B. L'ÉTAT DES LIEUX DE LA LIBÉRALISATION EUROPÉENNE

1. Le cinquième rapport sur la mise en oeuvre de la réglementation en matière de télécommunications

La Commission européenne a livré -comme elle le fait périodiquement- un dernier état de la libéralisation du marché européen des télécommunications, dans un rapport publié quelques jours avant l'examen du présent rapport.

Ce bilan a une signification particulière, alors qu'on sait que la Commission doit faire ses propositions de révision du paquet de directives " télécommunications " dans le courant de l'année.

Dans ce rapport, la Commission dresse d'abord un état des lieux de la santé du marché européen des télécommunications .

Ce marché représentera, d'après elle, quelques 161 milliards d'euros en 1999, soit un peu moins de 7 % de plus qu'en 1998 ; la valeur des services mobiles aura augmenté en moyenne d'environ 16 %. Il existe désormais dans les Etats membres plus de 240 opérateurs fournissant effectivement des communications interurbaines et internationales , et plus de 220 fournisseurs de communications locales ; plus de 180 opérateurs offrent des services nationaux et internationaux et 375 offrent des services de réseaux locaux. Un nombre beaucoup plus élevé de licences ont été octroyées sur ces segments de marché, ce qui indique que l'activité augmentera encore à l'avenir. On estime que le nombre d'hôtes de l'internet par milliers d'habitant a augmenté à raison de 125 % en moyenne dans toute l'Union de janvier à juillet 1995.

Au cours de la période 1997-1999, les tarifs résidentiels ont baissé
de 40 % en moyenne dans la plupart des Etats membres pour les appels internationaux ; les tarifs d'affaires pour ce type d'appels sont également en baisse dans la plupart des Etats membres (25 % en moyenne au cours de la même période). Pour les communications régionales et interurbaines de dix minutes, les tarifs ont baissé respectivement de 13 % et de 30 %.

La Commission dresse ensuite un bilan globalement satisfaisant de la libéralisation européenne .

Certains problèmes importants doivent pourtant, d'après elle, être résolus . Dans certains cas, la Commission juge que des limitations réglementaires ont créé des entraves à la création d'un marché unique des services de télécommunications en Europe.

Les principales conclusions à retenir de ce bilan sont les suivantes :

- la Commission constate d'abord que les directives de libéralisation et l'harmonisation ont presque intégralement été transposées par la plupart des Etats membres ;

- des lacunes existent toutefois à son sens dans leur application, notamment en ce qui concerne les régimes d'octroi de licences 13( * ) et d'interconnexion, qui constituent parfois une entrave à la constitution d'un marché unique ;

- de grandes divergences qui existent dans le domaine de la mise en oeuvre des règles communautaires au niveau national constituent d'autres entraves ;

- les autorités réglementaires nationales sont proches des marchés nationaux et jouent un rôle essentiel en contribuant à la mise en oeuvre du cadre réglementaire communautaire. Leurs tâches sont cependant rendues plus difficiles par des différences de leurs pouvoirs et de leurs ressources , par la manière dont les tâches réglementaires sont partagées avec d'autres organismes et par des différences dans les procédures en vigueur. La Commission estime que les autorités réglementaires nationales doivent accentuer leurs efforts, notamment dans le domaine des accords d'interconnexion ;

- l'absence d'une mise en oeuvre nationale adéquate de la réglementation régissant la comptabilité des coûts dans de nombreux Etats membres semble contribuer à d'importantes compressions de prix, et à une tarification excessive pour les lignes louées ;

- la Commission estime qu'il y a, actuellement, un manque de concurrence sur le marché de l'accès local dans tous les Etats membres, bien que des mesures soient prises en faveur de l'octroi de licences pour la boucle locale sans fil et pour utiliser les réglementations nationales pour fournir d'autres moyens d'ouvrir l'accès au " dernier kilomètre ". En outre, les réseaux de télévision par câble restent contrôlés par les opérateurs existants dans certains Etats membres ;

- eu égard aux préoccupations du marché quant au fait que les régimes du service universel constituent une entrave à l'entrée sur le marché, la Commission estime nécessaire une évaluation rigoureuse des coûts nets réels de la fourniture du service universel. Rien ne montre, d'après la Commission, que les tarifs pour la téléphonie vocale appliqués par les opérateurs en place aient été effectivement rééquilibrés. La Commission rappelle que seule la France et l'Italie ont prévu des mécanismes de financement du service universel, notre pays étant le seul dans lequel ce mécanisme ait conduit à des transferts de paiement entre opérateurs ;

- il existe dans l'Union des différences en matière de protection des consommateurs qui proviennent de différences dans la manière dont les Etats membres traitent les intérêts des consommateurs et de différences de traitement selon les services de télécommunications ;

- enfin, la Commission juge que la réglementation actuelle ne traite pas explicitement de questions telles que les régimes spéciaux pour l'accès à l'Internet , ou les sauvegardes à appliquer pour éviter d'éventuelles distorsions de concurrence résultant de l'intégration des services voix/données et des services fixes/mobiles.

2. Le réexamen communautaire du cadre réglementaire des télécommunications

La Commission vient de lancer parallèlement, par une récente communication 14( * ) , la révision des directives relatives aux télécommunications, pour lesquelles elle devrait faire prochainement des propositions de modification, la consultation étant ouverte jusqu'au 15 février 2000.

La Commission considère en effet que le cadre législatif existant a été essentiellement conçu pour gérer la transition vers la concurrence et qu'il était par conséquent centré sur la création d'un marché concurrentiel et sur les droits des nouveaux arrivants. Le nouveau cadre politique devrait viser, quant à lui, à renforcer la concurrence dans tous les segments du marché , particulièrement au niveau local. Dans le prolongement des résultats du débat qu'elle a lancé sur la convergence, la Commission prévoit une approche réglementaire " légère " pour les nouveaux marchés de services, tout en s'assurant que les acteurs dominants du marché n'abusent pas de leur position. La réglementation sectorielle devrait progressivement être limitée à des domaines où la seule concurrence ne permet pas d'atteindre les objectifs fixés.

D'ores et déjà, les principales propositions de la Commission sont les suivantes :

Un cadre réglementaire unique pour les infrastructures de communications et les services associés .

Actuellement, des règles différentes s'appliquent pour les différentes infrastructures de communications et les services associés . Or, la Commission pense que la convergence implique que les mêmes services puissent être fournis en empruntant n'importe quel réseau de transmission : réseau fixe ou mobile, réseau de télécommunication ou de télévision par câble, réseau par satellite ou terrestre). L'existence de cadres réglementaires distincts pour les différentes infrastructures de communications et les services associés serait d'après elle susceptible d'engendrer des incohérences et risquerait de fausser la concurrence.

Le nouveau cadre couvrirait toutes les infrastructures de communications et les services associés , de sorte que des règles équivalentes s'appliqueraient à ces réseaux. En pratique, cela signifie que le nouveau cadre s'appliquerait aux réseaux de télévision par câble et aux réseaux de radiodiffusion terrestres.

Par exemple, les autorités réglementaires nationales appliqueraient les mêmes principes d'octroi de licences (transparence, non discrimination, proportionnalité et objectivité) à tous les types d'infrastructures de communications et de servies associés .

Un enrichissement du service universel ?

" Garantir un accès à un prix abordable à tous les services de communications nécessaires pour participer à la société de l'information reste une priorité fondamentale pour la Commission " est-il affirmé dans la communication précitée. Le cadre réglementaire actuel définit un ensemble de services qui constituent le service universel. Ces services peuvent être financés par des systèmes de financement qui indemnisent le fournisseur du service universel par une contribution de ses concurrents, si les Etats membres jugent que la fourniture du service universel impose une charge inéquitable à l'exploitant désigné pour fournir cet ensemble de services. Actuellement, la France est le seul Etat membre à disposer d'un fond opérationnel pour le financement du service universel. Les Etats membres peuvent imposer des obligations supplémentaires au périmètre défini de service universel, mais ils ne peuvent obliger les exploitants à contribuer à leur financement.

Outre la possibilité de financer l'accès public aux services sur le budget de l'Etat (par exemple pour les écoles et les bibliothèques), les Etats membres garderaient, dans les propositions de la commission, la possibilité de mettre en place les mécanismes de financement du service universel évoqués plus haut. Cependant, la Commission souhaite évaluer soigneusement les types, il existe un risque de distorsion de la concurrence et de subvention croisée inéquitable.

La Commission propose toutefois de maintenir à ce stade la définition et la portée actuelles du service universel, même si elle propose de mettre des critères pour l'extension possible de son champ d'application, ainsi que des mécanismes de réexamen périodique, dans la législation communautaire.

Votre rapporteur estime que ce point devra faire l'objet d'une implication particulière du Gouvernement et du Parlement pour arriver à un élargissement du service universel.


Un renforcement de la concurrence au niveau de la boucle locale

La Commission juge urgent d'agir pour renforcer la concurrence au niveau de la boucle locale -c'est-à-dire entre le canal local et les locaux de l'abonné-. Les exploitants en place continuent, en effet, à dominer le marché de la fourniture de services de communication au niveau local. La possibilité d'utilisation d'infrastructures nouvelles et d'infrastructures de substitution existantes (par exemple les réseaux de télévision par câble ou les boucles locales sans fil) par de nouveaux exploitants de services de communications a théoriquement accru le choix des consommateurs mais, dans de nombreux endroits, ce choix n'existe pas encore.

Observant que les autorités réglementaires nationales de nombreux Etats membres -ce n'est pas encore le cas en France- adoptent des mesures pour que les exploitants en place procèdent au " dégroupage " de leurs réseaux d'accès local afin que des prestataires de services concurrents puissent les utiliser, la Commission se félicite de cette évolution et considère que l'action communautaire ne peut attendre l'adoption de mesures législatives dans ce domaine. La Commission indique qu'elle " fera usage des pouvoirs que lui confèrent les règles du traité en matière de concurrence pour encourager le dégroupage de la boucle locale dans l'ensemble de l'Union européenne " .

Les négociations ne font que commencer, mais votre commission pour avis compte bien être particulièrement attentive à leur déroulement .

3. La situation française

Votre rapporteur pour avis dispose de données fournies, en réponse à ses questions, dans le cadre de la préparation du présent rapport, par l'ART, qui permettent d'évaluer, segment par segment, le dynamisme du marché français des télécommunications.

a) Le marché des infrastructures alternatives

Deux ans après l'ouverture à la concurrence, les principaux offreurs d'infrastructures alternatives au réseau de France Télécom sont les suivants :

- les offreurs , qui disposent de " fibres noires " sur des boucles locales ou métropolitaines (Telcité, FOD ou ADP), sur des axes longue distance (les autoroutiers : Cofiroute, Sanef, ASF, SAPRR, AREA, mais aussi LDCOM, du groupe Louis Dreyfus, qui utilise les voies navigables), ou encore vers l'international (Eurotunnel et Hermès). Les infrastructures de ces sociétés sont estimées, fin 1998, à 6.270 kilomètres d'artères et plus de 230.000 kilomètres fibres, soit 11 % du total de la capacité de France Telecom (2 millions de km/fibres) ;

- les opérateurs : Worldcom, Colt, Télécom Développement (TD), Cégétel, Siris, Belgacom, Kertel, Rslcom, Esprit Télécom notamment, se sont positionnés sur ce segment. Les infrastructures détenues en propre par ces opérateurs représentent environ 8.700 kilomètres d'artères (dont 7.900 pour TD). Ces opérateurs utilisent également les " fibres noires " louées aux sociétés d'infrastructures. Le marché de la location de fibre noire est d'ailleurs évalué à près de 240 millions de francs pour l'année 1998.

b) Le marché des capacités de transmission15( * )

Le marché de la capacité de transmission nationale est fortement dominé par France Télécom. En effet, le chiffre d'affaires total des ventes de capacités alternatives à France Télécom est estimé à près de 200 millions de francs contre une estimation, à fin 1998, pour France Télécom, de 5,3 milliards de francs, soit à peine 4 % de parts de marché.

Les principaux acteurs en 1998 sont Cable and Wireless, Eurotunnel, WorldCom, ADP, et Colt.

Les acheteurs de capacités se répartissent quant à eux entre des acheteurs de boucle locale (Worldcom et Colt) et des acheteurs de longue distance (le secteur bancaire est un secteur très consommateur de bande passante vers l'international). Les grands comptes représentent près de 60 % des ventes de capacités évaluées.

c) Le marché de la téléphonie longue distance et internationale

En 1998, la concurrence a essentiellement portée sur les appels longue distance et internationaux . Sur ce marché, d'un point de vue pratique, on peut identifier deux principaux types de services : les services de sélection du transporteur et les services de cartes téléphoniques.

les services de sélection du transporteur sont accessibles par abonnement, l'utilisateur devant désigner la ligne téléphonique par laquelle il passe ses appels, soit par un préfixe à un chiffre (E) soit par un préfixe à quatre chiffres (16XY).

Fin 1998, les principaux opérateurs sur ce marché étaient Cégétel (le " 7 ") qui comptait 651.000 abonnés, et Omnicom (préfixe 5) avec 70.000 abonnés. Les services commerciaux des autres opérateurs titulaires de E ont en général été ouverts en 1999 : c'est le cas notamment du " 4 " (Télé 2). Fin 1998, les concurrents de France Télécom représentaient 5 % du trafic national longue distance et 6 % du trafic international.

le marché des cartes téléphoniques est composé des cartes prépayées, d'une part, et des cartes accréditives (associées à un compte téléphonique ou bancaire), d'autre part.

Pour les cartes prépayées , on distingue la " télécarte " de France Télécom, utilisable uniquement dans les publiphones et les autres cartes, qui correspondent à un crédit de communication auprès d'un opérateur ou d'un fournisseur.

Par ailleurs, on peut différencier ces cartes prépayées selon leur usage ou leur cible de clientèle : certaines sont vendues par les opérateurs et les entreprises de " call-back " directement auprès des utilisateurs finals, d'autres, à caractère promotionnel, sont proposées à un client intermédiaire qui les utilise pour faire la promotion de ses produits et services ; d'autres, enfin, sont commercialisées par les opérateurs de téléphonie mobile (Mobicarte de France Télécom par exemple ou Nomad de France Télécom).

S'agissant des " cartes accréditives ", elles permettent d'appeler partout, sans limite de crédit, après composition d'un code personnel d'identification, et offrent le plus souvent des services supplémentaires (cartes utilisables comme porte-monnaie électronique ou carte de crédit de la grande distribution).

En dehors de France Télécom, on comptait en France, en 1998, 37 cartes commercialisées par 20 opérateurs.

d) Le marché de la " boucle locale "

Votre rapporteur entend ici le marché de la boucle locale comme celui de la fourniture au client final d'un bouquet de services incluant la fourniture de l'accès et du trafic local et longue distance de téléphone, de trafic d'accès à Internet, et, de plus en plus, la fourniture de services à haut débit.

Les modalités du raccordement des clients sont a priori nombreuses (boucle locale filaire, réseau câblé, réseau de téléphonie mobile, boucle locale radio, liens satellites, liaisons louées), même si toutes ne s'adressent pas à la même cible de clientèle, ni aux mêmes zones et ne sont pas toutes au même niveau de développement.

Les acteurs agissant aujourd'hui sur la boucle locale en France sont principalement :

- des acteurs ayant déployé des réseaux de fibres optiques propre, à destination de gros consommateurs professionnels. Ces réseaux sont en général déployés dans des zones à forte activité ;

- les cablo-opérateurs, au sein desquels on peut distinguer, d'une part, des cablo-opérateurs relativement récents qui ont d'emblée déployé des réseaux permettant d'offrir des services de télécommunications et, d'autre part, des cablo-opérateurs plus anciennement installés, dans l'audiovisuel en général, qui modernisent leur réseau, en vue de les adapter à la fourniture de services de télécommunications. La clientèle visée, composée de résidentiels et de professionnels, est le plus souvent urbaine ;

- les opérateurs mobiles (v.supra). A noter que les offres actuelles ne portent que sur les bas débits.

Pour développer la concurrence sur la boucle locale, l'ART a lancé au cours de l'année 1998 une phase d'expérimentation des technologies de " boucle locale radio ". Les opérateurs peuvent ainsi établir des réseaux expérimentaux raccordant par voie radio des abonnés résidentiels et des entreprises, et tester sur ces réseaux la fourniture de l'ensemble des services de télécommunications, dont la téléphonie fixe et l'accès à Internet. Au total, 23 expérimentations réparties dans toute la France et conduites par 16 sociétés ont ainsi été autorisées.

e) Le marché des services de transmission de données

Ce marché est celui où la concurrence sur le territoire national est la plus ancienne. Les principaux offreurs de service de transmission de données concurrents à France Télécom/Transpac sont Cégétel, Siris et Equant, qui offrent des services de données en national, Worldcom qui a une offre internationale et IBM GS qui offre des services à valeur ajoutée.

Le chiffre d'affaires des concurrents de Transpac s'élève à près de 900 millions de francs à la fin de 1998, parmi lesquels seuls 50 % concernent la transmission de données (le reste étant composé de liaisons louées). Le chiffre d'affaires de Transpac est de 5,9 milliards de francs 1998. La part de marché des concurrents peut donc être estimée à 7 % en 1998. L'activité des concurrents de France Télécom reste centrée sur les entreprises. Le chiffre d'affaires est réalisé en grande partie par les grands comptes (70 % chez Cégétel contre 30% pour les PME) mais tous les acteurs se positionnent désormais sur ce marché des PME.

f) Le marché de l'accès à Internet

Le marché de l'accès à Internet comptait environ 250 fournisseurs d'accès à la mi-1998 . On distingue le marché résidentiel, où l'accès se fait principalement par le réseau téléphonique commuté, à un débit de 28 ou 59 kbits/s, plus marginalement par la câble à des débits nettement plus élevés, et le marché professionnel, où l'accès se fait principalement par le réseau téléphonique commuté, soit par le RNIS 16( * ) , soit par le câble ou par liaison louée.

Sur le marché résidentiel, 4 principaux fournisseurs d'accès (ISP) représentaient en 1998 plus de 80 % du marché :

PARTS DE MARCHÉ DES FOURNISSEURS D'ACCÈS À INTERNET

Wanadoo (France Télécom)

29,5 %

AOL/Compuserve/HOL (Cégétel)

31 %

Club Internet (Lagardère)

14 %

Infonie

8 %

Autres

17,5 %

Source : IDATE

L'apparition fin 1998-début 1999 de formules d'accès à Internet à abonnement gratuit, attractives pour les petits utilisateurs, pourrait modifier sensiblement la structure du marché.

g) La téléphonie mobile

Les chiffres régulièrement communiqués par l'observatoire des mobiles confirment l'envolée spectaculaire de ce marché dans notre pays, qui compte désormais 17 millions d'abonnés, soit 28,5 % de la population.

LE MARCHÉ DES MOBILES AU 31 OCTOBRE 1999

 

Parc de

Croissance nette

 

clients

mensuelle

%

6 derniers mois

%

France TELECOM

 
 
 
 
 

Itinéris-Ola

8 209 800

379 000

4,8%

1 922 400

31 %

Améris (France Caraïbes mobiles)

163 700

10 300

6,7 %

45 700

39 %

Total numérique

8 373 500

389 300

4,9 %

1 968 100

31 %

Radiocom 2000 TDV & mixte

700

-100

-12,5 %

-9000

-56 %

TOTAL

8 374 200

389 200

4,9 %

1 967 200

31 %

CEGETEL

 
 
 
 
 

SFR GSM

6 079 800

295 000

5,1 %

1 349 000

29 %

SRR

97 100

5 500

6,0 %

34 300

55 %

TOTAL

6 176 900

300 500

5,1 %

1 383 300

29 %

BOUYGUES

 
 
 
 
 

Bouygues Télécom

2 553 000

192 100

8,1 %

843 200

49 %

TOTAL numérique

17 103 400

881 900

5,4 %

4 194 600

32 %

Total analogique

700

-100

-12,5 %

-900

-56 %

TOTAL GENERAL

17 104 100

881 800

5,4 %

4 193 700

32 %

Source : Observatoire des mobiles

Les parts de marché se répartissent de la façon suivante : Itinéris 49 % ; SFR 36,1 % ; Bouygues Telecom 14,9 %.

Pour clore ce bilan sur la situation française des télécommunications, votre rapporteur pour avis aimerait formuler deux observations :

Les bienfaits de la concurrence ne font guère de doute, contrairement à ce que voudraient faire croire certains zélotes du statu quo en matière postale ou énergétique. L'ouverture des télécommunications a généré de la croissance, des investissements, de l'emploi. Elle a bénéficié aux entreprises et aux consommateurs en diversifiant l'offre et en baissant les tarifs. Rappelons que le prix du panier des ménages de l'ART, à l'indice 100 en 1996, s'établit en 1999 et celui des entreprises à 78.

L'évolution réglementaire n'est pas aboutie. En particulier, votre rapporteur pour avis souhaite une mise en oeuvre rapide de la promesse gouvernementale du dégroupage partiel de la boucle locale afin de lever les derniers freins au développement de la concurrence.

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