui concerne aussi bien la recherche fondamentale que le développement des technologies concernées.
b) Ses moyens
La
subvention du secrétariat d'État à l'établissement
est de 424 millions d'euros répartie en 366,8 millions d'euros
pour le fonctionnement (titre IV) et 57,2 millions d'euros pour
l'investissement.
Le ministère de la recherche verse pour sa part 499,6 millions
d'euros. La contribution de l'État est donc au total de
923,6 millions d'euros.
Les dépenses du CEA dans les années 2001 à 2004 devraient
être ainsi réparties selon le contrat d'objectifs signé
avec l'État.
Une
partie importante des dépenses de recherche fondamentale devrait
être consacrée au nucléaire en plus des crédits qui
lui sont destinés au titre de la recherche et technologie et qui
représentent déjà plus de 50 % du total.
Votre rapporteur voudrait insister, à ce propos, sur l'importance
particulière des travaux du CEA concernant :
- la mise au point des réacteurs à eau pressurisée,
en attendant les systèmes futurs moins chers, plus sûrs et
efficaces ;
- les alternatives au stockage ou à l'enfouissement des
déchets (études sur la séparation et la transmutation des
éléments à vie longue).
La subvention accordée par l'État au CEA peut sembler importante
en valeur absolue.
Son montant toutefois progresse peu de 2001 à 2002 et paraît
entièrement justifié, si ce n'est insuffisant, compte tenu des
charges supportées par l'établissement au titre :
- de la diversification de ses activités civiles (dans les secteurs
de l'énergie, des technologies de l'information, des biotechnologies et
des matériaux).
Le CEA joue, notamment, un rôle important dans la maîtrise de deux
technologies clés de l'avenir : la pile à combustibles et
les nanotechnologies.
- du démantèlement des installations obsolètes (qui
doit être financé désormais par un fonds
dédié, doté de 125 millions d'euros en 2002,
alimenté par des cessions d'actifs du groupe CEA-Industrie).
- de ses activités de recherche fondamentale (qui devraient faire
l'objet d'un mélange de cofinancement, pour chaque programme, et de
redevances proportionnelles à l'avantage qu'en ont retiré ses
partenaires).
- d'une diminution mécanique de ses ressources du fait d'une
moindre participation au capital de Cogema et Framatome.
c) La sûreté
La
sûreté nucléaire est fondée plus
particulièrement sur la qualité de l'expertise dont elle fait
l'objet.
Or, la récente réforme qui a abouti à la création
de l'IRSN ne doit pas conduire, sous couvert de
« transparence » (qui ne garantit pas la compétence)
à déconnecter les activités de contrôle de celles
qui sont liées à la
recherche
, notamment dans le domaine
de la
conception
même des réacteurs.
Il serait heureux que le CEA, auquel son contrat pluriannuel a confié la
mission d'effectuer des recherches en soutien aux études de
sûreté, ait les moyens d'y veiller.
2. L'impact économique d'un abandon du nucléaire
Selon
une récente étude de la Direction de la Prévision sur
l'impact économique d'un abandon du nucléaire en France :
« Les centrales nucléaires actuellement en service en France
parviendront au terme de leur durée théorique d'exploitation dans
les années 2020. Renoncer au nucléaire à cette date
conduirait EDF à remplacer le parc actuel par des centrales à gaz
à cycles combinés, ce qui augmenterait considérablement
les émissions françaises de gaz à effet de serre et
accroîtrait le coût de production de l'électricité.
Du fait de la concurrence sur le marché électrique
européen, la hausse des coûts de production ne pourrait pas
être entièrement répercutée sur le prix du KWh, et
elle pèserait essentiellement sur le résultat d'exploitation
d'EDF. L'abandon du nucléaire diminuerait donc la valeur de ce
producteur, et pénaliserait finalement les finances de l'État
(que ce dernier ait privatisé ou non EDF avant 2020). Au niveau
macroéconomique, l'impact sur les finances publiques d'un abandon du
nucléaire se traduirait ainsi par une réduction de
l'activité d'un demi à un point de PIB (selon les
hypothèses) et par une hausse du chômage structurel de l'ordre de
0,3 à 0,6 point. Toutes ces simulations font abstraction du risque
d'accident nucléaire et des problèmes liés à
l'enfouissement des déchets. En contrepartie elles reposent sur une
hypothèse de prix faible pour le gaz, et elles n'intègrent pas le
risque (ni le coût) qu'engendre la volatilité du prix des
hydrocarbures.
Au total, du point de vue micro et macro-économique,
la meilleure décision possible en 2020 semble consister à
prolonger le parc nucléaire existant (si cela est techniquement
possible).
Déjà amorti, ce parc permet en effet de produite
de l'électricité à un coût très
compétitif, sans émettre de gaz à effet de serre. Par
ailleurs, la prolongation permet de retarder tout choix irréversible sur
un abandon définitif du nucléaire et de ne prendre ainsi une
décision sur ce sujet qu'en bénéficiant des toutes
dernières informations (technologies alternatives et coûts de
production correspondant). »
3. Engager au plus tôt la construction de l' EPR
La
conception de l'EPR (European Pressurized Water Reactor) conçue par
Framatome et Siemens est maintenant terminée.
Ce nouveau type de réacteur, conjuguant le meilleur des techniques
français et allemandes et apportant des améliorations sensibles
aux modèles actuels, est le fruit de dix ans de coopération entre
les deux groupes.
Ces derniers sont en mesure de recevoir et d'exécuter la commande d'une
tête de série.
Or, il s'agit d'un produit très compétitif susceptible
d'intéresser, en Europe, la Finlande et d'être exporté sur
le marché asiatique, qui paraît porteur, ou en Afrique et en
Amérique latine, qui manifestent un regain d'intérêt pour
le nucléaire.
Son seul rival semble être l'ABWR (Advanced Boiling Water Reactor), mis
au point par General Electriic aux Etats-Unis, où la renaissance du
nucléaire se confirme, depuis l'élection du Président Bush.
Il semblerait absurde à votre rapporteur de différer davantage
la construction d'une tête de série du nouveau réacteur
franco-allemand
.
4. L'action de l'ADEME
a) Des ressources importantes
La
subvention accordée à l'ADEME par le ministère de
l'industrie a évolué comme suit depuis 1998.
La très forte augmentation des interventions en 1999 (AP et CP) est due
à la décision du gouvernement de relancer les économies
d'énergie et de développer les énergies renouvelables.
Mais la difficulté de l'ADEME à absorber une telle progression
explique l'annulation d'une partie importante des crédits en cours
d'exercice.
L'accroissement des CP, bien qu'excessif, a toutefois permis de résorber
la dette de l'agence dont les délais de paiement étaient
très longs, du fait de problèmes de trésorerie.
Les dotations ont été ensuite réajustées. Un
complément de crédit du collectif de la fin de l'année
2000 est venu abonder la dotation de 2001 au titre du lancement du Plan
National d'Amélioration de l'Efficacité Énergétique.
L'affectation, par thème d'intervention, des AP octroyées par ses
tutelles à l'Agence était supposée être la suivante
en 2001.
b) Une gestion critiquée
Ainsi
qu'il vient d'être montré, les moyens de l'ADEME (Agence de
l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) ont
été considérablement augmentés et modifiés
(multiplication par dix des crédits affectés aux économies
d'énergie et aux énergies renouvelables, budgétisation de
ses ressources procurées auparavant par des taxes parafiscales).
L'Agence s'est difficilement adaptée à ces changements et ses
problèmes de gestion se sont multipliés et aggravés
(déficit de trésorerie puis, au contraire, excédent de
crédits de paiement, absence de contrats d'objectifs, d'indicateurs
d'activité, de comptabilité analytique...). Ces insuffisances ont
été dénoncées à la fois par l'inspection
générale des finances et notre collègue Philippe Adnot,
dans un rapport d'information.
Les réponses au questionnaire budgétaire de votre rapporteur des
crédits de l'industrie montrent qu'il reste encore beaucoup à
faire pour que l'Agence :
- passe, enfin, d'une logique de guichet à une logique de projet
dans l'attribution de ses subventions ;
- améliore le contrôle de sa gestion (suivi des
activités) et la sélection des opérations aidées.
L'ADEME reconnaît notamment :
- que 15 à 20 % de ses dépenses en matière de
maîtrise de l'énergie ont une « efficience
environnementale » faible. L'IGF avait déploré par
ailleurs, dans ce domaine, le poids excessif des « engagements de
dernière minute ») ;
- que la constitution d'un réel savoir-faire stratégique en
matière de prévision budgétaire et de gestion du
portefeuille des projets aidés « demandera à
l'évidence plusieurs années » !
Manifestement, l'augmentation des moyens de l'ADEME a été, pour
des raisons d'affichage, trop massive et trop rapide.
Il semble par ailleurs que l'agence ne travaille pas suffisamment en
partenariat avec les entreprises, dans une logique de marché, en ce qui
concerne la recherche et le développement de technologies propres ou
dépolluantes.
c) Les recommandations de l'OPECST
L'OPECST
(Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et
technologiques) vient de publier un rapport qui devrait faire
réfléchir le Gouvernement et l'agence sur l'orientation de leur
politique en matière d'énergie renouvelable.
Cette étude considère en effet que la France peut
économiser chaque année 60 milliards de francs sur sa
facture énergétique (pour un baril de pétrole à 28
$), et réduire de 30 % à l'horizon 2010 ses rejets de gaz
à effet de serre en misant sur la biomasse (et les biocarburants qui en
sont issus) et le solaire thermique.
Les auteurs du rapport, les députés Claude Birraux et Jean-Yves
Le Déaut, soulignent qu'une attention trop exclusive portée
à l'électricité en général (y compris
l'éolien et le solaire photovoltaïque) conduit à
sous-estimer les problèmes posés par la consommation
résidentielle (eau chaude, chauffage) et surtout par celle des
transports routiers.
Le recours massif aux biocarburants (diester de colza, éthanol)
combiné à une amélioration du rendement des moteurs, ainsi
qu'aux chauffe eaux solaires serait, selon eux, plus efficace que le seul
éolien, coûteux
4(
*
)
(120 millions de francs pour 14.000 MW) et exposé aux pannes de
vent !
Il resterait cependant à convaincre la commission européenne de
modifier le projet de directive qu'elle a adopté sous la
présidence française.
Quel serait d'autre part la nature et le coût des incitations
nécessaires ?
III. LE SOUTIEN À L'INNOVATION
A. LE RÔLE DE L'ANVAR
1. Des moyens budgétaires à peu près stabilisés
Le
tableau suivant, qui intègre pour 2000 et 2001, les remboursements
d'avances perçus par l'Agence rend compte de l'évolution de ses
moyens.
2. Des actions variées
Le
contrat quadriennal 2000-2003 signé par l'ANVAR avec ses
ministères de tutelle lui a fixé quatre priorités :
- renforcer les actions sur mesures en faveur de la création et du
développement des entreprises innovantes
- développer un contexte plus favorable aux transferts de
technologie
5(
*
)
;
- augmenter l'effet de levier de ses financement (auprès d'autres
intervenants : fonds d'amorçage, capital risque, banques,
Commission européenne).
Le rapport d'activité de l'agence pour 2000 rend compte d'une
évolution de ses interventions caractérisée par :
- une augmentation de la part des jeunes entreprises qui est passée
de 30 à 40 % (le concours national d'aide à la
création d'entreprises de technologie innovante est géré
par l'ANVAR) ;
- une collaboration renforcée en amont avec les incubateurs,
les fonds d'amorçage, les laboratoires et les universités ;
- l'importance de la nouvelle économie : Le pourcentage des
aides reçues est de 52 % pour les sciences de la vie
6(
*
)
et les TIC (dont 10 % pour les services
innovants). La proportion des projets de haute intensité technologique a
progressé de 60 % en 2 ans.
Néanmoins, 37,5 % du nombre de projets correspondent à un
soutien à l'économie « traditionnelle ».
Au total, la répartition des aides à l'innovation
apportées par le budget de l'agence ou gérés par elle
était la suivante pour l'année 2001 :
3. De nouveaux modes d'intervention
Grâce à de nouveaux bons de souscription d'actions
(BSA), qui vont être expérimentés, l'agence pourra :
- doter les jeunes entreprises de fonds propres essentiels à leur
croissance au lieu d'épuiser leur trésorerie en exigeant d'elles
le remboursement des aides consenties ;
- affecter ensuite le produit de leur réussite au soutien du
démarrage d'émules, à fort potentiel de succès.
« A quoi sert-il en effet,-comme le souligne le rapporteur
spécial de l'Assemblé M. Michel Destot- d'octroyer davantage de
prêts en l'absence de fonds propres ? »
Le tableau ci-après résume les avantages des bons de souscription
d'actions par rapport aux avances remboursables :
Comparaison entre bons de souscription d'actions
|
|
BSA |
Avances remboursables |
Renforcement des vrais fonds propres et amélioration des ratios financiers |
« Quasi-fonds propres », c'est-à-dire prêt amélioré |
Amélioration de la trésorerie |
Échéances de remboursement |
Versement en 2 ou 3 tranches, dont 60 à 90 % du total dès la première |
Versement fractionné |
Pas de remboursement minimum |
Remboursement minimum (acquis technologique) |
Effet de label supplémentaire compte tenu des risques pris par l'ANVAR |
Effet de label simple |
Source : ANVAR |
|
B. LES GRANDS PROGRAMMES
1. Aperçu global
Le
chapitre 66-01 « développement de la recherche industrielle et
de l'innovation » doté, en loi de finances initiale, de
213,4 millions d'euros en crédit de paiement sert à financer
quatre principaux types d'actions :
- grands programmes européens labellisés Eurêka (qui
soutient aussi des actions plus modestes) ;
- grands programmes interministériels nationaux ;
- programme « société de l'information ;
- appel à proposition concernant des
« technologies-clés » identifiées.
Les crédits effectivement engagés en 2000 (compte tenu
d'importants reports et d'annulations) et programmés pour 2001 ont
été les suivants :
L'évolution, de 2000 à 2001, de la répartition
thématique
7(
*
)
des dépenses
prévues en loi de finances initiale a été la
suivante :
2. La procédure Euréka
L'originalité de l'initiative Euréka
résidait
initialement dans le fait qu'il s'agissait de projets communs à des
entreprises de plusieurs pays européens, décidés par elles
et cofinancés directement par les Etats (et non par la
communauté).
La procédure a ensuite évolué avec une certaine
implication de la commission européenne (par souci d'une harmonisation
avec ses propres programmes de recherche) et l'apparition, plus ou moins
à la demande des Etats et des autorités européennes, de
grands programmes fédérateurs stratégiques comme JESSI en
matière de composants électroniques.
Le ministère chargé de l'industrie intervient en soutien des
grands programmes européens essentiellement au travers de cette
procédure à laquelle près de 740 millions de francs,
soit l'équivalent de près de la moitié du chapitre 66-01,
ont été consacrés comme le montre le tableau qui
suit :
Cependant, les « autres programmes » concernent, dans leur
quasi totalité, des PME
8(
*
)
et sont
soutenus, à ce titre, par l'ANVAR.
- Le projet MEDEA (13 milliards de francs) qui avait pris le relais du
programme JESSI, soit s'achever en 2000.
Lui a succédé un nouveau programme MEDEA+ s'inscrivant dans la
continuation de l'effort de recherche et développement en micro
électronique qui, à partir de JESSI, a permis le redressement de
l'industrie européenne des composants.
- le programme COMMEND (1,4 milliard de francs, sur 4 ans
également) associe les industriels européens de
l'électronique grand public en vue de permettre l'interconnexion et
l'utilisation partagée dans chaque foyer de tous les appareils et
services numériques multimédia (magnétoscope, accès
aux réseaux câbles, transmissions mobiles, etc...)
- les autres projets
9(
*
)
mentionnés
dans le tableau ci-dessus sont :
-
• EURIMUS (micro-techniques, connectique, conception
assistée par ordinateur...)
• PIDEA, complémentaire de MEDEA et d'EURIMUS, qui tend à répondre à certains besoins de l'industrie des équipements électroniques (en matière de dissipation technique par exemple).
• ITEA, programme stratégique dans le domaine des logiciels, qui se situe au point de convergence des télécommunications, de l'électronique et de l'informatique, et doit recevoir, à ce titre, plus de 300 millions de francs du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie sur la période 1999-2000 (alors que EURIMUS et PIDEA ne bénéficieront que de 50 millions de francs par an).
On doit distinguer les grands programmes interministériels, l'appel à propositions technologies-clés et le programme « société de l'information ».
a) Les grands programmes interministériels
-
PREDIT 2
(1996-2001), programme de R&D pour
l'innovation et la technologie dans les
transports terrestres
, met
particulièrement l'accent sur les préoccupations d'environnement,
de société, d'énergie, de sécurité et
d'aménagement du territoire, il a reçu 14 millions d'euros
(91,83 millions de francs) en 2000 et a dû bénéficier
de 15,2 millions d'euros (99,71 millions de francs) en 2001.
Un nouveau programme de recherche, PREDIT 3, pour la période
2002-2006, a été élaboré le 14 juin 2001.
Un volume d'aide annuelle de 15 millions d'euros (98,39 millions de
francs) est envisagé autour de 6 thèmes prioritaires :
mobilité et transports, transports de marchandises, énergie
environnement, sécurité des réseaux de transports,
véhicule propre, économe et sûr, et enfin véhicule
intelligent et « communiquant ».
- sont par ailleurs complètement engagés, dans deux domaines
stratégiques à fortes retombées économiques
potentielles, deux programmes mobilisant des moyens importants (de l'ordre de
15 M€) :
. BIOAVENIR, concernant la santé et l'agrochimie
. REACTIF pour la chimie de formulation
Le
réseau national de recherche en télécommunications
(RNRT
) a été mis en place en 1998 pour 5 ans, afin de
fédérer les efforts de recherche dans ce secteur et de soutenir
des projets de recherche coopératifs associant industriels et
laboratoires publics, de façon à :
-
dynamiser l'innovation
en favorisant la confrontation entre les
avancées technologiques et les besoins du marché, et en
facilitant le transfert technologique vers les entreprises ,
- accompagner l'ouverture des marchés à la
concurrence,
l'évolution du rôle du CNET et des organismes de
recherche publics.
- De nombreux autres réseaux sont soutenus financièrement par le
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Les plus
importants, d'un point de vue stratégique sont :
- le
RNTL
, mis en place en janvier 2000, pour les technologies
logicielles,
- le
PACO
(réseau national de recherche sur les
piles
à combustibles
), lancé en juin 1999.
- le
RNMT
(Réseau National de Recherche en
Micro et nano
Technologies)
, créé en février 1999
et réseau
GENHOMME
, concernant la recherche sur la
génomique humaine, qui existe depuis décembre 1999.
La plupart de ces réseaux bénéficient également du
soutien du ministère de la recherche.
b) L'appel à propositions technologies-clés
La
sélection des 50 technologies retenues s'est faite en fonction de leur
complémentarité avec celles couvertes par les grands programmes
fédérateurs existants.
La première évaluation des technologies cruciales pour
l'industrie française, réalisée en 1995 à
l'initiative du ministère chargé de l'industrie, avait pour
horizon l'an 2000. Une deuxième étude a été
publiée à l'automne 2000 : le rapport
« Technologies-Clés 2005 ». Fruit du travail de plus
de 100 experts du monde de la recherche et de l'industrie, ce rapport, qui
a identifié 119 technologies-clés parmi les plus
importantes, constitue un outil de réflexion indispensable pour qui
s'intéresse au développement technologique des entreprises.
Les projets aidés choisis en fonction de leur ambition et de leur
capacité à rassembler de nombreux partenaires, français ou
européens, peuvent être répartis en sept grands domaines
technologiques :
- santé et technologies du vivant 12 projets
- environnement 21 projets
- technologies de l'information et de la communication 164 projets
- matériaux 76 projets
- énergie 17 projets
- technologies organisationnelles et d'accompagnement 22 projets
- production, instrumentation et mesures 84 projets
Au total, le nombre de projets aidés était ainsi de 396, au
31 juillet 2000, et le montant des aides accordées d'environ
un milliard de francs.
L'ANVAR a participé à l'appel d'offres en instruisant les
demandes des PMI (près de 300 projets d'un montant moyen de
1,12 million de francs ont ainsi été aidés par
l'agence et une centaine, plus de cinq fois plus importants en moyenne, par les
services de l'industrie).
Plus de 80 % des aides ont été attribuées sous la
forme d'avances remboursables.
Deux autres appels à projets ont été lancés en
juillet 1999 :
- « Performances » qui concerne l'ensemble des
secteurs industriels et des services à l'industrie (27 projets
soutenus, mobilisant 71 partenaires, pour un total de 28,7 M€
à la fin 2000)
- Après séquençage génomique » qui
tend à encourager les partenariats et recherche publique et secteur
industriel (« jeunes pousses» et entreprises davantage
orientées vers les applications).
c) Le programme Société de l'information
L'importance des technologies de l'information et de la
communication pour la compétitivité et la croissance de notre
économie et pour la création d'emplois est aujourd'hui pleinement
reconnue
10(
*
)
.
Le programme « sociétés de l'information »,
lancé à la fin de 1998, soutient le développement, dans ce
domaine, de services à la fois innovants et viables, en
privilégiant les projets coopératifs et ceux dont
l'intérêt économique (notamment du point de vue de
l'aménagement du territoire), culturel et social semble le plus
évident.
Plus d'une centaine de projets, recevant au total une aide 75 millions
d'euros, ont ainsi été sélectionnés dont 40 en 1999.
Des thèmes prioritaires, pouvant donner lieu à des appels
à projets spécifiques, ont en outre été
définis tels que :
- la télévision numérique terrestre
- les contenus audiovisuels et multimédias dans le cadre du PRIAMM
(Programme pour l'Innovation dans l'Audiovisuel et le Multimédia),
lancé en juin 1999, par le secrétariat d'Etat à
l'Industrie et le ministère de la culture et de la communication, et
prolongé en 2000,
- enfin, l'offre industrielle de produits de sécurité qui
fait l'objet du programme OPPIDUM, lancé en 1998 et reconduit en 2000,
dont l'enjeu, important, est de conduire les usagers des réseaux
à utiliser, en toute confiance, les moyens d'échanges
électroniques.
Environ 22,5 millions d'euros d'aide publique ont été
accordés à 32 projets (20 projets OPPIDUM ont
bénéficié de 8,2 millions d'euros et 12 projets
PRIAMM de 13,6 millions d'euros...)
IV. L'ACCOMPAGNEMENT DES MUTATIONS
Pour votre rapporteur, la notion de « mutation » est très large, elle englobe la modernisation des PMI et le soutien aux secteurs en difficulté ou à la reconversion de zones sinistrées par l'arrêt progressif et définitif des activités minières.
A. LA MODERNISATION DES PMI
1. Les instruments budgétaires
Les
crédits consacrés, hors innovation, aux PMI et au
développement local, régressent, selon le projet de loi de
finances initiales, après avoir connu, en 2001 une évolution
privilégiée (+ 5,7 %).
Ils comprennent deux principales composantes :
- le chapitre 64-92 (développement régional des PMI) ;
- et l'article 20 du chapitre 44-80 qui finance la procédure dite
« ATOUT » de diffusion technologique.
2. Les aides au développement régional
Le
chapitre 64-92 est l'instrument privilégié de financement de la
part, relevant du secrétariat d'Etat à l'industrie, des contrats
de plan Etat-régions.
Il comporte, en son sein, en ce qui concerne l'aide aux investissements
matériels
des crédits regroupés en un
« Fonds de développement des petites et moyennes
industries » (FDPMI), agréé par la commission
européenne.
La nomenclature budgétaire distingue, de son côté, d'une
part, les actions de
diffusion
des techniques (article 20) et, plus
particulièrement, des nouveaux outils d'information et de communication
(article 30) et, d'autre part, les autres actions de développement hors
diffusion.
a) Concernant l'investissement matériel
Le
FDPMI, orienté prioritairement vers des zones
défavorisées, a vocation à aider des projets durables et
ambitieux, eu égard à la taille de leurs
bénéficiaires, tendant à élever le niveau
technologique de ces derniers et à améliorer leur
compétitivité.
Le bilan, en 2000, est le suivant : 1.844 projets ont
été soutenus, pour un montant de 95,5 millions d'euros.
Il s'agissait en majorité
11(
*
)
d'opérations de modernisation (pour plus des deux tiers), les
investissements de capacité venant ensuite, et les créations en
dernier (pour 8 % seulement de l'ensemble).
b) S'agissant de l'investissement immatériel
L'investissement « immatériel »
consiste
en un recours à des compétences extérieures que ne
détient pas l'entreprise, sous forme de conseil ou de recrutement.
- La procédure dite ARC (aide au recrutement de cadres) tend
à renforcer, par l'embauche de personnels hautement qualifiés, le
potentiel de matière grise de PMI, à l'occasion d'une
étape cruciale de leur développement.
- Par ailleurs, les FRAC (Fonds régionaux d'aide au Conseil)
tendent à inciter les PMI de moins de 500 personnes à
recourir à des conseils extérieurs en prenant en charge une
partie des coûts de consultations de cabinets privés.
- Dans le même esprit peuvent être subventionnés, dans
certaines régions, les frais occasionnés par la
rémunération de conseils donnés par des laboratoires
grâce aux FRATT (Fonds régionaux d'aide au transfert
technologique).
c) Les actions collectives
Sont
éligibles à des aides cofinancées par les conseils
régionaux et la communauté européenne dans le cadre, le
plus souvent, de contrats de plan, les actions collectives tendant à
améliorer l'environnement des PMI locales (actions structurantes
s'inscrivant dans différents contextes et tendant à tirer parti
des atouts spécifiques de chaque tissu industriel régional...).
Les actions collectives en 2000 ont représenté
27,38 millions d'euros de financement public, dont 15,05 millions
d'euros pour la part État et 2,85 millions d'euros pour les fonds
européens, pour 372 dossiers décidés.
Les chiffres du premier semestre 2001 (276 dossiers pour un montant
décidé, tous financements publics confondus, de
22,09 millions d'euros) permettent de penser que l'année 2001 se
situera à un niveau nettement supérieur.
3. La procédure ATOUT
L'objectif de la procédure ATOUT est d'aider les PMI, y
compris les plus modestes, à effectuer un saut technologique
significatif pour elles, même s'il ne s'agit pas d'une innovation
exceptionnelle.
Au début, quatre technologies étaient plus
particulièrement visées :
- les composants électroniques (PUCE) ;
- les matériaux (PUMA) ;
- les nouvelles techniques de production (DROP) ;
- et l'intégration informatique (LOGIC).
D'autres techniques fondamentales pour la compétitivité des
entreprises, notamment les NTIC, peuvent désormais être
également prises en compte, selon la nouvelle circulaire du
28 février 2000, qui a également simplifié la
procédure considérée.
4. Récapitulation
Au
total, les dépenses affectées en 2000, aux différentes
actions qui viennent d'être rappelées, ont été les
suivantes :
B. L'AIDE AUX SECTEURS EN DIFFICULTÉ
1. Le textile
L'inquiétude manifestée l'an dernier par votre rapporteur concernant la situation très préoccupante de l'industrie textile reste, hélas, d'actualité,(près de 250.000 emplois sont concernés).
a) Une dégradation persistante
Selon
l'INSEE
12(
*
)
, l'emploi salarié a
continué de baisser en 2001 dans les secteurs « habillement et
cuir » (- 6,2 %) et « industrie textile
(-0,8 % durant le dernier trimestre mais + 0,5 %, cependant, sur
l'ensemble de l'année).
Le remboursement des aides Borotra n'a cependant, eu, heureusement, qu'un
faible impact sur les entreprises concernées
13(
*
)
.
b) Une meilleure résistance de certains de nos partenaires européens
La
situation constatée l'an dernier par votre rapporteur a
évolué. Concernant l'habillement, la dégradation de la
production française est toujours beaucoup plus marquée que celle
de l'Allemagne, ou du Royaume-Uni (qui amorce un léger redressement) et
contraste avec la croissance de l'industrie italienne.
Concernant la production du textile, la Grande-Bretagne connaît un
véritable effondrement et le recul de l'Allemagne, et, surtout, de
l'Italie est moins net que le nôtre.
c) Évolution du contexte
Le
Gouvernement, qui vient de décider l'octroi au secteur de
200 millions de francs d'aides en 2001, dont 100 millions de francs
d'aide à l'investissement, a résumé ainsi son analyse de
la situation et la politique qu'il entend mener, dans une réponse
à une question écrite parlementaire :
« Le
secteur textile-habillement-cuir est concerné depuis une longue
période par le processus général de mondialisation de
l'économie. Il regroupe en effet des industries dont la main d'oeuvre
représente une part importante des coûts de production et dont le
niveau technologique peut être facilement acquis, au moins pour une part
du processus productif. Ceci se traduit par une évolution des liens de
production, soit que l'importation directe se substitue à des
productions nationales, soit que les entreprises elles-mêmes
transfèrent ou sous-traitent leur fabrication. Dans le cadre d'une
économie ouverte et mondialisée, l'avenir des activités
françaises (ou européennes) doit être recherché dans
la montée en gamme, la conservation en Europe des fonctions à
plus haute valeur ajoutée (création, prototypage), l'innovation
et l'exportation. Il faut aussi assurer l'adaptation structurelle des
entreprises dans les meilleures conditions. La mondialisation doit
également se dérouler selon des règles de concurrence et
de commerce claires et équilibrées. En matière de commerce
international, pour le textile-habillement, la politique française
--partagée par la Commission européenne qui est en charge de
cette négociation- vise au maintien intégral de la période
de transition jusqu'à la fin de l'accord sur les textiles et les
vêtements en 2005. Durant cette période doit être
négociée l'ouverture des marchés étrangers par la
baisse de leurs droits de douane, à l'exemple de l'accord conclu avec la
Chine. Enfin, l'objectif est de consolider la zone
euro-méditerranéenne qui constitue un lieu
privilégié d'échanges équilibrés. Pour les
industries du cuir, la libéralisation est déjà
complète et il s'agir désormais de faciliter l'ouverture des
marchés tout en conservant un minimum de protection douanière
indispensable. Sur le plan de l'innovation et de la modernisation
technologique, les entreprises ont accès à l'ensemble des
dispositifs mis en place dans ce but par le secrétariat d'État
à l'industrie ».
La conférence de Doha vient de décider l'ouverture d'un nouveau
cycle de négociations commerciales multilatérales concernant le
textile et l'habillement.
A ce stade, l'accord de l'OMC conclu à Marrakech en 1994 devrait
cependant continuer de s'appliquer.
Mais selon les deux fédérations
14(
*
)
rassemblant les industriels français
concernés, les pays en développement auraient obtenu une clause
particulière les exonérant d'une totale réciprocité
commerciale et tarifaire.
Or, les professionnels français estiment que les droits de douanes
consolidés de ces pays devraient, au minimum, s'aligner sur ceux
concédés par la Chine pour adhérer à l'OMC.
Au niveau national -
mais ne s'agit-il pas d'initiatives bien
tardives ?-
le secrétariat d'État a annoncé la
création :
- d'un réseau d'innovation textile-habillement regroupant tous les
acteurs intéressés et coordonnant le soutien des pouvoirs
publics ;
- d'une « Cité de la Mode » à Paris,
constitué autour de l'Institut Français de la Mode, pôle de
formation de haut niveau et centre de ressources pour les entreprises.
2. La construction navale
La
construction navale (25 à 30.000 emplois hors plaisance) constitue un
deuxième sujet de préoccupation de votre rapporteur avec :
- le retournement de conjoncture qui risque d'affecter l'embellie des
chantiers de l'Atlantique, surtout en ce qui concerne la construction de
navires de croisière ;
- les difficultés de la réparation navale à Marseille
(après la cession de ses actifs par la société repreneuse
britannique Cammel Laird) ;
- le maintien de pratiques anticoncurrentielles de la Corée et
l'avantage dont profitent les pays non signataires de l'accord de
décembre 1994 de l'OCDE (au premier rang desquels les Etats-Unis qui,
eux, ne se sont pas astreints à une interdiction des aides à la
commande).
Il est question que la commission soit autorisée par le prochain conseil
Industrie du 5 décembre 2001 à entamer enfin une
procédure devant la Corée, en instaurant un mécanisme de
soutien défensif temporaire aux chantiers européens.
En tout état de cause, l'avenir de la construction navale
française passe par le développement de produits nouveaux
(navires rapides) ou à haute valeur ajoutée se situant sur des
créneaux où la concurrence extrême-orientale est moins vive.
Votre rapporteur avait suggéré l'an dernier que le Gouvernement
milite au niveau international, en faveur de normes de constructions de navires
plus sévères (impositions de structures multicoques...)
susceptibles à la fois :
- de prévenir des naufrages aux conséquences
écologiques catastrophiques,
- de provoquer une reprise de l'activité des chantiers, au niveau
mondial, dont nos industriels pourraient tenter de profiter.
Il a été heureux de constater que la Commission européenne
partage son point de vue.
Il se désole, en revanche, de constater que les carnets de commande des
industries de certains de nos partenaires européens (Italie, Allemagne),
étaient, au 31 décembre 2000, mieux garnis que les
nôtres. Ont-ils su préserver, et pour quelles raisons, une
capacité de production supérieure à la
nôtre ?
Principaux carnets de commande
|
|
Corée du Sud |
15,4 MTBC |
Japon |
9,7 MTBC |
Chine |
3,6 MTBC |
Allemagne |
2,7 MTBC |
Italie |
2,4 MTBC |
Pologne |
2,2 MTBC |
Finlande |
1,2 MTBC |
France |
1,2 MTBC |
Source : Lloyd's Register of Shipping
|
3. La reconversion des bassins miniers et sidérurgiques
a) Les instruments budgétaires
La
subvention à Charbonnages de France (447 millions d'euros)
représente un des plus gros postes de dépenses du
secrétariat d'État à l'industrie.
S'y ajoutent deux fonds
- pour la reconversion des zones minières (FIBM)
- et l'industrialisation de la Lorraine (FIL)
ainsi que ce qui concerne « l'après-mine » (travaux
de sécurité, transfert du patrimoine immobilier aux
collectivités territoriales, indemnisation des victimes de sinistres,
etc...)
b) Le fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM)
Les
programmes soutenus concernent notamment :
l'aménagement de terrains et de locaux
la reconquête de friches industrielles
la création de centres de transferts de technologies
le soutien à des programmes de formation.
La ventilation, en 2000, des crédits par type d'actions était la
suivante :
Formation et recherche |
22,4 % |
Aide à la création d'entreprises et actions collectives |
26,2% |
Immobilier d'entreprise |
51,4 % |
Les
aides, le plus souvent complétées par des prêts ou apports
en fonds propres des sociétés de reconversion de CDF (SOFIREM et
FINORPA), ainsi que par d'autres concours de l'Etat ou des collectivités
territoriales, sont versées au destinataire final après
l'établissement d'une convention avec l'opérateur charbonnier.
Les interventions du FIBM sont programmées au niveau local, sous
l'égide du préfet, en concertation avec les élus et les
responsables socio-économiques concernés.
La répartition géographique des crédits du Fonds a
été la suivante en 2001 :
c) La gestion de l' « après-mine »
La
remise en état, à l'issue de l'exploitation minière, des
terrains et des installations préalablement employés aux
activités extractives, est indispensable à leur
réutilisation.
En application du code minier, les Charbonnages de France doivent prendre les
mesures nécessaires pour traiter les séquelles de
l'activité minière du point de vue de la sécurité
et de la salubrité publique et, plus généralement, pour
apporter une réponse aux atteintes à l'environnement qu'a pu
occasionner l'exploitation.
Par ailleurs, la loi du 30 mars 1999 modifiant le code minier a
permis de clarifier les responsabilités respectives de l'exploitant, des
collectivités locales, et de l'Etat en fin de concession et devrait se
traduire par une sortie plus rapide des friches de la police des mines, ce qui
facilitera leur cession aux collectivités locales.
- Dans le Nord-Pas-de-Calais, la réhabilitation des friches
industrielles, qui couvrent quelque 5.000 hectares dont
1.000 hectares appartenant encore à Charbonnages de France,
constitue l'une des actions inscrites dans l'actuel et le futur contrat de plan
Etat-région.
- En Lorraine, priorité est donnée à la surveillance
des affaissements miniers.
Concernant le transfert du patrimoine immobilière de CDF et des deux
houillères de bassin, la loi « solidarité et
renouvellement urbains » du 13 décembre 2000, a
créé dans le Nord-Pas-de-Calais un établissement public
régional chargé de la gestion des logements miniers. Une
concertation est en cours entre l'État et la région.
Afin de conforter d'autre part le dispositif de surveillance des affaissements
miniers mis en place en Lorraine en 1999, le projet de loi de finances
prévoit l'inscription d'une mesure nouvelle de 914.700 euros
(6 millions de francs) à l'article 90 du chapitre 44-80,
destinée aux établissements intervenant dans la gestion de
l'après-mines : l'Agence de prévention et de
sécurité des risques miniers verra sa dotation doublée
pour atteindre 213.400 euros. Celle du Groupement d'intérêt
scientifique sur l'impace et la sécurité des ouvrages souterrains
(GISOS) augmentera considérablement (+185,7 %) par rapport à
2001. Quant à la dotation du Groupement d'intérêt public
GEODERIS
15(
*
)
; elle sera portée
à 2,59 millions d'euros (17 millions de francs), en
augmentation de 30,8 %. Au total, cette progression des crédits de
plus de 40 % doit permettre de renforcer les moyens de ces organismes, et
d'étendre leur action aux bassins de Normandie et du Midi.
De plus, les moyens des DRIRE consacrés aux travaux de mise en
sécurité des sites miniers (chapitre 57-91, article 10)
sont augmentés, en crédits de paiement, de 74 %, pour
être portés à 13,26 millions d'euros (87 millions de
francs). Il est créé un article 20 sur ce chapitre,
destiné à couvrir les expropriations sur les sites miniers. Il
sera doté de 1,22 million d'euros (8 millions de francs) en
autorisations de programme et d'un montant identique en crédits de
paiement. En crédits de paiement, la progression globale sur ce chapitre
est donc de 90 %.
4. La situation de Charbonnages de France
a) Le calendrier de fermeture des mines
Le
groupe Charbonnages de France est organisé en un EPIC de tête
(Charbonnages de France) qui coiffe deux autres établissements publics
correspondant aux Houillères, d'une part, du Bassin de Lorraine (HBL),
et d'autre part, du Bassin de Centre-Midi (HBCM), ainsi qu'un ensemble de
filiales et participations.
Comme cela a été prévu par le pacte charbonnier, 2005
consacrera l'arrêt de l'activité extractive en France.
Trois mines restent en exploitation. Leur fermeture est prévue selon le
calendrier suivant :
- Merlebach : troisième semestre 2003,
- La Houve : mi-2005,
- Gardanne : fin 2005.
Les travaux de mise en sécurité du fond postérieurs
à la fermeture, qui nécessiteront d'importants moyens, devraient
ensuite se poursuivre jusqu'en 2008.
Les effectifs d'environ 8000 personnes aujourd'hui tomberont en 2005
à 2270 agents qui pourront poursuivre leur carrière à
l'intérieur des houillères de bassin jusqu'à ce qu'ils
puissent bénéficier de mesures d'âge.
b) La stratégie du groupe
Dans ce
contexte, Charbonnages de France a mené une politique de reconversion et
de diversification, à partir de son métier d'origine, comportant
la constitution ou l'acquisition d'actifs, destinés à être
ensuite cédés pour faire face aux conséquences
financières du déclin irréversible de son activité
de base.
Deux sociétés de conversion, filiales du groupe, ont
été créées dans le Nord-Pas-de-Calais (FINORPA) et
sur le bassin houiller lorrain (SOFIREM).
L'endettement de Charbonnages de France s'est accru d'environ 200 millions
d'euros en 2000 pour atteindre 4.202 millions d'euros contre
4.017 millions d'euros en 1999 ; cet accroissement, imputable aux
charges d'exploitation et sociales non compensées par les
résultats, en constante diminution, de l'exploitation
charbonnière, ainsi qu'à la charge financière des
emprunts, est à peu près constant depuis 1996.
Afin de limiter l'endettement, les Pouvoirs publics ont demandé à
l'entreprise de conduire une politique active de cession d'actifs ; c'est
ainsi que la vente de 30 % du capital de la SNET à
l'électricien espagnol ENDESA intervenue début 2001 permet de
stabiliser le niveau de la dette de CdF sur l'exercice.
La perspective d'une reprise de cette dernière par l'État avant
la dissolution des EPIC a été évoquée par la Cour
des Comptes dans son rapport particulier sur la gestion de
l'après-mines ; elle permettrait notamment d'aligner les emprunts
futurs de l'entreprise sur les conditions de financement obtenues par
l'État.
Le secrétariat d'état à l'industrie est favorable à
cette orientation dont la mise en oeuvre est en particulier conditionnée
aux échéances du classement à titre définitif de
CDF dans le secteur des administrations publiques.
Conformément à la lettre de mission des Ministres au
Président des Charbonnages de France, l'Etablissement met en oeuvre
depuis 1996 une politique active de cession des actifs qui, n'étant pas
liés à l'extraction charbonnière, peuvent être
pérennisés.
C'est ainsi qu'en 2000 des opérations significatives d'externalisation
ont pu être réalisées : cession de CDF Energie SA
à Total Coal, filiale de Total Fina Elf, désengagement de CDF du
capital de SIDEC, spécialisée dans la cogénération.
D'autres opérations dont la vente de la SEEM et celle,
évoquée plus haut, de 30 % du capital de la SNET à
ENDESA, sont intervenues au début de 2001 ; au titre de l'exercice
en cours, les cessions du réseau privé de chemin de fer et du
parc immobilier des HBL ont été menées à
bien ; ces cessions réduisent à due concurrence le besoin de
financement de CDF.
Il s'agit là cependant d'une stratégie uniquement de repli.
Le groupe ne pourrait-il pas mieux valoriser le savoir-faire qu'il a acquis
dans des activités non directement liées à l'extraction du
charbon comme l'ingénierie relative à des
« technologies propres » (lit fluidisé circulant),
de combustion du charbon ou la production d'électricité ?
c) Évolution des aides de l'État
A partir
de 1997, l'aide de l'État a été scindée en une
dotation en capital provenant d'un compte d'affectation spécial, et des
crédits budgétaires inscrits sur le budget du département
de l'industrie.
Pour l'année 2000, l'aide de l'État à Charbonnages de
France a pris en compte la demande de la Commission européenne
assimilant à une aide d'État les emprunts émis par CdF
pour couvrir le déficit de ses activités d'extraction. Elle a
demandé une budgétisation des sommes correspondantes ainsi que de
celles relatives à la charge des emprunts contractés par CdF
depuis 1997, 1998 et 1999.
Le tableau suivant récapitule la décomposition de ces aides
depuis 1997 :
Le chapitre 45-10 couvre principalement les charges correspondant aux
prestations versées aux anciens mineurs ou liées à la
gestion des sites arrêtés ainsi qu'une partie des
intérêts d'emprunt.
CONCLUSION
Vigoureux depuis 1998, ayant connu un taux de croissance conforme à la
moyenne européenne
16(
*
)
entre 1997 et
1999, l'investissement industriel français devrait reculer de 4 %
en 2002.
En longue période, et concernant les entreprises en
général, le retard français n'a pas été
rattrapé : l'évolution cumulée du volume de leurs
investissements physiques entre 1990 et 2000 nous place en effet, selon l'OCDE,
à l'égalité avec l'Allemagne (+ 19 %) mais loin
derrière les Etats-Unis (+ 120 %) ou le Royaume-Uni
(+ 48%) et très en-dessous de la moyenne européenne (+
31 %).
Il faut veiller, dans ce contexte, à soutenir l'innovation en même
temps vulnérable aux retournements de conjoncture
17(
*
)
et essentielle à une croissance forte et
durable, comme celle que viennent de connaître les Etats-Unis durant la
dernière décennie.
Les crédits qui viennent d'être analysés peuvent y
contribuer mais il convient aussi d'améliorer l'environnement fiscal et
juridique des entreprises et des entrepreneurs.
Sur ce plan, la non application des recommandations du rapport Charzat et le
fait que les investissements français à l'étranger soient
désormais supérieurs aux investissements étrangers en
France, constituent de sérieux motifs de préoccupation.
A terme, il pourrait en résulter une certaine
« désindustrialisation » évidemment
préjudiciable à la France. En effet, même si notre pays
semble être rentré plus rapidement que d'autres dans une
économie de services, c'est grâce à l'industrie que le
secteur tertiaire peut se développer.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 6 novembre 2001 sous la
présidence de
M. Roland du Luart, vice-président, la commission a
examiné
les crédits de l'économie, des finances et de l'industrie :
Industrie, sur le rapport de M. Jean Clouet, rapporteur spécial.
M. Jean Clouet, rapporteur spécial
, a tout d'abord rappelé
que les crédits de l'industrie étaient rassemblés dans 4
des 31 agrégats du fascicule de l'économie, des finances et de
l'industrie. Ces agrégats concernent :
- l'énergie et les matières premières,
- le développement des petites et moyennes entreprises, la
recherche industrielle et l'innovation,
- les actions sur l'environnement et le développement et la
compétitivité des entreprises,
- enfin, l'accompagnement des mutations industrielles.
S'y ajoute, cette année, un cinquième agrégat relatif aux
dépenses de fonctionnement, d'équipement et d'études des
directions régionales de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement (DRIRE). Mais ces services de terrain ont un caractère
interministériel. Plusieurs de leurs missions relèvent notamment
des compétences du ministère de l'environnement qui finance, pour
cette raison, une partie de leurs dépenses.
Le rapporteur spécial a signalé que le recul des crédits
de - 3,64 % des quatre agrégats spécifiques n'avait
guère de signification, dans la mesure où il fallait tenir compte
d'un certain nombre de reports en début d'exercice, ainsi que de
transferts, parfois croisés, entre les différents
ministères et en particulier en provenance du ministère de la
défense.
Il a signalé, également, qu'à l'exception notable de la
subvention au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et à
l'Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR), les crédits
inscrits à ce ministère ont pour objet l'apurement du
passé comme cela est le cas de la subvention aux Charbonnages de France
ou des dépenses sans lien avec l'industrie comme la subvention à
la Poste en raison des sujétions liées au transport de presse.
Il a conclu en soulignant l'absence de visibilité de la stratégie
industrielle, estimant que les crédits inscrits à ce budget ne
permettaient en aucune manière d'avoir une idée de la politique
industrielle de la France et de voir comment elle était financée.
Intervenant sur l'ensemble des crédits du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, M. Philippe Marini,
rapporteur général, a indiqué, après avoir entendu
les présentations des rapporteurs spéciaux, avoir un sentiment
réservé. Il a d'abord constaté que le ministère
avait encore un important chemin à parcourir au regard des objectifs de
transparence et de sincérité énoncés par la
nouvelle loi organique relative aux lois de finances, déplorant la
faible lisibilité des agrégats et soulignant le travail à
accomplir pour définir des objectifs de gestion. Il a ensuite
noté les difficultés d'une réforme de structure du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, la
situation actuelle lui donnant l'impression d'un statu quo, avec quelques
expérimentations et aucune décision. Il a rappelé qu'un
rapport de l'inspection générale des finances avait pourtant
signalé la faible productivité des services de collecte de
l'impôt par rapport aux autres pays européens.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
s'est
également interrogé sur l'intérêt que
présente un grand ministère de Bercy, issu de la fusion avec les
secrétariats d'État aux PME et à l'industrie. Il a
observé que la visibilité politique des actions en direction des
PME et de l'industrie en souffrait, sans discerner par ailleurs de synergies et
de coopérations entre les différentes directions. Il a
regretté l'absence d'un véritable pôle PME, s'est
interrogé sur l'utilité des restes de la structure de
l'industrie, relevant que la fusion avait été
réalisée au bénéfice des directions les plus
puissantes du ministère, les plus proches du ministre.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, a enfin
constaté l'influence des syndicats et souligné que le
ministère avait, à travers un accord sur les 35 heures
dérogeant par bien des points à l'accord général
fixant à 1.600 heures le temps de travail dans la fonction publique,
acheté la paix sociale. Il a conclu en portant un jugement
défavorable sur la manière dont le ministre de l'économie,
des finances et de l'industrie pilotait l'outil qu'il avait entre les mains.
Après une intervention de M. Maurice Blin, la
commission a
décidé de proposer au Sénat de rejeter les crédits
du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Adoption d'un article 67 quater rattaché
L'Assemblée nationale, à l'initiative de M.
Christian
Bataille, a adopté un article 67 quater prévoyant le
dépôt par le Gouvernement d'un rapport au Parlement sur la
situation du patrimoine immobilier minier et la politique suivie dans ce
domaine.
L' « après-mine », y compris la
réhabilitation et la valorisation des actifs immobiliers des
houillères constituant l'une des priorités du budget de
l'industrie pour 2001, il est utile que le Parlement soit informé sur ce
point.
Votre commission vous propose donc d'adopter cet article sans
modification.
1
Il est à espérer que
l'application de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances
conduira à des regroupements de crédits par missions et
programmes plus significatifs
2
Le réseau des DRIRE est certes piloté par la DARPMI
(Direction de l'Action Régionale de la Petite et Moyenne Industrie) mais
travaille pour le compte des ministères de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement, de la Recherche, des Transports, de la
Santé, etc...
Leur mission comporte en effet un double aspect : développement
économique et contrôles techniques
3
Le commissariat joue aussi un rôle important dans le
développement d'autres technologies (énergies renouvelables,
information et communication, biotechnologies, matériaux)
4
Le montant de la prime au kWh éolien injecté sur le
réseau qu'il était prévu d'imposer à EDF vient
d'être jugée excessive par la CRE.
5
A travers, notamment les Centres Relais Innovation (CRI) et le
Réseau interrégional de Diffusion Technologique (RIDT)
6
27,5 % et 31 % du nombre de projets
7
On note que Bull « émarge » au chapitre
66-01, pour des montants assez importants, au titre de recherches sur les
logiciels.
8
Moins de 2000 personnes et non contrôlées par un
groupe
9
EURIMUS : Euréka Industrial Initiativa For
Microsystemes Uses
PIDEA : Packaging and interconnexion Development for European
Applications
10
Selon une récente étude publiée en juillet
2000, elles auraient contribué à 20 % de la croissance de la
production sur les 3 dernières années et à la
création de 100.000 emplois depuis 1994, dont la moitié
durant la seule année 1998.
11
- modernisation : 70 %
- capacité : 20 %
- créations : 8 %
12
Informations rapide n° 278-11 octobre 2001
13
surtout en ce qui concerne la chaussure et la maille (chaussette,
collants) et les30 à 40 plus grandes unités.
14
UIT et UFIH
15
Pôle de surveillance des anciens travaux miniers
constitué entre le Bureau de recherche géologiques et
minières et l'Institut national de l'environnement et des risques.
16
C'est-à-dire similaire à l'Allemagne (+15 %)
mais bien moindre que celui des Etats-Unis (+24,5 %)
17
Les investissements en capital risque ont reculé de
24 % en France au premier semestre 2001.