E. UNE DIMINUTION DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS AUX AIDES PERSONNELLES
1. Une croissance continue du nombre de bénéficiaires
a) Les différentes aides personnelles
Il
existe trois types d'aides personnelles
•
L'allocation de logement à caractère familial
(ALF)
L'ALF est une prestation familiale qui a été créée
à l'occasion de la réforme du régime des loyers par la loi
du 1
er
septembre 1948. Elle est attribuée aux personnes
isolées et aux couples ayant des personnes à charge, ainsi qu'aux
jeunes ménages, sans personne à charge, mariés depuis
moins de 5 ans.
En 1998, 1.200.691 ménages bénéficiaient de l'ALF pour un
montant de 16,8 milliards de francs.
•
L'allocation de logement à caractère social (ALS)
L'ALS a été créée par la loi du 16 juillet 1971
afin de venir en aide à des catégories de personnes, autres que
les familles, caractérisées par le niveau modeste de leurs
ressources (personnes âgées, handicapés, jeunes
travailleurs salariés de moins de 25 ans).
Depuis le 1
er
janvier 1993, toute personne, qui n'entre pas dans les
conditions fixées pour bénéficier de l'APL ou de l'ALF,
peut bénéficier de l'ALS sous seule condition de ressources en
application de la réforme dite du " bouclage " des aides au
logement lancée en 1991.
En 1998, 2.234.917 ménages bénéficiaient de l'ALS (dont
557.000 étudiants) pour un total de prestations de 21,7 milliards
de francs.
•
L'aide personnalisée au logement (APL)
L'APL, créée par la loi du 3 janvier 1977, s'applique à un
parc de logements déterminés, quelles que soient les
caractéristiques familiales des occupants, qui comprend :
- en accession à la propriété : les logements
financés avec des prêts aidés par l'Etat (PAP ou PC) ;
- en secteur locatif : les logements conventionnés, financés
avec des PLA ou des PC locatifs, ou conventionnés avec des subventions
à l'amélioration (PALULOS ou ANAH), ainsi que les logements
existants, conventionnés sans travaux, appartenant à des
organismes d'habitation à loyer modéré ou des
sociétés d'économie mixte ou appartenant à d'autres
bailleurs, lorsque ces logements ont bénéficié avant 1977
des anciennes aides de l'Etat.
En 1997, 2.867.822 ménages ont bénéficié de l'APL
pour une dépense totale de 38,6 milliards de francs.
b) La progression du nombre de bénéficiaires
Le nombre de bénéficiaires des aides personnelles au logement a encore progressé en 1998.
Nombre de bénéficiaires des aides personnelles au logement
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ALF |
1.155 |
1.119 |
1.104 |
1.110 |
1.145 |
1.185 |
1.151 |
1.170 |
1.201 |
ALS |
1.043 |
1.075 |
1.459 |
1.787 |
1.953 |
2.069 |
2.142 |
2.155 |
2.235 |
APL |
2.380 |
2.507 |
2.557 |
2.628 |
2.728 |
2.795 |
2.855 |
2.844 |
2.867 |
TOTAL |
4.578 |
4.701 |
5.120 |
5.525 |
5.826 |
6.049 |
6.148 |
6.169 |
6.303 |
Source : secrétariat d'Etat au logement
Cette progression tient avant tout à la poursuite de la montée en
charge de l'ALS, à la suite du " bouclage " des aides. Au
total, on estime que 27 % des ménages touchait une aide au logement
en France en 1995.
Cette augmentation du nombre des bénéficiaires s'est
accompagnée d'une augmentation plus rapide du montant total des
prestations versées du fait de la revalorisation décidée
en 1998.
Montant des prestations des aides personnelles au logement
(en milliards de francs)
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ALF |
12,3 |
12,8 |
13,2 |
14,2 |
14,9 |
15,4 |
15,6 |
16,2 |
16,8 |
ALS |
9,5 |
10,4 |
13,1 |
16,9 |
19,1 |
20,1 |
20,1 |
21,0 |
21,7 |
APL |
28,2 |
30,9 |
32,6 |
33,9 |
35,7 |
37,3 |
38,0 |
38,1 |
38,6 |
TOTAL |
50,6 |
54,1 |
58,9 |
65,0 |
69,7 |
72,8 |
73,7 |
75,3 |
77,2 |
Source : secrétariat d'Etat au logement
2. L'amorce d'une maîtrise du coût budgétaire
Les
aides personnelles au logement sont alimentées conjointement par l'Etat,
par le fonds national des prestations familiales et par les cotisations des
employeurs.
La contribution de l'Etat aux aides personnelles au logement est
apportée par une dotation au Fonds national de l'habitation, qui finance
l'aide personnalisée au logement (APL), et une dotation au fonds
national d'aide au logement qui verse l'allocation de logement sociale (ALS).
En 1998, l'Etat finançait 41,5 % des aides tandis que les
organismes sociaux et les employeurs en finançaient respectivement
47,1 % et 11,4 %.
a) Une diminution des dotations budgétaires en 2000
En 2000, la contribution de l'Etat au financement des aides personnelles diminuera de 283 millions de francs pour atteindre 34,3 milliards de francs.
Contribution de l'Etat au financement des aides personnelles (1)
(en milliards de francs)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
19,4 |
28,4 |
27,5 |
29,9 |
32,1 |
32,4 |
33,2 |
34,6 |
34,3 |
(1)
dotations inscrites en LFI et LFR
Source : secrétariat d'Etat au logement
b) Des causes diverses
D'une
part, cette diminution est la
conséquence de l'amélioration du
contexte économique.
Ainsi, on peut compter sur une diminution du
montant moyen mensuel, voire sur une diminution du nombre de
bénéficiaires. De la même manière, les recettes
provenant de la contribution des employeurs vont augmenter.
D'autre part -et c'est le facteur principal-,
la contribution de l'Etat au
financement des aides personnelles est surévaluée
depuis
plusieurs années dans la loi de finances initiales. Ainsi, 846 millions
de francs de crédits furent annulés en 1998.
Au total, cette diminution de l'effort budgétaire correspond plus
à une rationalisation de l'affectation des crédits qu'à un
effort de maîtrise des dépenses.