Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME XII - PLAN
BARDOU (Janine)
AVIS 91-TOME XII (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 7 3 Ko )Table des matières
- AVANT-PROPOS
-
CHAPITRE IER -
BILAN D'ACTIVITÉ DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL
DU PLAN ET DES ORGANISMES RATTACHÉS -
CHAPITRE II -
LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN
ET L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XII
PLAN
Par Mme Janine BARDOU,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
38
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Les crédits inscrits au titre du fascicule budgétaire
" Plan " des services du Premier ministre s'élèvent
à 159,8 millions de francs, en hausse de près de 5 %
par rapport au projet de loi de finances pour 1999.
Cet accroissement est, pour une large part, dû à l'augmentation
des crédits destinés à l'évaluation des politiques
publiques. La réalisation de nouvelles évaluations, dans le cadre
réformé constitué par le décret du
18 novembre 1999, justifie pleinement leur adoption.
Les moyens de fonctionnement consacrés au Commissariat
Général du Plan sont, en revanche, limités au niveau
atteint en 1999, le nombre d'emplois budgétaires se réduisant,
pour sa part, très légèrement.
L'année 2000 fera date pour le Commissariat général du
Plan avec la relance de l'évaluation des politiques publiques, la remise
d'un important rapport consacré aux perspectives qui s'ouvrent à
la France, et la conclusion des nouveaux contrats de plan Etat-Régions.
Dans ce contexte de grande activité, le budget alloué au CGP -qui
reste sous contrainte- semble cependant suffisant pour lui permettre de mener
à bien sa mission.
CHAPITRE IER -
BILAN D'ACTIVITÉ DU
COMMISSARIAT GÉNÉRAL
DU PLAN ET DES ORGANISMES
RATTACHÉS
Depuis sa création, par le décret du 3 janvier 1946, le Commissariat général du Plan constitue un lieu d'échange entre les partenaires sociaux et un outil d'analyse et de prospective sur l'évolution de l'économie et de la société française. Sa mission, précisée voici un an par le Premier ministre, est menée à bien grâce à des moyens financiers et humains dont le premier chapitre du présent rapport pour avis évoquera les principales caractéristiques, avant d'examiner le bilan d'activité pour 1999 du Commissariat et des organismes qui lui sont rattachés.
I. LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN
A. UNE MISSION : " FAVORISER UNE RÉFLEXION COLLECTIVE " POUR DÉFINIR " UNE STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL "
Dans une
lettre adressée au Commissaire au Plan le 31 mars 1998, le
chef du Gouvernement a défini les trois orientations assignées
aux travaux du Commissariat général du plan : le
développement de l'économie française dans le cadre de la
mondialisation et de l'intégration européenne ; le
renforcement de la cohésion sociale et, enfin, la modernisation des
instruments de l'action publique.
Compte tenu des propositions que lui a remises le Commissaire, le Premier
ministre a chargé celui-ci, en novembre 1998, de réaliser un
rapport sur
" les perspectives de la France "
" conçu en amont des décisions publiques et visant
à déboucher sur l'action ".
Ce document, qui sera achevé au cours du premier semestre 2000,
tendra à :
- éclairer les perspectives à moyen et long terme pour
l'ensemble des citoyens ;
- décrire les possibilités de développement et de
mise en oeuvre des projets des acteurs économiques, sociaux et
territoriaux ;
- explorer les stratégies économiques et sociales possibles
et souhaitables dans le nouvel environnement créé par
l'euro ;
- aider à définir enfin les choix à moyen terme des
autorités publiques.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
ce texte sera
" soumis pour avis au Conseil économique et
social, puis aux Assemblées parlementaires, accompagné d'une
lettre du Premier ministre indiquant les principaux enseignements que le
Gouvernement entend en tirer pour son action "
.
Votre Commission des affaires économiques souhaite que le Parlement
soit pleinement associé à l'élaboration de cet exercice de
prospective et non pas seulement informé des conclusions auxquelles
aboutira le Commissariat au Plan.
Rappelons par ailleurs la création du groupe de prospective
créé au Sénat, en 1999, à l'initiative de notre
collègue René Trégouët.
B. LES MOYENS DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN
1. Les agrégats " Plan " et " Recherche "
Le total
des crédits inscrits au titre des Services du Premier ministre dans le
" bleu budgétaire " intitulé " Plan "
s'élève à 159,79 millions de francs.
Il se décompose en deux masses d'importance inégale,
respectivement retracées par les agrégats " plan " et
" recherche ".
L'agrégat " plan ", dont le montant s'élève
à 101,44 millions de francs dans le budget 2000, croît de
+ 6 %.
Il comprend les crédits alloués :
- au Commissariat général du Plan (CGP) ;
- au Conseil national de l'évaluation (CNE) ;
- au Fonds national de développement de l'évaluation
(FNDE) ;
- à l'évaluation des contrats de plan Etat-Région
(CPER) ;
- au Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts
(CSERC).
Il regroupe :
- les crédits de personnel ;
- les crédits de fonctionnement relatifs aux activités du
CGP, du FNDE, du CNE, du CSERC, et ceux consacrés à
l'évaluation des CPER ;
- les subventions allouées à l'Observatoire français
des conjonctures économiques (OFCE) et à l'Institut de recherches
économiques et sociales (IRES).
La hausse des crédits observée en 1999 n'est pas imputable aux
frais de personnel, qui enregistrent une légère baisse, mais
à l'augmentation des crédits de fonctionnement consacrés
aux études du fonds national de développement de
l'évaluation pour la réalisation du programme de travail du
Conseil national de l'évaluation.
Votre Commission des Affaires économiques approuve l'accroissement
des crédits destinés aux activités d'évaluation des
politiques publiques.
Les crédits retracés dans l'agrégat
" recherche " s'élèvent quant à eux à
58,3 millions de francs, en hausse de 2,5 % par rapport à
1999.
Cet agrégat correspond à la somme des crédits
consacrés à des activités de recherche par les organismes
rattachés au Commissariat au plan et par le Centre d'études
prospectives et d'informations internationales.
2. Les moyens humains
Les
moyens humains affectés au Commissariat au Plan, au CEPII et au CSERC
restent stables. Ils s'élèvent respectivement à :
- 136 emplois budgétaires pour le CGP, dont 78 titulaires et
58 contractuels, soit une réduction de deux unités ;
- 46 emplois budgétaires pour le CEPII, dont 13 titulaires et
33 contractuels ;
- 12 emplois budgétaires pour le CSERC, dont 5 emplois titulaires
et 7 contractuels ;
- 10 emplois budgétaires au titre de la recherche en
socio-économie ;
- 4 emplois budgétaires de contractuels pour le CNE.
Au total,
les effectifs totaux passeront donc de 210 à
208 emplois budgétaires
entre 1999 et l'an 2000.
C. BILAN D'ACTIVITÉ DU CGP
Le
Commissariat général du Plan est composé de six services
dont l'activité en 1999 se résume comme suit :
Le service économique, financier et international
Ce service a élaboré plusieurs rapports notamment
consacrés à :
- l'élargissement de l'Union européenne à l'Est de
l'Europe (pour la délégation de l'Union européenne de
l'Assemblée nationale) ;
- la situation et les perspectives de l'assurance française (pour
la Commission des finances du Sénat) ;
- aux institutions nouvelles qui favoriseront le développement des
entreprises.
Il travaille, en outre, actuellement au rapport précité sur les
perspectives ouvertes à la France commandé par le Premier
ministre.
Ce service a également participé à la
délégation française au comité de politique
économique qui se réunit à Bruxelles.
Le service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat
Il assure le suivi des travaux d'évaluation en cours, dans le cadre de
la gestion du fonds national de développement de l'évaluation
(FNDE). Il publiera deux rapports d'évaluation d'ici à la fin
1999 : l'un concerne la politique de la montagne, l'autre les
résultats obtenus grâce à la loi relative à la lutte
contre l'alcoolisme et le tabagisme.
Cinq nouveaux projets d'évaluation ont, en outre, été
sélectionnés en 1999 et vont faire l'objet d'une étude
dans les mois à venir.
Ils concernent :
- la lutte contre le sida ;
- le logement social dans les départements d'outre-mer ;
- les aides à l'emploi dans le secteur non marchand ;
- le programme " nouveaux services emploi-jeunes " mis en oeuvre
par le ministère de la jeunesse et des sports ;
- la préservation des ressources destinées à la
production d'eau potable.
Le service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat anime
également des groupes de travail sur :
- la gestion de l'emploi public ;
- la prospective méditerranéenne ;
- l'évolution du rôle de l'Etat face aux mutations
technologiques dans le secteur des médias.
Le service des affaires sociales
Ce service a effectué des travaux qui concernent :
- la prospective des métiers et des qualifications ;
- la réduction du temps de travail ;
- les jeunes et les politiques publiques ;
- le vieillissement ;
- les minimas sociaux, les revenus d'activité et la
précarité.
Le service énergie environnement, agriculture et tertiaire
Le service a mis en place des groupes de travail et organisé des
séminaires intéressant les trois thèmes principaux qui
relèvent de ses compétences :
- la régulation des services publics en réseau ;
- les instruments de la politique de l'environnement ;
- la maîtrise des technologies de l'information.
Le service du développement technologique et industriel
Les travaux de ce service concernent trois champs d'investigation
principaux :
- la nouvelle nationalité de l'entreprise dans la
mondialisation ;
- l'intégration européenne et les systèmes productifs
nationaux ;
- la place et la stratégie de la France dans la compétition
mondiale en matière de recherche et d'innovation.
Le service des études et de la recherche
Dans le cadre de plusieurs appels d'offres, ce service finance des recherches
sur quatre thèmes principaux :
- la place de l'industrie française dans l'économie
mondiale ;
- les revenus d'activité et minima sociaux ;
- le gouvernement d'entreprise ;
- les négociations multilatérales et les politiques
commerciales.
II. L'ACTIVITÉ DES ORGANISMES D'ÉTUDE ET DE RECHERCHE
Le
financement de six organismes d'études de recherche relève
également du budget du Plan. Les deux premiers d'entre eux, le Centre
d'études prospectives et d'information internationales (CEPII) et le
Conseil supérieur de l'emploi et des coûts (CSERC) sont
directement rattachés au Commissariat général. C'est
pourquoi leurs crédits sont individualisés dans le
" bleu " budgétaire qui lui est consacré.
Les quatre autres en reçoivent des subventions. Il s'agit :
- du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie (CREDOC) ;
- du centre d'études prospectives et mathématiques
appliquées à la planification (CEPREMAP) ;
- de l'Institut de recherche économique et sociale (IRES) ;
- de l'Observatoire français des conjonctures économiques
(OFCE).
Le montant des crédits, globalement stables, accordés à
ces organismes s'élève à 82 millions de francs et se
décompose comme suit :
MONTANT DES RESSOURCES AFFECTEES AUX ORGANISMES RATTACHES
ET
AUX ORGANISMES SUBVENTIONNES PAR LE CGP
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
CEPII |
21,708 |
21,90 |
CSERC |
6,37 |
6,41 |
CREDOC |
5,5 |
5,54 |
CEPREMAP |
7,64 |
7,71 |
OFCE |
20,48 |
20,53 |
IRES |
20,16 |
20,22 |
|
81,85 |
82,31 |
Source : Commissariat général du plan
A. LES ORGANISMES RATTACHÉS
1. Le CEPII
Créé en 1978, le CEPII réalise des
études sur l'économie internationale, les échanges
internationaux et les économies étrangères.
Il poursuit ses recherches autour de trois pôles principaux :
La macro-économie internationale
A ce titre, il a élaboré en 1999, un nouveau modèle
macro-économique dénommé " Marmotte ". Il a
également réalisé des études sur :
- l'instabilité et les mutations du système monétaire
et financier international, en collaboration avec l'
Institute for
International Economies
de Washington (ces travaux concernent notamment le
rôle du prêteur en dernier ressort face à la globalisation
financière, les régimes de change dans les pays émergents,
la stabilité d'un système monétaire bipolaire) ;
- les transferts d'épargne internationaux, les investisseurs
institutionnels et les régimes de croissance.
Le commerce international
Outre un important travail de mise à jour de la base de données
CHELEM, diverses études ont été réalisées
sur :
- les analyses de la compétitivité ;
- l'évaluation des barrières tarifaires et non
tarifaires ;
- le marché du travail aux Pays-Bas.
Les économies émergentes et en transition
Le CEPII a réalisé plusieurs études notamment
consacrées à :
- la crise observée sur les marchés émergents en
1997-1998, notamment en Thaïlande et en Corée ;
- la place de la Russie dans la mondialisation ;
- et enfin aux conditions de sortie de crise en Asie ;
Le CEPII édite la Revue trimestrielle
Economie internationale
,
ainsi que la
Lettre du CEPII
qui paraît également en
anglais sous le titre : "
The CEPII News letter
". Il
publie également des
Documents de travail
ainsi que divers
ouvrages intéressant l'économie internationale.
2. Le CSERC
Créé par la loi quinquennale
n° 93-1313 du
20 décembre 1993 sur l'emploi et la formation professionnelle,
le CSERC contribue à la connaissance des revenus, des coûts de
production et des liens entre l'emploi et les revenus. A ce titre, il formule
des recommandations de nature à favoriser l'emploi.
Le Conseil bénéficie de treize emplois budgétaires.
Il a remis, le 12 avril 1999, au Premier ministre, aux
Présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et
transmis au Conseil économique et social, son rapport intitulé
"
Le SMIC, salaire minimum de croissance
" et a assuré
une large diffusion à ce travail en organisant des rencontres et des
réunions de présentation dans toute la France.
A l'occasion de l'examen du projet de loi d'orientation relatif à la
lutte contre les exclusions, à l'automne 1998, l'Assemblée
nationale avait, par un amendement adopté en nouvelle lecture
après l'échec de la commission mixte paritaire (CMP), voulu
transformer le " CSERC " en " Conseil de l'emploi, des revenu et
des coûts " (CERC). Cette mesure avait été
déclarée non conforme à la Constitution par le Conseil
constitutionnel au motif -purement procédural- que cette adjonction ne
pouvait être apportée au texte soumis à la
délibération de la CMP.
Depuis lors, l'Assemblée nationale a adopté, le
14 octobre 1999, une proposition de loi n° 1516
rectifiée tendant à la création du CERC.
Aux termes de l'article premier de ce texte, le CERC, composé d'un
Président et de six membres nommés par décret, serait
"
chargé de contribuer à la connaissance des revenus, des
inégalités sociales et des liens entre l'emploi, les revenus et
la cohésion sociale
".
Ses rapports seraient transmis au Premier ministre, aux présidents de
l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique
et social.
Dans son avis sur le projet de loi de finances pour 1999, votre Commission des
Affaires économiques constatait que le mandat des membres du CSERC
était parvenu à expiration sans que ceux-ci aient
été remplacés.
Sans préjuger des compétences dévolues au futur CERC,
elle regrette les lenteurs qui empêchent toute réforme de cette
institution et nuisent à l'accomplissement de sa mission.
B. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
1. L'OFCE
Créé en 1981 par une convention conclue entre
l'Etat
et la Fondation nationale des sciences politiques, l'OFCE a pour mission
d'étudier scientifiquement et en toute indépendance la
conjoncture de l'économie française.
L'OFCE est composé de deux départements, l'un consacré
à l'analyse et à la prévision et l'autre aux études.
En 1999, le
département analyse et prévision
a
réalisé trois principaux types d'études relatives
à l'économie française et en particulier :
- des prévisions, en collaboration avec des partenaires
privés ;
- un rapport sur les perspectives économiques en Europe, en
collaboration avec des instituts de recherche allemands, italiens et
néerlandais ;
- une étude sur les politiques de l'emploi et la flexibilité
du travail dans les principaux pays industrialisés (pour le Conseil
d'analyse économique).
Plusieurs autres études ont également été
entreprises au cours du second semestre 1999. Elles portent notamment sur les
35 heures, les retraites, les dépenses de santé et le
chômage structurel.
Quant au
département des études
, il réalise des
travaux sur :
- l'état de l'Union européenne ;
- la concurrence fiscale en Europe (à la demande de la Commission
des finances du Sénat) ;
- la macro-économie de l'intégration européenne ;
- l'épargne, l'investissement et les balances courantes dans le
monde.
2. Le CREDOC
Association chargée de réaliser des
études sur
les conditions de vie de la population et de promouvoir les recherches en
statistique, économie, sociologie ou psychologie, le CREDOC dispose d'un
personnel composé de 49 cadres et 13 employés.
Au cours de l'année 1998-1999, il a réalisé près de
95 études sur des sujets très divers tels que les conditions
de vie et les aspiration des Français, les intentions d'achat de
voitures, l'évaluation du dispositif RMI dans un département ou
l'évaluation de la politique d'aide aux scieries.
Près de soixante-dix autres études intéressant des sujets
tout aussi variés sont également en cours.
3. Le CEPREMAP
Egalement constitué sous la forme d'une association, le
Centre d'études prospectives d'économie mathématique
appliquée à la planification a publié vingt-neuf articles
dans des revues internationales, vingt-quatre autres dans des revues
nationales ; ainsi que des contributions à
vingt-et-un ouvrages.
Le champ des investigations que couvrent les activités du CEPREMAP
concerne notamment :
- l'organisation des marchés ;
- les fondements micro-économiques de la
macro-économie ;
- la modélisation économétrique et
macro-économique ;
- le marché du travail et les politiques de l'emploi.
Les travaux du Centre ont été élaborés par vingt
neuf chercheurs qui y travaillent à temps complet ou partiel,
auxquels se sont associés vingt-deux doctorants et contractuels et
une dizaine de chercheurs étrangers.
4. L'IRES
A la fin
de l'année 1999, l'Institut de recherches économiques et sociales
devrait avoir achevé son deuxième programme scientifique à
moyen terme et élaborera son troisième programme.
L'objet des travaux qui y sont conduits est la comparaison internationale des
transformations du rapport salarial.
A ce titre, il poursuit des recherches dans le cadre de
programmes
spécifiques
consacrés au revenu salarial, à l'emploi
et au chômage, aux revenus des salariés. A ceux-ci s'ajoutent des
programmes transversaux
qui s'intéressent aux conséquences
de la mondialisation financière sur la gestion du rapport salarial en
France, à la réduction et à la réorganisation du
temps de travail, au travail, au syndicalisme et aux relations professionnelles.
L'IRES a signé diverses conventions d'études et de recherche avec
des institutions publiques (Ministère des affaires sociales,
ministère des affaires européennes, Caisse des
dépôts et consignations).
Il contribue également à l'élaboration de thèses de
doctorat et publie, outre de nombreux articles scientifiques, une
lettre
mensuelle.
CHAPITRE II -
LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL
DU PLAN
ET L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
L'évaluation des politiques publiques a pour objet
d'apprécier l'efficacité de l'action publique en comparant les
résultats aux objectifs poursuivis et aux moyens mis en oeuvre pour les
atteindre. Son développement permet d'affiner les critères de
choix et de renforcer la pertinence des décisions politiques.
Le Commissariat général du plan occupe une place centrale dans le
dispositif français d'évaluation, qu'un décret du
18 novembre 1998 a modifié. Le CGP exerce, en outre, des
compétences spécifiques s'agissant de l'évaluation des
contrats de plan Etat-régions, sur lesquelles votre rapporteur pour avis
a décidé de faire le point à l'occasion de l'examen du
budget pour l'an 2000 et de la conclusion des nouveaux contrats de plan.
I. LA RÉFORME DU DISPOSITIF D'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES PAR LE DÉCRET DU 18 NOVEMBRE 1998
Depuis
plusieurs années, la Commission des Affaires économiques
souhaitait une réforme du décret n° 90-82 du
22 janvier 1990 relatif à l'évaluation des politiques
publiques. Aussi se félicite-t-elle de la publication du décret
n° 98-1048 du 18 novembre 1998 et de la circulaire du
28 décembre 1998, relatifs à l'évaluation des
politiques publiques.
Le décret précité a supprimé le " Conseil
scientifique de l'évaluation ", qu'il a remplacé par un
" Conseil national de l'évaluation " (CNE). Installé le
16 février 1999 et présidé par M. Yves
Cousquer, le CNE est composé de
quatorze membres
, dont :
- six personnalités choisies en raison de leurs compétences
en matière d'évaluation et dans le domaine des sciences
économiques, sociales ou administratives ;
- un membre du Conseil d'Etat ;
- un membre de la Cour des comptes ;
- trois membres du Conseil économique et social ;
- un maire, un conseiller général et un conseiller
régional, respectivement désignés au vu des propositions
faites par une association représentative des maires, des
présidents de conseils généraux et des présidents
de conseils régionaux.
Votre Commission des Affaires économiques déplore qu'aucun
membre de l'Assemblée nationale et du Sénat ne figure parmi les
membres de droit du Conseil national de l'évaluation, aux termes du
décret n° 98-1048 précité.
Le Conseil national de l'évaluation reçoit des projets
d'évaluation
transmis par le Premier ministre, les ministres, le
Conseil d'Etat, la Cour des comptes, le Conseil économique et social, le
Médiateur de la République, les collectivités
territoriales et les associations d'élus représentées en
son sein. Sur cette base,
il propose chaque année au
Premier ministre un programme d'évaluation
destiné
à être mis en oeuvre l'année suivante. Ce programme fixe,
pour chaque projet d'évaluation, la composition de l'instance
chargée de réaliser l'évaluation, les modalités et
les délais de sa réalisation.
Concrètement, le secrétariat du CNE est tenu par le Commissariat
général du Plan. Dans le futur, selon les informations
communiquées à votre rapporteur, la durée des travaux
d'évaluation ne devra pas excéder un an. Elle pourra
cependant être portée à dix-huit mois dans des cas
exceptionnels. Cette innovation est particulièrement utile :
l'évaluation de la politique de la montagne n'a-t-elle pas duré
six ans ? Décidée en 1993, ses résultats ne
seront rendus publics qu'à la fin 1999 !
Les travaux de chacune des instances d'évaluation seront, aux termes du
décret précité, publiés. Le CGP pourra, en outre,
proposer les suites à donner aux évaluations qui concernent des
politiques relevant de l'Etat.
Sous la présidence du Premier ministre, le comité
interministériel pour la réforme l'Etat a d'ores et
déjà arrêté, le 13 juillet 1999,
une
liste de cinq thèmes qui feront l'objet d'une évaluation
dans l'année à venir
. Il s'agit :
- de la prévention et le traitement du SIDA ;
- du logement social dans les DOM ;
- des dispositifs d'aide à l'emploi dans le secteur non
marchand ;
- de l'effet du programme nouveaux services-emplois jeunes dans le secteur
de la jeunesse et des sports ;
- enfin, de la préservation des ressources destinées
à la production d'eau potable.
Le montant total des crédits destinés au financement de ces
évaluations s'élève à
5,3 millions de
francs
.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
aucune collectivité locale n'a, pour le moment, saisi le CGP d'une
demande d'évaluation dans les conditions fixées par
l'article 4 du décret n° 98-1048 précité.
Votre Commission des Affaires économiques souhaite que les
dispositions du décret n° 98-1048 fassent l'objet d'une mise en
oeuvre rapide et que les résultats des évaluations soient
publiés dès que possible.
II. LA CONTRIBUTION DU CGP À L'ÉVALUATION DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS
Lors de la signature des derniers contrats de plan, le Premier ministre a décidé par une circulaire du 31 mars 1992, d'instituer une procédure d'évaluation de l'exécution de ces contrats, à laquelle le Commissariat général du Plan prend une part importante.
A. PRINCIPES ET MISE EN oeUVRE DE LA PROCÉDURE FIXÉE PAR LA CIRCULAIRE DU 31 MARS 1992
La
procédure prescrite par la circulaire du 31 mars 1992
s'articule en deux volets, l'un national, l'autre régional.
Cette procédure est à la fois sélective (elle
n'intéresse qu'un échantillon de projets) et approfondie,
puisqu'elle consiste en une étude systématique d'une batterie de
critères qualitatifs et quantitatifs.
Le volet régional
Dans chacune des régions, un
comité de pilotage,
co-présidé par le Préfet de région et le
président du conseil régional, est créé.
Composé selon des modalités qui varient selon les régions,
il comprend cependant toujours le président du Conseil économique
et social régional (CESR), le Trésorier payeur
général, le président de la Chambre régionale des
comptes, ainsi que des experts. Dans certaines régions, les
préfets de département, le directeur des services de l'INSEE et
celui de la Banque de France participent à ses travaux.
Ce comité est chargé de choisir les programmes
d'évaluation, de fixer la composition de l'instance technique
chargée de réaliser l'évaluation (cf. ci-après) de
décider d'en publier les conclusions et de déterminer les suites
qu'il convient d'y donner.
Pour chaque programme d'évaluation, une
instance technique
est
désignée au niveau régional. Elle est composée, le
plus souvent, d'experts et d'universitaires ainsi que d'un membre du CESR.
Chaque instance propose le cahier des charges du projet d'évaluation
qu'elle doit réaliser au comité de pilotage, conduit les travaux
d'évaluation et soumet ses conclusions au même comité.
Le volet national
Une
instance nationale d'évaluation
a été
créée. Présidée par le Commissaire
général du Plan, elle est composée de représentants
des principales administrations centrales intéressées par
l'exécution des CPER (délégation à
l'aménagement du territoire et à l'action régionale ;
délégation interministérielle à la ville ;
direction générale de l'administration ; direction
générale des collectivités locales ; direction des
affaires économiques, sociales et culturelles d'outre-mer, direction de
la comptabilité publique, direction du budget, ainsi que d'un membre du
Conseil scientifique de l'évaluation).
Son secrétariat est tenu par les services du Commissariat
général du Plan. Elle s'est réunie vingt fois depuis
sa création.
L'instance nationale d'évaluation reçoit des projets
d'évaluation transmis par les préfets de région et
décide, le cas échéant, de leur déléguer
les crédits d'Etat nécessaires à la réalisation
des évaluations
. Le montant de ces crédits est calculé
sur la base
d'un prélèvement de 6/10.000
e
de
l'enveloppe globale des contrats de plan. S'y ajoutent les crédits, d'un
montant équivalent, consacrés par les régions aux
évaluations.
De 1995 à 1999, cent cinquante trois dossiers ont été
soumis à l'instance nationale, correspondant à un montant total
de crédits délégués de plus de 35 millions de
francs
, dont 34 millions au titre des régions
métropolitaines et 1,6 million au titre des régions
d'outre-mer.
On retiendra, à tire d'exemple, que les projets d'évaluation
soumis à l'instance nationale ont concerné, en 1999 :
- la politique de la ville ; les politiques agricoles relatives aux
productions animales et les politiques agricoles relatives aux productions
végétales (pour la région Alsace) ;
- le système d'accompagnement du transfert de technologie et les
missions locales (pour la Bourgogne) ;
- le fonds régional d'aide au conseil et la prime d'orientation
agricole (pour la région Centre) ;
- les actions de transport et d'environnement et la politique de la ville
en Seine-Saint-Denis (pour l'Ile-de-France) ;
- la politique de transmission-reprise dans l'artisanat et les documents
uniques de programmation (DOCUP) 5b (pour le Limousin) ;
- le suivi des aides à l'investissement matériel des PMI
(pour Midi-Pyrénées) ;
- le soutien aux projets d'agglomération (pour le
Nord-Pas-de-Calais) ;
- la politique du tourisme (pour Poitou-Charentes) ;
- les aides à l'industrie (pour la Martinique).
B. PERSPECTIVES D'ÉVALUATION DE LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE CONTRATS DE PLAN
Dans la
circulaire du 31 juillet 1998 relative aux prochains contrats de plan
Etat-régions et aux principes relatifs à leur architecture, le
Premier ministre indique : "
L'amélioration du suivi de
l'évaluation des contrats de plan figure parmi les mesures à
mettre en oeuvre pour la prochaine génération. Le suivi et
l'évaluation des opérations financées au titre de chaque
CPER par l'Etat, la région et chaque financement feront partie des
clauses du contrat
".
Ce texte prévoit, en outre, qu'au terme des quatre premières
années du contrat, une synthèse du suivi des évaluation
sera établie par les préfets de région et le Commissariat
général du Plan, et qu'elle fera l'objet d'un rapport au
Parlement.
Selon les informations recueillies par votre rapporteur pour avis, une
actualisation de la circulaire du 31 mars 1992, qui fixe les
règles applicables à l'évaluation des CPER, serait
actuellement en cours d'élaboration. Cette modernisation est souhaitable
et doit tenir compte des spécificités des nouveaux contrats de
plan.
Votre Commission des Affaires économiques souhaite que la
procédure mise en place demeure légère :
l'expérience prouve l'intérêt d'évaluations
ciblées réalisées à la demande des
régions.
Il est cependant regrettable que les résultats des évaluations
demeurent totalement confidentiels puisqu'ils sont, en pratique,
adressés uniquement aux préfets de région, au Commissariat
général du plan et aux exécutifs régionaux. Certes,
il convient de prendre garde à ne pas décourager les initiatives
en donnant une publicité systématique aux résultats de ces
évaluations. Mais il est dommage que l'expérience tirée de
ces travaux sur des sujets d'intérêt général ne
puisse être diffusée.
C'est pourquoi la Commission des Affaires économiques recommande que
le Commissariat général du plan élabore, sur la base des
études ponctuelles qui lui sont adressées, des synthèses
permettant de comparer les résultats obtenus dans les diverses
régions.
*
* *
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption des crédits du Plan inscrits dans le projet de loi de finances pour 2000.