Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 11 : Services financiers
ANGELS (Bernard), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 11 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 251 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- CHAPITRE PREMIER :
- PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- CHAPITRE II :
-
UN EFFORT DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE
À METTRE EN PERSPECTIVE AVEC L'OBJECTIF D'UNE NOUVELLE GESTION
PUBLIQUE
- I. UN EFFORT DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE
- II. VERS UNE NOUVELLE GESTION PUBLIQUE ?
- CHAPITRE III :
-
CONDITIONS, ENJEUX ET BILAN DE LA RÉFORME DU
MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES
- I. UN RÉFORMISME REVENDIQUÉ, UNE RÉFORME QUI PEINE À TROUVER SON CHEMIN
- II. LES CONDITIONS DE LA RÉFORME SONT RÉUNIES
-
III. LES ENJEUX DE LA RÉFORME
- A. UNE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES RÉNOVÉE
- B. UN CONTRÔLE DES COÛTS ET UNE ÉVALUATION DE LA GESTION
- C. DES RÉFORMES DE STRUCTURE INDISPENSABLES
- D. UNE MAÎTRISE DE LA SOUS-TRAITANCE
- E. UNE UTILISATION PERTINENTE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
-
IV. DES EXPÉRIMENTATIONS SANS CONSÉQUENCE
IMMÉDIATE
- A. LA CRÉATION D'UN INTERLOCUTEUR UNIQUE AU SEIN DE LA DGI POUR LES PME
- B. LA CRÉATION D'ACCUEILS COMMUNS DGI/TRÉSOR PUBLIC
- C. LA TRANSMISSION D'INFORMATIONS DGI/TRÉSOR PUBLIC
- D. LA CRÉATION D'UN CENTRE D'APPELS
- E. LA MODERNISATION DU TRAITEMENT DES RÈGLEMENTS DES USAGERS
- F. LA RÉNOVATION DES PÔLES DE RECOUVREMENT CONTENTIEUX
- G. L'INFORMATION DES ENTREPRISES
- H. LA CRÉATION DE POINTS D'ACCÈS « MINÉFI SERVICES CONTACT »
- CHAPITRE IV :
- UNE RESPONSABILITÉ ÉMINENTE DANS LA MISE EN PLACE DE L'EURO
- CONCLUSION
- ARTICLES RATTACHÉS
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 11
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
SERVICES FINANCIERS
Rapporteur spécial
: M. Bernard ANGELS
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre
rapporteur spécial formule sur le projet de budget pour 2002 les
remarques suivantes :
- Ce budget
est plus sincère
que les années
précédentes.
Le mouvement de rebudgétisation des
crédits est quasi-achevé.
- Il reste néanmoins encore éloigné de la nouvelle
gestion publique qu'il entend promouvoir.
Les agrégats sont peu
lisibles, les objectifs de gestion très
hétérogènes, les indicateurs de performance encore peu
représentatifs.
-La réforme de Bercy n'est pas abandonnée : après une
année en demi-teinte,
le ministère affiche un
réformisme qui tarde à se concrétiser dans les structures
et le fonctionnement du ministère.
Le pragmatisme de la
méthode paraît adapté à la situation. Il aboutit
à des expérimentations nombreuses, à des
évaluations en nombre limité et à trop peu de
décisions.
Les enjeux de la réforme concernent d'abord le service public de
l'impôt qui doit offrir une gestion plus efficace pour un coût
moindre.
Plus généralement, la gestion du ministère doit être
exemplaire, compte tenu des compétences exceptionnelles dont il
dispose
et montrer davantage le chemin aux autres administrations
.
-
La fusion des secrétariats d'Etat aux PME et à
l'Industrie au sein de Bercy en 1997 doit désormais
déboucher
sur davantage de coopération et de synergies entre les
différentes directions
.
-Enfin, le ministère de l'économie et des finances joue gros sur
la mise en place de l'euro. Après des débuts difficiles,
son
plan de passage à l'euro affiche de premiers résultats
encourageants.
CHAPITRE PREMIER :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
La présentation budgétaire des services financiers, qui constituent le « coeur de métier » du ministère de l'économie et des finances, est incluse dans le bleu « Economie, finances et industrie ». Ce bleu regroupe également les crédits affectés au secrétariat d'Etat à l'industrie, au secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation et au secrétariat d'Etat au commerce extérieur sans qu'il soit toujours possible, s'agissant notamment des crédits de fonctionnement, de distinguer les crédits affectés à chacune des actions du ministère.
I. LE PROJET DE BUDGET POUR 2002
Le total des crédits prévus pour 2002 au titre du bleu « Economie, finances et industrie » s'élève à 14,5 milliards d'euros (94,8 milliards de francs), soit une augmentation en niveau de 2,2 % par rapport à la dotation initiale pour 2001 et de 1,5 % hors transferts de crédits.
Budget de l'économie, finances et industrie
(en millions d'euros)
|
|
|
Variations |
|
|
2001 |
2002 |
Niveau |
En % |
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
|
Rémunérations des personnels |
6.091,5 |
6.311,8 |
+ 220,3 |
+ 3,6 |
Pensions et allocations |
1.754,9 |
1.836,8 |
+ 81,9 |
+ 4,7 |
Charges sociales |
474,3 |
488,9 |
+ 14,6 |
+ 3 |
Sous-total personnel |
8.320,6 |
8.637,5 |
+ 316,9 |
+ 3,8 |
Matériels et fonctionnement des services |
962 |
1.009,2 |
+ 47,2 |
+ 4,9 |
Subventions de fonctionnement |
162,1 |
171,5 |
+ 9,4 |
+ 5,8 |
Dépenses diverses |
1.129,4 |
1.140,4 |
+ 11 |
+ 0,1 |
Sous-total fonctionnement |
2.253,4 |
2 . 321,1 |
+ 67,7 |
+ 3 |
Total titre III |
10.574,0 |
10.958,6 |
+ 384,6 |
+ 3,6 |
Titre IV - Interventions publiques |
2.254,55. |
2.209,8 |
- 44,7 |
- 2 |
Titre V
- Investissements de l'Etat
|
160,7
|
156,3
|
- 4,4
|
- 2,7
|
Titre VI
Subventions d'investissement (AP)
|
757,4
|
1.100,4
|
+ 343
|
+ 45,3
|
Totaux DO + CP |
14.142 |
14.453,4 |
+ 311,4 |
+ 2,2 |
A. UNE FAIBLE LISIBILITÉ DES CRÉDITS AFFECTÉS AUX SERVICES FINANCIERS
L'identification des seuls crédits affectés aux
services financiers s'avère difficile.
L'addition des crédits
des différentes directions appartenant traditionnellement au champ des
« services financiers » permet simplement d'approcher le
périmètre budgétaire de ceux-ci.
Y ajouter les
crédits affectés aux agrégats
31 « administration générale » et
32 « dépenses administratives » conduit
à surestimer légèrement les crédits prévus
pour 2002 au titre des « services financiers ». Dans ces
agrégats sont en effet également fondus les moyens de
fonctionnement des administrations centrales des secrétariats à
l'industrie et aux PME, au commerce et à l'artisanat.
La nouvelle présentation budgétaire, par mission et par programme
prévue par la loi organique du 1
er
août 2001, conduira
à une nécessaire clarification des crédits affectés
à chaque programme d'action du ministère, suivant une logique de
globalisation des crédits au sein de chaque programme et non pas entre
les programmes.
En attendant, en l'absence d'autre précision contenue dans le bleu du
ministère et de réponse complémentaire au questionnaire
budgétaire, les crédits des « services
financiers » peuvent être approchés à l'aide du
tableau suivant. Celui-ci permet une comparaison entre 2001 et 2002 à
« structure constante ».
Evolution du budget des « services financiers » 1( * ) entre la loi de finances pour 2001 et le projet de loi de finances pour 2002
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Variation en % |
TITRE III MOYENS DE FONCTIONNEMENT |
9.942,8 |
10.390,2 |
+ 4,5 % |
Personnel (chapitre 31 à 33) |
8.052 |
8.378,6 |
+ 4 % |
Actions sociales (chapitre 33-92) |
119,5 |
119,8 |
+0,2 % |
Fonctionnement et Modernisation |
1.705,1 |
1.830,2 |
+ 7,3 % |
Dont
moyens de fonctionnement
|
1.613,7 |
1.703,2 |
+ 5,5 % |
Autres crédits |
51,8 |
50,7 |
- 2,2 % |
Subventions de fonctionnement
|
14,4 |
10,9 |
- 24,3 % |
TITRE IV INTERVENTIONS PUBLIQUES |
48,6 |
55 |
+ 13 % |
TOTAL DEPENSES ORDINAIRES |
9.991,4 |
10.445,2 |
+ 4,5 % |
TITRE V INVESTISSEMENTS
Autorisations de programme
|
136,5
|
131,2
|
- 3,8
%
|
TOTAL GENERAL DES CREDITS DE PAIEMENT |
|
|
|
B. UNE EVOLUTION LIMITÉE DU PÉRIMÈTRE DES SERVICES FINANCIERS
La
structure des services financiers a peu évolué entre la loi de
finances pour 2001 et le projet de loi de finances pour 2002. Les
opérations de réintégration au budget
général de crédits jusque-là financés sur
fonds de concours ou à partir de ressources extrabudgétaires
touchent à leur fin. Les rebudgétisations avaient porté en
2000 sur un montant de crédits de 345 millions d'euros et en 2001
sur 296 millions d'euros.
Les rebudgétisations s'élèveraient pour 2002 à
4,3 millions d'euros. Elles concernent les frais de fonctionnement de la
direction générale des impôts précédemment
supportés par les conservateurs des hypothèques.
Cette
rebudgétisation est réalisée pour compenser l'imposition
sur le revenu des conservateurs des hypothèques à compter du
1
er
janvier 2002.
Enfin, de nombreux transferts de crédits interviennent. Ils n'atteignent
cependant qu'un montant limité. 86,2 millions d'euros correspondant
aux frais d'actes des huissiers sont transférés du budget des
charges communes à celui des services financiers. Les autres transferts,
dans un sens comme dans un autre, concernent des montants plus
négligeables. Le solde de ces transferts est positif et
s'élève à 4,3 millions d'euros.
Ainsi, ce sont 90,5 millions d'euros qui seront transférés
pour 2002 sur les crédits du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie.
C. PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES CRÉDITS DES SERVICES FINANCIERS
Les
crédits des services financiers sont pour la plus grande part des
crédits de rémunération des personnels. Ceux-ci absorbent
80 % des crédits ouverts.
Les interventions publiques, bien qu'en légère hausse du fait de
la création d'une agence française pour les investissements
internationaux financée pour partie par redéploiement
budgétaire interne, n'occupent que 0,5% du total.
Les investissements, en forte baisse de 12,4 % pour les crédits de
paiement, ne représentent plus que 0,9 % des crédits.
Ce budget est avant tout le budget des services déconcentrés
du ministère. Les services extérieurs de la direction de la
comptabilité publique et la direction générale des
impôts occupent en effet 56 % des crédits.
Le tableau ci-après retrace la structure du budget des services
financiers et l'évolution des crédits par grand agrégat.
Présentation par agrégats
(en millions d'euros)
|
Dotation 1999 |
Dotation 2000 |
Dotation 2001 |
Dotation 2002 |
Part dans le total (%) |
Variation 2001/2002 (%) |
Administration générale et dotations communes |
2.809,8 |
2.863,7 |
2.917,0 |
2.922,1 |
27,8 |
1,7 |
Cour des Comptes et chambres régionales des comptes |
89,8 |
94,6 |
101,2 |
103,9 |
0,9 |
2,7 |
Trésor public |
1.970 |
2.007,5 |
2.384,2 |
2.496,2 |
23,8 |
4,7 |
Direction générale des impôts |
2.978,6 |
3.349,4 |
3.345,5 |
3.415,6 |
32,5 |
2,1 |
Direction générale des douanes et des droits indirects |
734,0 |
761,6 |
847,9 |
865,7 |
8,2 |
2,1 |
INSEE |
290,6 |
286,9 |
293,1 |
296,4 |
2,8 |
1,1 |
Service de l'expansion économique à l'étranger (1) |
198,6 |
217,5 |
205,4 |
216 |
2 |
5,1 |
DGCCRF |
173,7 |
176,6 |
187,7 |
191,9 |
1,8 |
2,2 |
TOTAL |
9.245 |
9.757,7 |
10.281,9 |
10.507,8 |
100 |
2,2 |
(1) : à structure constante
II. LES CRÉDITS DE PERSONNEL
Les
dépenses prévues au titre des charges de personnel
s'élèvent à 8.501,9 millions d'euros et progressent de 4 %.
Elles se répartissent entre :
-des dépenses de rémunération pour 6.184,7 millions
d'euros
(72,7% du total),
-des dépenses de pensions pour 1.840,4 millions d'euros
(21,6% du
total),
-
des crédits pour charges sociales à hauteur de 476,8
millions d'euros
(5,6% du total).
Évolution des crédits pour charges de personnel
(en millions d'euros)
|
|
|
Variation |
|
|
2001 |
2001 |
En niveau |
En % |
Rémunérations principales d'activité des titulaires |
4.356,6 |
4.514 |
+ 157,4 |
+ 3,6 |
Rémunération des non-titulaires |
46,6 |
39,6 |
- 7 |
- 15 |
Indemnités |
1.552,1 |
1631,1 |
+ 79 |
+ 5 |
Sous-total (I) |
5.955,3 |
6.184,7 |
+ 229,4 |
+ 3,9 |
Pensions (II) |
1.754,9 |
1840,4 |
+ 85,5 |
+ 4,9 |
Charges sociales (III) |
461,5 |
476,8 |
+ 15,3 |
+ 3,3 |
Total (I) + (II) + (III) |
8.171,7 |
8.501,9 |
+ 330,2 |
+ 4 |
A. LES RÉMUNÉRATIONS D'ACTIVITÉ
Les crédits de rémunération devraient s'établir en 2002 à 6.184,7 millions d'euros, en augmentation de 3,9%. La progression des crédits affectés aux rémunérations s'élèverait à 229,4 millions d'euros.
1. Une revalorisation des rémunérations
La nette
augmentation des crédits pour 2002 tient pour beaucoup à
l'extension en année pleine des revalorisations du point fonction
publique intervenues en 2000 et 2001 (+ 110 millions d'euros) et aux
mesures de revalorisation prévues pour 2002 (+ 28 millions
d'euros). Ces revalorisations expliquent la quasi-totalité de la hausse
des rémunérations d'activité des titulaires et non
titulaires (+ 150 millions d'euros).
Les rémunérations croissent néanmoins moins rapidement que
les indemnités puisque les crédits prévus au titre de
celles-ci devraient encore croître en 2002 de 5 %, après une
hausse de 11 % en 2001.
2. Une légère augmentation des effectifs
Après une tendance à la diminution enregistrée entre 1996 et 2000, une stagnation en 2001, les effectifs budgétaires du ministère de l'économie et des finances repartent à la hausse en 2002, avec un taux d'augmentation prévu de 0,9 %.
a) Une résorption de l'emploi précaire
Cette
augmentation des effectifs budgétaires résulte de la
résorption de l'emploi précaire mise en oeuvre au travers de la
loi du 3 janvier 2000 qui se traduit par la création de
1.452 emplois de « régularisation »,
correspondant à autant de contractuels employés auparavant et
titularisés dans leur poste. Ces emplois se répartissent de la
façon suivante : direction générale des
impôts : 790, direction générale de la
comptabilité publique : 463, direction générale des
douanes : 140, INSEE : 11, direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes :
7, juridictions financières : 1, autres : 40.
Ces créations se font à coût nul, les crédits de
fonctionnement qui assuraient jusque-là le financement de ces
dépenses étant redéployés vers les chapitres de
rémunération des personnels.
b) Peu de créations nettes
62 créations nettes d'emploi interviennent de plus
au
profit de la direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (27 emplois) et des
directions régionales de l'industrie (25 emplois), du Conseil de la
concurrence (7 emplois), des juridictions financières (2 emplois). Un
emploi est par ailleurs créé pour asseoir la nouvelle fonction de
Médiateur du service postal universel.
Ces créations sont strictement équilibrées par des
suppressions touchant l'administration générale
(43 emplois), la DGCP (12 emplois), l'INSEE (4 emplois) et les
écoles des mines (3 emplois).
Le projet de loi de finances pour 2002 comprend également des transferts
d'emplois internes au ministère dont le solde est, par
définition, nul. Ces transferts concernent le Conseil de la concurrence
et la Cour des comptes.
Des transferts à partir du budget ou vers le budget du ministère
interviennent par ailleurs, consolidant des mises à disposition
structurelles ou accompagnant des transferts de charge : leur solde est de
- 36. 33 transferts sont opérés vers les services
généraux du Premier ministre, 3 vers la Mission
Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT),
1 vers la Délégation interministérielle à la
Ville (DIV). 15 transferts interviennent au profit du ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement. En sens inverse,
15 emplois sont transférés du ministère de la
défense vers la DGCP et 1 du Ministère de la culture vers la Cour
des comptes.
Evolution globale des emplois 2001/2002
|
Effectif budgétaire 2001 |
|
Transferts externes ministère |
Transferts internes ministère |
Solde |
Résorption emplois précaires |
Effectif Budgétaire 2002 |
|||||||||||||||||||
Administration générale |
9 504 |
-42 |
-44 |
-49 |
135 |
9 369 |
||||||||||||||||||||
DRIRE |
2 253 |
25 |
-27 |
-2 |
40 |
2 291 |
||||||||||||||||||||
Ecoles des mines |
948 |
-3 |
-6 |
-9 |
939 |
|||||||||||||||||||||
DGI |
77 978 |
0 |
-2 |
0 |
-2 |
790 |
78 766 |
|||||||||||||||||||
DGCP |
55 508 |
-12 |
14 |
0 |
2 |
463 |
55 973 |
|||||||||||||||||||
Douane |
19 969 |
0 |
-3 |
0 |
-3 |
140 |
20 106 |
|||||||||||||||||||
INSEE |
6 653 |
-4 |
-2 |
0 |
-6 |
11 |
6 658 |
|||||||||||||||||||
DGCCRF |
3 703 |
27 |
- 2 |
25 |
7 |
3 735 |
||||||||||||||||||||
Juridictions financières |
1 793 |
2 |
1 |
+ 12 |
15 |
1 |
1 809 |
|||||||||||||||||||
DREE |
1 125 |
0 |
0 |
0 |
1 125 |
|||||||||||||||||||||
Conseil de la Concurrence |
42 |
7 |
+72 |
79 |
121 |
|||||||||||||||||||||
ART |
149 |
0 |
0 |
0 |
149 |
|||||||||||||||||||||
Divers |
80 |
0 |
0 |
0 |
80 |
|||||||||||||||||||||
TOTAL |
179 705 |
0 |
-36 |
0 |
-36 |
1 452 |
181 121 |
|||||||||||||||||||
|
Effectifs budgétaires |
Effectifs réels en agent (1) |
Effectifs réels payés en E.A.T.P. (2) |
|||||||||||||||||||||||
Personnel titulaire |
Autre
|
Personnel titulaire |
Autre
|
Personnel titulaire |
Autre
|
|||||||||||||||||||||
Chapitre budgétaire |
Total |
Total |
Total |
|||||||||||||||||||||||
A |
B |
C |
D |
A |
B |
C |
D |
A |
B |
C |
D |
|||||||||||||||
Administration générale |
4 032 |
3 084 |
5 254 |
0 |
622 |
12 992 |
3 599 |
2 672 |
5 920 |
0 |
831 |
13 022 |
3 538,7 |
2 546,5 |
5 603,0 |
0,0 |
815,9 |
12 504,1 |
||||||||
Contrôles économiques et financiers |
205 |
205 |
183 |
183 |
182,8 |
182,8 |
||||||||||||||||||||
Inspection générale des finances |
108 |
108 |
84 |
84 |
84,0 |
84,0 |
||||||||||||||||||||
Cour des comptes |
392 |
65 |
155 |
0 |
612 |
321 |
36 |
131 |
0 |
8 |
496 |
320,1 |
35,2 |
125,1 |
0,0 |
8,0 |
488,4 |
|||||||||
Chambres régionales des comptes |
552 |
256 |
365 |
0 |
1 173 |
399 |
68 |
221 |
0 |
688 |
397,0 |
66,2 |
210,7 |
0,0 |
673,9 |
|||||||||||
Institut national de la statistique et des études économiques |
1 434 |
1 930 |
3 031 |
0 |
271 |
6 666 |
1 421 |
1 972 |
3 111 |
0 |
267 |
6 771 |
1 384,7 |
1 878,5 |
2 867,3 |
0,0 |
260,0 |
6 390,5 |
||||||||
Service de l'expansion économique à l'Etranger et directions régionales du commerce extérieur |
346 |
44 |
0 |
735 |
1 125 |
253 |
39 |
0 |
765 |
1 057 |
252,0 |
38,4 |
0,0 |
762,0 |
1 052,4 |
|||||||||||
Services financiers à l'Etranger |
38 |
72 |
110 |
28 |
63 |
91 |
28,0 |
63,0 |
91,0 |
|||||||||||||||||
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes |
1 525 |
1 426 |
710 |
45 |
3 706 |
1 512 |
1 446 |
800 |
0 |
46 |
3 804 |
1 458,6 |
1 380,7 |
734,0 |
0,0 |
42,1 |
3 615,4 |
|||||||||
Trésor public |
10 029 |
17 895 |
27 540 |
120 |
55 584 |
9 889 |
19 456 |
29 877 |
0 |
98 |
59 320 |
9 731,9 |
18 090,0 |
27 337,4 |
0,0 |
97,0 |
55 256,3 |
|||||||||
Direction générale des impôts et cadastre |
19 108 |
23 430 |
35 277 |
0 |
276 |
78 091 |
19 718 |
24 562 |
38 382 |
47 |
312 |
83 021 |
19 065,4 |
23 093,7 |
34 748,6 |
47,0 |
301,6 |
77 256,3 |
||||||||
Direction générale des douanes et droits indirects |
3 327 |
7 047 |
9 589 |
0 |
44 |
20 007 |
3 452 |
7 142 |
9 387 |
14 |
86 |
20 081 |
3 389,2 |
6 973,3 |
9 111,7 |
13,6 |
85,8 |
19 573,6 |
||||||||
Sous-total services financiers |
41 096 |
55 133 |
81 965 |
0 |
2 185 |
180 379 |
40 859 |
57 354 |
87 868 |
61 |
2 476 |
188 618 |
39 832,4 |
54 064,1 |
80 776,2 |
60,6 |
2 435,4 |
177 168,7 |
||||||||
Monnaies et Médailles |
11 |
135 |
712 |
858 |
10 |
129 |
668 |
807 |
10,0 |
127,9 |
651,6 |
789,5 |
||||||||||||||
Sous-total budget annexe |
11 |
135 |
0 |
0 |
712 |
858 |
10 |
129 |
0 |
0 |
668 |
807 |
10,0 |
127,9 |
0,0 |
0,0 |
651,6 |
789,5 |
||||||||
TOTAL GENERAL MINEFI |
41 107 |
55 268 |
81 965 |
0 |
2 897 |
181 237 |
40 869 |
57 483 |
87 868 |
61 |
3 144 |
189 425 |
39 842,4 |
54 192,0 |
80 776,2 |
60,6 |
3 087,0 |
177 958,2 |
||||||||
(1) Un agent travaillant à temps partiel est compté une unité - (2) EATP = équivalent agent à temps plein - (3) Comprend : contractuels, ouvriers de l'Etat, auxiliaires sur emplois vacants de titulaires et cadres territoriaux du Trésor public - (4) Hors emplois inscrits sur les chapitres 37-06 (ART) et 37-93 (Actions de modernisation budgétaire et comptable) - (5) Ces effectifs budgétaires sont utilisés également par les chambres régionales pour rembourser les agents mis à disposition par les autres directions ou d'autres organismes |
Le
récapitulatif ci-dessus montre l'écart important qui existe entre
les effectifs budgétaires et les effectifs réels payés en
équivalent temps plein. Cet écart touche toutes les directions du
ministère. Il se justifie par la proportion d'agents à temps
partiel et par le délai entre la création budgétaire d'un
poste et le recrutement effectif d'un agent.
Certains écarts néanmoins apparaissent particulièrement
préoccupants. Il en est ainsi notamment des chambres régionales
des comptes qui bénéficient en termes d'effectifs
budgétaires de 1.173 postes mais ne disposent que de 674 postes en
équivalent temps plein. Cet écart s'explique par le nombre de
mises à disposition provenant d'autres directions, que les chambres
remboursent sur ces effectifs budgétaires.
B. LES AUTRES CHARGES DE PERSONNEL
- Les charges de pension augmenteraient fortement en
2002, de
4,9 %. Cette augmentation laisse présager de fortes tensions sur ce
poste de dépenses en raison de l'accélération des
départs à la retraite des agents du ministère de
l'économie et des finances.
Si les cessations définitives d'activité resteront en-dessous de
2.000 par an en 2002, 2003 et 2004, celles-ci vont croître et
dépasser les 3.000 départs annuels à partir de 2007.
Prévision des cessations définitives d'activité 2002 à 2010
|
Catégorie A |
Catégorie B |
Catégorie C |
TOTAL |
2002 |
424 |
687 |
882 |
1993 |
2003 |
379 |
459 |
663 |
1501 |
2004 |
433 |
533 |
714 |
1680 |
2005 |
512 |
664 |
849 |
2025 |
2006 |
673 |
928 |
1094 |
2695 |
2007 |
828 |
1077 |
1255 |
3160 |
2008 |
924 |
1112 |
1362 |
3398 |
2009 |
955 |
1109 |
1419 |
3483 |
2010 |
947 |
1132 |
1464 |
3543 |
- Les charges sociales connaissent une évolution plus maîtrisée avec une croissance de 3.3 %.
III. LES AUTRES DÉPENSES
- Les dépenses d'intervention, en hausse,
s'élèveraient à 55 millions d'euros, soit une croissance
de 13 %. Sans l'inscription de la nouvelle agence française pour
les investissements internationaux (4,6 millions d'euros au chapitre 44-84),
l'augmentation des crédits d'intervention, à structure constante,
ne serait plus que de 3,7 %.
-Les crédits d'investissement poursuivraient leur baisse en 2002 avec
des autorisations de programme en diminution de 3,8 % et des
crédits de paiement qui, avec 91,1 millions d'euros inscrits
connaîtraient une diminution de 12,4 %.
Ces crédits ne seraient toutefois pas en baisse si les crédits
d'informatique correspondant à des immobilisations (nouveau
système d'information des administrations fiscales, 51 millions d'euros,
et projet de modernisation du système d'information budgétaire et
comptable, 20,5 millions d'euros) étaient imputées non en
fonctionnement, mais en investissement.
CHAPITRE II :
UN EFFORT DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE À METTRE EN
PERSPECTIVE AVEC L'OBJECTIF D'UNE NOUVELLE GESTION PUBLIQUE
I. UN EFFORT DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE
Votre
rapporteur spécial se félicite qu'au terme de plusieurs
années d'efforts le ministère de l'économie et des
finances ait procédé aux ajustements nécessaires à
la présentation d'un budget plus sincère.
Votre rapporteur spécial constate que le rattachement des fonds de
concours et la réintégration des crédits « hors
budget » touche presque à sa fin et souligne que les remarques
qu'il a émises régulièrement pour inciter le
ministère à davantage d'orthodoxie budgétaire ont
été entendues.
A. LES RÉGULARISATIONS BUDGÉTAIRES
Les régularisations se sont étalées sur plusieurs années, depuis 1999 :
Les régularisations intervenues en 1999
La
régularisation entreprise dans le budget pour 1999 a comporté un
volet recettes et un volet dépenses.
S'agissant des recettes
, les évolutions notables suivantes ont
été enregistrées :
- une masse de «
crédits de
l'article 6
» a été intégrée
à la ligne 309 de recettes non fiscales de l'Etat pour
1.019 millions d'euros ;
- le compte de
rémunérations accessoires du cadastre
a été inscrit à la ligne 328 pour 9 millions
d'euros ;
- le compte de
rémunérations accessoires des
hypothèques
a été inscrit à la ligne 505 pour
12 millions d'euros.
En dépenses
, les « budgétisations » se
sont élevées à 1,7 milliards d'euros et ont
principalement porté sur les «
crédits de
l'article 6
» et les «
crédits de
l'article 5
».
Les régularisations intervenues dans la loi de finances pour 2000
L'essentiel des régularisations entreprises a
concerné
les moyens de l'industrie.
Toutefois, quelques mesures ont concerné les services traditionnels du
ministère de l'économie et des finances.
Il s'agissait principalement de la régularisation des
«
crédits de l'article 55
» pour
46 millions d'euros. Ces crédits représentaient la
contrepartie d'un prélèvement opéré sur les
salaires des conservateurs des hypothèques et étaient
destinés à financer certains frais de fonctionnement des
conservations des hypothèques.
Les régularisations intervenues dans la loi de finances pour 2001
Le
montant des régularisations budgétaires en 2001 s'élevait
à 270,6 millions de francs. Il s'est réparti comme
suit :
- 237,0 millions d'euros de crédits pour la DGCP dont
73,5 millions d'euros au titre du service de la redevance
audiovisuelle ;
- 34 millions d'euros pour la DGDDI.
La réduction du montant global des fonds de concours depuis 1996
constatée par la Cour des comptes dans son rapport sur
l'exécution des lois de finances pour 2000 est ainsi en grande partie
imputable au ministère de l'économie et des finances. Les fonds
de concours alimentant des chapitres de rémunérations du
ministère ont aujourd'hui quasiment disparu.
Pour 2002, le montant des budgétisations s'avèrera beaucoup plus
limité et concerne, pour 4,3 millions d'euros, les frais de
fonctionnement de la direction générale des impôts
précédemment supportés par les conservateurs des
hypothèques.
B. LA RÉDUCTION CORRESPONDANTE DES FONDS DE CONCOURS
Le
fascicule jaune « état récapitulatif des crédits
de fonds de concours (2000/2001/2002) illustre les efforts de réduction
des fonds de concours rattachés au ministère de l'économie
et des finances sans qu'il soit possible de distinguer ceux plus
spécialement rattachés aux services financiers. Le montant des
fonds de concours est passé de 221 millions d'euros en 2000 à 135
en 2001. Les prévisions pour 2002 s'établissent à 120
millions d'euros.
Le montant des fonds de concours destinés aux
moyens de fonctionnement a été divisé par quatre, passant
de 192 millions d'euros en 2000 à 54 millions en prévision
pour 2002.
Cette diminution des fonds de concours est en majeure partie imputable aux
services financiers.
Etat
récapitulatif des crédits de fonds de concours
du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
(montant en crédits de paiement, en euros)
|
2000 |
2001 |
Dépenses ordinaires |
||
Titre III - Moyens des services |
Prévisions |
Prévisions |
Personnel |
|
|
31-94 |
3.325.371 |
- |
31-97 |
331.729 |
327.613 |
33-90 |
111.318 |
110.024 |
Sous-total personnel |
3.768.418 |
437.637 |
Fonctionnement |
|
|
34-97 |
1.300.000 |
2.300.000 |
34-98 |
42.127.401 |
38.547.524 |
36-10 |
2.291.378 |
2.342.214 |
37-06 |
52.651 |
15.245 |
37-07 |
- |
- |
37-50 |
1.524.490 |
1.524.490 |
37-53 |
- |
15.245 |
37-61 |
- |
- |
37-75 |
7.747.459 |
7.500.492 |
37-90 |
1.646.449 |
1.646.449 |
37-98 |
- |
- |
Sous-total fonctionnement |
56.689.828 |
53.891.659 |
Sous-total Titre III |
60.458.246 |
54.329.296 |
Titre IV - Interventions |
|
|
44-03 |
- |
- |
44-95 |
7.886.188 |
- |
44-97 |
1.500.000 |
1.500.000 |
Sous-Total Titre IV |
9.386.188 |
1.500.000 |
Total Dépenses ordinaires |
69.844.434 |
55.829.296 |
Dépenses en capital |
||
Titre V - Investissements |
|
|
52-61 |
46.496.950 |
46.878.073 |
54-93 |
- |
- |
57-90 |
14.704.453 |
14.766.957 |
57-91 |
267.853 |
- |
Sous-total Titre V |
61.469.256 |
61.645.030 |
Titre VI - Subventions d'investissement |
|
|
64-92 |
4.573.471 |
3.048.980 |
Total Dépenses en capital |
66.042.727 |
64.694.010 |
Total budget |
135.887.161 |
120.523.306 |
C. LES EFFORTS ENCORE À ACCOMPLIR
L'exercice de sincérité budgétaire paraît presque achevé. Votre rapporteur spécial souhaite cependant formuler un certain nombre de remarques.
1. La ligne souple
La
« ligne souple » intitulée « ajustement
pour tenir compte de la situation réelle des personnels »,
est, théoriquement, destinée à permettre de pallier les
imprécisions tenant aux modes traditionnels d'évaluation des
crédits nécessaires au paiement des rémunérations
principales.
Les crédits de rémunérations principales sont en effet
évalués sur la base d'un indice moyen affecté à
chaque emploi autorisé en loi de finances. La dépense
réelle peut être différente pour plusieurs raisons :
influence des temps partiels, écart des agents avec l'indice moyen,
changements de situation statutaire, départs en retraite, etc.
Les surnombres ont provoqué une hausse importante de cette ligne souple,
qui a aussi partiellement été causée par le
développement du temps partiel.
L'on ne peut dès lors que s'associer à l'observation de la Cour
des comptes selon laquelle :
« Le montant des lignes souples des services financiers a atteint
un niveau tout à fait excessif qui met en cause la transparence de
l'autorisation parlementaire et déplorer la persistance d'importants
écarts entre la présentation budgétaire et la
réalité des coûts qui constitue une anomalie
budgétaire qu'il convient de corriger au plus vite ».
Agrégat DGI
Le montant de la ligne souple inscrite au budget de la DGI
s'élève à 102 millions d'euros en 2000 et 118 millions
d'euros pour 2001. Les composantes de la ligne souple sont
détaillées dans le tableau ci-après :
|
2000 |
2001 |
ANNEES |
M Euros |
M Euros |
Mesures
ministérielles antérieures
|
5,69 |
5,69 |
Ecart
entre indice moyen
|
78,90 |
94,54 |
Surcoût du temps partiel |
18,16 |
18,16 |
Ligne souple inscrite au vert budgétaire |
102,75 |
118,39 |
Agrégat DGCP
Le montant de la ligne souple inscrite au budget de la DGCP
s'élève à 67 millions d'euros en 2000 et 59 millions
d'euros pour 2001.
|
2000 |
2001 |
ANNEES |
M Euros |
M Euros |
Mesures
ministérielles antérieures
|
1,48 |
1,48 |
Ecart
entre indice moyen
|
54,94 |
45,90 |
Surcoût du temps partiel |
11,44 |
11,84 |
Ligne souple inscrite au vert budgétaire |
67,86 |
59,22 |
Agrégat DGDDI
Le montant de la ligne souple inscrite au budget de la direction
générale des douanes et des droits indirects
s'élève à 29 millions d'euros en 2000 et 27 millions
d'euros pour 2001.
ANNEES |
2000
|
2001
|
Ecart
entre indice moyen
|
27,87 |
26,02 |
Surcoût du temps partiel |
1,45 |
1,46 |
Ligne souple inscrite au vert budgétaire |
29,32 |
27,48 |
Agrégat INSEE
Le montant de la ligne souple inscrite au budget de l'INSEE
s'élève à 11,26 millions d'euros en 2000 et à
10,05 millions d'euros en 2001.
Agrégat DGCCRF
La ligne souple de la DGCCRF était de 8,32 millions d'euros en 2000
et de 7,29 millions d'euros en 2001. La part correspondant au
surcoût du temps partiel peut être estimée à environ
9 % du total.
Agrégat Juridictions financières
La ligne souple inscrite sur le budget des juridictions financières
s'élève à 4,22 millions d'euros en 2000 et à
4,21 millions d'euros en 2001.
Le montant de cette ligne correspond au besoin de financement résultant:
-de la rémunération des magistrats maintenus en surnombre en
application de la loi n° 86-1304 du 23 décembre 1986, aucun emploi
n'étant ouvert en emploi budgétaire,
-des surnombres de grade des magistrats de chambres régionales des
comptes, ceux ci devant être en partie résorbés lors de la
mise en oeuvre de la réforme statutaire des magistrats des chambres
régionales des comptes, en cours d'examen par le Parlement ;
-de la situation des agents dont l'indice de rémunération est
supérieur à l'indice moyen majoré retenu lors de
l'élaboration du budget.
Agrégat DREE
Le montant de la ligne souple inscrite au budget de la DREE
s'élève à 640.000 euros en 2000 et 330.000 euros en 2001.
Agrégat « Administration
générale »
La ligne souple inscrite sur l'agrégat « administration
générale » s'élève à 21,12
millions d'euros en 2000 et à 19,14 millions d'euros en 2001 dont
9 % environ au titre du surcoût du temps partiel.
2. Les remarques de la Cour des comptes
Votre
rapporteur spécial souhaite souligner les observations faites par la
Cour des comptes dans son rapport sur l'exécution des lois de finances
pour 2000 qui relève :
- le nombre important de fonds de concours inactifs ou modestes du
ministère de l'économie et des finances qui représentent
plus de la moitié des fonds qu'il gère,
- la nécessité de budgétiser la totalité des
dépenses et des recettes des hypothèques,
Extrait du Rapport de la Cour des Comptes sur l'exécution des lois de
finances
« La réintégration au budget général
des dépenses et des recettes extrabudgétaires des
hypothèques, réalisée en 1999, apparaît toujours
incomplète. En effet, d'une part, les recettes liées aux
formalités accomplies et renseignements délivrés en
matière de publicité foncière, appelées «
salaires bruts », sont perçues par les conservateurs des
hypothèques, pour un montant de 2 144 MF (326,85 M€) en 2000, et
enregistrées sur le compte 477-21. D'autre part, la part
représentative de la rémunération principale des
conservateurs, dite « salaires demi nets » est toujours
prélevée sur la masse des salaires bruts directement au profit
des intéressés, pour un montant de 245 MF (37,35 M€) en
2000. Ces emplois demeurent donc hors loi de finances initiale, sans
perspective proche d'intégration au budget général, ce qui
ne peut être considéré comme satisfaisant. »
Ce dernier point constitue un des derniers grands chantiers de
rebudgétisation pour Bercy.
L'archaïsme du mode de rémunération des conservateurs des
hypothèques
Selon les dispositions de l'article 879 du code général des
impôts (loi du 21 ventôse an II), les
« salaires » des conservateurs des hypothèques sont
versés par les usagers de la publicité foncière selon les
tarifs fixés par les articles 285 à 299 de l'annexe III du code
général des impôts et constituent leur
rémunération sous déduction d'un prélèvement
opéré par le Trésor (article 884) destiné à
couvrir les frais de fonctionnement du service de la publicité
foncière.
Sur les sommes leur restant acquises, les conservateurs sont tenus de
rembourser à l'administration, sous forme de contribution pour frais de
régie, les dépenses afférentes aux locaux dans lesquels
sont installées les conservations. Répondant personnellement et
pécuniairement de tout préjudice causé à un usager
en raison d'une faute ou d'une négligence, les conservateurs doivent,
à ce titre, constituer une caution en immeubles ou en titres ou couvrir
cette responsabilité par une assurance collective souscrite pour un
montant minimum par sinistre.
Ce mode de rémunération évoque en majeure partie
l'ancien régime. Votre rapporteur spécial s'interroge sur la
transparence de ces rémunérations et sur leur
compatibilité avec le statut général de la fonction
publique.
Le ministère de l'économie et de des finances a sans doute
perçu le caractère injustifiable du statut des conservateurs des
hypothèques puisqu'il vient de le réformer sur deux points :
-Les divers frais de fonctionnement, notamment les dépenses de reliures
de documents, dont les conservateurs avaient la charge, seront payés
à partir du premier janvier 2002 sur les crédits du
ministère pour
compenser la fiscalisation intégrale de leur
rémunération.
-De plus, les conservateurs de hypothèques ne seront autorisés
à compter du 1
er
janvier 2002 à prélever leur
rémunération qu'après inscription au fichier immobilier ou
renvoi des demandes de renseignements à l'usager, et non plus avant.
Cette mesure qui constitue en fait un dispositif d'incitation et de sanction
doit permettre d'améliorer la productivité des services.
3. Les interrogations de votre rapporteur spécial
Votre
rapporteur spécial s'interroge :
- sur la
pertinence de l'inscription de dépenses informatiques
correspondant à des projets pluriannuels, très lourds
financièrement, en fonctionnement plutôt qu'en investissement
.
Le plan comptable général considère que ces projets
constituent des immobilisations. Ces projets paraissent donc, au sens de la
comptabilité publique, pouvoir relever d'un régime
d'autorisations de programme et de crédits de paiement.
L'absence d'autorisation de programme conduit en gestion à engager la
totalité du marché passé pour mener à bien le
projet informatique et à ensuite pratiquer autant de reports que
nécessaires. Cette solution est critiquable et votre rapporteur
spécial conseille le ministère d'adapter sa présentation
comptable aux logiques de gestion des projets informatiques correspondant
à des investissements.
- sur la pertinence de l'inscription de frais de poursuites et de
contentieux des directions fiscales (155 millions d'euros) sur le budget des
charges communes plutôt que sur le budget du ministère. Cette
imputation paraît d'autant plus contestable que les frais d'huissiers (86
millions d'euros), qui étaient imputés jusqu'en 2001 sur le
même chapitre, ont été transférés dans le
projet de loi de finances pour 2002 sur le budget du ministère. S'il
s'agit simplement de dégrèvements, d'annulations, de
remboursements qui viennent en atténuation de recettes liés au
contentieux, l'imputation au budget des charges communes peut se justifier. Si
en revanche ces crédits permettraient de mieux prendre en compte le
coût du contrôle fiscal, qui pourrait devenir à terme un
programme au sens de la loi organique du 1
er
août 2001, leur
inscription au budget du ministère s'impose.
- sur la
fusion des crédits de fonctionnement d'un certain nombre de
directions du ministère
au sein de l'article 12 des chapitres du
titre III « administrations centrales », qui ne lui
paraît pas aller dans le sens d'une réelle individualisation
budgétaire des missions du ministère.
II. VERS UNE NOUVELLE GESTION PUBLIQUE ?
La loi organique du 1 er août 2001 relative aux lois de finances pose l'exigence d'une nouvelle gestion publique. Le ministère de l'économie et des finances, en tant que maître d'oeuvre de la réforme, se doit d'être exemplaire.
A. LE CALENDRIER ET LES MODALITÉS DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE
La loi
organique du 1
er
août 2001 dispose en ses articles 7 et
51 :
Article 7 :
« Un programme regroupe les crédits destinés à
mettre en oeuvre une action ou un ensemble cohérent d'actions relevant
d'un même ministère et auquel sont associés des objectifs
précis, définis en fonction de finalités
d'intérêt général, ainsi que des résultats
attendus et faisant l'objet d'une évaluation ».
Article 51 :
Le « projet annuel de performances de chaque programme » joint au
projet de loi de finances de l'année, précise notamment « la
présentation des actions, des coûts associés, des objectifs
poursuivis, des résultats obtenus et attendus pour les années
à venir mesurés au moyen d'indicateurs précis dont le
choix est justifié ».
Ces articles seront pleinement applicables au plus tard pour le projet de loi
de finances 2006. Ils permettront de rendre plus lisible les politiques de
l'Etat et de mieux les évaluer.
Ils auront une influence
déterminante sur la présentation des documents budgétaires.
Le découpage du budget en programmes devra faire émerger les
finalités des politiques poursuivies. Ces programmes devront
également être structurés en fonction des acteurs, afin que
ceux-ci soient davantage responsabilisés et qu'ils puissent
bénéficier de la fongibilité des crédits
associée au nouveau dispositif.
Cette structuration par
finalités et par acteurs demandera des compromis. En effet, le cas le
plus simple se présentera quand un acteur unique recouvrira le champ
d'une politique publique. Quand les deux ne coïncideront pas, soit parce
que plusieurs acteurs concourent à la même politique, soit parce
qu'une structure administrative participe à plusieurs actions, la
présentation par programme devra arbitrer entre les deux logiques,
acteur ou finalité, à moins qu'elle induise des réformes
de structure, ce que votre rapporteur spécial considère comme
souhaitable.
S'agissant des objectifs et des indicateurs de performance, trois axes doivent
être dégagés :
-l'efficacité socio-économique
-la qualité du service rendu aux usagers
-l'efficacité de la gestion
Votre rapporteur spécial insiste tout particulièrement pour que
ces indicateurs soient
lisibles
.
B. UNE PRISE EN COMPTE PARTIELLE DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE DANS LA PRÉSENTATION BUDGÉTAIRE POUR 2002
Le fascicule budgétaire pour 2002 s'efforce d'ores et déjà, imparfaitement, mais de manière anticipée, de prendre en compte un certain nombre de dispositions prévues par la loi organique. Cet exercice paraît judicieux, dans son principe, à votre rapporteur spécial.
1. Un manque de réflexion véritable sur les programmes
Le
budget du ministère de l'économie et des finances est tout
aujourd'hui sauf un budget de missions et de programme. Il reflète un
organigramme qui accorde une position privilégiée aux directions
traditionnelles et occulte les directions nouvellement créées ou
rattachées.
Il ne permet pas, surtout, de discerner ce qui fonde les missions du
ministère. La plupart des agrégats sont aujourd'hui
créés sur une base organique.
Les intitulés de certains, s'ils paraissent plus fonctionnels, posent
également des problèmes de cohérence. Votre rapporteur
spécial ne peut distinguer entre « relations
économiques extérieures » (agrégat 16) et
« action internationale » (agrégat 26), entre
« action sur l'environnement et le développement de la
compétitivité des entreprises (agrégat 23)» et
« action économique » (agrégat 27). Ces
agrégats, malgré leurs intitulés, recouvrent non pas un
programme mais une direction particulière du ministère.
2. Un travail réel, mais imparfait, sur les objectifs et les indicateurs
Votre
rapporteur spécial se félicite de l'effort fourni pour mettre en
place à chaque agrégat un certain nombre d'objectifs et
d'indicateurs pour les mesurer.
Les résultats sont à nuancer.
Votre rapporteur spécial a pu constater une grande
hétérogénéité dans les objectifs, certains
exclusivement quantitatifs (nombre de rapports sur l'accès au
marché, agrégat 16), d'autres plus qualitatifs (taux de respect
spontané des échéances déclaratives en
matière d'impôt sur le revenu, agrégat 13), d'autres
inexistants (agrégat 27). Certains indicateurs s'avèrent peu
pertinents (frais de déplacement : coût moyen par agent,
agrégat 17). D'autres indicateurs ne font pas figurer les objectifs pour
les années à venir, mais mesurent seulement la réalisation
des objectifs pour les années passées et n'effectuent aucune
prévision (nombre d'article publiés, agrégat 15). Quelques
indicateurs affichent des objectifs en baisse pour les années à
venir (part des cycles homologués au sein de l'offre globale de
formation, agrégat 25).
Enfin, votre rapporteur spécial souligne que les services
chargés du recouvrement de l'impôt n'ont pas retenu les
mêmes indicateurs de performance.
Il considère que la
lisibilité des missions du ministère ne pourra être obtenue
qu'au prix d'une grande rigueur. Il remarque que la nouvelle gestion
budgétaire ne doit pas être une « nouvelle gestion de
papier », promue uniquement dans les documents de présentation
budgétaire, mais qu'elle doit induire des réformes de structure.
Votre rapporteur spécial voit mal comment la création au sein du
budget du ministère d'une mission « recouvrement de
l'impôt » pourrait s'accommoder de la persistance de deux
structure dédiées à cette mission.
C. PRÉPARER LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE PAR DES CONTRATS-OBJECTIFS MOYENS
Votre
rapporteur spécial constate que les directions qui réussissent le
mieux l'exercice de présentation de leurs crédits en fonction
d'un certain nombre d'indicateurs de performance sont celles qui ont
signé des contrats d'objectifs-moyens
: direction
générale des impôts et direction des relations
économiques extérieures.
Votre rapporteur spécial insiste particulièrement sur les
réalisations de la direction générale des impôts car
elle est au coeur du ministère et pourrait, compte tenu de l'avance
qu'elle a prise, constituer le pivot de la réforme du service public de
l'impôt.
Dans son contrat d'objectifs et de moyens actualisé pour 2001 et 2002,
la direction générale des impôts a, en effet,
formalisé, en échange d'une souplesse budgétaire accrue,
un certain nombre d`objectifs qui paraissent correspondre aux exigences de la
loi organique du 1
er
août 2001. Ce contrat pose comme principe
fondamental que la direction générale des impôts promeut le
civisme fiscal, c'est à dire l'accomplissement volontaire de leurs
obligations fiscales par les contribuables
. Les indicateurs chiffrés
de cette action en faveur du civisme fiscal figurent ci-dessous :
Sur le contrôle fiscal, la direction générale des impôts a fixé les indicateurs suivants :
Indicateur |
Taux de contrôle des dossiers à forts enjeux sur trois ans |
1998 |
Non défini |
1999 |
Non défini |
2002 |
100 % |
Indicateur |
Taux net de recouvrement DGI en N+2 des droits et pénalités suite à contrôle fiscal |
1998 |
59,5 % |
1999 |
60,5 % |
2002 |
63,5 % |
Indicateur |
Part des opérations présentant un caractère répressif |
1998 |
Non défini |
1999 |
13,8 % |
2002 |
16 % |
Les
autres directions chargées du recouvrement de l'impôt, direction
générale de la comptabilité publique et direction
générale des douanes et des droits indirects ne disposent pas
encore d'un contrat objectifs-moyens
. Ces directions indiquent y travailler
mais le contrat de la direction générale des douanes et des
droits indirects ne devrait être opérationnel que pour la
période 2003-2005.
Votre rapporteur spécial suggère que, de plus, les trois
directions du service public de l'impôt se coordonnent pour choisir,
quand cela est possible, des objectifs et indicateurs communs.
CHAPITRE III :
CONDITIONS, ENJEUX ET BILAN DE LA RÉFORME DU MINISTÈRE DE
L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES
I. UN RÉFORMISME REVENDIQUÉ, UNE RÉFORME QUI PEINE À TROUVER SON CHEMIN
Le
ministère de l'économie et des finances affiche depuis plusieurs
années une volonté de réforme. Dans la ligne des travaux
réalisés par MM. Boisson et Milleron, un nouvel élan
avait été donné à la modernisation du
ministère.
Un premier train de réformes était intervenu dont les principales
mesures sont rappelées dans l'encadré ci-après.
La réforme du ministère
Les
premières mesures de réforme du ministère se sont
inscrites dans la logique du rapport de MM. Boisson et Milleron
demandé à l'été 1997 afin de parvenir à
de plus grandes synergies entre les différentes composantes du
ministère au niveau central et dans les services
déconcentrés.
Elles ont d'abord concerné des réaménagements de
structures avec :
- la création d'une direction des affaires juridiques qui regroupe le
service juridique et de l'agence judiciaire du Trésor, le
secrétariat général de la commission centrale des
marchés et les bureaux « juridiques » de la
direction générale de l'administration et des finances du
secrétariat d'Etat à l'industrie ;
- la création de la direction du personnel, de la modernisation et de
l'administration qui regroupe les directions transversales du
« pôle finances » et du « pôle
industrie » ;
- la création d'une direction des relations avec les publics et de la
communication ;
- la réintégration du service de la législation fiscale
à la mouvance de la direction générale des
impôts ;
- les réformes de la direction de la comptabilité publique et de
la direction générale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes.
La modernisation du ministère comportait surtout un projet visant
à créer un service public fiscal de meilleure qualité. Il
s'agissait, dans le prolongement des réformes de management des
services, d'opérer des regroupements de structures destinés
à promouvoir un interlocuteur fiscal unique et à
décloisonner les administrations chargées de la gestion de
l'impôt.
On sait ce qu'il est advenu du projet de réforme qui s'inspirait
étroitement des conclusions du rapport de la
« Mission 2003 »
et du ministre chargé
de les mettre en oeuvre.
Les efforts de réforme du ministère n'ont pas été
abandonnés pour autant.
92,5 millions d'euros seront engagés
en 2002 au titre de la réforme.
Le programme de modernisation
actuel, s'il diffère des tentatives précédentes par un
pragmatisme mesuré, n'affiche pas moins un nombre impressionnant de
mesures prises ou à prendre. Si la portée de ces mesures est
parfois limitée, votre rapporteur spécial vous rappelle ainsi le
changement d'appellation du ministère de l'économie et des
finances en MINEFI, si celles-ci concernent davantage des
expérimentations que des réalisations, elles n'en constituent pas
moins une première avancée.
Cette avancée demande
aujourd'hui une ligne directrice claire et la volonté de mener au bout
des réformes de structure et une action de réduction des
coûts. Elle demande aujourd'hui une ambition qui transcende les cinq
orientations présentées par le ministère :
simplification, transparence, adaptation et formation aux technologies
innovantes, dialogue et expérimentation.
II. LES CONDITIONS DE LA RÉFORME SONT RÉUNIES
Votre
rapporteur spécial constate que les conditions de la réforme sont
réunies. Elles tardent pourtant à être exploitées.
L'unification des services du ministère de l'industrie, du
secrétariat d'État aux PME, au commerce et l'artisanat intervenue
en 1998 a ouvert la voie à un grand ministère de
l'économie tourné de manière plus efficace vers les
entreprises. Si la fusion budgétaire a bien eu lieu, tant et si bien
qu'elle rend difficile la distinction des moyens de fonctionnement entre les
différentes directions et programmes du ministère, les
redéploiement de crédits, les changements de
périmètre et les synergies entre directions tardent à
être mis en oeuvre.
A. MIEUX UTILISER LES LEVIERS DISPONIBLES
La mise
en place d'un secrétaire général du ministère de
l'économie et des finances dont l'emploi et les attributions ont
été respectivement créés et fixés par les
décrets n°2000-417 et 2000-429 des 18 et 23 mai 2000 constitue un
progrès certain.
Dirigeant une équipe de trois chargés de mission avec rang de
directeur de projet, le secrétaire général est
chargé de coordonner l'action de l'administration, d'assurer le suivi et
le pilotage des projets de réforme-modernisation, d'effectuer la
répartition et le suivi des moyens budgétaires et de mettre en
oeuvre l'aménagement et la réduction du temps de travail dans le
ministère. Il préside le comité technique paritaire,
coordonne la mise au point des textes de régularisation des
régimes indemnitaires ministériels et répartit les emplois
et crédits dans le cadre des projets de loi de finances.
La nomination d'un « Monsieur Réforme »,
doté de véritables leviers sur les moyens budgétaires et
humains, interlocuteur naturel des organisations syndicales, doit
désormais permettre une impulsion forte des actions de modernisation.
De même, l'institution d'un porte-parole en 2001 constitue une
avancée intéressante et permettra de donner davantage de
cohérence à la communication du ministère. Le porte-parole
du ministère est aujourd'hui en même temps le directeur de la
communication.
B. CRÉER UN CONTEXTE FAVORABLE
Les 35
heures ont créé au ministère de l'économie et des
finances un contexte favorable. Votre rapporteur spécial craint que
l'occasion de réforme qui leur était liée n'ait
été manquée. Les négociations inévitables
liées à l'aménagement et la réduction du temps de
travail auraient pu être l'occasion d'une modernisation de la gestion des
ressources humaines et permettre, par exemple, de nouvelles amplitudes
horaires.
Les expérimentations menées dans 150 sites administratifs ont
mené à un accord conclu le 11 juillet 2001 avec FO, la CFTC et la
CGC. Cet accord déroge en de nombreux points aux dispositions du
décret n° 200-815 du 25 août 2000 relatif à
l'aménagement et à la réduction du temps de travail dans
la fonction publique de l'Etat qui fixe à 1.600 heures annuelles le
temps de travail dans l'administration :
« des repos
compensateurs sont attribués à titre individuel par le chef de
service en considération de la pénibilité et/ou des
contraintes de certains travaux, sans qu'il soit nécessaire de
définir une dérogation réglementaire aux
1.600 heures, les services nouveaux en cours d'expérimentation
pourront le cas échéant faire l'objet de repos
compensateurs... ».
L'accord ne prévoit pas de créations d'effectifs
supplémentaires mais repose sur des redéploiements entre services.
Votre rapporteur spécial considère que cet accord pour positif
qu'il soit devra être complété pour améliorer le
service et l'accueil rendu aux usagers
.
III. LES ENJEUX DE LA RÉFORME
Votre
rapporteur spécial est très attaché à la
qualité du service rendu par le ministère. Cette exigence de
qualité est prise en compte aujourd'hui par certains services du
ministère. Certaines directions ont ainsi aujourd'hui clairement
opté pour une labellisation de leurs engagements pris en matière
de qualité de service. Comme une entreprise privée, les missions
d'expertise économique et financière à la direction
générale de la comptabilité publique sont
certifiées ISO 9000. Les postes d'expansion économique et les
direction régionales du commerce extérieur sont en cours de
certification comme la direction du personnel, de l'administration et de la
modernisation qui vise pour ses quatre activités essentielles (conduite
d'opérations immobilières, exploitation-maintenance, coordination
d'opérations de transfert, expertise et conseil) l'obtention de la norme
ISO 9001.
Il note que les efforts sont encore inégalement répartis. Sans
contester les avancées que connaissent au sein du ministère la
gestion des ressources humaines, la connaissance et l'évaluation des
coûts, les nouvelles technologies, et même les réformes de
structures, il regrette que les initiatives soient encore trop éparses
et manquent pour certaines d'ampleur.
A. UNE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES RÉNOVÉE
1. Les primes
La
refondation du régime indemnitaire du ministère de
l'économie et des finances doit constituer une priorité. Elle a
déjà pris beaucoup de retard. Le régime des primes du
ministère, alors que celles-ci représentent une part importante
de leurs rémunérations, n'a pas de base juridique satisfaisante.
Il témoigne d'une complexité et d'une opacité rares.
Le Cour des Comptes formule ces mêmes observations chaque année,
quelque soit la direction du ministère évoquée. Ainsi, en
2001, pour la direction générale des douanes et des droits
indirects :
Rapport particulier de la Cour des Comptes sur la fonction
publique de l'Etat
avril 2001
« Les agents de la direction
générale des
douanes et des droits indirects bénéficient de régimes
particulièrement avantageux. Les « plans
ministériels » leur procurent des progressions de
carrière que ne peuvent connaître les agents d'autres
administrations.
La sédimentation des décisions ministérielles concernant
les rémunérations accessoires a sensiblement
amélioré leur situation indemnitaire, même si elle l'a
aussi fragilisée du fait de l'absence, le plus souvent, de base
légale ou réglementaire.
Les agents comptables bénéficient d'avantages notables ou
particulièrement dérogatoires. Certains de ces avantages, en
effet, n'ont jamais eu ou n'ont plus de fondement légal ou
réglementaire. C'est le cas de la surindiciation ou de
l'exonération fiscale, choquante de la part d'une administration fiscale
dont l'une des missions est de recouvrer des contributions indirectes.
L'efficacité de cette gestion « hors normes » est
problématique. En effet, les plans ministériels conduisent
à une raréfaction des agents dans les premiers grades, lesquels
sont chargés, entre autres, de tâches d'exécution qui
demeurent nécessaires. Même si un grand nombre de départs
en retraite permet d'envisager, à terme, une certaine résorption,
la concentration des agents dans les grades les plus élevés
engendrera des tensions qui ne pourront pas être réduites par les
promotions dans le cadre normal des vacances.
Le système indemnitaire manque de lisibilité, ne correspond plus
à une réalité fonctionnelle et ne permet pas de tenir
suffisamment compte de l'intérêt du service et de la
manière de servir. Il induit de nombreuses contraintes de gestion et sa
complexité rend difficile tout contrôle.
Le système des remises, dont on maintient un calcul complexe pour
établir une relation en fait fictive avec les charges de travail, est si
attrayant financièrement qu'il attire dans les fonctions comptables les
meilleurs agents alors que ceux-ci seraient plus utiles dans d'autres fonctions.
Après les rebudgétisations opérées, s'agissant
spécifiquement de la Douane, dans la loi de finances pour 2000 et
prévues dans celle pour 2001, une « refondation »
juridique et une remise en ordre des rémunérations accessoires
s'imposent. La Cour a pris note des engagements pris à cet égard.
Elle en suivra attentivement la mise en oeuvre. »
Le 7 décembre 1999, à l'occasion de l'examen de son budget en
séance publique, le ministre de l'économie et des finances
déclarait :
«
Au nom de ce même principe de transparence, et ceci est
à mes yeux une réforme essentielle, je fixe aussi pour 2001
l'objectif de doter les services du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie des textes permettant d'assurer la clarification
juridique des régimes indemnitaires des agents. Je l'ai annoncé
aux organisations syndicales lors d'un comité technique paritaire
ministériel le 17 septembre dernier et j'entends que l'année
2000 soit aussi consacrée à cette action essentielle.
La refondation du système indemnitaire paraît néanmoins mal
engagée. Lors du comité interministériel pour la
réforme de l'Etat du 15 novembre 2001, aucune décision n'a
été prise. Un groupe de travail interministériel a
été chargé d'étudier les modalités d'un
nouveau système indemnitaire, d'en évaluer le coût et de
proposer un calendrier de mise en oeuvre progressive. Le groupe de travail
rendrait un rapport pour le 30 juin 2002.
Le nouveau délai imposé par la création de ce groupe de
travail constitue un contretemps fâcheux qui incite à s'interroger
sur la volonté réelle du ministre de la fonction publique de
s'engager dans la modernisation des modes de rémunération des
agents de l'Etat. Le groupe de travail apparaît d'autant plus comme un
contretemps que le ministre de l'économie et des finances avait
formulé des propositions précises concernant son ministère.
La régularisation des régimes indemnitaires s'articulerait autour
de :
Deux principes de garantie constitués par :
-le maintien du niveau actuel moyen, par corps et par grade, des
rémunérations des personnels,
-la mise en place de dispositifs transitoires de garantie individuelle, chaque
fois que nécessaire au profit des agents susceptibles de subir une perte
de revenus.
Le montant initial de cette garantie serait déterminé par
comparaison entre la rémunération antérieure à la
réforme et la rémunération telle qu'elle
résulterait des nouvelles dispositions applicables. Il serait
révisé en tenant compte des promotions et des revalorisations
indemnitaires.
Une application stricte du droit commun de la fiscalité :
Les primes défiscalisées à l'heure actuelle ont pour
l'essentiel un caractère interministériel. Il s'agit
d'indemnités remboursant des dépenses supportées par les
agents. C'est le cas des frais de déplacements. Certaines primes sont
par ailleurs partiellement défiscalisées sur la base de
l'article 81-1 du code général des impôts afin de
compenser les charges supportées par certaines catégories de
personnels : il s'agit des primes versées aux
trésoriers-payeurs généraux ainsi que de l'abattement de
20% dont bénéficient les receveurs des impôts de la DGI sur
leur complément indemnitaire. Enfin les conservateurs des
hypothèques sont autorisés à déduire 25% des
salaires acquis, à titre de frais.
Différentes étapes de l'exercice de régularisation
indemnitaire ont déjà été menées :
En application des dispositions de l'article 110 de la loi de finances pour
1996, le processus de budgétisation des ressources
extra-budgétaires et de certaines recettes de fonds de concours
engagé en 1997 est achevé : les ressources liées
à la collecte de l'épargne assurée par le Trésor
public, qu'elles aient financé des dépenses indemnitaires ou de
fonctionnement, ont été intégralement
réintégrées dans la loi de finances 2001. Il en a
été de même s'agissant des ressources
extra-budgétaires du compte de tiers n°466-12
« Recouvrement pour le compte de tiers encaissé par les
receveurs des administrations financières » ainsi que de sept
fonds de concours qui finançaient notamment des dépenses
indemnitaires, ces deux types de ressources bénéficiant à
la Douane.
Au total, l'ensemble des ressources rebudgétisées (indemnitaires
et autres) s'est élevée à 2,39 milliards d'euros. La
budgétisation des ressources d'activité d'épargne de la
DGCP a représenté 161,9 millions d'euros.
Un recensement de l'existant a été effectué.
Les régimes indemnitaires du ministère de l'économie et
des finances tels qu'ils existent actuellement sont souvent anciens.
393
types de primes différentes ont été identifiés dont
la plupart résultaient de décisions ministérielles
, et
ne satisfont donc pas aux règles rappelées dans la circulaire du
1er octobre 1999.
Reste à en venir à la rédaction des textes et à la
concertation avec les représentants du personnel qui est en cours.
Sur les années 2000 et 2001, une première série de textes
a été publiée au journal officiel notamment de
régulariser la situation indemnitaire des personnels enseignants
titulaires des écoles des mines et d'asseoir réglementairement le
versement de différentes indemnisations.
Pour le reste, votre rapporteur spécial ne peut que rappeler
l'architecture du schéma de régularisation indemnitaire
d'ensemble :
-Un socle interministériel, commun à l'ensemble des directions et
bénéficiant à tous les agents, comprendrait les
indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires (IFTS) pour
les agents des catégories A, et B à partir du 8ème
échelon, ou, pour les autres agents, l'indemnité d'administration
et de technicité générale, en cours de création au
niveau interministériel en substitution des IHTS forfaitisées.
-Un 2ème niveau indemnitaire,constitué de la prime de rendement
dont bénéficient les agents du ministère en application du
décret du 6 août 1945 et prenant en considération
la
manière de servir
.
-Le cas échéant, un complément indemnitaire de 3ème
niveau, attaché aux fonctions exercées. Environ 10% de la
population du ministère serait concerné par ce niveau.
Les
critères fonctionnels envisagés correspondent aux
responsabilités assurées, à la technicité
détenue ou l'expertise exercée, aux sujétions ou risques
attachés à la fonction, aux spécificités des
missions de contrôle.
Votre rapporteur spécial constate que cette réforme indemnitaire
devrait avoir un impact budgétaire non négligeable en raison des
dispositifs de garanties individuelles mis en place.
2. La formation
Le
ministère de l'économie et des finances a pris conscience de la
nécessité de moderniser sa politique de formation continue.
L'Institut de la Gestion Publique et de Développement Économique
(IGPDE) a pris le relais depuis juillet 2001 du CFPP (Centre de Formation
Professionnelle et de Perfectionnement) au sein du ministère de
l'économie et des finances. Doté de 12,2 millions d'euros pour
2002, comptant près de 200 agents, il est rattaché à la
direction du personnel, de la modernisation et de l'administration.
L'IGPDE recevra 50.000 stagiaires chaque année et assurera
110.000 journées de formation par an.
Il devrait ouvrir son
offre de formation et son public par rapport à l'ancien CFPP.
L'IGPDE constitue un des principaux centres de formation du ministère
à côté des écoles (des impôts, du
Trésor, des Douanes, des Mines, Sup télécom) et surtout,
est le
seul centre de formation « multidirections » . Il
paraît ainsi devoir prendre de l'importance pour que les fonctionnaires
de différents services des impôts puissent acquérir des
méthodes de travail et une culture commune.
3. Les effectifs
L'évolution démographique du ministère
doit
dans un très proche avenir susciter une réflexion sur les besoins
en effectifs et sur le « calibrage » d'un ministère
alliant productivité et service public.
Le nombre de départs à la retraite des agents du
ministère de l'économie et des finances devrait passer ainsi de
5.034 en 2001 à 35.390 en 2006 puis à 82.061 en 2012, les agents
de catégorie B et C étant davantage concernés que ceux de
catégorie A.
Ces évolutions démographiques doivent permettre une redéfinition des effectifs du ministère plus conforme à ses missions : réduction des effectifs dans certaines directions s'il y a lieu, redéploiement d'emplois de catégorie B ou C vers des emplois plus qualifiés A ou A+, mise à plat des organigrammes et des organisations...
B. UN CONTRÔLE DES COÛTS ET UNE ÉVALUATION DE LA GESTION
1. 2 exemples de connaissance des coûts
Le
ministère de l'économie et des finances est un des seuls
ministères à avoir une connaissance assez précise du
coût de certaines de ces missions. La recherche d'une présentation
en coûts complets du ministère progresse nettement.
Cette connaissance des coûts varie grandement selon les directions. Elle
est plus importante dans les directions qui constituent le coeur de
métier du ministère, direction générale des
impôts et Trésor public, qui commencent à avoir une
idée précise des différents coûts liés
à chaque impôt. Les réflexions sur les coûts sont
également présentes dans les directions ayant des
préoccupations commerciales, ou simplement en contact avec le public.
Votre rapporteur spécial souhaite mettre en avant deux exemples
représentatifs de ce que pourrait donner une gestion en coûts
complets. Il remarque que cette gestion rejoint une demande citoyenne qui
souhaite mieux savoir combien représentent les différentes
missions de l'Etat.
a) Les administrations fiscales : DGCP et DGI
La DGCP
dispose d'une méthodologie lui permettant de procéder
annuellement à une ventilation analytique des coûts du
Trésor public entre ses différentes missions. Elle a dès
lors accès à :
-une ventilation fonctionnelle des coûts identifiant d'une part les
coûts des différentes missions en s'appuyant sur les effectifs
réellement affectés à chacune de ces missions et d'autre
part les coûts « support ».
-une ventilation analytique des coûts complets dont les
caractéristiques consistent à ajouter aux coûts directement
affectés à chaque mission la part des fonctions
« support » qui lui revient et à introduire des
charges horizontales non identifiées dans le strict
périmètre budgétaire du Trésor public.
Ventilation analytique des coûts complets du Trésor public en 2000
En millions d'euros |
Coût direct des missions |
Ventilation des coûts support |
Autres éléments de coûts complets |
Total des coûts complets |
Structure des coûts |
Recouvrement recettes publiques |
752,72 |
416,64 |
318,12 |
1487,48 |
50,6% |
Etat |
511,53 |
292,46 |
231,25 |
1035,23 |
35,2% |
Secteur public local |
241,19 |
124,19 |
86,87 |
452,25 |
15,4% |
Contrôle et exécution des dépenses |
421,67 |
146,53 |
136,22 |
704,42 |
23,9% |
Etat |
133,67 |
59,69 |
45,51 |
238,88 |
8,1% |
Secteur public local |
288,00 |
86,83 |
90,71 |
465,54 |
15,8% |
Information budgétaire et comptable |
188,90 |
64,14 |
66,49 |
319,53 |
10,9% |
Etat |
50,15 |
19,37 |
21,43 |
90,96 |
3,1% |
Secteur public local |
138,74 |
44,76 |
45,06 |
228,57 |
7,8% |
Prestations d'expertise et de conseil |
105,56 |
24,78 |
31,29 |
161,62 |
5,5% |
Etat |
14,22 |
3,08 |
3,77 |
21,07 |
0,7% |
Secteur public local |
84,03 |
19,79 |
25,24 |
129,06 |
4,4% |
Entreprises |
7,32 |
1,90 |
2,27 |
11,49 |
0,4% |
Gestion épargne et fonds déposés |
164,00 |
53,61 |
49,16 |
266,77 |
9,1% |
Etat (CDC-DFT-CNP-FP) |
146,25 |
47,20 |
43,52 |
236,97 |
8,1% |
S.P.L. (dépôts des hébergés) |
17,75 |
6,41 |
5,65 |
29,80 |
1,0% |
TOTAL GENERAL |
1.632,84 |
705,70 |
601,28 |
2.939,82 |
100,0% |
dont gestion du secteur public local |
769,70 |
281,99 |
253,53 |
1.305,22 |
44,4% |
dont secteurs Etat et entreprises |
863,14 |
423,71 |
347,76 |
1.634,60 |
55,6% |
La DGI semble aller moins loin dans son exercice de comptabilité analytique puisqu'elle ne ventile pas les coûts « support » entre les différentes missions.
Coûts complets de la DGI par mission en 2000
Missions |
Montant (en M€) |
Assiette |
1.202 |
Contrôle |
674 |
Recouvrement |
355 |
Activités foncières et domaniales |
375 |
Soutien (dont services centraux non dédiés) |
681 |
Total |
3.287 |
Néanmoins, ces deux directions, mis à part quelques divergences minimes concernant le taux d'intervention de la taxe sur les salaires, sont en mesure de présenter le taux d'intervention pour chaque impôt.
Taux d'intervention des impôts gérés par la DGI et la DGCP en 1999
|
|
|
|
Taux d'intervention mesuré globalement pour 1999 (arrondi) |
Impôt sur le revenu |
49 943 |
2,02 |
0,38 |
2,40 |
Taxe d'habitation |
11 096 |
2,18 |
1,86 |
4,04 |
Taxe foncière |
17 499 |
1,17 |
0,86 |
2,03 |
Taxe professionnelle |
26 827 |
0,73 |
0,18 |
0,91 |
Impôt sur les sociétés |
34 522 |
0,92 |
0,08 |
1,00 |
Taxe sur les salaires (*) |
7 277 |
0,44 |
0,04 |
0,48 |
(*)
En 1999, pour cet impôt, les taux d'intervention DGI et DGCP ont
été calculés différemment (rendements bruts pour la
DGCP ; rendements nets pour la DGI).
Les deux directions ont été aidées dans leurs travaux de
comptabilité analytique par l'inspection générale des
finances.
b) Les efforts de la Cour des comptes
La Cour
des Comptes a de son côté engagé des travaux sur les
coûts affectés à certaines de ses missions. Si elle est au
début de l'exercice, les premiers résultats n'en sont pas moins
prometteurs s'agissant d'une juridiction dont les mission sont amenées
à s'accroître en raison notamment de la nouvelle loi organique
relative aux lois de finances du 1
er
août 2001.
La Cour des Comptes a commencé par chiffrer le coût de son rapport
annuel sur les lois de finances. Une méthode de calcul a
été mise au point à partir du temps passé par les
personnels de contrôle et d'une quote-part des frais
généraux, comprenant le soutien des services
généraux de la Cour (bibliothèque, informatique, services
administratifs et financiers), mais aussi les dépenses liées
à la Première présidence, au Parquet et au
secrétariat général.
Un premier exercice a été réalisé en 2001. Il fait
apparaître une relative stabilité dans les effectifs
consacrés à la rédaction du rapport sur l'exécution
des lois de finances : l'équivalent de 10 magistrats ou personnels de
contrôle, de deux assistants, de 2,5 conseillers-maîtres pour
participer aux différents délibérés, est
mobilisé pour le rapport.
Celui-ci représenterait un
coût de 1,94 millions d'euros.
Un bilan de l'utilisation de cette méthode de calcul sera
réalisé à la fin de l'année. La Cour des comptes
sera alors sans doute en mesure de calculer de manière plus
précise :
-le coût du rapport sur l'application de la loi de financement de la
sécurité sociale,
-le coût des réponses aux questions des commissions des deux
assemblées et des enquêtes menées à leur demande
(les informations ne sont pas actuellement disponibles) ;
-le coût de la participation de la Cour aux travaux de la Mission
d'évaluation et de contrôle à l'Assemblée nationale.
Restera alors à chiffrer les coûts des autres missions de la Cour
des Comptes qui représentent la majeure partie de son activité.
2. Un contrôle de gestion encore insuffisant
Le contrôle de gestion du ministère de l'économie et des finances dans son ensemble reste néanmoins insuffisant.
a) Les améliorations à apporter dans les administrations fiscales
La
direction général des impôts n'a pas encore à
proprement parler de comptabilité analytique complète couvrant
l'ensemble de ses activités. Certains outils de gestion permettent de
mesurer les coûts de certaines prestations externes et internes, qu'il
s'agisse du service de la documentation du cadastre qui a une activité
de production de biens et de services ou des services informatiques qui
évaluent le coût des principales applications informatiques de la
DGI. S'agissant de l'impôt, la ventilation de l'ensemble des coûts
par mission doit être précisée.
Surtout, il est évidemment primordial que la méthodologie
adoptée à la DGI soit commune avec celle de la DGCP. Celle-ci a
d'ores et déjà bien avancé dans sa réflexion
à tel point qu'elle se heurte désormais à la logique de la
nomenclature budgétaire : certains coûts à prendre en
considération ne relèvent pas de son agrégat
budgétaire, voire même de son fascicule (frais d'huissier sur le
budget des charges communes jusqu'en 2001).
Ainsi, la comptabilité analytique devrait provoquer des
évolutions dans le périmètre budgétaire de chaque
direction.
De son côté, la direction générale des douanes et
des droits indirects a produit des travaux depuis 1998. Votre rapporteur
spécial n'est pas assuré qu'elle ait adopté la même
méthodologie que les autres directions fiscales. La répartition
des frais de recouvrement des recettes douanières et fiscales ne
semblent pas être effectuée en fonction du destinataire, Etat ou
Union Européenne.
b) La nécessaire prise en compte des frais d'administration générale
Les
frais d'administration générale, qu'il s'agisse des charges de
personnel ou des autres charges de fonctionnement, devront à terme
nécessairement être ventilés pour qu'une
comptabilité analytique au niveau du ministère ait tout son sens.
Un effort de réflexion doit donc être mené par le
secrétariat général du ministère. Il devrait amener
à une présentation plus transparente et plus précise des
coûts contenus dans l'agrégat.
c) Le retard de la DGCCRF
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes tarde à mettre en place sa comptabilité analytique. Seuls les laboratoires disposent déjà d'une comptabilité analytique. La direction attend le raccordement des services centraux au système interministériel ACCORD.
C. DES RÉFORMES DE STRUCTURE INDISPENSABLES
1. Des avancées ponctuelles...
Le ministère de l'économie et des finances a engagé des réformes de structures, soit en en créant de nouvelles directions, pour répondre à de nouveaux besoins, soit à l'intérieur des directions en restructurant l'organigramme interne. Les frontières entre directions restent donc à chaque fois inchangées, sauf dans le cas de la fusion des services financiers à l'étranger.
a) La création de la direction des grandes entreprises au sein de la DGI
La
création en janvier 2002 de la direction des grandes entreprises
(DGE° se veut la réalisation concrète de l'interlocuteur
fiscal unique pour les grandes entreprises. La DGE devrait concerner les
entreprises les plus importantes c'est à dire celles qui
réalisent plus de 600 millions d'euros de chiffres d'affaires H.T. ou
d'actif brut et leurs filiales, soit environ 22.000 entreprises. Un
nouveau bâtiment, à Pantin, a été livré et
200 agents recrutés.
La DGE devrait :
-être le lieu unique de déclaration et de paiement pour les
principaux impôts
-permettre le paiement de la taxe professionnelle soit en un versement unique,
soit établissement par établissement. Les procédures
électroniques devraient être développées.
-instruire les remboursements de crédits et les réclamations,
accorder les dégrèvements, accorder les sursis de paiement.
Les impôts versé par les 22.000 entreprises relevant de la DGE
représentent :
-30,5 milliards d'euros de TVA, soit 25 % du montant total de cet impôt,
-18,3 milliards d'euros d'impôts sur les sociétés, soit
plus de 45 % du montant total de cet impôt.
Votre rapporteur spécial estime que cette première
réalisation de l'interlocuteur unique est intéressante. Il invite
dorénavant le ministère à faire de même pour les
petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les particuliers.
b) La fusion des services financiers à l'étranger
Seule fusion de services relevant de deux directions différentes, la réforme des réseaux du ministère à l'étranger paraît prometteuse. Les 149 postes d'expansion économique, les 11 agences financières du Trésor et les 7 missions économiques et financières devraient être intégrées dans un réseau unifié. Ce réseau à l'étranger devrait être appelé « missions économiques » et constituerait un service commun de la direction des relations économiques extérieures et du Trésor.
c) La réorganisation de la direction de la communication
La
direction de la communication a fait l'objet en juillet 2000 d'un rapport
critique de l'inspection générale des finances. Celui-ci a
notamment relevé que les actions menées par le direction
étaient «
centrées sur des tâches sans valeur
ajoutée
» et que «
le pilotage de la
fonction de communication était défaillant
».
La mise au point d'un nouvel organigramme constitue sans aucun doute une
tentative de résoudre les difficultés de gestion interne
constatées par l'inspection générale des finances.
La nouvelle direction de la communication comprendrait trois-sous directions et
un secrétariat général :
-la sous-direction « stratégie de
communication-média » aurait notamment la
responsabilité des relations du ministère avec les médias.
Elle assurerait la mise en oeuvre des campagnes d'information engagées
sur le plan national ou en concertation avec les instances européennes.
-la sous-direction « supports de communication » serait en
charge de l'élaboration des publications à destination des
publics ainsi que des relations avec les différentes catégories
de publics, les collectivités locales et les organisations
socio-professionnelles.
-la sous-direction « réseaux de communication »
coordonnerait les actions communes des services déconcentrés du
ministère et l'action des centres d'information et de communication en
région. Elle participerait à la promotion de l'usage des
technologies de l'information et de la communication en vue d'améliorer
l'information des publics et de simplifier les relations avec les usagers.
-le secrétariat général assurerait des tâches de
gestion des ressources humaines, de contrôle de gestion, de gestion
financière et de documentation.
d) La modernisation de la direction du Trésor
Le
ministre de l'économie et des finances a annoncé au mois de
juillet 2001 la création d'une agence de la dette rattachée
directement au directeur du Trésor « France
Trésor ». Cette agence travaille à la mise en place
rapide d'un portefeuille de swaps de taux. La mission de la nouvelle agence,
installée dans des locaux qui ressemblent à une salle de
marché, est de réduire autant que possible la charge de la dette
négociable.
France Trésor dispose aujourd'hui d'un effectif de 24 personnes et d'un
budget de fonctionnement d'un peu plus de 2 millions d'euros. En 2002, les
effectifs devraient s'accroître d'une dizaine de personnes et le budget
de fonctionnement atteindrait 3 millions d'euros.
2. Sans réforme d'ensemble
Votre
rapporteur spécial prend acte de ces réformes ponctuelles et juge
qu'elles vont dans le bon sens. Il regrette cependant l'absence de vision
d'ensemble des réformes de structure et constate que les deux
réformes les plus nécessaires : la réorganisation du
pôle PME/PMI du ministère et la création d'un service
moderne de l'impôt ne sont pas encore à l'ordre du jour.
S'agissant des directions consacrées aux PME et aux PMI, la direction
des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) et la
direction de l'action régionale et des PMI (DARPMI) paraissent depuis
leur fusion au sein de Bercy bien marginalisées dans le fonctionnement
du ministère.
La véritable direction des petites et moyennes entreprises reste encore
la direction du Trésor. Votre rapporteur spécial n'entrevoit pas
de réflexion sur la constitution d'un pôle PME de plein exercice
au sein du ministère.
L'annonce de la création d'un Conseil du
développement économique et de la stratégie industrielle
placé auprès des secrétaires d'Etat à l'Industrie
et aux PME ne semble pas à la hauteur des enjeux.
S'agissant des services de l'impôt, votre rapporteur spécial
considère que ces analyses et propositions contenues dans son rapport
d'information sous-titré « Pour une modernisation du service
public de l'impôt », sont plus que jamais pertinentes. Votre
rapporteur spécial considère la réforme comme
indispensable et invite à la création d'une administration
fiscale unique.
Constatant que les missions fiscales de la DGI étaient partagées
dans des conditions créant des duplications et des cloisonnements peu
propices à davantage d'efficacité et d'efficience et remarquant
que, malgré de réels efforts pour améliorer l'animation de
son réseau, la DGI, à l'image de nombreuses administrations
françaises, peinait à démontrer sa capacité
à s'adapter aux légitimes demandes des administrés, il
avait formulé un schéma de réforme pour progresser vers
une administration fiscale unique.
Il réitère ses propositions qui consisteraient à unifier
la DGI et la DGCP en procédant l'intégration dans une même
administration des services de la DGI et du Trésor Public pour supprimer
les cloisonnements et les superpositions actuelles. Elle engendrerait une
unité d'animation et de gestion au niveau national et au niveau local.
La dualité des réseaux de recouvrement n'a pas de justification
et doit être supprimée, le réseau de la DGI adhérant
progressivement au nouveau réseau comptable ou aux services
chargés d'établir l'impôt.
L'unification des services doit déboucher sur une unification des
systèmes informatiques et, plus généralement, sur une
intégration des systèmes d'information.
Une fusion complète de la DGI et de la DGCP s'impose. Elle doit
respecter quelques principes :
L'unification des réseaux et la fluidité qui en
résulterait entre des services aux fonctions interdépendantes ne
doit pas signifier la banalisation de chaque fonction et, en particulier, le
mélange des fonctions d'établissement et de recouvrement de
l'impôt. Cette perspective relève d'une étape
ultérieure des réformes dont tous les termes devront être
rigoureusement envisagés. En l'état actuel des choses, cette
appréciation manque de maturité et, d'ailleurs, le maintien de
l'identité de la fonction comptable en dépenses, dont la remise
en cause n'est pas envisagée, appelle naturellement une même
solution en recettes.
Pour que les gains attendus de l'unification de la DGI et de la DGCP soient
maximaux, il convient de promouvoir les modalités d'intégration
les plus simples.
Dans cette perspective, il faut tenir compte des réalités
suivantes :
- les regroupements sur sites qui étaient envisagés par la
réforme Sautter supposaient des difficultés majeures (le nombre
des agents concernés était considérable -
17.000 agents pour la seule DGCP ; les
désimplantations-réimplantations qui devaient s'ensuivre posaient
des problèmes de coûts mal maîtrisés ; la
dualité « hôtels des impôts des
entreprises » - « hôtels des impôts des
particuliers » réinstaurait des cloisonnements qu'on
souhaitait éviter...) ;
- pour des avantages mineurs : l'intérêt d'une fusion de la
DGCP et de la DGI est de supprimer des duplications et des cloisonnements
coûteux en instaurant une administration atteignant la masse critique et
dotée d'une animation unique et cohérente ; le regroupement
sur site ne s'impose pas à l'heure des technologies modernes de
communication et peut s'avérer contreproductif en termes
d'accessibilité pour les administrés puisqu'il supposera un
éloignement des services fiscaux.
Enfin, votre rapporteur spécial persiste à considérer
qu'il convient de mettre à l'étude un élargissement des
missions de l'administration nouvelle ainsi créée qui pourrait
être chargée du recouvrement des droits de douane et des
cotisations sociales.
D. UNE MAÎTRISE DE LA SOUS-TRAITANCE
Le
ministère de l'économie et des finances doit mieux
maîtriser sa sous-traitance
Votre rapporteur spécial note que la sous-traitance peut apporter des
éléments de souplesse à la gestion du ministère
pour peu que celle-ci soit maîtrisée. Il craint que cela ne soit
toujours le cas en rappelant deux faits récents.
- L'inspection générale des finances dans un rapport sur la
fonction de communication du ministère de juin 2000 indique que
«
le recours à la sous-traitance par la direction de
la communication n'est pas maîtrisé
». Il montre que
«
l'examen des marchés de la direction de la communication
révèle des irrégularités nombreuses, parfois
graves, ce qui est d'autant plus préoccupant que plusieurs rapports de
l'inspection générale des finances ont récemment
alerté le ministre sur les risques juridiques encourus lors de la
passation des marchés publics au sein de son propre
ministère.
»Il diagnostique enfin «
un
certain nombre de surcoûts dans la réalisation des actions de
communication.
»
- Le récent incident de l'envoi d'avis d'imposition erronés
à des contribuables mensualisés, s'il a donné lieu
à une réaction rapide et à une correction prompte, n'en
est pas moins révélateur des difficultés que le
ministère connaît pour maîtriser sa sous-traitance.
L'incident, survenu chez un sous-traitant auprès duquel une
défaillance informatique a été constatée, montre la
nécessité de fiabiliser au maximum les processus d'édition
de documents sensibles en renforçant les tests de validation
auprès des sous-traitants, en rédigeant les contrats de
sous-traitance avec précaution et en intégrant les sous-traitants
dans les procédures « qualité » du
ministère.
Le rapport de M. Cailleteau, inspecteur général des
finances sur l'incident
Causes de l'incident :
« L'incident est limité à la production des avis
confiée à DIFFUSION PLUS. Parmi toutes les configurations de
matériels d'impression et de logiciels associés tant dans les
services de la DGI que chez les autres sous-traitants, seule DIFFUSION PLUS
utilisait un ensemble composé d'un certain logiciel d'édition
fourni par une entreprise et d'imprimantes pilotées par un logiciel
adapté par le fabricant de l'imprimante à ses machines.
L'implantation de ce logiciel de pilotage était récente (fin du
printemps), remplaçant un autre logiciel. Le même logiciel
d'édition équipe la DGI qui a édité, sur ses
imprimantes pilotées par l'autre logiciel de pilotage, le plus grand
nombre d'avis d'imposition sans que l'incident en question s'y passe. De
même pour les autres sous-traitants dont l'un utilise des imprimantes du
même fabricant pilotées par le logiciel de pilotage le plus
récent mais a un autre logiciel d'édition.
Pour en savoir plus, il a été procédé à la
réédition d'avis sur le site de DIFFUSION PLUS. L'incident n'a pu
être reproduit qu'après environ 100 000 avis correctement
édités. Les traces informatiques ont été
relevées et analysées. Elles permettent d'abord :
-de mettre hors de cause les fichiers de la DGI qui se sont
avérés sans défaut pour notre affaire,
-d'exonérer aussi le fonctionnement des imprimantes elles-mêmes et
leur conduite par les opérateurs de DIFFUSION PLUS.
Par contre, elles font apparaître la possibilité qu'apparaisse
l'incident du fait d'une interprétation erronée par le logiciel
d'édition d'un signal envoyé par le logiciel de pilotage. Il faut
pour cela le cumul de plusieurs circonstances ce qui rend la survenance de
l'incident peu fréquente.
Il semble que la validation de la relation logiciel d'édition - logiciel
de pilotage, qui incombait à l'éditeur, n'a pas été
entièrement effectuée dans la configuration
réalisée à DIFFUSION PLUS même si elle l'a
été dans d'autres cas proches, y compris chez DIFFUSION PLUS. On
sera prudent à ce stade, les parties à l'affaire ayant des
divergences qu'il n'était pas dans mon rôle d'éclaircir
s'agissant d'un différend commercial. »
Rôle de la DGI. :
La question de la sous-traitance.
« Ce n'est pas la fonction de la DGI de faire de l'édition de
masse pas plus que ce n'est celui d'autres institutions maniant elles aussi des
données confidentielles, comme les banques qui sous-traitent les
relevés envoyés à leurs clients.
Au demeurant, les services spécialisés de la DGI utilisent des
ensembles (logiciels et machines) fournis en bloc par des
sociétés auxquelles il faut bien faire confiance tout en se
garantissant par des tests de validation d'une part et, d'autre part, par des
clauses contractuelles.
Dans le cas de DIFFUSION PLUS, les tests de validation ont été
pratiqués à l'occasion de la sous-traitance de l'envoi d'une
partie des formulaires 2042 au printemps et les clauses contractuelles
prévoient des pénalités qu'il faudra appliquer. On notera
que le changement de logiciel de pilotage n'a pas été
signifié à la DGI. Il y a là, sans doute, une
précaution supplémentaire à prendre dans les contrats de
sous-traitance pour rendre cette communication obligatoire. Il faut cependant
éviter que l'administration se mêle trop étroitement du
processus de fabrication pour éviter un mélange de
responsabilités propre à faire disparaître toute
garantie. »
E. UNE UTILISATION PERTINENTE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
1. Le ministère de l'économie et des finances, vitrine technologique du gouvernement, n'est pas encore un e-ministère.
Fort du
succès de son site internet, dont le nombre de visites est passé
de 209.000 en juin 2000 à 423.000 en juin 2001, le ministère a
fait des nouvelles technologies une des cinq orientations de sa réforme.
Le ministère de l'économie et des finances constitue
indéniablement la vitrine technologique du gouvernement.
Les nouvelles technologies servent tout d'abord un objectif de
communication et de transparence : Internet est ainsi devenu le vecteur
majeur de communication du ministère.
Elles ont ensuite renforcé la culture de service du ministère en
mettant à disposition du public les formulaires administratifs les plus
indispensables. 540 formulaires touchant aux formalités des entreprises
ont ainsi été
« dématérialisés » et mis en ligne sur
internet.
Par ailleurs, par rapport aux autres ministères, le ministère
de l'économie et des finances est en pointe pour la mise en place de
télé-procédures
. Celles-ci permettent d'effectuer de
son domicile diverses formalités liées au calcul et au paiement
de l'impôt, grâce à internet.
S'agissant des entreprises, celles-ci ont la possibilité de
déclarer et de payer la TVA, de déclarer leurs embauches par
internet, de fournir par voie électronique la déclaration
annuelle de données sociales et la déclaration unifiée de
cotisations sociales.
Les particuliers peuvent, malgré quelques difficultés techniques
non encore surmontées, déclarer leurs revenus et payer leur
impôt sur le revenu, moyennant inscription, par internet. Ils peuvent
également adhérer à la mensualisation directement par
internet. Pour la campagne de l'impôt sur le revenu 2001, 3,2 millions de
personnes auraient utilisé le dispositif de calcul de l'impôt sur
le revenu, 470.000 formulaires ont été
téléchargés, 16.600 télé-déclarations
ont été effectuées (respectivement +113%, + 20%, + 269%
par rapport à 2000).
Votre rapporteur spécial, s'il considère que ses efforts en
faveur des nouvelles technologies s'avèreront payants à terme, ne
tient pas pour autant à céder à la fascination
technologique.
Il rappelle que le public, y compris les entreprises, est aujourd'hui encore
peu préparé aux télé-procédures. Ainsi, la
téléTVA (déclaration et paiement par voie
électronique), obligatoire pour les entreprises de plus de 15 millions
d'euros de chiffre d'affaires connaît des difficultés dans sa mise
en place. Prévue au premier mai 2001, puis au 1
er
septembre
2001, l'obligation de déclaration et de paiement a encore
été repoussée au premier janvier 2002. En effet, sur les
17.000 entreprises concernées, 5.000 avaient au premier septembre
entamé la démarche mais seules 929 avaient effectivement fait
leur première télé-déclaration et 562 un
télépaiement...
De même, le ministère de l'économie et des finances a
ébauché une concertation avec le public par voie
électronique. Cette démarche louable s'est notamment traduite par
le lancement d'un forum électronique sur « la qualité
de service dans le service des impôts ». Ce forum a recueilli
peu d'échos : à peine plus de cent contributions ont
été déposées.
Votre rapporteur spécial insiste sur la nécessaire
cohérence des actions menées en matière de nouvelles
technologies. Il note ainsi que si la tendance est, dans les directions,
à la création d'un accueil unique et à la recherche de
l'accès le plus direct à l'information pour les usagers, la
tendance inverse s'exprime sur internet. Il a ainsi constaté une
prolifération de serveurs destinés aux entreprises, au
détriment de toute simplicité, qui fait craindre que la jungle
des nouvelles technologies ne remplace les méandres administratifs.
Selon le service qu'il attend, le chef d'entreprise aura à choisir entre
service-public.fr, minefi.gouv.fr, net-entreprises.fr, mininfo.minefi.gouv.fr
etc...
C'est pourquoi votre rapporteur spécial pense que les nouvelles
technologies ne peuvent promouvoir la modernisation du ministère que si
elles induisent des réformes de fonctionnement et de structure en
interne. Deux priorité doivent ainsi être
dégagées : la création d'une informatique commune
entre les directions et le raccordement des agents au réseau intranet
pour développer les échanges internes d'information.
2. Les projets informatiques internes doivent être menés à bien
Le
projet d'informatique budgétaire et comptable ACCORD, Application
Coordonnée de Comptabilisation, d'Ordonnancement et de Règlement
de la Dépense de l'Etat, se veut à ce titre exemplaire. ACCORD
devra être utilisé par l'ensemble des ministères d'ici 2004
et le basculement du MINEFI est prévu au 1
er
janvier 2003,
étant précisé que les opérations de raccordement
devront être terminées au 1er septembre 2002 pour préparer
la gestion de l'exercice suivant. Ce projet qui a déjà pris
beaucoup de retard est néanmoins porteur de beaucoup de promesses.
De la même manière, notamment pour les directions
« fiscales », le raccordement des personnels à
l'intranet commun « Alize » paraît nécessaire.
C'est sur les échanges d'informations entre les services que se fonde la
« non-réforme » de la direction
générale des impôts et la direction générale
de la comptabilité publique : le principe consiste à ce que
l'usager ne supporte pas les conséquences d'une organisation peu lisible
et qu'une demande de renseignement, un recours ou un changement de situation
d'un contribuable puisse immédiatement être transmis au service
compétent.
51 millions d'euros seront engagés en 2002 en faveur d'un nouveau
système d'information des administrations fiscales dénommé
COPERNIC. Celui-ci est, par la refonte du système d'information fiscale
qu'il induit, la condition nécessaire à la réalisation du
compte fiscal unique.
3. Les agents du ministère doivent être raccordés dans les meilleurs délais
Aujourd'hui, 60.000 agents sont connectés à l'intranet. L'installation de nouveaux postes équipés prend du temps et votre rapporteur spécial espère que l'objectif de raccordement des 180.000 agents du ministère en juin 2002 sera tenu. La courbe de déploiement pour les prochains mois est en effet optimiste :
IV. DES EXPÉRIMENTATIONS SANS CONSÉQUENCE IMMÉDIATE
Votre
rapporteur spécial n'a pu relever que peu de réalisations
concrètes en dehors du domaine des nouvelles technologies à
mettre au crédit du programme de réforme-modernisation du
ministère. Il peut relever néanmoins un nombre important
d'expérimentations lancé pour la plupart le 28 avril 2000.
Ces expérimentations appellent désormais évaluation,
bilan et décision. Elles doivent également être mises en
cohérence.
Votre rapporteur spécial invite enfin à une plus grande
lisibilité de ce que le ministère appelle
« réforme expérimentation » et qui constitue
pour l'instant un catalogue de mesures éclatées.
Les expérimentations menées par le ministère sont les
suivantes :
A. LA CRÉATION D'UN INTERLOCUTEUR UNIQUE AU SEIN DE LA DGI POUR LES PME
Pour
permettre aux PME de disposer au sein des services de la direction
générale des impôts d'un seul interlocuteur,
compétent aussi bien pour les questions d'assiette que de recouvrement,
l'expérimentation d'un rapprochement de centres des impôts et de
recettes des impôts a été lancée. Grâce
à un correspondant privilégié, mieux à même
d'apprécier l'ensemble de leur situation et de leur fournir un service
plus personnalisé, le dispositif vise à limiter les
démarche administratives des contribuables et à leur fournir,
dans les meilleurs délais, des renseignements ou des prestations de plus
grande qualité.
Le choix de 13 sites expérimentaux a été fait en septembre
2000 permettant de tester trois types de configuration :
-constitution à partir de la recette des impôts d'un pôle
principal d'accueil des entreprises pour toutes leur formalités les plus
courantes en matière de calcul et de paiement de l'impôt :
Hirson (Aisne) ; Gap (Hautes-Alpes) ; Romilly-sur-Seine (Aube), Limoux (Aude) ;
Angers (Maine-et-Loire) ; Compiègne (Oise) et Mulhouse (Haut-Rhin),
-concentration des tâches courantes dans un service
spécifique suivant deux formules : Elbeuf (Seine-Maritime) et
Saint-Quentin (Yvelines),
-adaptation de l'organisation des deux structures confiée à un
responsable unique : Châtillon (Côte d'Or) ; Le Vigan (Gard) ;
Figeac (Lot) ; et Florac (Lozère).
Ces expérimentations qui n'ont eu aucune incidence sur la localisation
des services ni sur l'organisation de l'accueil et du renseignement des
particuliers, ont débuté en octobre 2000 et se sont poursuivies
une majeure partie de l'année 2001 pour correspondre à un cycle
fiscal significatif.
B. LA CRÉATION D'ACCUEILS COMMUNS DGI/TRÉSOR PUBLIC
Neuf
sites d'expérimentation d'accueil commun des services des impôts
et du trésor public ont été désignés le
19 septembre 2000.
Cette expérimentation comporte trois modules :
-module 1 : l'usager peut trouver les documents courants dont il a besoin
et obtenir immédiatement certains services comme le calcul de son
impôt sur le revenu ou sa situation au regard du paiement de ses
impôts : Lille (Nord) et Sèvres (Hauts-de-Seine)
- module 2 : la requête de l'usager est directement prise en compte
par la cellule d'accueil commun concernant l'obtention d'une remise gracieuse,
d'un délai de paiement, ou encore l'annulation des frais de
poursuite ; la formulation d'une option de paiement, sa
modification ; le dépôt de déclarations rectificatives
ou de chèques. Sont également pris en compte, sans solliciter de
nouvelles démarches de la part de l'usager, les changements d'adresse ou
de domiciliation bancaire ainsi que les modifications d'état civil
signalées par le contribuable : Château-Gontier (Mayenne),
Chaumont (Haute-Marne), Mérignac(Gironde), Sceaux (Hauts-de-Seine) et
Soissons (Aisne) ;
-module 3 : certaines des demandes de l'usager évoquées dans
le module 2, lorsqu'elles ne soulèvent pas de questions trop complexes,
sont directement traitées: Périgueux (Dordogne) et Saint-Chamond
(Loire).
C. LA TRANSMISSION D'INFORMATIONS DGI/TRÉSOR PUBLIC
Un
réseau intranet entre des services des impôts et du trésor
public permettant la transmission d'informations a été mis en
place à titre expérimental dans 14 départements :
Charente, Corse-du-Sud, Côtes d'Armor, Gers, Indre-et-Loire,
Maine-et-Loire, Meuse, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Orientales,
Haute-Saône, Sarthe, Savoie, Seine-Maritime, Vienne.
Grâce à ce dispositif, sans solliciter de nouvelle démarche
de la part de l'usager, les informations ou demandes les plus courantes
présentées au guichet d'un service peuvent être transmises
au service compétent. L'usager se voit alors remettre une attestation de
prise en charge mentionnant les coordonnées du service qui traite sa
demande. Les réclamations contentieuses et demandes gracieuses qui sont
les plus nombreuses sont principalement visées par ce service. Sont
aussi concernées : les déclarations de décès,
les demandes de délais de paiement, l'adhésion à la
mensualisation ou la modification d'un contrat de mensualisation existant,
l'adhésion au prélèvement à
l'échéance ou la modification d'un contrat existant et la demande
de prise de rendez-vous.
D. LA CRÉATION D'UN CENTRE D'APPELS
Un
centre d'appels a été mis en place à titre
expérimental à Lille le 18 décembre 2000 par la DGI.
Accessible par un numéro indigo de France Télécom, ce
centre offre une plage horaire élargie. Il est ouvert du lundi au
vendredi de 8h à 22h et le samedi de 9h à 19h.
Dénommé "Impôts Service", le centre d'appels est
animé par une équipe de 17 agents qui répond aux usagers
du Nord-Pas-de-Calais, particuliers, comme entreprises, sur toutes les
questions à caractère général relatives à
l'assiette, au contrôle et au recouvrement de tous les impôts.
Le centre d'appels prend également en compte les demandes d'envoi
à domicile d'imprimés ou de dépliants. Il est
associé depuis courant juin 2001 au dispositif de traitement des
réponses en ligne sur internet.
Fin juin 2001, les agents "d'Impôts Service" avaient répondu
à plus de 40.300 appels.
E. LA MODERNISATION DU TRAITEMENT DES RÈGLEMENTS DES USAGERS
Un
centre d'encaissement des chèques de la Direction générale
de la Comptabilité publique concentre à titre expérimental
sur un site unique, la réception et le traitement de tous les paiements
non dématérialisés, qu'il s'agisse de titres
inter-bancaires de paiement (TIP) ou de chèques. Basé
Créteil depuis le 15 février 2000, pour les contribuables de
Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, il doit permettre de :
-simplifier la vie des usagers en leur proposant une large gamme de mode de
règlements adaptés à la diversité des types
d'impôts ou des catégories de redevables,
-améliorer les conditions d'exercice de la mission traditionnelle
d'encaissement que le Trésor public exerce tant pour les recettes de
l'Etat que pour celles des collectivités et établissements
publics locaux,
-poursuivre la rationalisation et l'optimisation des procédures
d'encaissement dans l'objectif d'améliorer la gestion de la
trésorerie de l'Etat.
F. LA RÉNOVATION DES PÔLES DE RECOUVREMENT CONTENTIEUX
Des
pôles de recouvrement contentieux sont expérimentés dans
8 départements : Calvados, Isère, Pas-de-Calais,
Hautes-Pyrénées, Somme, Tarn, Val-de-Marne, Val d'Oise. Cette
expérimentation a permis de traiter 518 dossiers au 30 juin 2001.
Elle répond à deux objectifs principaux :
-cibler l'action des comptables du Trésor public sur le contentieux
offensif,
-développer et enrichir les services aux postes comptables, notamment en
leur apportant un concours technique pour le repérage précoce des
dossiers présentant un risque potentiel ou avéré pour le
recouvrement de l'impôt, et un soutien juridique dans les actions
complexes à engager.
G. L'INFORMATION DES ENTREPRISES
Un
nouveau service baptisé «MININFO» a vocation à offrir
aux entreprises une prise en charge personnalisée de leurs demandes par
un « réseau territorial de compétences et
d'expertises » bien identifiées, associant l'ensemble des
services déconcentrés du MINÉFI.
Dans les 4 régions ou départements (le Centre, les Pays de
la Loire, le Doubs et la Meuse), où le dispositif est
expérimenté, prés de 120 « interlocuteurs
économiques des entreprises » issus des différents
services locaux participent à l'activité du réseau mis en
place. Le dispositif offre aussi un site Internet (www.mininfo.minefi.gouv.fr)
qui permet aux entreprises, quelle que soit leur implantation
géographique, d'accéder, à des informations
générales et à des services adaptés :
téléprocédures, possibilité de contacter le
correspondant du réseau de leur choix, etc.
H. LA CRÉATION DE POINTS D'ACCÈS « MINÉFI SERVICES CONTACT »
La mise
en place de points d'accès « MINÉFI Services
Contact » a fait l'objet d'une mission confiée en septembre
2000 à M. Jean Launay, député du Lot. Les points "
MINEFI Services-Contact devraient faciliter l'accueil, l'information,
l'orientation, la prise en charge et le suivi des démarches des usagers,
dans les domaines fiscal, économique et financier, et favoriser les
relations des services du MINÉFI avec les collectivités locales.
Les points " MINÉFI Services-Contact " prendront dans une
première phase expérimentale appui sur onze postes comptables du
Trésor public : le Nouvion-en-Thiérache (Aisne), Saignes
(Cantal), Bretenoux (Lot), Parentis-en-Born (Landes), Etain et
Revigny-sur-Ornain (Meuse), Aigrefeuille-sur-Maine et le Loroux-Bottereau
(Loire-Atlantique), Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), Annemasse
(Haute-Savoie), Creil (Oise).
*
**
Ces expérimentations, qui sédimentent les actions et multiplient les structures, tendent parfois à donner l'illusion de la réforme sans vouloir toucher de manière résolue aux structures et aux missions des administrations fiscales. Votre rapporteur spécial appelle à une extension rapide des dispositifs ayant donné satisfaction en donnant de l'ampleur aux préoccupations du public : interlocuteur unique, qualité de service, rapidité de l'information.
CHAPITRE IV :
UNE RESPONSABILITÉ ÉMINENTE DANS LA MISE EN PLACE DE
L'EURO
Le ministère de l'économie et des finances est aujourd'hui le ministère chef de file pour la mise en place de l'euro à l'horizon du 1er janvier 2002.
Rappel du calendrier de passage à l'euro
-
à partir du 1
er
septembre 2001 : pré-alimentation des
banques en pièces ;
|
A. LA PRÉPARATION DES ENTREPRISES ET DES PARTICULIERS À L'EURO
Votre rapporteur spécial ne peut apprécier véritablement le degré de préparation des agents économiques, qu'il s'agisse des consommateurs ou des entreprises. S'agissant des entreprises, il constate simplement que les organisations professionnelles ne portent pas toutes le même regard sur la préparation à l'euro. Le journal de la fédération des entreprises du commerce et de la distribution titre, optimiste, « Bienvenue à l'euro ! » tandis que la fédération générale de l'alimentation en détail se montre plus inquiète et « appréhende les difficultés pratiques que poseront les conditions d'introduction des pièces et billets en euros ».
Tableau de bord de l'euro pour les entreprises -septembre 2001
- plus
du tiers de la TVA (33,6%), près de 20% de l'impôt sur les
sociétés et plus de 10% de l'impôt sur le revenu ont
été payés en euros. 28% des cotisations sociales
étaient également réglées en euros au mois
d'août, en augmentation de 3 points par rapport à juillet ;
|
L'information des particuliers -sondage SOFRES sept 2001
- une
légère progression de la maîtrise du calendrier
(70%
contre 67% en août connaissent la date exacte du début du paiement
fiduciaire en euro ; 97% savent que les paiements scripturaux en euro sont
d'ores et déjà possibles) mais une stagnation de la
maîtrise de la valeur de l'euro (60% connaissent la valeur
approchée d'un euro);
|
Comparaison européenne -été 2001
Selon la
dernière enquête trimestrielle de la Commission européenne
portant sur le développement de l'utilisation de l'euro pour le second
semestre 2001 :
|
B. UN EFFORT BUDGÉTAIRE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
La
commission européenne finance une partie des actions mises en oeuvre par
le ministère de l'économie et des finances. 6,5 millions d'euros
de fonds de concours (compte 07-1-4-965) au titre des actions de communication
sur le passage à l'euro seront imputés en 2001 sur le chapitre
34-98. 4,8 millions d'euros sont prévus pour 2002.
Les montants du fonds de concours ont cru jusqu'en 2001, passant de 1,4
millions d'euros en 1998 à 3 en 1999 et 3,4 en 2000. Ce fonds de
concours a pris le relais du compte 07-1-4-954 « participation de la
Commission européenne aux activités de sensibilisation à
l'euro ».
C. UNE RESPONSABILITÉ ÉMINENTE DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES EN TERME DE COMMUNICATION SUR L'EURO
Le ministère de l'économie et des finances gère l'essentiel des actions de communication sur l'euro lancées par le gouvernement.
1. Les crédits
Une ligne, sur le chapitre 34-98, regroupe l'ensemble des crédits affectés au plan de communication sur le passage à l'euro. Cette ligne est gérée par la direction des relations avec les publics et de la communication. Elle devrait être créditée de 7,6 millions d'euros en 2002 après 16 millions en loi de finances initiale pour 2001 et 9,9 en loi de finances initiale pour 2000.
2. Les actions de communication
Depuis
le 1er janvier 2001, le ministère de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie a engagé un nouveau dispositif de communication et
d'information sur l'euro.
Ce dispositif s'organise autour de quatre phases :
-de janvier à mars 2001 :
une phase d'information et
d'installation du calendrier de l'euro.
Pour le grand public, cette phase s'est concrétisée par le
lancement d'une campagne média en TV, radio et presse, et la diffusion
à 10 millions d'exemplaires d'un dépliant précisant de
façon concrète les principales étapes du passage à
la monnaie unique.
Pour les entreprises, une communication de mobilisation a fait suite à
la signature le 16 février 2001 de la charte de mobilisation pour la
préparation à l'euro des petites entreprises du commerce, de
l'artisanat et des services, qui complétait la charte de mobilisation
des PME/PMI du 19 juillet 2000. Cette communication s'est traduite en
février 2001 par une campagne radio qui a été suivie d'une
campagne d'annonces dans la presse économique et professionnelle.
Par ailleurs, le guide PME a été actualisé et
diffusé à 800 000 exemplaires.
Enfin, un guide spécifiquement destiné aux artisans, aux
commerçants et aux sociétés de services a
été diffusé à 2 millions d'exemplaires.
-de mars à septembre 2001:
une phase d'apprentissage de
l'euro pour aider les particuliers, les artisans, les commerçants et les
petites entreprises à se créer de nouvelles
références de prix et à se préparer à
l'arrivée de la nouvelle monnaie.
Cette seconde phase a débuté par une campagne présentant
un référentiel de prix et de valeurs exclusivement
exprimés en euros. La campagne s'est déroulée en avril et
mai 2001 sous forme de spots TV et d'annonces dans la presse magazine,
quotidienne nationale et régionale. Elle a été
renforcée par la diffusion dans tous les foyers de près de 27,5
millions exemplaires du guide pratique de l'euro.
La phase d'apprentissage de l'euro s'est poursuivie par le lancement le 3
juillet 2001 de l'opération « euros bienvenus »
destinée à favoriser les paiements scripturaux dans la nouvelle
monnaie.
-de septembre 2001 à mars 2002 :
une phase d'accompagnement
pour le passage effectif à l'euro fiduciaire.
Cette phase permettra notamment de renforcer les nombreux dispositifs de
soutien déjà engagés auprès des personnes les plus
fragiles pour les aider à vivre au quotidien le changement de monnaie.
-de mars 2002 à septembre 2002 :
une phase de consolidation
de l'usage de l'euro pour les personnes qui auront eu le plus de
difficulté à se familiariser avec la nouvelle monnaie.
3. L'évaluation des actions menées entre 1997 et 1999
S'agissant des actions menées dans la première
phase
du plan de communication, entre 1997 et 1999, votre rapporteur spécial
dispose d'un rapport de l'inspection générale des finances sur la
fonction de communication, de juillet 2000, plus que nuancé.
Ce dernier rapport recense tout d'abord les actions entreprises les plus
visibles durant la période. Il indique qu'un budget de 29 millions
d'euros (188 millions de francs) a été consacré à
l'euro durant cette période, se répartissant entre l'envoi
à tous les foyers du guide pratique de l'euro (4,9 millions d'euros, 32
millions de francs), des campagnes médias (en direction des PME-PMI
à l'été 1999, pour le premier anniversaire de l'euro, pour
un coût total de 3,4 millions d'euros, 22 millions de francs), la lettre
de l'euro (1,1 millions d'euros, 7 millions de francs) et la création
d'un numéro vert (0,6 millions d'euros, 4 millions de francs).
Il indique ensuite que les résultats sont mitigés :
« Le guide pratique sur l'euro est revenu à 93 centimes
l'unité, soit 9 fois plus cher que le « 4
pages » inséré dans la déclaration
d'impôt, et seulement 61 % des Français l'ont reconnu, le
confondant souvent avec des brochures des banques ou de la poste. S'agissant de
la campagne média sur les PME-PMI, les résultats sont nettement
en deça des normes standards ; seulement 3% des chefs d'entreprises
interrogés ont été en mesure de restituer au moins un
élément spécifique de cette campagne. La campagne pour le
premier anniversaire de l'euro n'a pas non plus rencontré le
succès escompté, puisque moins de la moitié des personnes
interrogées (47%) se sont souvenues avoir vu une campagne sur l'euro,
seulement 14% l'attribuent au ministère et 1% ont mémorisé
le visuel. Quant au numéro vert, moins de 100 000 appels ont
été traités en deux ans, ce qui porte le prix de revient
de l'appel à 7,9 euros (52 francs) en 1999, sans que cette
opération ait été remise en cause. »
Votre rapporteur spécial espère que le ministère a
tiré les leçons des difficultés passées et que les
critiques de l'inspection générale des finances ont porté
leurs fruits.
Si votre rapporteur spécial se réfère aux derniers
tableaux de bord concernant la préparation tant des entreprises que des
particuliers à l'euro, il semble clair que le basculement en faveur de
l'euro ne s'est opéré que dans le courant de l'été
et en septembre 2001. Ce sont donc les dernières actions de
communication qui se sont révélées efficaces et qui ont
permis à la France de revenir dans le peloton européen.
4. Une préoccupation récente : l'évolution des prix lors du passage à l'euro.
Le
ministère de l'économie et des finances s'est
préoccupé d'un éventuel dérapage des prix
lié au passage à l'euro à l'occasion de la parution d'un
numéro de 60 millions de consommateurs portant sur 210 produits
d'entretien et d'alimentation, dans 10 points de vente dans les Yvelines et
Paris durant la période juin 2000-juin 2001. L'enquête, à
l'objet d'étude limité, montrait des hausse fortes sur certains
produits comme les lessives et les produits laitiers.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes a mis en place un dispositif exceptionnel
depuis juin 2001 visant à suivre l'évolution du double affichage,
à repérer les erreurs de conversion et à mesurer les
évolutions de prix liées au passage à l'euro. 300
enquêteurs relèvent tous les mois les prix de 20.800 produits de
services de grande consommation dans 2.900 points de vente. Dix relevés
mensuels, publiés, sont prévus jusqu'au mois de mars 2002.
Il semble que jusqu'à présent, au vu des résultats des
enquêtes qui ont été communiqués à votre
rapporteur spécial, les hausses de prix liés au passage à
l'euro soient restées relativement circonscrites.
5. Une mobilisation importante pour éviter le blanchiment d'argent à l'occasion des conversions d'agent liquide en euro.
Cette
préoccupation a toujours été présente au sein du
ministère de l'économie et des finances. La cellule TRACFIN
(Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers
clandestins) a constitué un groupe de travail
« sécurité du passage à l'euro
fiduciaire » en septembre 2000. Par ailleurs, TRACFIN et la direction
des douanes échangent en temps réel leurs informations
respectives en relation avec l'euro et établissent en concertation avec
la commission bancaire les plans de contrôle des changeurs manuels dans
la perspective du basculement vers la monnaie unique.
Si cette mobilisation paraît indispensable à votre rapporteur
spécial, il ne bénéficie d'aucune information lui
permettant d'appréhender l'étendue du risque.
D. LA PRÉPARATION DES ADMINISTRATIONS À L'EURO
Le ministère de l'économie et des finances a également animé à travers la mission euro la préparation des autres administrations à l'euro.
1. L'acceptation des moyens de paiement en euros :
Depuis
le 1er janvier 1999, les administrations d'Etat et les organismes de
sécurité sociale se doivent d'accepter les moyens de paiement en
euros (chèques euro, paiement par carte bancaire...). Dans le cadre du
développement de l'utilisation de l'euro en 2001, il a été
rappelé à l'ensemble des ministères que toutes les
administrations de l'Etat doivent accepter et encourager les paiements en euros
et émettre de tels paiements lorsque leurs interlocuteurs en expriment
la demande.
En outre, les administrations publiques se sont mobilisées pour mettre
en place l'opération « euros bienvenus » depuis
septembre 2001.
Enfin, tous les terminaux de paiement électroniques utilisés dans
les administrations seront basculés systématiquement à
l'euro au 1er novembre au plus tard.
2. La formation des agents de l'Etat à l'euro
Le plan d'action interministériel destiné à assurer d'ici la fin de l'année 2001 une formation à l'euro de chaque agent de l'Etat, à raison d'au moins une demi-journée, est mis en oeuvre dans chaque ministère. Son application est suivie au niveau de chaque comité départemental de suivi euro. Pour la réalisation de ce plan d'action, environ 10 000 formateurs ont été formés ou sont en cours de formation.
3. L'informatique
Le plan
d'action informatique euro couvre l'adaptation à l'euro de 950
systèmes d'information dans tous les ministères. Un suivi mensuel
de la réalisation de ce plan d'action est mis en oeuvre par la Mission
euro.
Fin août 2001, le taux moyen d'engagement des charges, qui mesure le taux
de réalisation du plan d'action informatique euro, atteignait 74 %, au
lieu de 67 % un mois auparavant.
4. Les textes réglementaires concernant l'euro :
La
plupart des décrets et arrêtés fixant de nouveaux seuils et
montants arrondis en euros pour des raisons de lisibilité et applicables
au 1er janvier 2002 a été publié au Journal Officiel. Pour
le ministère de l'économie et des finances, deux décrets
ont été publiés au début du mois de février
(130 seuils nouveaux) et un arrêté du 3 septembre portant sur plus
de 300 seuils a été publié le 11 septembre. Sur plus de 1
550 seuils concernés, moins d'une centaine doivent encore être
fixés (la plupart figurant dans des décrets concernant les
ministères de l'emploi et de la solidarité, de l'environnement et
de l'équipement, dont la publication est imminente).
S'agissant des arrondis, certains s'étant avérés
défavorables au citoyen, ils pourront être revus dans la loi de
finances rectificative de fin d'année.
Un décret supprimant les formalités de publicité en cas de
conversion du capital social des sociétés à l'euro a
été publié au Journal Officiel du 3 juin 2001 après
l'avis du Conseil d'Etat. Ce décret présente néanmoins un
défaut : les formalités de publicité sont
supprimées qu'en cas de conversion exacte du capital social. L'arrondi
induit dès lors des frais pour les entreprises.
5. Le passage de la paie des fonctionnaires à l'euro
Plus de 2,8 millions d'agents civils et militaires sont concernés. Une lettre d'information était jointe au nouveau bulletin de paie en euros qui accompagnait pour la première fois en juillet dernier le bulletin de paie en euros. Un dépliant d'information sur la paie des agents de l'Etat en euros avait été largement diffusé dès le mois de juin.
6. Le passage des marchés publics à l'euro
Depuis
le 1er juillet 2000, tous les nouveaux contrats et marchés publics sont
signés et exécutés en euros. Les collectivités
locales ont été invitées à faire de même
à compter du début de 2001.
S'agissant des contrats et marchés existants et applicables
au-delà du 31 décembre 2001, les administrations ont
proposé aux entreprises contractantes la signature de
« constats de conversion ». Tout en assurant la
continuité des contrats, ces constats de conversion faciliteront le
franchissement de l'échéance du 1er janvier 2002, en
évitant tout retard de paiement dans l'exécution des contrats et
marchés.
Sont concernés aussi bien les marchés de l'Etat que ceux du
secteur public local.
Au total, plus de 55% des dépenses de l'Etat ont été
payés en euros au cours du mois de septembre (pour un montant de 9,3
milliards d'euros), contre 37% en juillet et 15% en juin.
CONCLUSION
En
conclusion, le ministère de l'économie et des finances
paraît fortement mobilisé sur l'euro qui constitue une de ses
trois priorités pour 2002.
Les moyens budgétaires ne semblent
pas sous-évalués et votre rapporteur spécial espère
que les premiers balbutiements de la communication sur l'euro du
ministère appartiennent au passé
. Le plan d'action du
ministère a dû être plusieurs fois modifié pour
répondre aux événements. Sans doute est-ce normal
s'agissant d'un événement unique dans notre histoire
économique et face à un aussi grand nombre d'acteurs, souvent
pleins de bonne volonté cependant.
En la matière, quoiqu'il en soit, l'évaluation de la politique
du ministère pourra être rapidement dressée, dès les
premiers jours du mois de janvier 2002.
ARTICLES RATTACHÉS
I. ARTICLE 66 : PRISE EN COMPTE DANS LA CONSTITUTION DU DROIT ET DE LA LIQUIDATION DE LA PENSION DES PÉRIODES DE SCOLARITÉ, EN TANT QU'ÉLÈVE FONCTIONNAIRE, DES RETENUES POUR PENSION
Le présent article propose de faire bénéficier les fonctionnaires qui se sont vu prélever, par erreur, une retenue pour pension lors de leur formation en tant qu'élèves fonctionnaires, avant leur nomination en qualité de fonctionnaire stagiaire, des périodes de scolarité afférentes pour le calcul de leurs droits et la liquidation de leur pension.
A. LE DROIT APPLICABLE
1. L'absence de prise en compte des périodes préalables à l'accès aux corps d'enseignants
Une
retenue pour pension a été prélevée à tort
à des élèves fonctionnaires, lors de leur
préparation universitaire, préparation obligatoire pour se
présenter aux concours de l'éducation nationale et du
ministère de l'agriculture. Cette période précédait
la nomination, le cas échéant, en qualité de fonctionnaire
stagiaire.
En l'état du droit, ces agents ne bénéficient pas, dans le
calcul de leurs droits et dans la liquidation de leurs pensions, de la
possibilité de prendre en compte ces périodes de
scolarité, alors même qu'ils ont cotisé.
L'article L.5 du code des pensions civiles et militaires de retraite exclut en
effet des services effectifs pris en compte dans la constitution du droit
à pension ces périodes de scolarité et l'article L.9
précise que «
le temps passé dans toutes positions
statutaires ne comportant pas l'accomplissement de services effectifs ne peut
entrer en compte dans la constitution du droit à pension
».
La possibilité de rachat d'annuités de retraite pourrait le cas
échéant être ouverte, mais se heurte, pour de nombreux
agents, au principe de prescription quadriennale.
En vertu de l'article D.30 du code des pensions civiles et militaires de
l'Etat, l'absence de disposition spécifique n'entraîne pas pour
autant une perte des droits à pension mais une réaffiliation au
régime de base d'assurance vieillesse et au régime
complémentaire de l'institution de retraite complémentaire des
agents non titulaires de l'Etat et des collectivités publiques
(IRCANTEC).
2. Les grades et périodes concernés
Sont
principalement concernés des agents du ministère de
l'éducation nationale et des personnels du ministère de
l'agriculture. Leur nombre s'élèverait à 14.000 et se
décompose comme suit :
- 350 professeurs d'enseignement technique théorique (PETT) de
centres d'apprentissage puis de collèges d'enseignement technique,
recrutés de 1961 à 1967, sur la base des décrets
n° 59-1269 et 59-1270 du 2 novembre 1959,
intégrés depuis dans le corps des professeurs de lycée
professionnel ;
- 2.600 professeurs techniques adjoints de lycée technique
(PTALT), recrutés de 1963 à 1975, sur la base du décret
n° 63-218 du 1
er
mars 1963,
intégrés depuis dans le corps des professeurs
certifiés ;
- 9.000 professeurs d'enseignement général de
collège (PEGC), recrutés de 1969 à 1986, qui
n'étaient pas instituteurs ont suivi une formation rendue
nécessaire par la mise en extinction du corps ;
-1.900 conseillers d'orientation, recrutés de 1972 à
1991, sur la base du décret n° 72-310 du
21 avril 1972 ;
- les professeurs de collèges d'enseignement général
recrutés avant la création du corps des PEGC, sur la base des
décrets n°
s
60-1127 et 60-1128 du
21 octobre 1960 et de la circulaire ministérielle du
31 mars 1961, pour ceux d'entre eux qui n'étaient pas
instituteurs titulaires mais jeunes instituteurs stagiaires
« élèves maîtres bacheliers »,
intégrés depuis dans le corps des PEGC ;
- quelques dizaines de membres de l'enseignement agricole ont
été également touchés sans qu'il ait
été possible, à ce stade, de les recenser.
B. LE DISPOSITIF PROPOSÉ
Le
dispositif proposé instituerait une dérogation aux articles L.5
et L.9 du code des pensions civiles et militaires. Une telle dérogation
a déjà été instituée
précédemment au profit des professeurs techniques de
l'enseignement technique (PTLT), recrutés sur la base du décret
n° 75-1161 du 16 décembre 1975, qui ont
bénéficié de la prise en compte de leurs périodes
de scolarité.
Le présent article vise, en réparant l'erreur commise par
l'administration, à offrir une solution équitable aux agents de
l'Etat qui ont été placés dans une situation comparable.
Il est ouvert à tout fonctionnaire ayant été
prélevé indûment d'une cotisation pour pension au cours
d'une période de scolarité en tant qu'élève
fonctionnaire, avant le 1
er
janvier 2001. Il permet de prendre en
compte ces périodes de scolarité dans le calcul de la pension et
la liquidation des droits, dès lors qu'une cotisation a
été payée.
Le coût de la mesure pour 2002 est estimé à 0,8 million
d'euros. À l'issue de la montée en charge du dispositif,
corrélativement aux départs à la retraite des agents
concernés, le coût moyen annuel devrait s'établir à
12,2 millions d'euros, sur une période de 25 à 30 ans.
II. ARTICLE 67 : CRÉATION DU COMITÉ DES NORMES DE COMPTABILITÉ PUBLIQUE
Le présent article propose une application anticipée de l'article 30 de la loi organique relative aux lois de finances du 1 er août 2001. Il vise à définir la composition et à préciser les attributions du comité de personnalités qualifiées publiques et privées appelé à donner son avis sur les règles applicables à la comptabilité générale de l'Etat.
A. LE DISPOSITIF INITIAL
1. Composition du comité des normes de comptabilité publique
Ce
comité serait composé de « représentants de
l'administration, de professionnels comptables et de personnalités
qualifiées ». Son Président serait nommé par le
ministre chargé du budget. L'établissement plus précis de
la liste des membres du comité des normes de comptabilité
publique relève, aux termes de l'article 37 de la Constitution, du
pouvoir réglementaire.
La rédaction du présent article, si elle ne le prévoit pas
expressément, permet pour autant la présence de parlementaires au
sein du comité. Elle organise le pluralisme et les échanges de
compétences au sein du comité en y incluant des professionnels
comptables.
2. Les attributions du Comité des normes de comptabilité publique
Le
comité des normes de comptabilité publique
« émet un avis préalable sur les projets de normes de
comptabilité publique qui lui sont présentés par les
services du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie ».
Au terme de l'article 30 de la loi organique du 1
er
août 2001,
les avis sont publiés et transmis aux commissions des finances de chaque
assemblée.
La rédaction proposée par le présent article est moins
contraignante que celle, par exemple, du décret n ° 96-749 du 26
août 1996 relatif au conseil national de la comptabilité qui
prévoit que ce dernier doit « donner un avis préalable
sur toutes les dispositions, qu'elles soient d'origine nationale ou
communautaire, étudiées par les administrations ou services
publics, les commissions ou comités créés à
l'initiative des pouvoirs publics... ».
Le gouvernement aurait ainsi pu prévoir la rédaction
suivante : « Émet un avis préalable sur tout
projet de norme de comptabilité publique élaboré par les
services du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie ».
Elle reste néanmoins satisfaisante.
3. La définition du référentiel comptable
Enfin,
il paraît opportun de rappeler le programme de travail qui attend le
nouveau comité des normes de comptabilité publique et ce qu'il
convient d'attendre d'un nouveau référentiel comptable. Le
directeur général de la comptabilité publique, Jean
Bassères, indiquait dans une intervention en date du
18 décembre 20002(
*
), que
«
personne ne doute que ce référentiel doive
s'inspirer des principes comptables fondamentaux appliqués par les
entreprises, qu'il s'agisse de la permanence des méthodes, de
l'indépendance des exercices, des principes de prudence,
régularité et sincérité.
Toutefois, si la référence aux principes généraux
du plan comptable général va de soi, elle ne sera pas suffisante.
Des solutions spécifiques au secteur public, intégrant les
recommandations internationales élaborées notamment au sein de
l'IFAC, devront être recherchées. Certains thèmes devront
faire l'objet d'approfondissement, je pense en particulier, et sans souci
d'exhaustivité :
- au traitement des dépenses de transfert, notamment les
subventions d'investissement que le plan comptable général
appréhende peu sous l'angle de l'actif ;
- au traitement des ressources fiscales qui sont principalement
abordées par les entreprises en tant que charges, ce qui ne correspond
pas à la situation de l'Etat ;
- une attention particulière devant être également
portée au mode de valorisation de l'actif, notamment les biens hors
commerce et les droits d'occupation du domaine public ;
- ou encore au champ des engagements futurs de l'Etat, décrits par
son système comptable, question qui ne saurait être abordée
sans tenir compte des pratiques des autres Etats.
L'Etat devra donc mettre en place un dispositif ouvert, transparent, mais
également permanent, d'élaboration de ce
référentiel comptable. Dans cette perspective, je suis convaincu
qu'une place éminente devra être réservée au
« comité des normes », instance spécifique
aux comptes de l'Etat créée en 1997 et présidée par
M. Prada. ».
L'organisation du projet « comptabilité d'exercice »
B. LES PROPOSITIONS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
L'Assemblée Nationale a adopté le 19 novembre
2001 en
séance publique deux amendements visant :
-à octroyer au comité des normes de comptabilité publique
le pouvoir de formuler des propositions dans les domaines où les
techniques comptables peuvent faciliter l'analyse des coûts des
politiques publiques,
-à prévoir que le comité des normes de comptabilité
publique déposera sur le bureau des assemblées parlementaires un
rapport d'activité annuel.
C. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION
L'article 67 ainsi modifié par l'Assemblée
nationale
accroît les compétences du comité des normes de
comptabilité publique. Il favorise la transparence de son
activité.
Votre rapporteur spécial vous propose d'adopter l'article 67 tel que
modifié à l'Assemblée nationale sans modification.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des finances a procédé le 31 octobre 2001 à
l'examen des crédits de l'économie, des finances et des
l'industrie consacrés aux services financiers ainsi que des articles 66
et 67 rattachés, sur le rapport de M. Bernard Angels, rapporteur
spécial.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a présenté les
crédits pour 2002 des services financiers, qui constituent le
« coeur de métier » du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie. Il a indiqué que le
total des crédits prévus pour 2002 au titre du bleu
« Economie, finances et industrie »
s'élèverait à 14,5 milliards d'euros (94,8 milliards
de francs), soit une augmentation en niveau de 2,2 % par rapport à 2001.
Il a souligné que le mouvement de rebudgétisation, qu'il avait
appelé de ses voeux à plusieurs reprises, paraissait quasiment
achevé, notant par exemple que le montant des fonds de concours
rattachés au ministère de l'économie et des finances avait
très fortement baissé, surtout en ce qui concerne les moyens de
fonctionnement. Il a expliqué que la hausse du budget serait due
à l'augmentation des crédits de personnel, en raison notamment de
la hausse de la valeur du point de la fonction publique.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a présenté ensuite
ses principales observations. Il a d'abord salué l'effort de
sincérité budgétaire réalisé par le
ministère de l'économie et des finances au cours des trois
dernières années. Il a constaté que ses remarques appelant
le ministère à davantage d'orthodoxie budgétaire avaient
été prises en compte. Il a relevé que plusieurs milliards
d'euros, tant en dépenses qu'en recettes, avaient été
rebudgétisés en trois ans.
Il a néanmoins souligné quelques points mineurs, en faisant
siennes les observations de la Cour des comptes dans son rapport sur
l'exécution des lois de finances pour 2000, qui relève un nombre
important des fonds de concours modestes ou inactifs et se prononce pour la
budgétisation totale des dépenses et recettes des
hypothèques. Il s'est interrogé sur la pertinence de
l'inscription des dépenses informatiques les plus lourdes, correspondant
à des projets pluriannuels, en fonctionnement plutôt qu'en
investissement. Il s'est également interrogé sur la
nécessité de maintenir sur le budget des charges communes
plutôt que sur celui du ministère, les frais de poursuite et de
contentieux des administrations fiscales. Il a indiqué enfin qu'une
réelle individualisation des missions du ministère était
nécessaire et que la pratique actuelle consistant à fondre les
moyens de fonctionnement de l'industrie, des PME et de certains services
financiers dans une enveloppe commune était peu lisible.
Concernant les grands chantiers engagés par Bercy, M. Bernard Angels,
rapporteur spécial, a souligné que le ministère de
l'économie et des finances serait le maître d'oeuvre de la
nouvelle gestion publique induite par la loi organique du
1er août 2001 et qu'il essayait d'ores et déjà de
traduire celle-ci dans son fascicule budgétaire pour 2002. Il a
précisé qu'un certain nombre d'agrégats, qui ne sont pas
tous, loin de là, des missions et des programmes au sens de la loi
organique, présentaient des objectifs et des indicateurs souvent
chiffrés. Il a montré que, si les résultats étaient
inégaux et à nuancer, les directions qui réussissaient le
mieux l'exercice étaient celles ayant signé des contrats
d'objectifs-moyens, et en premier lieu la direction générale des
impôts, mettant en évidence qu'elles avaient davantage
réfléchi à la définition de leurs missions et aux
moyens de les évaluer. Il a regretté que les directions
chargées du recouvrement de l'impôt n'aient pas adopté les
mêmes objectifs et indicateurs de résultats.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a souligné ensuite,
s'agissant de la réforme du ministère de l'économie et des
finances, qu'elle ne méritait pas l'opprobre dont on l'accable
aujourd'hui. Il a résumé la situation en notant que la
réforme, malgré une volonté affirmée, peinait
à trouver son chemin. Il a déclaré que le programme de
modernisation affichait un pragmatisme mesuré mais que, pour autant,
92,5 millions d'euros y seraient consacrés en 2002 et que le
catalogue de mesures prises, et à prendre, était impressionnant,
comme le montrait le relevé de décisions du dernier comité
technique paritaire du 18 octobre.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a, à ce sujet,
énoncé quelques constats, le premier étant que les
conditions de la réforme étaient réunies. Il a
indiqué que le grand ministère de Bercy, qui a absorbé
l'industrie, mais aussi les PME, pouvait faire jouer les synergies entre les
différentes directions, et que, de la même manière, le
rôle d'un « Monsieur réforme » en la personne
du secrétaire général du ministère, disposant de
véritables leviers à la fois sur les moyens budgétaires et
humains, s'avérait essentiel. Il a relevé que
l'aménagement et la diminution du temps de travail devaient permettre
pour sa part d'améliorer le service et l'accueil rendu aux usagers et
que le nombre de départs à la retraite envisagé à
terme (80.000 en 2012) l'incitait à penser que le moment était
propice à une redéfinition des effectifs du ministère,
plus conforme à ses missions, qu'il s'agisse de la mise à plat
des organigrammes, de redéploiement ou de réduction d'effectifs
dans certaines directions.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a fait un deuxième constat
en regrettant que les nouvelles technologies n'aient pas encore
pénétré suffisamment le fonctionnement des services du
ministère. Il a certes constaté que son site internet
était un succès, et qu'il avait renforcé la communication
du ministère ainsi que sa culture de service, avec la mise en ligne de
540 formulaires touchant aux formalités des entreprises, ou le
lancement de téléprocédures pour lesquelles le
ministère de l'économie et des finances est en pointe par rapport
aux autres administrations. Il a néanmoins remarqué que ces
services n'avaient pas encore trouvé leur public, y compris lorsqu'il
s'agit de services à de grandes entreprises et que, concernant l'usage
des nouvelles technologies, seuls 60.000 agents étaient
connectés, notant que le plan prévoyant de connecter les 180.000
agents d'ici juin 2002 semblait ambitieux. Il a enfin considéré
que le projet d'une informatique commune aux directions demeurait
indispensable, même si elle avait pris quelque retard.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a invité le
ministère de l'économie et des finances, dans un troisième
constat, à mieux maîtriser sa sous-traitance, indiquant qu'un
rapport de l'inspection générale des finances avait
récemment montré que ce n'était pas le cas à la
direction de la communication. De même, il a jugé que le
récent incident survenu lors de l'envoi des feuilles d'imposition aux
contribuables mensualisés appelait une attention plus importante de la
part des gestionnaires de contrats.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, dans un dernier constat, a
regretté que les très nombreuses expérimentations
initiées par Bercy n'aient pas toujours abouti à des mesures
concrètes. Il a néanmoins salué la création d'une
direction des grandes entreprises, au 1er janvier 2002, au sein de la direction
générale des impôts ainsi que le projet de fusion des
services financiers à l'étranger. Pour le reste, il a
relevé que si des engagements avaient été pris en termes
de qualité de service, peu de contrats objectifs-moyens avaient
été signés au sein du ministère et peu
d'expérimentations avaient jusqu'à présent donné
lieu à évaluation, bilan, et surtout décision. Il a
rappelé que ses propositions étaient plus ambitieuses
puisqu'elles visaient à obtenir la fusion entre la direction
générale de la comptabilité publique et la direction
générale des impôts, sans imposer un regroupement sur site
qui ne se justifiait pas à l'heure des nouvelles technologies et en
envisageant un élargissement des missions de la nouvelle direction au
recouvrement des droits de douane et des cotisations sociales.
Pour terminer, M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a fait le point
sur la mise en place de l'euro à laquelle le ministère doit
apporter une contribution décisive puisqu'il est chef de file de l'euro
en ce qui concerne la communication, le contrôle des prix et la lutte
contre le blanchiment d'argent. Il a regretté à ce sujet que le
ministère ne publie pas plus souvent les données qui permettent
d'évaluer l'état de préparation des particuliers et des
entreprises à l'euro et qu'aucune comparaison avec les autres pays
européens ne soit diffusée. Il a indiqué que l'effort
budgétaire de communication sur l'euro s'était
élevé en 2001 à 16 millions d'euros et que la
Commission européenne avait abondé par fonds de concours le
budget du ministère à hauteur de 6,5 millions d'euros. Il a
considéré que les actions financées en 2001 étaient
très variées et qu'il était sans doute trop tôt pour
les évaluer. Il a simplement rappelé que les premières
actions menées entre 1997 et 1999 avaient fait l'objet d'un rapport
sévère de l'inspection générale des finances qui
avait à la fois souligné le coût des campagnes de
communication et leur faible impact. Il a indiqué qu'il espérait
que le ministère avait pris bonne note de ces remarques et avait pu
tirer les leçons des difficultés constatées.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a rappelé par ailleurs que
le ministère s'était doté depuis juin 2001 d'un
système de surveillance des prix mensuel, à la suite d'une
enquête du mensuel « 60 millions de consommateurs »
et que sa cellule TRACFIN avait accru ses actions pour prévenir
d'éventuelles tentatives de blanchiment d'argent. Il a conclu en
relevant que l'évaluation de la politique du ministère pourrait
être rapidement dressée, dès les premiers jours de janvier.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a présenté enfin
les deux articles rattachés à son fascicule. Il a noté que
l'article 66 visait à réparer une erreur de l'administration
envers les fonctionnaires indûment prélevés d'une
cotisation pour pension au cours d'une période de scolarité en
tant qu'élèves fonctionnaires et que cette mesure semblait
raisonnable puisqu'elle permettait à ces fonctionnaires de
bénéficier de la prise en compte de ces périodes de
scolarité dans le calcul de leur pension et dans la liquidation de leurs
droits. S'agissant de l'article 67, il a relevé que l'institution
d'un comité des normes de comptabilité publique constituait une
application anticipée de l'article 30, d'origine
sénatoriale, de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances.
Au terme de cette présentation, la commission a réservé
son vote sur le budget des services financiers jusqu'à l'examen des
crédits de l'industrie.
1
A partir de l'addition des
crédits des
agrégats 11 (juridictions financières), 12 (DGCP), 13 (DGI),
14 (DGDDI), 15 (INSEE), 16 (DREE), 17 (DGCCRF), 31 (Administration
générale) et 32 (Dépenses administratives).
2
Intervention au 2
ème
Forum international de la
gestion publique, publiée dans la Revue du Trésor n° 3-4,
mars-avril 2001.