Sécurité quotidienne
SCHOSTECK (Jean-Pierre)
RAPPORT 353 (2000-2001) - Commission mixte paritaire
Rapport au format Acrobat ( 19 Ko )
N° 3107
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N° 353
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Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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Document
mis en distribution le
12 juin 2001
RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI relatif à la sécurité quotidienne ,
PAR M.
BRUNO LE ROUX,
|
PAR M.
JEAN-PIERRE SCHOSTECK,
|
(
1)
Cette commission est composée de
:
M. Jacques
Larché
,
sénateur, président ; M. Bernard
Roman, député, vice-président ; M. Jean-Pierre
Schosteck, sénateur, M. Bruno Le Roux, député, rapporteurs.
Membres titulaires :
MM
.
Patrice Gélard, Paul Girod,
Jean-Jacques Hyest
,
Jean-Claude Peyronnet, Robert Bret
,
sénateurs ; MM. Jean-Pierre Blazy, Jean-Luc Warsmann, Renaud
Donnedieu de Vabres, Patrice Carvalho, Jean-Pierre Michel,
députés.
Membres suppléants : MM. Guy Allouche, Robert Badinter,
Laurent Béteille, Christian Bonnet, Guy-Pierre Cabanel, Daniel Hoeffel,
Lucien Lanier, sénateurs ; MM. Jacques Floch, Bernard Derosier,
René Dosière, Michel Bourgeois, Mme Catherine Picard, MM.
Christian Estrosi, Claude Goasguen, députés.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
2938
,
2992
,
2996
et T.A.
663
Sénat :
296
,
329
,
333
et T.A.
96
(2000-2001)
Ordre public. |
MESDAMES, MESSIEURS,
La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les
dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la
sécurité quotidienne
s'est réunie le mardi 5 juin
2001.
Elle a procédé à la nomination de son bureau qui a
été ainsi constitué :
-- M. Jacques LARCHÉ, sénateur,
président ;
-- M. Bernard ROMAN, député, vice-président.
La commission a ensuite désigné :
-- M. Jean-Pierre SCHOSTECK, sénateur,
-- M. Bruno LE ROUX député,
respectivement rapporteurs, pour le Sénat et pour l'Assemblée
nationale.
Elle a ensuite procédé à l'examen des dispositions restant
en discussion.
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur pour le Sénat,
a tout
d'abord considéré que l'Assemblée nationale avait
substantiellement enrichi le texte présenté par le Gouvernement,
qui ne contenait que des mesures partielles et décousues. Il a
indiqué que le Sénat avait approuvé un grand nombre de
propositions émanant du Gouvernement et de l'Assemblée nationale,
mais qu'il lui avait paru indispensable de compléter le projet de loi
afin, notamment, de mieux associer les maires à la lutte contre
l'insécurité, et d'améliorer le traitement de la
délinquance des mineurs.
Le rapporteur pour le Sénat a estimé que le maire était
dépourvu de tout moyen d'action et mal informé en matière
de sécurité, alors même que les habitants de sa commune lui
demandaient des comptes. A propos de la délinquance des mineurs, il a
regretté que la position du Sénat ait été
caricaturée, observant qu'elle n'avait en aucun cas pour objectif
d'incarcérer davantage de mineurs, mais bien plutôt
d'élargir la palette des solutions susceptibles d'être mises en
oeuvre par les magistrats des enfants.
M. Bruno Le Roux, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
fait valoir qu'il existait des points de convergence entre les deux
assemblées, notamment à propos des dispositions du projet de loi
relatives aux cartes bancaires. Il a estimé que des divergences fortes
devaient en revanche être constatées à propos du rôle
des maires et de la délinquance des mineurs, soulignant qu'elles
reflétaient des désaccords déjà apparus à
l'occasion de la première lecture du projet de loi à
l'Assemblée nationale, de nombreux amendements sur ces questions ayant
été déposés par des parlementaires de l'opposition
et rejetés par l'Assemblée nationale.
Le rapporteur pour l'Assemblée nationale a admis que le traitement de la
délinquance des mineurs était une question importante, mais
considéré qu'il n'était pas opportun de modifier
l'ordonnance de 1945 de façon substantielle dans le cadre de ce projet
de loi, jugeant préférable que les textes existants soient
d'abord mieux appliqués. A propos du rôle des maires, il a
souligné que l'Assemblée nationale avait adopté des
mesures importantes, qu'il s'agisse de l'introduction de la notion de
« coproduction de sécurité » ou de la
reconnaissance de la possibilité donnée aux maires de passer des
conventions avec l'Etat pour définir les modalités de leur
association aux actions conduites en matière de sécurité.
M. Bernard Roman, vice-président,
a indiqué que les
commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat avaient
souvent conduit des dialogues fructueux dans le cadre de commissions mixtes
paritaires, mais a estimé qu'il paraissait difficile de trouver un
terrain d'entente sur ce projet de loi.
M. Paul Girod
a regretté qu'il ne soit pas possible de rechercher
des accords partiels sur les dispositions du projet de loi n'ayant
suscité que des divergences mineures entre les deux assemblées.
Il a rappelé qu'en tant que rapporteur sur un texte relatif aux
révisions cadastrales, il s'était efforcé avec son
homologue de l'Assemblée nationale, M. René Dosière,
de rechercher des accords sur le plus grand nombre possible de dispositions,
ces accords ayant ensuite été respectés par les deux
assemblées. Il a cependant reconnu qu'une telle méthode de
travail n'était pas prévue par les textes relatifs aux
commissions mixtes paritaires.
M. Jacques Larché, président,
a constaté qu'une
telle procédure n'était pas prévue par la Constitution. Il
a observé que, bien souvent, les accords sur des points particuliers
d'un projet de loi n'avaient de sens qu'au regard de l'équilibre de
l'ensemble du texte issu des travaux de la commission mixte paritaire.
M. Jean-Pierre Michel
a regretté que chaque assemblée
ait adopté des positions radicales à propos du rôle des
maires en matière de sécurité et de la délinquance
des mineurs. Il a souligné que les maires avaient aujourd'hui le
sentiment que la police nationale ne tenait aucun compte de leurs remarques en
matière de sécurité et que les effectifs de la police
nationale étaient gérés dans des conditions
répondant mal aux besoins des communes dans lesquels ils étaient
présents. Il a souhaité que la majorité et le Gouvernement
réfléchissent à cette question.
A propos de la délinquance des mineurs, il a estimé qu'il
n'était pas possible de réformer l'ordonnance de 1945 par le
biais d'amendements au projet de loi sur la sécurité quotidienne,
convenant que cette question devrait néanmoins être
traitée. Il a fait valoir que les enfants, les adolescents et la
société de 2001 n'étaient plus ceux de 1945, estimant
qu'il convenait donc d'adapter les réponses apportées à la
délinquance des mineurs. Il a souhaité que le Gouvernement
organise une réflexion sereine sur cette question, associant tous les
acteurs concernés, notamment les magistrats des enfants et les
éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse.
M. Jacques Larché, président,
a souligné que
les décisions du Sénat sur la délinquance des mineurs
avaient été mûrement réfléchies et qu'elles
avaient pour origine le constat, parfaitement dressé par
M. Jean-Pierre Michel, que la situation de 2001 n'était pas
comparable à celle de 1945. Il a estimé que cette réforme
serait en tout état de cause inéluctable. Il a souhaité
par ailleurs connaître la position de l'Assemblée nationale
à propos de l'amendement présenté par le Gouvernement sur
les « rave parties ».
M. Bruno Le Roux, rapporteur pour l'Assemblée nationale
a
estimé que les conditions de la discussion sur cette question avaient
été source de malentendus. Il a souhaité qu'une
concertation soit engagée avec les responsables de ces manifestations
préalablement à toute évolution législative, le
Gouvernement pouvant, le cas échéant, prendre une initiative dans
un autre cadre que celui du présent projet de loi.
M. Jacques Larché, président,
a alors observé
que ces manifestations pourraient relever à l'évidence de la
sécurité, sinon quotidienne, tout au moins bimensuelle. Il a
noté que la remise en état des terrains où avaient lieu
ces manifestations était très coûteuse pour les
collectivités territoriales.
M. Renaud Donnedieu de Vabres
a rappelé qu'à
l'Assemblée nationale, l'amendement de M. Thierry Mariani sur les
« raves parties » avait été adopté par
les députés de l'opposition comme de la majorité, le
rapporteur s'y étant seul opposé.
M. Paul Girod
a souligné que le ministre de
l'intérieur, en présentant son amendement devant le Sénat,
avait affirmé que des arbitrages avaient eu lieu et que le contenu de
l'amendement reflétait la position du Gouvernement.
M. Jacques Larché, président,
a constaté que,
sur l'ensemble des dispositions restant en discussion, la commission mixte
paritaire ne pouvait parvenir à élaborer un texte
commun.