2. Le bilan de la saison touristique sur le littoral atlantique
Le littoral Atlantique, notamment la Bretagne et les Pays de Loire, victime des conséquences du naufrage de l'Erika connaît à des degrés divers, une baisse de fréquentation sur la saison. Elle a été plus significative en juillet, également marqué cette année par des conditions météo peu favorables, le mois d'août s'étant avéré plus satisfaisant.
Il faut souligner l'exceptionnelle mobilisation de tous, pouvoirs publics, forces armées, élus, professionnels, bénévoles qui ont pu par les moyens mis en place et les efforts accomplis surmonter en grande partie les effets négatifs de la marée noire et des intempéries.
L'achèvement, avant le début de la saison touristique, du nettoyage des plages et le bon déroulement du pompage du fuel dans l'épave de l'Erika pendant l'été ont également fortement contribué à rassurer le public et les touristes.
L'action de promotion à l'étranger coordonnée entre Maison de la France et les régions concernées a été déterminante pour améliorer la reprise de la fréquentation sur le littoral.
En ce qui concerne la situation des plages des quatre départements affectés par l'arrivée de la pollution, elle s'établissait comme suit :
• Au 1er juillet :
- Finistère : 3 plages fermées sur les 93 de la zone incriminée ;
- Morbihan : 3 plages en cours de nettoyage sur 153 ;
- Loire-Atlantique : 11 sites à remettre en état -, 4 plages fermées sur 87,
- Vendée 10 plages en cours de nettoyage sur 113.
• Au 1er août :
- Finistère : l'ensemble des 93 plages étaient dans un état satisfaisant ; des travaux se poursuivant néanmoins sur des portions de plages à Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer,
- Morbihan : les 153 plages étaient dans un état satisfaisant, des chantiers restant activés à Belle-Ile, Houat, Hoëdic, Quiberon et Sarzeau,
- Loire-Atlantique : 77 plages étaient dans un état satisfaisant; par contre, 10 plages ne présentaient pas une situation correspondant aux nonnes en vigueur et des travaux étaient par ailleurs menés sur 3 plages à La Turballe, Le Croisic et La Bernerie-sur-Mer ;
- Vendée : 111 plages étaient dans un état satisfaisant alors que deux ne l'était pas, en outre, des travaux de nettoyage continuaient à La Martinière et à l'Epine ;
En ce qui concerne la campagne du Pavillon Bleu d'Europe 2000, les résultats sont les suivants pour la France : 107 communes lauréates (133 en 1999, 102 en 1998, 77 en 1996) et 82 ports lauréats (77 en 1999, 63 en 1998).
La diminution du nombre de communes lauréates, qui fait perdre à la France sa première place au niveau européen, s'explique évidemment par les dommages dus à la marée noire qui a suivi le naufrage de l'Erika. Ce phénomène est d'autant plus regrettable que le record de candidatures avait été battu avec 217 dossiers reçus.
Le jury réuni de façon exceptionnelle le 8 juin 2000 a décidé de geler toute attribution de ce label sur la portion de côte située entre L'Ile Tudy (Finistère) et L'Aiguillon-sur-Mer (Charente Maritime) qui avait vu 35 communes l'obtenir en 1999. Il a voulu ainsi appliquer un principe de précaution vis-à-vis des touristes français et étrangers, de façon à garder sa crédibilité au label, et faire jouer par ailleurs un esprit de solidarité à l'égard de l'ensemble des communes candidates de la zone sinistrée.
Par contre, les ports de plaisance n'ont pas été touchés par cette mesure, la quasi totalité d'entre eux ayant pu installer des barrages flottants dans les passes et les accès y conduisant, évitant ainsi toute pollution à l'intérieur de leurs périmètres.
On rappelle que le label, " Pavillon Bleu d'Europe " attribué annuellement depuis 1985, n'est décerné qu'aux communes et aux ports de plaisance qui se portent candidats et qui satisfont un grand nombre de critères tels que pour les communes, la qualité des eaux de baignade 1 ( * ) , le traitement des eaux usées, l'éducation à l'environnement, la gestion des déchets, l'urbanisme, la gestion des espaces naturels, la sécurité et l'équipement des plages.
* 1 On peut rappeler qu'en 1998, aucun chiffre n'étant encore disponible pour 1999 et a fortiori pour 2000, la campagne annuelle de surveillance de la qualité des eaux de baignade avait concerné 3 409 points de contrôle (l 856 en eau de mer et 1553 en eau douce) répartis sur 1949 communes de métropole et d'outremer qui avaient fait l'objet de 30 054 prélèvements, soit près de 60 000 analyses microbiologiques.
Les plages sont classées en quatre catégories (A,B,C,D) selon la qualité des eaux de baignade.
Les résultats des prélèvements doivent être affichés en mairie et sur les lieux de baignade. Par ailleurs, ils sont accessibles sur le service minitel 36. 15 INFOPLAGE, ainsi que sur Internet (www. santé. gouv. et www. environnement. gouv. fr) Par ailleurs, le ministère chargé de la santé a élaboré des cartes (I nationale et 8 supra-régionales) indiquant le classement des points de baignade en mer et en eau douce pour la saison balnéaire 1998. Elles sont disponibles auprès des services préfectoraux, des Agences de l'Eau et des représentations de Maison de la France à l'étranger.
Le pourcentage de plages conformes aux normes impératives de la directive européenne (plages de catégories A ou B) était de 95 % en 1998. Il était en progression globale de 2 % par rapport à 1997, pour les eaux de mer (94,45 % contre 93 % en 1997) comme pour les eaux douces qui progressaient nettement de 91,3 % à 95,7 % de conformité de 1997 à 1998. Le nombre de plages fréquemment polluées, classées en catégorie D, était passé de 63 en 1994 à 15 en 1997 et 9 en 1998, dont une seule en eau de mer.