Projet de loi de finances pour 2000, TOME XI - Aménagement du territoire
PEPIN (Jean)
AVIS 91-TOME XI(1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 408 Ko )Table des matières
-
CHAPITRE IER -
LES MOYENS FINANCIERS DE L'AMÉNAGEMENT
DU TERRITOIRE -
CHAPITRE II -
LA LOI N° 99-933 DU 25 JUIN 1999 D'ORIENTATION POUR L'AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DU TERRITOIRE -
CHAPITRE III -
LES SCHÉMAS DE SERVICES COLLECTIFS PRÉVUS PAR LA NOUVELLE LOI D'ORIENTATION- a) Le schéma de services collectifs de l'enseignement supérieur et de la recherche
- b) Le schéma de services collectifs culturels
- c) Les schémas de services de transport des voyageurs et des marchandises
- d) Le schéma de services collectifs de l'énergie
- e) Le schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux
- f) Le schéma de services collectifs sanitaires
- g) Le schéma des services collectifs du sport
- h) Le schéma de services collectifs de l'information et de la communication
-
CHAPITRE IV -
BILAN DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS 1994-1999 ET NOUVELLE GÉNÉRATION DE CONTRATS- A. L'EXÉCUTION DES CONTRATS EN COURS
- B. LA PRÉPARATION DE LA FUTURE GÉNÉRATION DE CONTRATS DE PLAN
- C. LE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE (CIADT) DU 23 JUILLET 1999
- D. PARTICIPATION DE L'ÉTAT AU CONTRAT DE PLAN DANS LES VINGT SIX RÉGIONS
- E. LES MESURES TERRITORIALES PRISES PAR LE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XI
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Par M. Jean PÉPIN,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
4
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
Mesdames, Messieurs,
L'examen des crédits de l'aménagement du territoire dans le
projet de loi de finances intervient, cette année, dans un contexte
particulier.
Tout d'abord, l'adoption récente de la loi n° 99-933 du
25 juin 1999 pour l'aménagement et le développement
durable du territoire a modifié sur de nombreux points la loi
n° 95-115 du 4 février 1995 qui, bien que
partiellement inappliquée, servait jusqu'à présent de
" cadre conceptuel " permettant d'appréhender les perspectives
de l'aménagement du territoire.
La réforme a introduit de nouvelles logiques qui ont notamment abouti
à la suppression du schéma national d'aménagement et de
développement du territoire et à la mise en place des
" schémas de services collectifs " -en lieu et place des
schémas sectoriels prévus par la loi de 1995- supposés
mieux répondre à la demande des territoires et dont la
philosophie a vocation à inspirer la nouvelle génération
de contrats de plan Etat-région.
La commission spéciale chargée par le Sénat d'examiner le
texte a émis des critiques de fond sur de nombreux aspects de la
réforme et invité la Haute-Assemblée à adopter un
dispositif beaucoup plus équilibré qui sans s'opposer à
toutes les innovations proposées, traduisait les préoccupations
majeures du Sénat quant au nécessaire développement
économique, en particulier dans les zones les plus fragiles.
Après l'échec de la commission mixte paritaire,
l'Assemblée nationale a adopté définitivement une
rédaction qui reprend pour l'essentiel, le texte qu'avait proposé
initialement le Gouvernement.
Ainsi le cadre de référence de la politique d'aménagement
du territoire se trouve-t-il sensiblement modifié avec des
repères et des objectifs qui, dans une large mesure, ne sont plus ceux
de la période précédente. Il convient aussi de prendre
acte de cette évolution.
En second lieu, l'année 2000 sera la première année de
mise en oeuvre de la nouvelle génération des contrats de plan
Etat-région pour la période 2000-2006. Votre rapporteur
consacrera un développement important à ce qui constitue un
partenariat essentiel entre les régions, chefs de file en matière
d'aménagement du territoire, et l'Etat, qui devrait s'engager sur la
période à hauteur de 105 milliards de francs (une
première enveloppe de 95 milliards de francs ayant d'ores et
déjà été ventilée, par région et par
ministère, par le Conseil interministériel d'aménagement
et de développement du territoire réuni à Arles le
23 juillet dernier).
En troisième lieu, l'examen des crédits de l'aménagement
du territoire ne peut faire l'impasse sur la nouvelle politique
régionale et de cohésion de l'Union européenne. Le Conseil
européen, réuni à Berlin les 24 et 25 mars 1999,
a fixé à 195 milliards d'euros le montant de l'enveloppe
allouée aux fonds structurels et à 18 milliards d'euros
celle réservée au fond de cohésion pour la période
2000-2006. Le nombre d'objectifs poursuivis a été réduit
de sept à trois et les critères de sélection des zones ont
été rendus plus restrictifs.
La France va soumettre à la Commission européenne une nouvelle
carte des zones éligibles prenant en compte les nouveaux critères.
La dotation globale qui devrait revenir à la France avoisinerait
95 milliards de francs (14,4 milliards d'euros) pour la
période 2000-2006, soit un montant de l'ordre de l'effort financier
consenti par l'Etat sur la même période dans le cadre des contrats
de plan.
CHAPITRE IER -
LES MOYENS FINANCIERS DE L'AMÉNAGEMENT
DU
TERRITOIRE
Les
crédits directement affectés à " l'aménagement
du territoire " en France, ont trois sources :
- le budget de l'Etat (fascicule budgétaire " bleu "
consacré à l'aménagement du territoire) ;
- les fonds d'aménagement du territoire ;
- les crédits européens issus des fonds structurels
communautaires.
Par ailleurs, il convient de tenir compte des concours financiers
résultant des exonérations des charges fiscales et sociales.
I. LES CRÉDITS INSCRITS AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2000
Les
crédits figurant au fascicule budgétaire
" aménagement du territoire " pour 2000
s'élèvent à
1.930,15 millions de francs
en
dépenses ordinaires et crédits de paiement,
en hausse de
7,1 %
par rapport au budget voté pour 1999.
Les autorisations de programme demandées pour 2000
s'élèvent, quant à elles, à 1.536 millions de
francs, en baisse de 4,1 % par rapport à la dotation votée
en 1999.
RÉCAPITULATIF DE L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS
DEMANDÉS
(EN MILLIERS DE FRANCS)
|
Crédits votés en 1999 |
Crédits demandés en 2000 |
Evolution (en %) |
Titre III : moyens des services |
108 759 |
119 153 |
+ 9,5 |
Titre IV : interventions publiques |
295 375 |
455 000 |
+ 54 |
Total dépenses ordinaires |
404 134 |
574 153 |
+ 42 |
Titre VI : subventions d'investissement |
|
|
|
- crédits de paiement |
1 398 700 |
1 356 000 |
- 3 |
- autorisations de programme |
1 603 700 |
1 536 000 |
- 4,1 |
TOTAL GENERAL |
1 802 834 |
1 930 153 |
+ 7,1 |
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Les dépenses ordinaires sont en hausse de 42 % , passant de 404,1 millions de francs votés en 1999 à 574,1 millions demandés pour 2000. Cette hausse concerne principalement les interventions publiques (titre IV), en augmentation de 54 %, s'expliquant mécaniquement par le fait que 2000 constituera la première année d'exécution des nouveaux contrats de plan Etat-région. La première année d'exécution de la précédente génération de contrats de plan avait aussi enregistré un bond apparemment " spectaculaire " des crédits du titre IV.
1. Les moyens des services
Les crédits du titre III
sont
destinés
aux dépenses de fonctionnement de la DATAR : rémunération
du personnel et fonctionnement des services de l'administration centrale, des
bureaux à l'étranger et des commissariats à
l'aménagement des massifs.
Après deux années de réduction (-3 % entre les lois de
finances 1996 et 1997 ; -3,9 % entre 1997 et 1998) et une année 1999 qui
vit la dotation progresser de près de 24 %, le projet de loi de
finances pour 2000 propose
une augmentation
de 9,5 % par rapport
à 1999, portant ces crédits de 108,7 millions à
119,1 millions de francs.
Les dépenses de fonctionnement de la DATAR représentent un peu
plus de 6 % du total des crédits demandés pour 2000.
Les effectifs budgétaires
totaux de la DATAR
demandés pour 2000 sont égaux à ceux de 1999, soit 141
emplois : 113 emplois en France et 28 emplois de contractuels français
dans les bureaux de la DATAR à l'étranger.
Sur ces 141 emplois, 58 sont des emplois titulaires et 83 sont
contractuels.
Le réseau étranger de la DATAR se subdivise en
trois :
- le
réseau européen
(36 personnes) est
composé de représentations au Bénélux, dans les
pays germaniques, à Londres, à Milan, dans les pays
ibériques et dans les pays nordiques ;
- le
réseau américain
(21 personnes) est
composé de quatre bureaux qui ont compétence sur l'ensemble de
l'Amérique du Nord y compris le Canada. La DATAR est
représentée à New York, Chicago, Los Angeles et
Houston ;
- le
réseau asiatique
(20 personnes), implanté depuis
1983, au Japon se compose de six bureaux : Japon, Tokyo (siège de
la Direction du réseau Asie) et Osaka, Taipei, Hong Kong, Séoul
et Singapour.
Au total, le réseau comprend 77 personnes, dont 28 agents contractuels
de l'Etat, 4 coopérants du service national, 34 agents
recrutés localement et 11 agents mis à disposition de la
DATAR par des organismes tiers. Sur l'ensemble de ces effectifs, la DATAR
emploie 8 directeurs et adjoints, 34 prospecteurs et 27 assistantes.
La gestion des bureaux en matière de personnel et de fonctionnement est
effectuée par la Direction des Relations Economiques Extérieures
du Ministère de l'économie (DREE).
L'organisation de cette gestion est définie dans le cadre d'un protocole
d'accord signé chaque année par les deux administrations.
En application de cet accord, les crédits du budget de la DATAR sont
transférés vers le budget de la DREE en cours d'année pour
permettre le financement des bureaux. Les fonds correspondants sont ensuite mis
en place auprès des postes de l'expansion économique des villes
où se situent les bureaux de la DATAR.
Au cours de ces dernières années, la situation de la France en
matière d'investissements étrangers est plutôt
satisfaisante.
Avec +21% d'emplois créés par les investisseurs étrangers
par rapport à 1997, la France a significativement conforté, en
1998, sa position de terre d'accueil privilégiée.
Ces investissements, répartis en 445 projets, devraient permettre
de créer ou de maintenir 29.411 emplois sur les trois prochaines
années.
NOMBRE
D'EMPLOIS CRÉÉS OU MAINTENUS PAR LES DÉCISIONS
D'INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN FRANCE
Source
: Invest in France Network - 1998
Le secteur de
l'électronique/informatique/télécommunications
arrive en première position des décisions d'investissements
même si celui de
l'automobile
reste, comme ces trois
dernières années, très porteur avec 4.915 emplois
créés.
Quelques régions semblent attirer plus régulièrement les
investisseurs étrangers.
Le
Nord-Pas-de-Calais
(3.978 emplois en 1998) et la
Lorraine
(2.300), régions de tradition industrielle actuellement en phase de
reconversion, connaissent un regain de vitalité et de dynamisme
économique, au travers notamment d'investissements étrangers
importants.
Ces deux régions sont systématiquement depuis quatre ans dans le
peloton de tête.
L'Alsace,
région frontalière
attirant naturellement les projets étrangers, a accueilli
2.416 emplois issus d'investissements étrangers en 1998 et
Rhône-Alpes,
avec 3.105 emplois se maintient également
parmi les 5 premières régions depuis plusieurs années.
Les régions frontalières sont le plus souvent choisies par les
investisseurs étrangers car elles permettent une desserte de plusieurs
marchés sans multiplication de sites de production. La localisation de
ces investissements est cependant relativement satisfaisante au regard de la
politique d'aménagement du territoire.
2. Les interventions publiques
Les
crédits d'intervention (titre IV) correspondent au chapitre 44-10, ou
" section intervention " du fonds national d'aménagement et
de développement du territoire (FNADT).
Ce chapitre regroupe, depuis l'adoption de l'article 33 de la loi n°
95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire, les
crédits antérieurement inscrits aux chapitres 44-01 à
44-03 :
- fonds d'intervention pour l'auto-développement en montagne (FIAM)
;
- fonds interministériel pour le développement de
l'aménagement rural (FIDAR) ;
- fonds régionalisé pour les initiatives locales pour
l'emploi (FRILE) ;
- fonds d'aide à la décentralisation (FAD).
Ces crédits sont inscrits pour
455 millions de francs
, soit
une progression de 54 % par rapport à l'année
dernière.
Cette augmentation traduit -nous l'avons dit- l'effort
fourni au niveau des nouveaux contrats de plan Etat-région lors de leur
première année d'exécution. Si le volet strictement FNADT
du chapitre 44-10 enregistre en 2000 une baisse de 27 % (de
295,37 millions de francs à 215 millions de francs), le volet
" contrats de plan Etat-région " génère une
dotation nouvelle de 240 millions de francs expliquant le taux
d'augmentation du chapitre de 1999 à 2000
.
On sait que les crédits ouverts au titre du Fonds national
d'aménagement et de développement du territoire (FNADT) sont
inscrits sur un titre IV (chapitre 44.10) et un titre VI
(chapitre 65.00) qui sera examiné ci-après.
L'évolution des dotations du titre IV entre 1996 et 1999 est la
suivante (en millions de francs) :
|
CHAPITRE 44.10 |
1996 |
326,080 |
1997 |
294,365 |
1998 |
294,930 |
1999 |
295,375 |
2000 |
455 |
Pour
1999, dernière année d'exécution des contrats de plan
(1994-1999), la consommation du chapitre s'est opérée de la
façon suivante :
- 37, 50 millions de francs ont été réservés
pour les commissariats à l'industrialisation,
- 30 millions de francs à l'autodéveloppement en
montagne ;
- 35 millions de francs à la mobilité des
salariés ;
- et 102, 28 millions de francs pour diverses autres actions.
Les mouvements de crédits opérés en gestion 1999 sur le
chapitre sont les suivants :
- 37.541.991 francs ont été ouverts au titre des
reports de crédits anticipés par arrêté du 24
février 1999 ;
- 10.000.000 francs ont été transférés au
budget de la Délégation Interministérielle à la
Ville pour la participation au financement contrat de plan Etat-région,
volet ville, par arrêté du 5 mars 1999 ;
- 75.459.293 francs ont été ouverts au titre des reports de
crédits, par arrêté du 10 juin 1999 ;
- 2.850.000 francs ont été ouverts par voie de fonds de
concours, par arrêté du 17 août 1999, correspondant à
la participation des régions à l'exécution du contrat
interrégional du bassin parisien.
ETAT DES SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT DU FNADT
( en millions de francs)
DO
|
LFI
96
|
LFI
97
|
LFI
98
|
A -
Crédits inscrits dans la loi de finances
|
326,080
|
294,365
|
294,930
|
( en millions de francs)
DO
|
1999 |
2000 |
A -
Crédits inscrits dans la loi de finances
|
295,375
|
455,000
|
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Les crédits d'investissement du titre VI demandés pour 2000 sont en diminution aussi bien en autorisations de programme (-4,1 %) qu'en crédits de paiement (-3 %). Ces crédits regroupent les subventions consacrées à la prime d'aménagement du territoire (PAT) et au fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT), pour sa partie investissement.
1. La prime à l'aménagement du territoire (PAT)
La prime
à l'aménagement du territoire a pour objectif, d'après le
décret du 6 février 1995
1(
*
)
,
de soutenir les créations d'emplois dans les
zones
d'aménagement du territoire
. Le chapitre budgétaire qui lui
est consacré (chapitre 64-00) s'intitule d'ailleurs " aides
à la localisation d'activités créatrices d'emploi ".
Le projet de loi de finances pour 2000 propose une augmentation des
crédits de 9,3 % en autorisations de programme (de 320 à
350 millions de francs) et d'un tiers en crédits de paiement (de
315 à 420 millions de francs).
La PAT pouvait jusqu'à présent être attribuée
à tout projet d'entreprise industrielle créant au minimum
20 emplois et investissant plus de 20 millions de francs sur trois
ans dans une zone d'aménagement du territoire. Pour les extensions
d'activités, le seuil d'éligibilité est de
50 emplois, sauf si l'effectif du site augmente de plus de 50 %.
De 1992 à 1998, 1.096 dossiers ont été primés.
Près de 4 milliards de francs de PAT ont été
attribués permettant la création prévisionnelle de
96.741 emplois.
Au premier semestre 1999, 92 dossiers ont été primés
pour un montant total de PAT de 226,84 millions de francs, permettant la
création, de 8.194 emplois et la réalisation de
5.439,7 millions de francs de projets d'investissement.
Les secteurs les plus dynamiques ont été l'agro-alimentaire,
l'automobile et les télécommunications. Les cinq régions
comptant le plus d'emplois " primés " sont la Bretagne, le
Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes Côte d'Azur, Rhône-Alpes et la
Lorraine.
PRIME
D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
BILAN D'ACTIVITÉ 1992-1998
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Dossiers
présentés
|
169
|
133
|
143
|
182
|
219
|
203
|
220
|
PAT
accordées (MF)
|
563
|
252,4
|
724,1
|
613
|
717
|
580
|
467
|
Nature
du programme
|
45,50%
|
35,1%
|
40,8%
|
39%
|
36%
|
36%
|
34%
|
Investissements étrangers
|
56
|
37
|
54
|
60
|
65
|
53
|
74
|
Secteur
d'activité (en % du nombre de dossiers)
|
71,2%
|
43,5%
|
60,0%
|
65,2%
|
57%
|
59%
|
64,9%
|
Montant
moyen PAT/emploi
|
38.000
|
29.000
|
48.000
|
49.296
|
43.849
|
44.162
|
32.000
|
Montant moyen d'investissement par emploi industriel (F) |
609.730 |
687.320 |
817.220 |
1.145.943 |
1.296.950 |
1.258.143 |
1.695.438 |
Montant moyen de PAT par investissement en % pour les projets industriels |
5,90% |
5,70% |
7,70% |
4,3% |
3,4% |
3,5% |
1,9% |
Jusqu'à présent, le " zonage PAT "
concernait environ 40 % de la population française soit 23,5
millions d'habitants.
La modification du zonage souhaitée par la Commission européenne
nécessite une nouvelle carte des aides à finalité
régionale couvrant 34 % de la population française soit
20,4 millions d'habitants.
Les zones d'emplois seront retenues sur la
base des critères statistiques suivants :
- revenu net imposable ;
- taux de chômage ;
- déclin démographique ;
- taux d'emploi dans des secteurs sensibles (automobile, armement,
chantier naval, mines, textile) ;
- importance des suppressions d'emplois depuis 1996.
A l'initiative du CNADT, ont été arrêtés le
1
er
avril 1999, deux mesures :
- l'abaissement des seuils d'éligibilité à la PAT
à 15 millions de francs d'investissement et 15 emplois (contre
20 millions de francs d'investissement et 20 emplois
aujourd'hui) ;
- l'élargissement de l'éligibilité aux nouveaux
services comme les centres d'appels, la logistique ou l'informatique.
Après approbation par le Conseil d'Etat et la Commission
européenne, ces nouvelles modalités seront
intégrées dans un décret en cours d'élaboration qui
se substituera le 1
er
janvier 2000 au décret
actuellement en vigueur.
Une évaluation des conséquences de l'abaissement des seuils et de
l'élargissement des activités éligibles dans le secteur
tertiaire permet d'envisager 100 dossiers supplémentaires
correspondant à une enveloppe approximative de 200 millions de
francs.
Il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont élus
nationaux et locaux ont été associés à
l'élaboration des nouveaux critères. Votre rapporteur pour avis
pense en particulier aux modalités de consultation du CNADT.
2. Le FNADT " investissement "
La
section " investissement " du FNADT, figurant d'après la
nomenclature budgétaire au chapitre 65-00 du budget de
l'aménagement du territoire, regroupe quatre anciens chapitres,
concernant :
- le fonds d'intervention pour l'aménagement du territoire
(FIAT) ;
- le fonds d'aide à la décentralisation (FAD) ;
- le fonds interministériel de développement et
d'aménagement rural (FIDAR) ;
- le fonds de financement des restructurations des zones minières
(GIRZOM).
Les crédits demandés au titre de ce chapitre
s'élèvent à
936 millions de francs en
crédits de paiement
, contre 1.083,7 millions de francs en loi
de finances initiale pour 1999, soit une réduction de 13,3% et à
1.186 millions de francs en autorisations de programme
, en baisse
de 7,5 %.
En application de l'article 33 de la loi du 4 février 1995, le
FNADT se compose de deux sections distinctes :
- la
section générale
, dont les crédits sont
engagés au niveau central ou délégués en
application de décisions ministérielles ;
- la
section locale
, dont la gestion est déconcentrée
au niveau des préfets de région. Une partie correspond aux
engagements de l'Etat dans le cadre des contrats de plan
Etat-région ; l'autre est libre d'emploi.
Pour 1999, la consommation du chapitre s'est analysée au
31 août 1999 de la façon suivante :
Au titre de la section locale
Les crédits ont été délégués aux
préfets à hauteur de :
- 520 millions de francs pour les contrats de plan Etat-région
(CPER)
- 200 millions de francs pour la section libre.
Au titre de la section générale,
ont été
consommés 668,9 millions de francs dont 20 millions de francs
pour la mobilité des entreprises, 478,28 millions de francs pour
les programmes nationaux de l'Etat et 190 millions de francs pour diverses
actions.
Aucune opération n'a donné lieu à un versement
supérieur à 50 millions de francs au cours des deux
dernières années.
En 1999 :
- 113 opérations ont correspondu à un versement de
moins de 1 million de francs ;
- 168 opérations ont correspondu à un versement compris
entre 1 et 10 millions de francs ;
- et 14 opérations ont correspondu à un versement compris
entre 10 et 50 millions de francs.
Votre rapporteur a consulté le rapport au Parlement sur
" l'utilisation des crédits du FNADT " en 1998.
Comme en 1997, le thème " développement économique et
l'emploi " fut en 1998 l'objectif prioritaire : 45 % des
crédits lui ont été consacrés. On constate une
légère augmentation de la part des crédits alloués
à cet objectif : en 1997 celle-ci était de 44 %.
" L'aménagement de l'espace " fut, comme en 1997, le
deuxième objectif poursuivi (25 % des crédits lui sont
consacrés). Il est suivi des thèmes " développement
rural, littoral, massif " (17 %) et " éducation,
recherche, culture " (9 %).
Pour chacune des sections, le développement économique et
l'emploi est l'objectif prioritaire. Sa part est toutefois plus importante au
niveau de la section générale : 55 % des crédits
de cette section sont consacrés à ce thème contre
48 % pour la section locale libre d'emploi et 38 % pour la section
locale CPER.
En revanche, pour les autres thèmes, la répartition des
crédits varie d'une section à l'autre :
- concernant la section locale CPER, le deuxième objectif
privilégié est l'aménagement de l'espace (28 % des
crédits), suivi des thèmes développement rural, littoral,
massif (26 %) et " Education, recherche, culture " (6 %),
- concernant la section libre d'emploi, le deuxième objectif
privilégié est l'aménagement de l'espace (24 % des
crédits) suivi des thèmes éducation, recherche, culture
(18 %) et développement rural, littoral, massif (6 %),
- concernant la section générale, le deuxième
objectif est " aménagement de l'espace " (21 %) suivi des
thèmes " développement rural, littoral, massif "
(9 %) et éducation, recherche, culture (8 %).
Les renseignements fournis par les préfets de régions sur les
opérations subventionnées permettent d'établir les
statistiques par :
- branches d'activité,
- types d'opération,
- organismes bénéficiaires.
Les infrastructures d'équipement restent la principale branche
bénéficiaire de subventions (38 % des crédits).
Cependant, la part des crédits qui lui est allouée a
augmenté par rapport à 1997 : elle représentait alors
23 % des crédits, le tourisme (16 % des crédits) et
l'industrie (12 %) sont les deux autres branches ayant perçu le
plus de crédits au titre du FNADT. La part des crédits qui leur
est affectée a également augmenté par rapport à
1997.
L'ensemble des autres branches a bénéficié de subventions,
chacune ayant perçu moins de 10 % des crédits.
En ce qui concerne les types d'opérations subventionnés, il est
à noter que plus des deux tiers des crédits sont destinés
aux matériel et équipement et autres infrastructures,
construction (38 % des crédits), les voiries et réseaux
divers (20 %) et le matériel et équipement (18 %).
Si l'on considère les organismes bénéficiaires, la
moitié des crédits a été allouée aux
collectivités locales et regroupements de collectivités :
- les collectivités locales sont les principales
bénéficiaires de subventions avec 49 % des crédits
alloués,
- la part des financements octroyés aux Etablissements publics de
coopération intercommunale (EPCI) et autres regroupements de
collectivités a légèrement diminué : ce taux
atteint 15 % en 1998 (18 % en 1997), les associations
bénéficient de 10 % des subventions, constituant ainsi la
troisième catégorie d'organismes bénéficiaires.
Le pourcentage de crédits alloués aux zones fragiles ou
sensibles, toutes sections confondues, est sensiblement le même qu'en
1997.
Les zones objectif 2 sont les principales bénéficiaires :
38 % des crédits leur sont destinés, suivies des zones 5b
(25%).
Les zones éligibles à la prime d'aménagement du territoire
(PAT) recueillent 23 % des dotations.
Le FNADT participe sur la section locale au financement de projets de petite
dimension. La section générale finance des projets de plus grande
envergure, en moyenne de 4 millions de francs.
Le budget moyen des opérations subventionnées est de
2,210 millions de francs. On peut noter une forte disparité entre
les sections : la section locale CPER finance des projets ayant un budget
moyen de 0,685 millions de francs, la section locale libre d'emploi des
opérations de 1 ,550 millions de francs en moyenne, alors que
pour la section générale, le budget moyen des opérations
atteint 4,555 millions de francs.
Plus de la moitié des projets, pour les trois sections, se situe entre
1 million de francs et 5 millions de francs. Toutefois, les projets
de grande envergure, dont le budget est entre 5 à 20 millions de
francs, sont financés exclusivement par la section
générale, ce qui correspond tout à fait à
l'objectif assigné à cette section.
Les collectivités locales (31 %) et l'Europe (10 %) sont les
principaux cofinanceurs en accompagnement du FNADT (32 %).
Il est à noter que la participation du FNADT est plus importante au
niveau de la section locale (41 % pour la partie contractualisée,
27 % pour la partie libre) qu'en section générale
(27 %).
Rappelons qu'aux termes de l'article 3 du décret n° 95-414 du
19 avril 1995, relatif au comité interministériel
d'aménagement et du développement du territoire (CIADT) :
- "
le CIADT assure la gestion du fonds national
d'aménagement et du développement du territoire
" ;
- "
Il définit les orientations relatives à l'emploi
de ce fonds et arrête les décisions relatives à
l'affectation des crédits de sa section
générale " ;
-
"
Pour l'affectation des crédits de cette section et
la répartition entre régions des dotations de la section locale,
il peut se réunir en formation spécialisée sous la
présidence d'un représentant du Premier ministre et en
présence de représentants des ministres membres de droit du
CIADT, ainsi que représentants de autres ministres concernés en
raison des décisions envisagées ".
En ce qui concerne la section locale, la répartition des crédits
entre régions est opérée en tenant compte, d'une part, des
engagements souscrits dans les contrats de plan Etat-région (volet
régional, volet territorial dans la prochaine génération
2000-2006), d'autre part, des priorités d'aménagement du
territoire.
La dotation est calculée selon les modalités suivantes :
- constitution d'un préciput correspondant aux engagements
contractuels, déduction faite, le cas échéant, des
programmes interrégionaux qui relèvent de la section
générale ;
- répartition d'une partie libre d'emploi en fonction de la
population appartenant aux zones éligibles à la prime
d'aménagement du territoire ou incluse dans les territoires ruraux de
développement prioritaire et de la superficie de ces zones au sein de
chaque région
S'agissant de la section générale, les crédits sont
affectés après avis du comité interministériel
d'aménagement et de développement du territoire
présidé par le Premier ministre. Les réunions sont
préparées par le délégué à
l'aménagement du territoire et à l'action régionale. Les
dossiers adressés à la DATAR sont soumis à l'avis du
préfet de région avant décision.
Le bilan des conditions d'emploi des crédits du FNADT a
été soumis aux CIADT du 15 décembre 1997 et du
15 décembre 1998.
Une révision de la doctrine d'emploi des dotations est actuellement en
cours d'élaboration. Les orientations suivantes devraient être
retenues :
- le fonds devrait participer au financement de projets au service de
" l'intercollectivité ", en particulier ceux portés par
les agglomérations et les pays ;
- il appuierait les orientations décidées dans le cadre des
nouveaux schémas de services collectifs et des contrats de plan
Etat-région ;
- par les équipements qu'il contribuera à financer, il
participerait à la création d'un environnement favorable à
la création d'emplois durables ;
- une plus grande " non-subsidiarité " du fonds par
rapport aux autres dotations de l'Etat serait systématiquement
recherchée.
Les crédits de la section générale du fonds devraient
davantage concourir aux objectifs nationaux de la politique
d'aménagement et de développement du territoire, notamment en
soutenant des opérations territoriales de grande envergure ou en
favorisant l'expérimentation de politiques innovantes.
II. LES CRÉDITS DESTINÉS AUX FONDS D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE CRÉES PAR LA LOI DE 1995
Outre le
FNADT, la loi d'orientation du 4 février1995 a prévu ou
consacré (s'agissant du FITTVN) la création de quatre fonds :
- le fonds national de développement des entreprises (FNDE) ;
- le fonds de gestion de l'espace rural (FGER), dont l'évolution
est analysée plus en détail dans l'avis de M. Henri Revol sur le
développement rural ;
- le fonds d'investissement des transports terrestres et voies navigables
(FITTVN) ;
- le fonds de péréquation des transports aériens
(FPTA), mentionné ici pour mémoire car évoqué dans
l'avis de M. Jean-François Le Grand sur l'aviation civile.
A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES (FNDE)
Voulu
par le législateur de 1995 (article 43 de la loi d'orientation), le FNDE
tend à développer l'emploi et de favoriser le maintien et la
création des petites entreprises dans les zones d'aménagement du
territoire, les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les territoires ruraux
de développement prioritaire (TRDP). Son objectif est d'accroître
les fonds propres disponibles pour les entreprise : mobilisation de
l'épargne de proximité, accès au crédit...
Le Parlement a souhaité que le FNDE intervienne :
- en accordant des prêts aux personnes qui créent, reprennent
ou développent une entreprise, dans la limite d'un montant
équivalent à leur apport en fonds propres ;
- en garantissant directement ou indirectement des emprunts et engagements
de crédit-bail immobilier, dans la limite de 50 % de leur
montant ;
- en garantissant des engagements pris par les sociétés de
caution, les sociétés de développement régional,
les fonds communs de placement à risque ou les fonds de garantie
créés par les collectivités locales.
En fait, l'application du dispositif n'a pas répondu aux attentes.
Alors que le comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire (CIADT) d'Auch, réuni le 10
avril 1997, avait décidé de doter le fonds à hauteur
d'un milliard de francs sur deux ans, le CIADT du 15 décembre1997 a
finalement accordé au FNDE une enveloppe de 200 millions de francs
pour 1998.
Lors de l'examen des crédits de l'aménagement du territoire pour
1999, votre rapporteur pour avis avait indiqué quelle
" doctrine " le Gouvernement s'était donné sur le FNDE.
Dans une
réponse ministérielle
en date du 10
août 1998, trois missions étaient ainsi retenues :
-
l'aide indirecte à la capitalisation des entreprises en
démarrage
à travers des " prêts d'honneur "
à taux zéro, accordés à la création de
l'entreprise et remboursables par le créateur en cas de réussite
de son projet ;
"
Le fonds -
soulignait la réponse ministérielle
-
soutient le développement des plates-formes d'initiative locale,
adhérentes notamment à France initiative réseau et au
Réseau Entreprendre. Ces associations qui regroupent localement
collectivités, organismes consulaires, entreprises et autres acteurs
économiques locaux ont pour objectif d'apporter un appui aux nouveaux
entrepreneurs et de leur octroyer, selon leurs besoins, un prêt d'honneur
qui varie de 30.000 à 200.000 francs ".
-
le remboursement partiel des frais d'études et de suivi des
participations prises par certaines sociétés de
capital-risque ;
-
l'octroi de garanties de prêt
La Banque du développement des petites et moyennes entreprises (BDPME),
est chargée de mettre en oeuvre cette action en garantissant, au moyen
d'un fonds de garantie dénommé " PIC-PME " (doté
pour moitié par l'Union européenne), certains prêts, aux
conditions fixées par le programme d'initiative communautaire
" PME ", pour les petites et moyennes entreprises situées dans
les zones éligibles aux objectifs communautaires 2 et 5b. A la fin de
l'année 1998, sur les 200 millions de francs alloués lors de
la constitution du FNDE, 100 millions de francs avaient été
engagés correspondant à :
- la dotation de démarrage versée aux plates-formes
d'initiative locale qui accordent des prêts d'honneur, à partir
des crédits du FNADT (10 millions de francs) ;
- le soutien aux plates-formes d'initiative locale par la caisse des
dépôts et consignations (30 millions de francs) ;
- le financement des garanties de prêts bancaires dans les zones
objectifs 2 et 5 b gérées par la BDPME, au titre du PIC-PME,
à hauteur de 60 millions de francs.
En 1999, le fonds a été reconstitué à hauteur de
200 millions de francs.
L'engagement des enveloppes estimé au 1
er
septembre1999 est
de :
- 4,4 millions de francs en ce qui concerne le FNADT ;
- 33 millions de francs en ce qui concerne les crédits de la Caisse
des dépôts et consignations ;
- 49 millions de francs en ce qui concerne les crédits de la
BDPME.
B. LE FONDS DE GESTION DE L'ESPACE RURAL (FGER)
Le FGER
contribue au financement de tout projet d'intérêt collectif
concourant à l'entretien ou à la réhabilitation de
l'espace rural, en priorité ceux auxquels les agriculteurs ou leurs
groupements sont parties prenantes (article L.112-16 du code rural).
Le fonds de gestion de l'espace rural, créé en 1995 par la loi
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire, a pour objet de soutenir les actions concourant à
l'entretien et à la réhabilitation d'espaces en voie d'abandon,
d'éléments naturels du paysage et d'espaces ou l'insuffisance
d'entretien est de nature à aggraver les risques naturels.
Comme l'année dernière, le Gouvernement n'envisage pas de doter
le FGER en l'an 2000 estimant que les actions financées
antérieurement par le FGER pourront être reprises par le fonds de
financement des contrats territoriaux d'exploitation créé par la
loi d'orientation agricole, par le fonds de gestion des milieux naturels
créé par la loi d'orientation pour l'aménagement et le
développement durable du territoire et par le produit de la taxe
départementale des espaces naturels sensibles.
Il annonce néanmoins son intention de vérifier que l'ensemble des
actions de développement conduites grâce au soutien du FGER sera
repris dans le cadre des autres dispositifs.
C. LE FONDS D'INVESTISSEMENT DES TRANSPORTS TERRESTRES ET DES VOIES NAVIGABLES (FITTVN)
Le fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN),
mis en place par l'article 47 de la loi de finances du 29 décembre
1994, est alimenté par deux taxes, l'une due par les exploitants
d'ouvrages hydroélectriques concédés sur les voies
navigables, l'autre par les sociétés concessionnaires
d'autoroutes.
Il permet de financer des investissements particulièrement significatifs
en termes d'aménagement du territoire dans le domaine routier, dans
celui des voies navigables ainsi que dans le domaine du transport ferroviaire
et du transport combiné.
Le projet de loi de finances pour 1999 a proposé, dans le contexte
né de l'abandon du projet de canal Rhin-Rhône, de doubler la taxe
sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques. En 2000, les ressources
totales du fonds s'élèveront ainsi à 4,34 milliards de
francs, soit une hausse globale de 405 millions de francs par rapport à
1999 (1.680 millions de francs au lieu de 1.710 millions de francs pour la taxe
sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques, 2.655 millions de francs
au lieu de 2.210 pour la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes.)
Les dépenses seront ainsi ventilées :
- 1.527 millions de francs pour les routes permettant notamment la
poursuite du désenclavement du massif central ;
- 500 millions de francs consacrés aux voies navigables ;
seront ainsi financés l'amélioration et la modernisation du
réseau existant ainsi que la poursuite des études de mise
à grand gabarit des canaux Seine-Nord ;
- 2.308 millions de francs en faveur du transport ferroviaire et du
transport combiné permettent notamment un soutien plus soutenu au
transport combiné, aux liaisons à grande vitesse, aux liaisons
régionales, à la modernisation du matériel roulant et
à l'amélioration du réseau existant (passages à
niveau etc...)
III. LES FONDS STRUCTURELS EUROPÉENS : UNE RÉFORME MAJEURE
La
politique communautaire des fonds structurels,
qui représentent le
tiers environ du budget de l'Union européenne
, joue un rôle
majeur pour l'aménagement du territoire d'un certain nombre de
régions françaises.
L'action de l'Union européenne, qui vise à renforcer sa
cohésion économique et social, est conduite à travers
plusieurs fonds :
- le fonds social européen (FDSE) ;
- le fonds d'orientation et de garantie agricole (FEOGA) ;
- le fonds européen de développement régional
(FEDER) ;
- l'instrument financier d'orientation pour la pêche (IFOP).
Jusqu'à la réforme de 1999, la politique structurelle
européenne ciblait son action sur sept " objectifs
prioritaires " dont trois concouraient plus particulièrement
à l'aménagement du territoire :
l'objectif 1
, destiné au développement des
régions en retard de développement ;
l'objectif 2
, consacré à la reconversion des
régions affectées par le déclin industriel ou les
restructurations à la pêche ;
l'objectif 5b
, consacré au développement et à
l'ajustement structurel des zones rurales.
Les aides européennes couvraient, au moins partiellement, la
quasi-totalité des régions françaises.
Objectif 1 :
les zones bénéficiaires de cet
objectif étaient les
DOM, la Corse et trois arrondissements du
Nord-Pas-de-Calais
(14.235 millions de francs sur la période
1994-1999).
Objectif 2
: 19 régions françaises
étaient déclarées éligibles : Alsace,
Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Franche-Comté, Haute Normandie,
Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Languedoc-Roussillon, Lorraine,
Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Picardie, Rhône-Alpes,
Centre, Poitou-Charentes, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur
(14,7 millions d'habitants au total).
Objectif 5b : sur la période 1994-1999, la France aura
reçu à ce titre 14.547 millions de francs.
Les zones concernées sont caractérisées par un bas niveau
de développement économique, un taux élevé d'emploi
agricole, un bas niveau de revenu agricole et une faible densité. Le
zonage avait été arrêté par la Commission en
février 1994 pour six ans.
A l'exception de la Picardie, de l'Ile-de-France ; du Nord-Pas-de-Calais,
de la Corse et des DOM,
les 18 autres régions françaises
ont bénéficié
de cet objectif pour une partie
plus ou moins étendue de leur territoire.
En outre,
sept programmes d'initiative communautaire
(ou PIC)
furent mis en place, pour soutenir, au niveau régional, diverses actions
:
- "
INTERREG
" (coopération
transfrontalière) ;
- "
REGIS
" (intégration des DOM dans la
Communauté) ;
- "
LEADER
" (projets innovants de développement
local) ;
- "
Emploi et Développement des Ressources
Humaines
" ;
- "
Mutations industrielles
" ;
- "
URBAN
" destiné aux quartiers en
difficulté ;
- "
PESCA
" (restructuration du secteur de la
pêche) ;
La France bénéficiait, dans une proportion plus ou moins
importante, de l'ensemble de ces programmes.
Les crédits d'aménagement du territoire en provenance du budget
communautaire ont ainsi représenté des montants très
importants :
CRÉDITS D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN
PROVENANCE
DES FONDS ET PROGRAMMES EUROPÉENS
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Objectif 1 |
2 372,5 |
2 372,5 |
Objectif 2 |
4 459,0 |
4 459,0 |
Objectif 5b |
2 424,5 |
2 424,5 |
PIC |
966,7 |
1 762,5 |
TOTAL |
10 222,7 |
11 018,5 |
A
compter du 1
er
janvier 2000 et pour une période de
sept ans, la politique régionale et de cohésion de l'Union
européenne sera poursuivie conformément aux décisions du
Conseil européen, réuni à Berlin, les 24 et
25 mars 1999.
Celui-ci a fixé à 195 milliards d'euros le montant de
l'enveloppe allouée aux fonds structurels pour l'Union européenne
à quinze pour la période 2000-2006 et à 18 milliards
d'euros, celle réservée au fonds de cohésion, soit une
enveloppe globale de 213 milliards d'euros contre 200 pour la
période 1994-1999.
Il a aussi décidé de réduire le nombre d'objectifs
poursuivis à trois, contre sept actuellement. Les critères de
sélection des zones ont été définis de
manière plus restrictive qu'auparavant.
Le nouvel objectif 1,
destiné aux régions en retard de
développement, est strictement réservé à celles
dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne
communautaire. 135,9 milliards d'euros leur sont réservés.
Pour la France, seuls les DOM seront concernés. Un montant de
3,25 milliards d'euros leur sera affecté. La Corse et le Hainaut,
qui perdent leur éligibilité bénéficieront d'un
traitement transitoire privilégié
pour lequel sont
affectés 551 millions d'euros.
Le nouvel objectif 2,
consacré à la reconversion
économique et sociale, regroupe l'action en faveur des régions en
proie à des difficultés structurelles : zones en mutation
économique, zones rurales en déclin, zones en crise
dépendant de la pêche, quartiers urbains en difficulté.
Il se substitue aux actuels objectifs 2 et 5b
et sera doté
de 22,5 milliards d'euros. Un maximum de 18 % de la population de
l'Union sera couvert par cet objectif contre 25 % actuellement.
Vingt cinq millions de Français vivaient dans des zones couvertes
par les actuels objectifs 2 et 5b
;
ce chiffre devrait
passer à 18,8 millions pour le prochain objectif 2
.
Sur cette base, la France proposera à la Commission européenne
une nouvelle carte des zones éligibles. La dotation pour
l'objectif 2 attribuée à la France est fixée à
5,43 milliards d'euros, auxquels il faut ajouter 613 millions d'euros
affectés à titre de compensation.
La nouvelle dotation
enregistre une baisse de 1,5 milliard d'euros par rapport à la
période précédente
.
Le nouvel objectif 3,
qui n'est pas zoné, favorisera l'adaptation
et la modernisation des systèmes d'éducation, de formation et
d'emploi. Un budget de 24,5 milliards d'euros, en hausse de 10 %,
devrait lui être affecté, dont 4,5 pour la France.
Enfin,
le nombre des programmes d'initiatives communautaires est
limité
. Trois des quatorze PIC existants sont maintenus :
INTERREG (coopération transfrontalière, transnationale et
interrégionale), LEADER (développement rural) et URBAN (zones
urbaines).
Un nouveau programme EQUAL (coopération transnationale pour combattre
toute forme de discrimination et d'inégalité sur le marché
du travail) sera par ailleurs engagé, 5 % des crédits
d'engagement des fonds structurels leur étant réservés.
La répartition financière entre pays a été
formalisée par la Commission européenne le 6 juillet 1999,
ainsi que le montre le tableau ci-après :
Fonds structurels |
2000-2006 |
Dotation française |
En millions d'euros |
Objectif 1 |
2 254 (+ 551 de phase transitoire) |
Objectif 2 |
5 437 (+ 613 de phase transitoire) |
Objectif 3 |
4 540 |
TOTAL |
14 395 euros |
soit |
94 425 millions de francs |
IV. LES CONCOURS FINANCIERS RÉSULTANT DES EXONÉRATIONS DES CHARGES FISCALES ET SOCIALES
Afin de
soutenir la politique d'aménagement et de développement du
territoire, ont été mis en place un certain nombre d'outils
d'aides au développement, aides directes aux entreprises, ainsi que des
allégements de la fiscalité et des charges sociales.
Ce dispositif a été notablement renforcé par la loi
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire du 4 février 1995 dont il convient de rappeler les termes de
l'article 42 :
" Des politiques renforcées et différenciées de
développement sont mises en oeuvre dans les " zones
caractérisées par des handicaps géographiques,
économiques ou sociaux.
" Ces zones comprennent les zones d'aménagement du territoire, les
territoires ruraux de développement prioritaires et les zones urbaines
sensibles :
" 1) Les zones d'aménagement du territoire sont
caractérisées notamment par leur faible niveau de
développement économique et par l'insuffisance du tissu
industriel ou tertiaire.
" 2) Les territoires ruraux de développement prioritaire recouvrent
les zones défavorisées caractérisées par leur
faible niveau de développement économique. Ils comprennent les
zones de revitalisation rurale confrontées à des
difficultés particulières.
" 3) Les zones urbaines sensibles sont caractérisées par la
présence de grands ensembles ou de quartiers d'habitat
dégradés et par un déséquilibre accentué
entre l'habitat et l'emploi.
" Elles comprennent les zone de redynamisation urbaine confrontées
à des difficultés particulières et correspondant aux
quartiers définis à l'alinéa précédent dans
les communes éligibles à la dotation de solidarité
urbaine. "
Les différentes zones dans lesquelles les entreprises qui s'implantent,
se développent ou se délocalisent bénéficiant
d'avantages fiscaux ou d'allégements de charges sociales sont les
suivantes :
1°) zones d'aménagement du territoire éligibles
à
la prime d'aménagement du territoire.
2°) zones rurales :
. territoires ruraux de développement prioritaires (TRDP) ;
. zones de revitalisation rurale (ZRR) ;
3°) zones urbaines :
. zones urbaines sensibles (ZUS) ;
. zones de redynamisation urbaine (ZRU) ;
. zones franches urbaines.
Le coût des allégements de charges sociales et fiscales
accordés dans ces zones s'élèvera en 1999 à
1.863,40 millions de francs et la prévision pour 2000 à 1.732
millions de francs.
CHAPITRE II -
LA LOI N° 99-933 DU 25 JUIN 1999 D'ORIENTATION
POUR L'AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DU
TERRITOIRE
Votre
rapporteur pour avis ne juge pas inutile de rappeler les grands axes de la
nouvelle loi n° 99-933, ainsi que les positions respectives qui furent
celles de l'Assemblée nationale et du Sénat.
La réforme a eu pour objet la révision de la loi n° 95-115
du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, en donnant une traduction
législative aux orientations retenues lors du comité
interministériel d'aménagement et de développement du
territoire (CIADT) du 15 décembre 1997.
Celui-ci avait défini quatre priorités : réduire les
inégalités entre les territoires, consolider les systèmes
urbains à vocation internationale, jeter les bases du
développement durable et affermir la décentralisation.
Dans le cadre de ces orientations, les auteurs du projet de loi ont
affiché leur intention de " procéder à une refonte
des instruments d'aménagement du territoire ".
Des schémas de services collectifs, élaborés en
concertation avec les partenaires locaux dans le cadre de " choix
stratégiques ", remplacent le schéma national.
Ils doivent servir de fondement aux engagements pris par l'Etat dans le cadre
des programmes européens et pour la définition des politiques
contractuelles intéressant l'aménagement du territoire, en
particulier les contrats de plan conclus avec les régions.
Approuvés par décret, les huit nouveaux schémas porteront
sur les services de l'enseignement supérieur et de la recherche, les
services culturels, sanitaires, d'information et de communication, de
l'énergie, des espaces naturels et ruraux, ainsi que sur les services
multimodaux de transport de voyageurs et de transport de marchandises ; ce
dernier schéma se substituera aux cinq schémas sectoriels et
modaux de transport de la loi du 4 février 1995.
Les régions devront, quant à elles, élaborer des
schémas régionaux d'aménagement et de développement
du territoire (SRADT) comprenant une analyse prospective, une charte
régionale (c'est-à-dire le projet de la région et des ses
partenaires publics et privés) et un document cartographique qui
traduira les grandes orientations spatiales du projet régional.
La loi conforte les pays et les agglomérations, qui pourront conclure
des contrats particuliers en application des contrats de plan
Etats-régions. A cette fin, les communes ou les groupements de communes
intéressés devront former un syndicat mixte ou un
établissement public de coopération intercommunale (EPCI) .
Les agglomérations devront se constituer en EPICI à taxe
professionnelle unique et élaborer un projet d'agglomération
global concourant à un développement durable. La
possibilité de conclure de tels contrats particuliers sera
également ouverte aux parcs naturels régionaux.
Le texte renforce aussi le rôle du Conseil national d'aménagement
et de développement du territoire, en confiant à sa commission
permanente le soin de piloter l'évaluation des politiques
d'aménagement du territoire.
Il consacre les conférences régionales d'aménagement et de
développement du territoire, et prévoit la création de
conseils de développement au niveau des pays et des
agglomérations.
Il dote de crédits le fonds national de développement
économique et créé, en complément du fonds de
gestion des espaces ruraux, un fonds de gestion des milieux naturels
destiné à soutenir la mise en oeuvre du schéma des espaces
naturels et ruraux.
La réforme comporte enfin plusieurs dispositions particulières,
telles que la création de " zones prioritaires
ultra-périphériques " couvrant les DOM, la précision
du schéma directeur de la région d'Ile-de-France, ou l'annulation
du projet de canal à grand gabarit Rhin-Rhône.
L'Assemblée nationale a apporté plusieurs modifications au texte.
Elle a prévu le dépôt, deux ans au plus tard avant
l'échéance des contrats de plan Etats-régions, d'un projet
de loi relatif aux orientations stratégiques de la politique
d'aménagement du territoire et autorisé l'élaboration de
schémas interrégionaux d'aménagement et de
développement du territoire.
Dans ce cadre, les départements auront la possibilité, au
même titre que les régions, de donner leur avis sur la
constitution de pays. Quant à l'Etat et à la région, ils
pourront conclure un contrat de ville avec le département, la commune ou
le groupement de communes.
L'Assemblée nationale a également prévu la constitution,
dans chacune des deux assemblées, d'une délégation
à l'aménagement et au développement durable du territoire
et transposé en droit français la directive postale
européenne du 15 décembre 1997.
Enfin, les députés ont adopté les dispositions facilitant
la création des " maisons des services publics ".
Le Sénat a confié, pour sa part, l'examen du texte à une
commission spéciale dotée de trois rapporteurs : MM.
Gérard Larcher, Claude Belot et Charles Revet. Lors du débat en
séance publique, M. Gérard Larcher a, pour sa part,
déploré le recours à la procédure d'urgence pour
débattre d'un texte destiné à s'appliquer pendant vingt
ans.
Jugeant l'aménagement du territoire au coeur du débat
républicain sur l'égalité, il a rappelé la
diversité des attentes des territoires, compte tenu d'une densité
de population très variée selon les régions et souscrit
aux aspirations des Français à bénéficier de
services publics dans des conditions égales sur tout le territoire, tout
en convenant que les conditions de cet accès devaient être
définies en fonction des réalités technologiques nouvelles.
Il a souligné la volonté du Sénat d'associer
développement économique et protection de l'environnement, afin
de favoriser l'activité humaine dans les territoires ruraux et les
espaces naturels, la protection de l'environnement pouvant être facteur
de développement.
A cet égard, M. Gérard Larcher a proposé un dispositif
destiné à protéger les espaces soumis à une forte
pression foncière, notamment à proximité des villes.
Il a également évoqué le "
demi million de cadres
citoyens que sont les élus locaux
",
"
véritables entrepreneurs du territoire
", avant
d'inscrire la politique d'aménagement du territoire dans la perspective
de l'intégration de l'économie française dans les courants
d'échange transcontinentaux.
M. Claude Belot, quant à lui, a jugé souhaitable de parvenir en
France à un dispositif de péréquation aussi efficace que
celui qu'a mis en place l'Allemagne après son unification, pour faire
bénéficier les Länder de l'Est d'un important effort
d'équipement.
Soulignant l'intérêt présenté par la notion de pays,
M. Claude Belot a douté de la pertinence de mesures telles que la
définition de seuils de population susceptibles d'être trop
exigeants dans des zones modérément peuplées.
Enfin, M. Charles Revet a, notamment, souligné l'importance, pour la
politique de reconquête du territoire, des actions tendant à la
réimplantation ou au maintien de services de proximité, ainsi
qu'à la revitalisation des transports collectifs.
Après l'échec de la Commission mixte paritaire, M. Gérard
Larcher a rappelé, lors de la nouvelle lecture du Sénat, le souci
de la Haute-Assemblée de réaliser un équilibre entre les
zones urbaines et les espaces ruraux, les services et les équipements,
ainsi qu'entre l'environnement et les activités économiques.
Il a mis l'accent sur les innovations proposées par le Sénat
à travers la création de la notion de collectivité
" chef de file ", la protection des terroirs urbains et paysagers, la
création d'un schéma d'équipements et de services
sportifs, l'inscription dans le schéma de l'information et de la
communication de toutes les technologies à haut débit, et, enfin,
à travers l'élaboration d'un volet économique autour de la
création de fonds communs de placement de proximité, de mesures
fiscales sélectives et de la mise en place
d'"
incubateurs
" territoriaux.
A cet égard, il convient de rendre un vif hommage au travail accompli
par nos collègues Jean-Pierre Raffarin et Francis Grignon dont les
propositions novatrices en la matière devraient être bientôt
discutées au sein de la Haute-Assemblée à travers la
proposition de loi n° 254 tendant à favoriser la
création et le développement des entreprises sur les territoires.
Le rapporteur a déploré la "
fin de
non-recevoir
" opposée à ces diverses propositions par
le Gouvernement et par l'Assemblée nationale en relevant que le texte
adopté en nouvelle lecture par les députés ne pourrait
apparaître comme "
constructif par rapport aux propositions et
innovations de la Haute assemblée
".
La loi d'orientation a prévu dix décrets d'application et deux
rapports dont le calendrier de publication envisagé est le
suivant :
- à l'article 4, (conseil national d'aménagement et de
développement du territoire) : révision du décret en
Conseil d'Etat fixant la composition du conseil et précisant les
modalités de fonctionnement de la commission permanente en
décembre 1999) ;
- à l'article 5 (schéma régional d'aménagement
et de développement du territoire) : révision du
décret en Conseil d'Etat concernant le SRADT (décembre
1999) ;
- à l'article 7 (conférence régionale de
l'aménagement et du développement du territoire) :
révision du décret en Conseil d'Etat fixant la composition des
conférences régionales de l'aménagement et du
développement du territoire (décembre 1999) ;
- à l'article 11 (schémas de services collectifs) :
décret simple approuvant les 9 schémas de services
collectifs (31 décembre 1999) ;
- à l'article 25 (pays) : décret en Conseil d'Etat
d'application de l'ensemble des dispositions de l'article et décret
simple définissant les modalités d'attribution d'un label aux
pays dont la charte vise en priorité à préserver et
à requalifier le patrimoine naturel paysager et culturel
(décembre 1999) ;
- à l'article 26 (agglomérations) : décret en
Conseil d'Etat (décembre 1999) ;
- à l'article 30 (organisation des services publics) : un
décret en Conseil d'Etat fixant la procédure d'élaboration
des plans triennaux, globaux et intercommunaux et la liste des
établissements, organismes publics et entreprises nationales
concernées (décembre 1999) ;
- à l'article 34 (fonds régionaux pour l'emploi et le
développement) : un rapport du Gouvernement, (juin 2000) ;
- à l'article 36 (régions
ultra-périphériques) : un rapport d'évaluation sur la
politique des zonages urbains (juin 2002) ;
- à l'article 52 (aliénation des chemins ruraux) : un
décret simple concernant l'enquête publique (décembre
1999) ;
- à l'article 53 (système national de
référence de coordonnées géographiques) : un
décret simple (décembre 1999).
On s'étonnera qu'à la fin du mois d'octobre, le Gouvernement
n'ait pas été en mesure de publier le moindre texte d'application
de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement
durable du territoire, alors d'une part que l'urgence avait été
demandée sur le projet de loi et que, d'autre part, la réforme
-en particulier les neufs schémas de services collectifs- est
supposée " inspirer " les contrats de plan actuellement en
cours de négociation au niveau des régions et qui doivent
être signés avant le 31 décembre 1999 !
CHAPITRE III -
LES SCHÉMAS DE SERVICES COLLECTIFS PRÉVUS
PAR LA NOUVELLE LOI D'ORIENTATION
En lieu
et place du schéma national d'aménagement et de
développement du territoire souhaité par le législateur de
1995, les auteurs de la nouvelle loi d'orientation ont proposé neuf
schémas de services collectifs (un de ces schémas étant au
demeurant d'origine sénatoriale : le schéma relatif au
sport) poursuivant trois objectifs principaux :
- promouvoir le dynamisme et la coopération des territoires dans le
cadre " d'espaces pertinents " ;
- " optimiser " le fonctionnement des services publics sur
l'ensemble du territoire national ;
- intégrer les impératifs du " développement
durable ".
Annoncés comme devant privilégier la " satisfaction de la
demande sociale ", les schémas de services collectifs
élargissent la " planification stratégique " à
trois nouveaux champs : l'énergie, la gestion des espaces naturels et
ruraux, et enfin le sport -à l'initiative de la Haute assemblée
rappelons-le une nouvelle fois-.
Les inspirateurs des futurs schémas refusent ce qu'ils appellent
" l'extension systématique d'une offre standardisée "
et insistent sur leur intention d'" aménager l'existant en
s'adaptant aux contextes locaux.
Pour chaque secteur, les schémas déclineront une
" stratégie de long terme " définissant des objectifs
prioritaires, identifiant les zones de carence et hiérarchisant les
moyens à mettre en oeuvre pour la réaliser.
Les schémas de services collectifs s'imposeront aux documents de
même nature : de façon générale aux schémas
régionaux d'aménagement et de développement du territoire,
de façon spécifique aux documents similaires dans chaque champ
considéré.
Trois phases ont été définies pour l'élaboration
des schémas :
- une phase de cadrage conduite au sein de l'administration
centrale ; cette phase " pilotée " par un
" comité stratégique " présidé par le
ministère technique en charge du schéma, a permis
d'élaborer neuf documents fixant les grandes priorités de l'Etat,
qui ont été adressés aux préfets de
région ;
- une phase déconcentrée d'élaboration des
propositions ;
- enfin, une phase d'approbation des schémas, période dans
laquelle nous nous trouvons et où des " comités
stratégiques " établissent, au terme d'une série
d'arbitrages et de consultations, les projets définitifs au niveau
national.
Les schémas sont les suivants :
- le schéma de services collectifs de l'enseignement
supérieur et de la recherche ;
- le schéma de services collectifs culturels ;
- le schéma de services collectifs des transports de
marchandises ;
- le schéma de services collectifs des transports de
personnes ;
- le schéma de services collectifs de l'énergie ;
- le schéma de services collectifs des espaces naturels et
ruraux ;
- le schéma de services collectifs du sport ;
- le schéma de services collectifs sanitaires ;
- le schéma de services collectifs de l'information et de la
communication.
Les schémas devraient être réactualisés au moins
tous les sept ans. Les éléments de synthèse qui ont
été portés à la connaissance de votre rapporteur
pour chaque schéma sont issus des " documents de cadrage "
élaborés lors de la première phase d'élaboration et
ne sauraient donc préjuger de la version définitive des
schémas de services collectifs actuellement en cours de finalisation.
a) Le schéma de services collectifs de l'enseignement supérieur et de la recherche
L'élaboration du schéma de services collectifs de
l'enseignement supérieur et de la recherche correspond à la phase
prospective du plan U3M (université du troisième
millénaire), lancé par le Premier Ministre en novembre 1997.
Le cadre de réflexion proposé s'appuie sur une double
évaluation, celle du plan U2000 et celle du contexte actuel.
Le plan Université 2000 à eu un double objet :
améliorer le niveau moyen des formations de l'enseignement
supérieur et accueillir une proportion croissante d'une classe
d'âge dans l'enseignement post-baccalauréat. Il a permis de
développer une nouvelle politique d'aménagement du territoire en
matière universitaire, notamment :
- le maillage du territoire national avec le développement
d'universités nouvelles dans le Nord et l'Ouest ;
- le désengorgement de Paris-Centre, dont les effectifs ont
été stabilisés, du fait de la création de quatre
universités nouvelles (Cergy-Pontoise, Evry, Marne-la-Vallée et
Versailles-Saint Quentin en Yvelines) ;
- le maillage instituts universitaires de technologie-sections de
technicien supérieur (IUT-STS) dans les villes moyennes.
Pour les auteurs du nouveau projet de schéma, la situation actuelle
présente de nouveaux défis :
- décroissance globale de la démographie lycéenne et
étudiante ;
- important renouvellement du corps d'enseignants-chercheurs et de
chercheurs dans les quinze prochaines années ;
- mondialisation entraînant une mobilité accrue des
enseignants et des étudiants européens.
- émergence d'une société de l'information et de la
communication annonçant l'ère des réseaux.
Les principales orientations du nouveau schéma seront les
suivantes :
1. une organisation en réseau permettant de fédérer
les sites, de mutualiser des actions et de faire émerger de nouvelles
équipes de recherche ;
2. le remembrement des universités et la réhabilitation des
locaux ;
3. le réaménagement de Paris-Centre ,
4. l'amélioration de la vie étudiante ;
5. une meilleure coordination secondaire-supérieur ;
6. des mesures améliorant les relations entre le monde
universitaire et les partenaires économiques et organisant le transfert
des ressources technologiques.
b) Le schéma de services collectifs culturels
Le futur
schéma de services collectifs culturels vise à
" répondre le plus justement possible à la demande sociale
et à développer l'accès aux politiques culturelles et
artistiques, particulièrement à l'égard de ceux qui en
sont exclus pour des raisons sociales, économiques ou
géographiques ".
Les inspirateurs du nouveau schéma ont formulé leurs objectifs
à partir d'un certain nombre de constats :
- le renforcement de l'action publique et la réduction des
inégalités d'accès aux pratiques culturelles et
artistiques passe par une clarification des partenariats entre l'Etat et les
différents niveaux de collectivités territoriales et par la
coordination des politiques culturelles à l'oeuvre sur le territoire.
- si l'équipement culturel s'est considérablement
développé au cours des vingt dernières années, des
disparités dans l'offre culturelle subsistent entre les régions.
A ces déséquilibres s'ajoutent des déséquilibres
interrégionaux, au sein des zones urbaines, périurbaines ou
rurales ;
- l'action culturelle apparaît de plus en plus comme un
élément déterminant des politiques de développement
territorial. Sur le plan de l'économie et de l'emploi, le soutien aux
industries culturelles, aux activités liées au " spectacle
vivant ", à la valorisation du patrimoine, notamment dans le cadre
des politiques du tourisme culturel, constitue une dimension importante du
développement et de l'aménagement du territoire ;
- les nouvelles pratiques audiovisuelles, le multimédia et le
développement des activités artistiques en amateur traduisent un
renouvellement des rapports entre les individus et la culture.
Les objectifs suivants ont ainsi été retenus :
1. renforcer l'action publique autour de nouvelles priorités
(éducation artistique, formation, prise en compte et valorisation les
nouvelles pratiques culturelles politiques tarifaires adaptées) ;
2. inscrire l'action du ministère de la culture et de la
communication dans une logique territoriale ;
3. structurer l'action publique sur le territoire régional ;
4. développer la coopération européenne et
internationale.
c) Les schémas de services de transport des voyageurs et des marchandises
Deux
schémas de services de transport se substitueront aux schémas
sectoriels d'infrastructure prévus par la loi du 4 février 1995.
L'objet de ces schémas sera de "
déterminer, dans une
approche multimodale, les différents objectifs de services de transport
aux usagers, leurs modalités de mise en oeuvre ainsi que les
critères de sélection des actions envisagées, notamment
pour assurer la cohérence à long terme des réseaux
définis pour les différents modes de transport et pour fixer
leurs priorités en matière d'exploitation, d modernisation,
d'adaptation et d'extension ".
Ces dispositions introduisent trois innovations : une approche
multimodale, l'accent mis sur le service attendu avant d'aborder les choix
d'infrastructure, enfin, une élaboration déconcentrée
régulée par des priorités et des critères de choix.
Le document de cadrage traduit deux préoccupations principales :
- accorder la priorité aux problèmes urbains et
suburbains ;
- développer une approche intermodale pour les transports, en
donnant au transport des marchandises la même importance qu'au transport
des voyageurs et en privilégiant les actions destinées à
améliorer la sécurité, à limiter les nuisances,
à requalifier les infrastructures, à mieux utiliser les
réseaux existants et enfin à réduire les émissions
polluantes afin de permettre à la France de remplir ses
engagements internationaux.
Les schémas de transport devraient viser :
1. à intégrer les réseaux de transport au niveau
international :
- en organisant les flux de transit et d'échange dans une approche
multimodale : fluidité des grands axes internationaux,
développement du transport ferroviaire du transport combiné et
des potentialités fluviales et maritimes ;
- en confortant les relations entre les grandes aires
métropolitaines françaises et les principaux pôles
européens : (" fluidifier " l'axe nord-sud, mieux
structurer l'axe méditerranéen, mieux intégrer la
façade atlantique) ;
- en renforçant la position dans l'espace européen de nos
grands aéroports ;
- en développant les activités portuaires et en
renforçant leurs positions dans l'espace européen.
2. à améliorer les services de voyageurs intervilles et
interrégions ;
- en facilitant la desserte des territoires à l'écart des
réseaux rapides ;
- en organisant des liaisons rapides et fréquentes entre les villes
voisines ;
- en assurant une bonne complémentarité entre les
réseaux régionaux et nationaux ;
- en veillant à la qualité des liaisons aériennes des
départements et territoires d'outre mer avec la métropole et avec
leur zone géographique proche.
3. à organiser la mobilité quotidienne et les
déplacements de proximité :
- en répondant aux besoins de déplacements quotidiens,
quantitatifs et qualitatifs ;
- en assurant la cohésion sociale par la desserte en transports
collectifs des différents quartiers urbains ;
- en réduisant l'usage de l'automobile dans la ville au profit des
modes alternatifs ;
- en participant à la reconquête du cadre de vie urbain et au
meilleur respect de l'environnement ;
- en maîtrisant les effets des réseaux de transport sur
l'urbanisation.
d) Le schéma de services collectifs de l'énergie
La
politique énergétique française engagée au
lendemain du premier choc pétrolier a reposé sur trois grandes
orientations :
- développer la production domestique d'énergie
principalement grâce au programme électronucléaire, ainsi
que par le soutien aux énergies nouvelles et renouvelables ;
- promouvoir les économies d'énergie par la maîtrise
de la demande et l'utilisation plus rationnelle au niveau des consommateurs
finaux ;
- diversifier les approvisionnements extérieurs, par énergie
et par origine géographique.
De nouvelles orientations sont venues compléter les axes fondamentaux de
cette politique : maîtriser la programmation à long terme des
investissements de production et de transport et celle des contrats
d'approvisionnement gazier ; préserver les missions de service
public qui font l'objet d'un large consensus national ; accroître la
maîtrise de l'énergie en faisant une large part aux
énergies renouvelables et à la cogénération et
préparer la filière nucléaire au défi de la gestion
des déchets.
Le nouveau schéma devrait contribuer à la réalisation des
cinq priorités de la politique énergétique
française que sont la sécurité d'approvisionnement
à long terme, la participation au combat pour l'emploi et à la
recherche d'une énergie compétitive, la construction d'un
développement énergétique durable respectueux de
l'environnement et enfin la préservation et la modernisation des
services publics.
L'accent a été mis sur trois volets territoriaux de la politique
énergétique : la maîtrise de l'énergie, la
valorisation des ressources locales et le développement territorial des
moyens de transport, de distribution et de stockage nécessaires à
la satisfaction des besoins.
Le volet du schéma relatif à la
maîtrise de
l'énergie
met l'accent sur l'
urbanisme
, le
bâtiment
et le
transport
. Dans l'
industrie
enfin,
les PMI auront accès aux fonds régionaux d'aides aux conseils
pour la réalisation d'audits énergétiques.
S'agissant de la valorisation
des ressources locales
, les
priorités seront la poursuite des actions de développement des
énergies renouvelables et leurs déclinaisons régionales
à l'initiative des collectivités et en fonction de leurs
spécificités ainsi que sur l'identification systématique
des sites susceptibles d'être équipés en
cogénération.
Le but poursuivi est à la fois de compenser les effets des politiques
nationales de péréquation des tarifs de
l'électricité, de promouvoir les technologies mûres et
compétitives et de permettre aux technologies
pré-compétitives de franchir le seuil de rentabilité.
Sur les moyens de transport, de stockage et de distribution,
une
évaluation des perspectives régionales du réseau de grand
transport d'électricité et de gaz sera réalisée
afin d'assurer la participation des régions à la concertation sur
la satisfaction de leurs besoins en services énergétiques dans le
respect de l'environnement et du développement durable.
e) Le schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux
Le
schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux a pour
objectif de décrire et d'orienter la mise en valeur de l'espace naturel
et rural en veillant à l'articulation de ses fonctions
économique, environnementale et sociale.
Les auteurs du projet de schéma ont estimé que de nouvelles
données étaient à prendre en considération :
- l'espace tel qu'il se présente aujourd'hui est constitué
aussi bien de zones déjà altérées par la pression
humaine, en milieu urbain comme en milieu rural que de zones encore
épargnées par cette pression ;
- la croissance urbaine et la demande d'infrastructure consomment 40.000
hectares par an de terres rurales, agricoles le plus souvent ;
- une demande sociale croissante exprime des besoins de nature et en
même temps de maîtrise de la nature. Elle est traduite par des
exigences en termes de qualité de vie, de demande de paysage, de
préservation de la diversité biologique, de protection des
ressources naturelles (eau, air, sol) et enfin de prévention des risques
naturels ;
- les services collectifs non marchands d'intérêt
général produits par les espaces naturels et ruraux ont une
valeur économique, sous forme de coûts évités ou de
services distribués, que la société doit reconnaître.
Ces mêmes auteurs jugent que les dispositifs actuels de décision
en matière d'aménagement et de gestion de l'espace,
résultent de politiques sectorielles fondées sur la dichotomie du
monde rural et de l'urbain, de l'économie et de l'écologie,
davantage dans une perspective à court terme qu'à long terme.
Sans vouloir préjuger, là encore, de la version
définitive de ce schéma, votre rapporteur redoute que sa
philosophie ne reflète que les principes et présupposés
qui furent développés par Madame le ministre de
l'aménagement du territoire et de l'environnement lors de la discussion
de la loi d'orientation du 25 juin 1999. Les suggestions et
propositions du Sénat -notamment celles qui s'articulent autour de
l'idée de " nouvelle ruralité "- gagneraient pourtant
à être prises en compte !
f) Le schéma de services collectifs sanitaires
Le
schéma national de services collectifs sanitaires a vocation à
fixer, dans une perspective à vingt ans, des orientations en
matière d'évolution des services collectifs sanitaires.
Les contributions régionales développeront une réflexion
prospective prenant en compte les évolutions à moyen et long
terme du contexte social, démographique et scientifique dans lequel le
système de santé est placé, des améliorations
attendues du service à rendre à la population et des orientations
gouvernementales telles qu'elles figurent dans le document de cadrage. Ces
contributions devront permettre :
- d'anticiper les évolutions des services à rendre à
la population , à partir des tendances de long terme, telles qu'elles
sont envisagées dans le document de cadrage ;
- de prévoir l'évolution des services aux usagers dans une
approche transversale dépassant les cloisonnements institutionnels ;
- de mieux satisfaire les attentes des usagers dans l'organisation
actuelle du système de soins.
Les auteurs du projet de schéma ont réfléchi sur les
thèmes suivants :
- l'évolution de la société et son impact sur les
besoins sanitaires et sociaux ;
Des phénomènes tels la péri-urbanisation, avec une forte
ségrégation sociale et spatiale, la persistance de zones
déshéritées, cumulant les problèmes
économiques et sociaux, l'existence de populations marginalisées
sont des éléments dont le système de santé devra
prendre en charge les conséquences épidémiologiques, en
même temps qu'il devra trouver les moyens d'assurer à tous un
accès aux soins dans un contexte de ressources contraintes.
- le vieillissement et le développement des pathologies
chroniques ;
Les plus de 60 ans passeront de 20 % de la population aujourd'hui à
entre 25 % et 30 % en 2020, soit en chiffres absolus de 12 à
17 millions de personnes.
- l'évolution des attentes de la population vis à vis des
services de santé ;
- l'impact du progrès technique sur l'organisation des prises en
charge ; à cet égard deux domaines de l'innovation technique
devraient avoir des conséquences sur les services et les
modalités de prise en charge dans les vingt années à
venir :
. les techniques permettant le développement de la chirurgie
ambulatoire ;
. les possibilités offertes par les nouvelles technologies de
l'information et de communication ;
. la démographie médicale et l'évolution des
pratiques professionnelles ;
. la spécificité des problèmes de certaines zones
comme les zones rurales isolées et la péri-urbanisation ou des
zones fragiles (villes moyennes en déclin démographique et
économique par exemple).
Les orientations du futur schéma devraient ainsi s'articuler autour des
objectifs suivants :
1. promouvoir une approche centrée sur l'usager du système
de santé et ses besoins ;
2. associer l'usager et le citoyen à la décision ;
3. assurer la sécurité et promouvoir la qualité du
service rendu ;
4. réduire les inégalités d'accès aux soins et
de prise en charge :
- inégalités entre régions : la réduction
des écarts de dotations régionale pour les établissements
publics de santé a été largement entreprise sur la base
d'indicateurs démographiques et d'indicateurs d'efficience des
établissements et a été enrichie en 1999 ;
- inégalités entre établissements hospitaliers :
des redéploiements significatifs entre établissements ont
déjà été opérés et doivent être
poursuivis ;
- inégalités de prise en charge médico-sociale :
le développement équilibré sur le territoire de la
réponse aux besoins supposera le recours systématique aux
schémas, instruments privilégiés d'organisation de la
réponse sociale et médico-sociale.
g) Le schéma des services collectifs du sport
Le
schéma des services collectifs du sport devrait notamment proposer un
cadre de développement des filières d'excellence sportive qui
doit être à la hauteur des exigences de la participation de la
France aux compétitions sportives internationales.
Les constats qui orientent les objectifs du schéma sont les
suivants :
- la diffusion des pratiques sportives n'empêche pas
l'exclusion ;
- la progression des équipements et des services n'efface pas les
déséquilibres entre les régions, au sein des
régions et au sein même des agglomérations ;
- le sport contribue aux politiques de développement territorial.
A partir de ces constatations, le schéma de services collectifs du sport
devrait poursuivre notamment quatre objectifs :
1. tendre à l'égalité de l'accès aux pratiques
sportives. Le schéma identifiera ainsi trois grands types de pratiques
sportives qui gouvernent la conception des services qui leur sont
attachés :
- la récréation,
- la formation,
- la performance avec notamment la participation aux compétitions
sportives.
2. consolider les priorités en matière de sport de haut
niveau ;
3. mettre en cohérence les politiques sportives au plan
régional ;
4. définir dans chaque région un cadre de
développement du sport de haut niveau au service des dynamiques
territoriales de développement.
h) Le schéma de services collectifs de l'information et de la communication
Le
document de cadrage de ce schéma a été établi par
un comité stratégique présidé par la Mission
interministérielle de soutien technique pour le développement des
technologies de l'information et de la communication dans l'administration
(MTIC) du Secrétariat Général du Gouvernement.
Il s'appuie sur les contributions des ministères concernés par le
développement des réseaux et des
téléservices : éducation nationale, recherche et
technologie ; culture et communication ; fonction publique,
réforme de l'Etat et décentralisation ; santé et
action sociale ; industrie ; formation professionnelle.
Les champs de téléservices qui ont été retenus sont
la formation, initiale ou continue, la santé, la culture et les services
administratifs (afin d'assurer notamment une plus grande transparence de
l'action administrative).
Les schémas de services collectifs ne devraient être
publiés qu'au dernier trimestre 2000. Selon toute vraisemblance, compte
ne sera guère tenu des réflexions et propositions
formulées par le Sénat lors du débat sur la loi
d'orientation présentée par Mme Dominique Voynet ainsi que
(s'agissant des transports) dans le cadre de sa commission d'enquête sur
les infrastructures de communication (rapport publié le
5 juin 1998). Il convient de regretter que le Gouvernement n'ai pas
su faire preuve de plus " d'ouverture " à propos de choix
stratégiques qui sont supposés engager notre pays pour vingt
ans !
CHAPITRE IV -
BILAN DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS 1994-1999
ET NOUVELLE GÉNÉRATION DE CONTRATS
A. L'EXÉCUTION DES CONTRATS EN COURS
L'année 1999 est, on le sait, la dernière
année
d'exécution de la précédente génération de
contrats de plan Etat-région (puisqu'il a été
décidé en 1996 de prolonger celle-ci d'une année).
Le bilan,
effectué au premier trimestre 1999,
des sommes
déléguées
par les administrations centrales aux
préfets de région les cinq premières années montre
qu'au 31 décembre 1998, les ministères avaient
délégué aux préfets 79,99 % du montant total des
contrats, soit un résultat proche du taux théorique de 83,33 %.
Les bilans établis par ces derniers au cours du premier semestre 1998,
selon des méthodes et des bases variant d'une région à
l'autre, montrent que
les taux d'engagement
de la part Etat par
région au 31 décembre 1998 pour les cinq premières
années ont été les suivants :
- Alsace : 72,81 %
- Aquitaine : 67 %
- Auvergne : 80,74 %
- Bourgogne : 78,04 %
- Bretagne : 68,89 %
- Centre : 75,02 %
- Champagne Ardennes : 68 %
- Corse : 69,86 %
- Franche Comté : 75 %
- Ile de France : 82 %
- Languedoc Roussillon : 71,27 %
- Limousin : 72,25 %
- Lorraine : 76,2 %
- Midi-Pyrénées : 81 %
- Nord Pas de Calais : 74,2 %
- Basse Normandie : 66,7 %
- Haute Normandie : 70,78 %
- Pays de la Loire : 72,2 %
- Picardie : 79,19 %
- Poitou-Charentes : disponible ultérieurement
- Provence Alpes Côte d'Azur : 72 %
- Rhône Alpes : 85 %
D'une façon générale, le taux moyen métropole sur
21 régions s'est établi à 74,20 %.
Les variations entre les taux d'une région à l'autre
dépendent de la méthode suivie par les partenaires pour
l'établissement de leur bilan conjoint, de l'avancement d'un ou
plusieurs projets, du poids du programme routier ou encore de conditions
spécifiques telles que, par exemple, le mode de financement du volet
routier en Ile de France.
Les
programmations
établies par les ministères permettent
d'atteindre un total national de 92,43 % tous ministères confondus
et de 96,12 % sans le ministère de l'Equipement.
Cinq ministères ou secteurs enregistrent un taux de programmation de 100
% : il s'agit des ministères ou secteurs de l'Emploi formation, de
l'Aménagement du territoire, de la Ville, de la Justice, des
Rapatriés, de la Concurrence et de la répression des fraudes.
Deux ministères ou secteurs se situent entre 98 et 100 % : il s'agit des
secteurs de l'Evaluation mise en oeuvre par le Commissariat
Général du Plan et de l'Artisanat.
Cinq se situent entre 95 et 98 % : il s'agit des secteurs du Commerce ( 97,94
%), de l'Enseignement supérieur ( 95,38 %), de la Recherche ( 95,80 % )
de l'Environnement ( 95,39 % ), de la Défense ( 97,35 %).
Six se situent entre le taux moyen de 92,43 % et 95 % : il s'agit de
l'Industrie ( 94,73 %), du Commerce extérieur ( 94,98 % ), de
l'Enseignement secondaire ( dont les résultats partiels, hors DOM, sont
de 94,12 %), de l'Outre-mer ( 94,62 %) et de Jeunesse et Sports ( 92,51 %, 100
% hors Ile de France) et de l'Agriculture ( 92,83 %).
Six secteurs sont très éloignés non seulement de
l'objectif de 100 % mais du taux moyen puisqu'ils se situent au dessous de 90 %
: il s'agit des secteurs de santé (85,01 %), de la Culture (82,08 %), de
l'Equipement (87,73 %), des Affaires Etrangères (88,42 %), de la
Coopération (75,13 %) et des Charges Communes (77,41 %).
Les retards de programmation ne sont pas uniquement liés à la
réduction du déficit budgétaire, mais s'expliquent aussi
par des raisons techniques, du fait notamment de la programmation dans les
contrats de plan Etat-région d'opérations insuffisamment
étudiées.
B. LA PRÉPARATION DE LA FUTURE GÉNÉRATION DE CONTRATS DE PLAN
Cette
préparation a commencé, rappelons-le, sous la forme d'une mission
confiée par le Comité Interministériel de
l'Aménagement et du Développement du Territoire à M.
Jacques Chérèque, ancien ministre de l'Aménagement du
Territoire, qui a remis son rapport en mai 1998.
Les nouveaux contrats ont fait l'objet d'une circulaire du Premier ministre en
date du 31 juillet 1998.
Ils couvriront la même période que les documents uniques de
programmation des fonds structurels, c'est à dire les années
2000-2006 et comporteront, comme eux une mise à jour à
mi-parcours, donc en 2003.
Cet ajustement ne remettra pas en cause le montant total des engagements des
partenaires pour sept ans.
Les contrats comporteront deux volets, l'un régional, l'autre
territorial :
-
le
volet régional
présentera les projets qui
concourent au développement de l'espace régional dans son
ensemble, qu'il s'agisse d'équipements structurants ou d'actions qui,
par leur impact et leur rayonnement, expriment une stratégie
régionale.
-
le
volet territorial
présentera les modèles
d'actions qui concourent au développement local et à une
meilleure organisation du territoire. Il comprendra notamment des
investissements de proximité et des opérations d'animation
déterminantes pour la création d'activités nouvelles,
l'émergence de nouveaux emplois et la prise en compte de l'environnement.
Trois priorités sont annoncées par le Gouvernement :
-
l'emploi et la cohésion sociale
;
-
une plus grande solidarité sociale et territoriale ;
- enfin, le
développement durable
, qui a fait l'objet d'une
circulaire spécifique du
Ministre de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement
en date du 11 mai 1999.
C'est une autre circulaire de ce ministre en date du 1er juillet qui a
fixé le
calendrier
de l'élaboration des prochains
contrats. Il comporte quatre phases principales :
Une première phase a été consacrée à
l'élaboration de la stratégie de l'Etat dans la région.
Les préfets ont reçu instruction d'adresser pour le 15 septembre
1998 une proposition de stratégie de l'Etat dans la région.
Parallèlement les ministres avaient reçu instruction de
déterminer les politiques qui pouvaient selon eux être
proposées à la contractualisation.
Le rapprochement de ces différentes approches a permis d'établir
pour chaque région la stratégie de l'Etat dans la région.
Les partenaires de l'Etat, et plus particulièrement les conseils
régionaux qui sont compétents pour la planification
régionale, avaient été invités à conduire le
même exercice de réflexion sur le développement de leur
région à moyen terme et les orientations publiques à
retenir. Il était important en effet que tous les acteurs du
développement régional réfléchissent à la
manière dont leur action pourrait s'inscrire dans un projet
régional.
Cette phase d'élaboration interne s'est achevée à la fin
du mois de décembre 1998.
Une seconde phase a été consacrée à la
consultation et aux échanges.
Les préfets ont diffusé les documents " stratégie de
l'Etat dans la région ", puis consulté le conseil
régional, les principales collectivités et les principaux acteurs
sociaux et économiques.
Les modalités de ces consultations avaient été
définies par une circulaire du Premier ministre en date du 31 juillet
1998. L'Etat et la région devaient notamment " veiller à ce
que le contrat final soit un instrument de convergence de l'action publique et
un projet territorialement cohérent ".
Cette phase de consultation s'est déroulée de janvier à
avril 1999.
Une troisième phase a consisté à déterminer les
enveloppes financières et à donner aux préfets leurs
mandats de négociation.
Cette phase s'est achevée par une réunion du comité
interministériel de l'aménagement et du développement du
territoire, le 23 juillet 1999.
Une quatrième et dernière phase de négociation et de
signature des contrats s'achèvera le 31 décembre 1999.
C. LE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE (CIADT) DU 23 JUILLET 1999
Réuni à Arles, sous la présidence du
Premier
Ministre, ce comité a arrêté les dispositions concernant la
prochaine génération de contrats de plan Etat-région.
Sur un montant global de 105 milliards de francs annoncé par le
Premier ministre le 15 avril dernier, le CIADT a réparti entre les
régions une première enveloppe financière de 95 milliards
de francs, ventilés par région et par ministère.
Rappelons que la génération précédente de contrats
portait sur un montant de 88 milliards de francs.
Outre les priorités déjà évoquées, la
répartition de cette première enveloppe de crédits a tendu
à rééquilibrer l'effort de l'Etat en faveur de certaines
régions.
Sept régions vont, ainsi, bénéficier de concours accrus de
l'Etat par comparaison avec la période précédente au titre
de la répartition des crédits. Il s'agit des régions
Aquitaine, Centre, Corse, Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Pays
de Loire et Rhône Alpes.
Dans six d'entre elles, l'effort de l'Etat mesuré en francs par habitant
était compris entre 900 francs et 1100 francs pour une moyenne nationale
de 1400 francs par habitant.
L'effort de rattrapage porte les concours de l'Etat à au moins 1100
francs par habitant dans ces régions.
La Corse bénéficie également d'un effort particulier
justifié par sa sortie de l'objectif 1.
La dotation accordée aux DOM est ajustée à leur forte
croissance démographique.
Cette répartition budgétaire s'est accompagnée d'une
lettre de mandat adressée à chaque préfet de
région, lui donnant des instructions pour mener à bien la phase
de négociation.
Le CIADT a adopté les 26 mandats de négociation, qui comprennent
une partie commune à tous les Préfets de région et des
instructions spécifiques au regard de la situation de la région.
Dans la première partie de ce texte, il a été
demandé aux Préfets de région :
- de mettre en oeuvre dans les prochains contrats de plan, de
manière équilibrée, les trois priorités de l'Etat
(emploi, développement durable, solidarité) ;
- d'intégrer dans les contrats les premières orientations
des schémas de services collectifs ;
- d'apporter leur soutien à un mode d'organisation du territoire
plus efficace, d'intensifier la mobilisation des initiatives locales et de
renforcer la cohésion de l'action publique (volet territorial) ;
- de rechercher une meilleure complémentarité entre le
prochain contrat et le futur document unique de programmation (DOCUP),
articulation avec les fonds européens au niveau régional.
Les mandats de négociation insistent aussi sur la
" concrétisation " des projets futurs en précisant que
" la négociation doit porter sur des projets effectivement susceptibles
d'être mis en oeuvre " et en demandant aux Préfets de
négocier " impérativement des clauses de suivi et
d'évaluation du contrat avec le conseil régional ".
A la suite de l'envoi des lettres de mandat et des enveloppes
budgétaires, les Préfets ont ouvert l'été dernier
une négociation avec les présidents des conseils régionaux.
Ils ont remis un rapport sur le déroulement de la négociation
pour le 15 octobre dernier.
Sur cette base le Gouvernement devrait répartir la deuxième
enveloppe, composant le second volet de l'engagement de l'Etat pour les
prochains contrats de plan, lors d'un CIADT qui devrait se réunir
à la fin de l'année 1999.
Pendant la négociation, les Préfets auront consulté les
différents acteurs concernés et réuni autant que de besoin
et au moins une fois avant la signature du contrat de plan, la
Conférence Régionale d'Aménagement et de
Développement du Territoire (CRADT).
D. PARTICIPATION DE L'ÉTAT AU CONTRAT DE PLAN DANS LES VINGT SIX RÉGIONS
Alsace
: Participation de l'Etat au contrat
de
plan 2000-2006 : 2.577 millions de francs, soit 1.489 francs/habitant
(1ère enveloppe) ;
Aquitaine
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 3.734 millions de francs, soit 1.286, 52 francs/habitant
(1ère enveloppe) ;
Auvergne
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.455 millions de francs, soit 1.878,06 francs/habitant
(1ère enveloppe) ;
Basse-Normandie
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.936 millions de francs, soit 2.066,73 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Bourgogne
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.197 millions de francs, soit 1.365,02 francs/habitant
(1ère enveloppe) ;
Bretagne
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 5.200 millions de francs, soit 1.791,50 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Centre
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.911 millions de francs, soit 1.194,31 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Champagne-Ardenne :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.941 millions de francs, soit 1.447 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Corse :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.366 millions de francs, soit 5.335,94 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Franche-Comté
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.817 millions de francs, soit 1.628,72 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Guadeloupe :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.133 millions de francs, soit 2.687,38 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Guyane :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 882 millions de francs, soit 5.607,12 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Haute-Normandie :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.557 millions de francs, soit 1.438,62
francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Ile-de-France
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 13.133 millions de francs, soit 1.202,04 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Languedoc Roussillon :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 3.910 millions de francs, soit 1.704,89
francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Limousin :
Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.734 millions de francs, soit 2.442,25 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Lorraine
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 4.543 millions de francs, soit 1.968,29 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Martinique
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 971 millions de francs, soit 2.545,22 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Midi-Pyrénées :
Participation de l'Etat au contrat
de plan 2000-2006 : 4.727 millions de francs, soit 1.854,74
francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Nord-Pas-de-Calais
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 8.375 millions de francs, soit 2.098,89 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Provence-Alpes-Côte d'Azur :
Participation de l'Etat au
contrat de plan 2000-2006 : 5.336 millions de francs, soit 1.187,23
francs/habitant (1
ère
enveloppe) ;
Pays de la Loire
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 3.548 millions de francs, soit 1.102,38 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Picardie
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.524 millions de francs, soit 1.359,99 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Poitou-Charentes
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 2.643 millions de francs, soit 1.614,34 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
La Réunion
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 1.541 millions de francs, soit 1.187,23 francs/habitant
(1
ère
enveloppe) ;
Rhône-Alpes
: Participation de l'Etat au contrat de plan
2000-2006 : 6.321 millions de francs, soit 1.121,88 francs/habitant
(1
ère
enveloppe).
ELABORATION DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS
2000-2006
Répartition entre les régions de la première enveloppe
hors provision TOM
|
CPER 1994-1999 |
CPER 2000-2006 |
|
||
REGION |
Montant en MF |
Montant en francs par habitant |
1 ère enveloppe CIADT 23/07/99 en MF |
Montant en francs par habitant |
Population chiffres arrêtés au 28/06/99 (1) |
Alsace |
2 345,37 |
1 472,64 |
2 577 |
1 489,77 |
1 729 800 |
Aquitaine |
3 167,61 |
1 091,38 |
3 734 |
1 286,52 |
2 902 400 |
Auvergne |
2 455,00 |
1 878,06 |
2 455 |
1 878,06 |
1 307 200 |
Bourgogne |
2 197,01 |
1 365,03 |
2 197 |
1 365,02 |
1 609 500 |
Bretagne |
5 199,39 |
1 791,29 |
5 200 |
1 791,50 |
2 902 600 |
Centre |
2 428,87 |
996,50 |
2 911 |
1 194,31 |
2 437 400 |
Champagne-Ardenne |
1 909,90 |
1 423,81 |
1 941 |
1 447,00 |
1 341 400 |
Corse |
945,01 |
3 691,45 |
1 366 |
5 335,94 |
256 000 |
Franche-Comté |
1 810,53 |
1 622,92 |
1 817 |
1 628,72 |
1 115 600 |
Ile-de-France |
11 325,94 |
1 036,64 |
13 133 |
1 202,04 |
10 925 600 |
Languedoc-Roussillon |
3 860,18 |
1 683,17 |
3 910 |
1 704,89 |
2 293 400 |
Limousin |
1 731,45 |
2 438,66 |
1 734 |
2 442,25 |
710 000 |
Lorraine |
4 542,76 |
1 968,18 |
4 543 |
1 968,29 |
2 308 100 |
Midi-Pyrénées |
4 519,41 |
1 773,29 |
4 727 |
1 854,74 |
2 548 600 |
Nord-Pas-de-Calais |
8 374,24 |
2 098,70 |
8 375 |
2 098,89 |
3 990 200 |
Basse-Normandie |
2 920,66 |
2 055,93 |
2 936 |
2 066,73 |
1 420 600 |
Haute-Normandie |
2 305,69 |
1 297,23 |
2 557 |
1 438,62 |
1 777 400 |
Pays de la Loire |
3 050,64 |
947,85 |
3 548 |
1 102,38 |
3 218 500 |
Picardie |
2 523,69 |
1 359,82 |
2 524 |
1 359,99 |
1 855 900 |
Poitou-Charentes |
2 639,48 |
1 612,19 |
2 643 |
1 614,34 |
1 637 200 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur |
4 359,55 |
969,97 |
5 336 |
1 187,23 |
4 494 500 |
Rhône-Alpes |
5 449,90 |
967,27 |
6 321 |
1 121,88 |
5 634 300 |
TOTAL METROPOLE |
80 264,28 |
|
86 485 |
|
|
Guadeloupe |
986,90 |
2 340,84 |
1 133 |
2 687,38 |
421 600 |
Guyane |
679,50 |
4 319,77 |
882 |
5 607,12 |
157 300 |
Martinique |
842,80 |
2 209,17 |
971 |
2 545,22 |
381 500 |
Réunion |
1 343,80 |
1 905,83 |
1 541 |
2 185,51 |
705 100 |
TOTAL DOM |
3 853,00 |
|
4 527 |
|
|
PROVISION FNADT POUR L'INTERREGIONAL |
490 |
|
|||
TOTAL METROPOLE + DOM + PROVISION |
84 117,28 |
|
91 502 |
|
|
(1) Chiffres de la population arrêtés au 28/06/99, premier comptage INSEE (source INSEE Première, Juillet 99, n° 663.
ELABORATION DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS
2000-2006
Répartition entre les régions de la première
enveloppe hors provision TOM
|
CPER
1994-1999
|
CPER
2000-2006
|
Evolution des enveloppes |
||
|
Montant |
Part relative sur l'ensemble des ministères |
Montant |
Part relative sur l'ensemble des ministères |
entre
|
Agriculture |
7 483,01 |
8,92 % |
8 161 |
8,92 % |
+ 9,06 % |
Affaires étrangères et coopération |
68,30 |
0,08 % |
95 |
0,10 % |
+ 39,09 % |
Culture |
1 464,80 |
1,75 % |
2 007 |
2,19 % |
+ 37,02 % |
Défense - Anciens combattants |
8,80 |
0,01 % |
420 |
0,46 % |
+4 672,73 % |
Education nationale |
14 012,00 |
16,70 % |
16 156 |
17,66 % |
+ 15,30 % |
U3M |
12 987,58 |
15,48 % |
15 102,5 |
16,51 % |
16,28 % |
Enseignement scolaire |
1 024,42 |
1,22 % |
1 053,5 |
1,15 % |
2,84 % |
Emploi - Formation professionnelle |
3 972,21 |
4,73 % |
4 905 |
5,36 % |
+ 23,48 % |
Ville |
3 501,68 |
4,17 % |
|
7 866 |
8,60 % |
Santé et social |
2 417,57 |
2,88 % |
2 467 |
2,70 % |
+ 2,04 % |
Environnement |
1 302,01 |
1,55 % |
2 623 |
2,87 % |
+ 101,46 |
ADEME hors enveloppe Etat |
79,50 |
|
3 309 |
|
|
Equipement dont |
38 575,81 |
45,97 |
33 079 |
36,15 |
-14,25 % |
routes |
27 297,12 |
32,53 % |
20 599 |
22,51 % |
- 24,54 % |
autres modes |
|
|
9 991 |
10,92 % |
|
logement |
|
|
1 969 |
2,15 % |
|
tourisme |
281,50 |
0,34 % |
520 |
0,57 % |
84,72 % |
FNADT dont |
4 698,00 |
5,60 % |
6 200 |
6,78 % |
+ 31,97 % |
enveloppe régionale |
|
|
5 710 |
6,24 % |
|
provision interrégionale |
|
|
490 |
0,54 % |
|
MEFI dont |
4 758,15 |
5,67 % |
5 249 |
5,74 % |
+ 10,32 % |
industrie |
4 256,55 |
5,07 % |
4 544 |
4,97 % |
6,75 % |
commerce extérieur |
237,60 |
0,28 % |
354 |
0,39 % |
48,99 % |
PME, commerce artisanat |
264,00 |
0,31 % |
351 |
0,38 % |
32,95 % |
Jeunesse et sports |
153,05 |
0,18 % |
662 |
0,72 |
+ 332,54 % |
Justice |
3,45 |
|
266 |
0,29 % |
+7 610,14 % |
Outre-Mer |
1 011,51 |
1,21 % |
1 346 |
1,47 % |
+ 33,07 % |
Divers, dont charges communes etc... |
479,91 |
0,57 % |
|
|
|
TOTAL |
83 910,25 |
|
91 502 |
|
+ 9,05 % |
E. LES MESURES TERRITORIALES PRISES PAR LE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL
Le volet
des mesures territoriales du CIADT du 23 juillet comprend
trois ensembles de mesures : des mesures particulières pour
deux grandes régions
Aquitaine
et
Nord-Pas-de-Calais
,
l'approbation de
grands projets territoriaux
et des dispositions
concernant la
reconversion de bassins en difficulté
.
Les grands programmes territoriaux approuvés par le Comité
concernent le
territoire Saône-Rhin
conformément aux
orientations définies en décembre 1998, le rétablissement
du caractère maritime du
Mont Saint-Michel
, le lancement d'une
nouvelle phase du
plan Loire grandeur nature
pour la période
2000-2006, le développement durable des
Alpes
(notamment le lac
du Bourget), une démarche nationale de réparation des
séquelles et de redynamisation économique des anciens bassins
miniers, dont la première application sera constituée en
Lorraine. Par ailleurs, il a été décidé un nouveau
contrat triennal de Strasbourg
pour la période 2000-2002 ainsi
qu'un programme spécifique en faveur de la
Route Centre Europe
Atlantique
.
Au total, les engagements de l'Etat au titre du CIADT du
23 juillet 1999 portent sur :
- 226 millions de francs sur trois ans en faveur des
régions ou territoires en difficulté (dont 182 millions de
francs dès 1999) ;
- 1.376 millions de francs sur la période 2000-2006 au titre
des grands programmes.
L'année 2000 sera la première année d'exécution des
nouveaux contrats de plan Etat-région. La progression globale apparente
des crédits du ministère chargé de l'aménagement du
territoire (plus de 7 %) reflète cette conjoncture
particulière. Au-delà des apparences, il ne faut pas se cacher
que de nombreux territoires vont être pénalisés par les
nouveaux zonages qu'il s'agisse de la PAT ou des fonds structurels et que la
mise au point des propositions françaises en la matière s'est
effectuée très largement en dehors des élus.
Par ailleurs, le budget 2000 de l'aménagement du territoire est aussi,
dans une large mesure, la traduction budgétaire d'une loi -la loi
d'orientation du 25 juin 1999 que la Haute Assemblée a
vivement dénoncée pour sa philosophie et les
pré-supposés qui l'ont inspirée.
*
* *
La Commission des Affaires économiques a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits de l'aménagement du territoire inscrits au projet de loi de finances pour 2000.
1 Décret n° 95-149