CHAPITRE IER -
LE CONTEXTE DU PROJET DE BUDGET :
DE FORTES
CONTRADICTIONS
I. LA SITUATION DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE EN 1998
A. UNE HAUSSE DU REVENU AGRICOLE A RELATIVISER
Selon les comptes de l'agriculture 1( * ) , le résultat agricole par actif en termes réels progresse de 3,1 % en 1998, soit une hausse pour la quatrième année consécutive. Néanmoins, le résultat agricole global en termes réels, c'est-à-dire " déflaté " par l'évolution du prix du PIB, est stable.
DÉFINITIONS
- Le résultat agricole global représente la
valeur ajoutée nette à laquelle sont ajoutées les
subventions d'exploitation et dont sont retranchés les impôts
fonciers sur la production ;
- Le résultat agricole par actif est obtenu à partir du
résultat agricole global en le divisant par le nombre d'unités de
travail annuel (UTA) totales ;
- Le revenu d'entreprise agricole global, solde du compte de revenu de
l'entreprise, se déduit du résultat agricole global en en
retranchant les charges salariales, les intérêts et les charges
locatives nettes ;
- Le revenu d'entreprise agricole par actif non salarié est obtenu
à partir du revenu d'entreprise agricole global, en le divisant par le
nombre d'UTA des non salariés.
Si l'on prend en compte le revenu d'entreprise agricole global en termes
réels, on constate une diminution de -0,9 % par rapport à
1997 en raison de la stabilité du revenu net d'entreprise et de la
hausse de + 0,9 % du prix du PIB. Par ailleurs, le revenu d'entreprise
agricole par actif non salarié progresse de + 2,9 % en termes
réels par rapport à 1997.
Votre rapporteur pour avis a souhaité, afin de permettre un
véritable suivi par rapport aux années antérieures,
retenir comme indicateur le revenu d'entreprise agricole par actif non
salarié.
Comme l'année passée,
cette augmentation du revenu par
entreprise en France est à comparer avec une diminution, en termes
réels, de 3,9 % dans l'Union européenne
-selon Eurostat,
l'office statistique européen-.
Il est important de souligner que l'INSEE, comme l'ensemble des pays
européens, a substitué depuis le 18 mai dernier, à la base
" 80 ", la nouvelle base " 95 " pour la présentation
et le calcul des comptes nationaux.
Un changement de base est une opération lourde. Le langage même
des statisticiens est trompeur : ils associent le nom d'un changement de
base à l'année des prix constants (ainsi la base " 80 "
correspondait-elle à des prix constants de l'année 1980, la
nouvelle base " 95 " à des prix constants de l'année
1995). Dès lors, on pourrait croire que la principale modification
consiste dans ce nouveau cru de prix constants. Il n'en est rien. Un changement
de base, c'est en effet
au minimum trois améliorations
substantielles
: d'abord, une adaptation de la couverture et des
définitions des comptes aux réalités économiques
nouvelles et aux besoins d'information nouveaux ; ensuite, une
réévaluation des niveaux des grands agrégats par la
mobilisation de sources statistiques non exploitables tous les ans ;
enfin, une mise à jour de l'année de référence des
prix constants
2(
*
)
.
Pour la nouvelle base " 95 ", le premier type d'amélioration,
l'adaptation aux réalités économiques nouvelles, tient
essentiellement à trois innovations :
- la mise en oeuvre des améliorations apportées par un
nouveau système comptable totalement harmonisé au niveau
européen
. Cet objectif est en train de se réaliser
concrètement avec la publication conjointe, en avril-mai 1999, de
nouveaux comptes nationaux dans tous les pays membres de l'Union
européenne ;
-
l'extension de l'investissement à une partie de
l'immatériel, et en particulier les logiciels
. Longtemps attendue,
cette extension pourra décevoir ceux des économistes qui
préconisaient une extension, plus large encore, à la
recherche-développement notamment. Mais c'est déjà un pas
dans le bon sens ;
-
un changement de nomenclature
. Coiffant la très importante
mise en place d'une nomenclature européenne dans toutes les statistiques
des pays membres, les comptes nationaux sont maintenant établis en
conformité avec la NAF française, elle-même
cohérente avec la NACE européenne. Ce changement de nomenclature
permet aujourd'hui d'avoir une nomenclature plus comparable au plan
international, des regroupements plus adaptés aux activités
d'aujourd'hui, et surtout, une décomposition plus fine des services,
réclamée avec raison depuis longtemps pour améliorer
l'analyse de ce secteur.
Il faut y ajouter
l'intégration des DOM dans les comptes
nationaux
français, qui a été réalisable
dès lors que le système statistique des départements
d'outre-mer s'était enrichi et intégré dans les
statistiques macro-économiques françaises. L'indice des prix
à la consommation et les comptes nationaux ont fait cette
intégration la même année.
Les modifications du compte de l'agriculture sont de différentes
natures. Certaines ont un impact direct sur l'évolution du revenu
agricole, tant en niveau qu'en évolution. D'autres induisent des
corrections sur les montants de certains agrégats et soldes comptables,
sans toutefois affecter in fine la détermination du revenu.
1. Une croissance relative de la valeur ajoutée
Pour
la deuxième année consécutive, la valeur ajoutée
brute de l'agriculture au prix de base s'accroît de 2 % en 1998.
Cependant, en termes réels, on constate une hausse de seulement
1,1 %.
Sont désormais pris en compte, non les livraisons de produits agricoles,
mais les volumes de la production agricole, ce qui mesure mieux le produit de
l'activité de l'année.
a) Stabilité de la production et baisse des consommations intermédiaires
La
quasi stabilité de la production
En 1998, la production agricole est restée globalement stable par
rapport à 1997. Si les volumes s'accroissent légèrement
(+1,8 %), l'évolution du prix s'inscrit dans le mouvement de baisse
tendancielle (-1,4 %).
La production agricole française s'est accrue de 1,8 % en
1998 en volume, alors qu'en Europe, l'augmentation se limite à
1,5 %.
-
Pour les céréales
, le principal fait marquant est
constitué par le niveau exceptionnel du rendement : ainsi le
rendement de blé tendre atteint près de 78 quintaux par hectare.
Si la situation est analogue pour l'orge, elle s'avère différente
pour le maïs, le rendement 98 étant inférieur à ceux
de 1996 et 1997.
La production de céréales s'est accrue d'environ 9,5 % en
volume.
- Contrairement aux céréales,
le volume de la production
des oléagineux
stagne et celui des
betteraves
diminue de
7,6 %.
Pour les oléagineux, la forte baisse des quantités
commercialisées de tournesol (-23 %) a neutralisé la
croissance de près de 7 % du colza due à l'augmentation des
superficies.
Pour les betteraves, la baisse des superficies et des rendements explique la
nette réduction du volume de la production de betteraves industrielles
(-7,6 %).
La situation de la production des betteraves est à l'opposé de
celle des
protéagineux,
dont le volume croit de 5,7 % en
raison d'une hausse des superficies et des rendements.
- En ce qui concerne les
fruits
, le volume de la production
enregistre une forte baisse (-16 %) sur la plupart des produits à
l'exception des melons, des raisins et des prunes. La forte chute des
livraisons des fruits d'été est la conséquence des
gelées de printemps. Au contraire, le volume des livraisons de
légumes frais augmente légèrement (+1,5 %) avec de
fortes disparités selon les produits.
- Après une augmentation de 8 % en 1997, le volume de
la
production de vins
poursuit sa croissance, même si celle-ci n'est que
d'environ 4,3% en 1998. Cette évolution résulte de deux facteurs
contradictoires : augmentation en volume de 7,2 % de la production de
vins d'appellation d'origine -les vins calmes de champagne s'accroissant de
plus de 31 %- et en même temps baisse de 18,3 % du volume de
production des autres vins, dont -23,6 % pour les vins de distillation de
cognac.
-
Pour le bétail
, le volume de la production est très
inégal en fonction des marchés : ainsi, le marché
porcin a subi les conséquences des conditions très
particulières de l'année précédente
-épidémie de peste porcine- : le volume de la production a
donc cru de +3,7 %. Au contraire, le volume de la production de gros
bovins et de veaux diminue respectivement de - 4,4 % et
- 1 ,4 %.
- Le volume de
la production avicole
augmente de 2,5 %, la
production de volaille s'accroissant de 2,8 % et celle de l'oeuf de +
1,7 %
- Enfin, le volume de la production
des produits animaux
connaît une certaine stabilité en 1998 (-0,1 %). Avec des
fluctuations importantes au cours de l'année, le volume de la production
de lait
a légèrement progressé (0,1 %).
1998 a suivi la baisse tendancielle des prix agricoles amorcée
depuis plus de quinze ans avec une baisse de -1,4 %.
- Le prix de la production de
céréales
s'est
réduit de -10,8 % en 1998 en raison de la forte chute des cours de
blé tendre et d'orge. Cette détérioration résulte
essentiellement de la forte augmentation des disponibilités.
- En outre, alors que les prix de la production de
protéagineux
et
oléagineux
baissent respectivement
de - 16,9 % et - 5,9 %, et ceux des
betteraves
s'accroissent
de 0,5 %.
- Par ailleurs, les évolutions des prix pour les
productions de
fruits et légumes
ont suivi des mouvements contrastées selon
les produits : en moyenne, le prix de la production de fruits a
progressé de 10,7 % et 7,9 % pour les légumes.
- En ce qui concerne
les vins
, le prix de la production a cru
globalement de + 5,7 %, avec +5,6 % pour les vins d'appellation et
+6 % pour les autres vins.
- Le prix de
la production du bétail
est très
variable : alors qu'on enregistre une très forte baisse des prix
dans le secteur porcin (-25,8 %) -l'offre s'étant
développée à un niveau très élevé-,
le prix de la production des gros bovins s'est consolidé en 1998 comme
en 1997 avec +5,5 %. De même, les prix de la production d'ovins
caprins a cru de + 5,1 %.
- Le prix des
produits avicoles
a, au contraire, diminué
fortement : - 2,7 % pour les volailles et - 9,3 % pour
les oeufs : cette dernière baisse est révélatrice du
déséquilibre persistant de l'offre et de la demande dans ce
secteur.
- Enfin, le prix de la
production de lait
a cru de 1,3 % en
1998, cette reprise résultant de l'application de l'accord
interprofessionnel de novembre 1997, indexant en partie l'évolution du
prix du lait payé aux producteurs agricoles sur celui des produits
laitiers transformés.
Dans l'ensemble, la valeur de la production agricole a donc connu une
relative stabilité.
PRODUCTION AGRICOLE
|
Evolution 1998/1997 |
Valeur
1998
|
||
|
Volume |
Prix |
Valeur |
|
Production de produits végétaux |
+1,6 |
-1,1 |
+0,2 |
244,7 |
Céréales |
+9,5 |
-10,8 |
-2,3 |
65,9 |
Fruits et légumes |
-3,5 |
+15,7 |
+11,7 |
44,8 |
plantes industrielles 1 |
-1,1 |
-5,5 |
-6,6 |
29,9 |
vins |
+4,3 |
+5,7 |
+10,3 |
58,9 |
produits végétaux divers 2 |
+1,6 |
-4,5 |
-2,9 |
45,2 |
Production animale |
+1,4 |
-8,9 |
-7,5 |
156,3 |
porcins |
+3,7 |
-25,8 |
-23,0 |
17,2 |
autre bétail 3 |
-3,8 |
+5,4 |
+1,4 |
56,5 |
produits avicoles 4 |
+2,5 |
-4,3 |
-1,9 |
27,3 |
autres produits animaux 5 |
-0,1 |
+1,3 |
+1,2 |
55,3 |
Production " au prix de base " |
+1,8 |
-1,4 |
+0,3 |
417,9 |
1. Plantes industrielles : betteraves industrielles, oléagineux, tabac, etc. |
||||
2. Produits végétaux divers : plantes fourragères, plantes et fleurs. |
||||
3. Autre bétail : gros bovins, veaux, ovins et caprins, équidés. |
||||
4. Produits avicoles : volailles, oeufs. |
||||
5. Autres produits animaux : lait et produits laitiers, etc. |
Source
: Synthèses n° 27 - Les
comptes de l'agriculture française en 1998.
La diminution des consommations intermédiaires
Après deux années de fortes augmentations des consommations
intermédiaires (+4,4% en valeur en 1996 et +3,4% en valeur en 1997), on
constate
une légère diminution (-2,2%) en termes réels
des consommations intermédiaires de la branche agriculture
. Ce
phénomène provient d'une forte baisse des prix (-3,9 %) qui
neutralisent l'augmentation du volume de ces consommations
intermédiaires (+1,7%).
La consommation d'
aliments des animaux
, principale consommation
intermédiaire de la branche agriculture, progresse selon un rythme
relativement moins rapide en volume (+0,6 %) que les années
passées. Le dynamisme des secteurs des porcins et des volailles a ainsi
été freiné par la baisse d'achats d'aliments pour les
bovins qui diminuent sensiblement, sous l'effet de la réduction du
cheptel des vaches laitières et allaitantes. Le prix de cette
consommation intermédiaire se réduit considérablement
(-9 % par rapport à 1997). Cette baisse, d'une ampleur
exceptionnelle, est la conséquence directe de l'effondrement du prix des
tourteaux de soja (-22 %) et du net recul du prix des
céréales à partir de l'été.
La consommation intermédiaire en
engrais
diminue de 3,5 % en
valeur (-1,7 % en volume et -1,9 % en prix). La baisse du volume sur
l'ensemble de l'année 1998 provient du net recul des achats du second
semestre, destinés à être utilisés pour la
récolte de 1999 ; une partie importante des achats d'engrais aurait
été reportée au début de l'année prochaine.
Par ailleurs, la consommation intermédiaire
de produits de protection
des cultures
continue à progresser selon un rythme relativement
élevé en volume (+7 %). Les prix, dont les évolutions
sont de faible ampleur depuis quelques années, sont stables par rapport
à 1997.
ÉVOLUTION 1998/1997
(en %)
|
Volume |
Prix |
Valeur |
Ensemble |
+ 1,7 |
- 3,9 |
- 2,2 |
dont
Aliments pour animaux (22 %)
|
+ 0,6
|
- 6,9
|
- 2,2
|
Source : Synthèses n° 27 - Les comptes de l'agriculture française de 1998.
b) La poursuite modérée de la croissance de la valeur ajoutée
Après une croissance particulièrement nette en
1997
(+5 %), la valeur ajoutée brute au prix de base connaît en
1998 une croissance moins forte (+2 %) en raison de la
légère augmentation de la valeur de la production (+0,3 %)
et du repli (-2,2 %) des consommations intermédiaires.
En termes
réels, la valeur ajoutée a augmenté de 1,1 %.
Cette croissance de la valeur ajoutée brute représente en valeur
1998, 209,5 milliards de francs.
Afin de calculer la valeur ajoute nette, il s'avère nécessaire de
déduire la consommation de capital fixe de la valeur ajoutée
brute. En 1998, la valeur ajoutée nette évolue globalement au
même rythme que la valeur ajoutée brute.
2. L'évolution du revenu agricole
a) Le niveau du revenu agricole en 1998 en France
L'indicateur de revenu habituellement retenu par votre
rapporteur
pour avis était, jusqu'à l'année passée, le revenu
brut agricole (RBA) en optique " livraisons ". Son évolution
était mesurée en moyenne par exploitation et en termes
réels. Le " déflateur " utilisé pour ce calcul
est le prix du produit intérieur brut.
Ainsi, en 1997, le RBA avait augmenté de 6 %.
La nouvelle approche statistique adoptée pour 1999 propose quatre
indicateurs de revenu : le résultat agricole global, le résultat
agricole par actif, le revenu d'entreprise agricole global et le revenu
d'entreprise agricole par actif non salarié.
Afin d'intégrer cette réforme statistique tout en permettant
le maximum de comparaisons par rapport aux années
précédentes, votre rapporteur pour avis vous propose de retenir
comme indicateur le revenu d'entreprise agricole par actif non
salarié : cet indicateur lui paraît en effet le mieux
correspondre à la photographie du revenu des agriculteurs puisqu'il
correspond au solde du compte de revenu d'entreprise, c'est-à-dire de
l'ensemble des ressources de l'actif non salarié, duquel a
été retranchée l'intégralité des charges.
EVOLUTION
DU REVENU D'ENTREPRISE AGRICOLE PAR ACTIF NON SALARIÉ
MESURÉ EN TERMES RÉELS
Pour
1998, le revenu d'entreprise agricole par actif non salarié augmente de
2,9 % en termes réels par rapport à 1997.
La détermination du résultat agricole français en
1999
Le résultat agricole global de la branche est déterminée
à partir de la valeur ajoutée nette, augmentée des
subventions d'exploitation, mais diminuée des différentes charges
supportées, telles que les impôts fonciers et les autres
impôts sur la production. Il est ainsi égal à la somme des
revenus des facteurs de production (travail et capital).
En 1998, le montant des subventions versées en 1998 a baissé
de un milliard, pour s'élever à 9,6 milliards
. Cette
baisse est due à la forte réduction des subventions
versées aux éleveurs au titre de la crise de la vache folle,
atténuée par une nette revalorisation de l'indemnité
spéciale montagne et par une augmentation considérable des
indemnités au titre des calamités agricoles.
SUBVENTIONS D'EXPLOITATION RECUES PAR LA BRANCHE
" AGRICULTURE "
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Indemnités spéciales montagne et piémont |
2081 |
2106 |
2690 |
2161 |
2512 |
Prime à l'herbe |
1201 |
1371 |
1363 |
1420 |
1245 |
Indemnités au titre des calamités agricoles |
460 |
358 |
287 |
416 |
957 |
Aide au " gel " des terres |
4494 |
3714 |
2961 |
1887 |
1822 |
Compensations pour retrait de fruits et légumes |
596 |
249 |
407 |
293 |
115 |
Aides diverses aux producteurs de fruits et légumes |
160 |
637 |
500 |
525 |
416 |
Aides diverses aux éleveurs |
254 |
553 |
1134 |
1608 |
540 |
Aides " agriculteurs en difficulté " |
186 |
227 |
116 |
53 |
23 |
Aide à l'enrichissement des vins |
229 |
187 |
186 |
253 |
269 |
Aide au stockage privé des vins et moûts |
56 |
50 |
51 |
76 |
68 |
Aide au retrait pluri-annuel des terres |
534 |
438 |
210 |
83 |
57 |
Subvention de l'office national de la chasse |
83 |
100 |
138 |
118 |
120 |
Aides agri-environnementales |
102 |
140 |
338 |
662 |
755 |
Prises en charge d'intérêts |
159 |
191 |
122 |
482 |
100 |
Subventions des collectivités locales |
250 |
234 |
240 |
345 |
368 |
Autres aides |
235 |
172 |
261 |
179 |
189 |
TOTAL Métropole |
11080 |
10727 |
11004 |
10561 |
9556 |
Subventions dans les DOM |
114 |
175 |
103 |
86 |
86 |
TOTAL |
11194 |
10902 |
11107 |
10647 |
9642 |
Unité : millions de francs
Source
: ministère de l'agriculture, offices agricoles
Notes : - les montants présentés dans ce tableau ne
comprennent pas les subventions sur les produits, qui sont incluses dans la
valeur de la production.
- les montants sont enregistrés selon la règle des droits
et obligations, ce qui peut entraîner des différences avec ceux
présentés dans le rapport sur les concours publics à
l'agriculture.
Contrairement aux années précédentes, les montants des
subventions sur les produits sont inclus dans la valeur de la production
valorisée au prix de base : ils ne sont donc pas
intégrés dans le poste " subventions d'exploitation ".
Afin d'établir le résultat agricole global, les
impôts fonciers et ceux sur la production doivent être
retranchés de la valeur ajoutée nette :
- les impôts fonciers sur les terres agricoles, nets des
dégrèvements accordés par l'Etat, ont été
fortement réduits de 1992 à 1997 (- 24,5 %) en raison
du démantèlement des parts régionales et
départementales de la taxe sur le foncier non bâti. En 1998, leurs
montants progressent de 2 % ;
- les autres impôts sur la production concernent essentiellement la
sous compensation de la TVA sur les achats de biens et semences par les
unités agricoles. Entre 1990 et 1998, la sous-compensation a
diminué de 33 %, ce qui représente une baisse d'environ
5 % par an en moyenne. Cette forte baisse est due à la forte
réduction de la part des agriculteurs non redevables dans l'ensemble des
agriculteurs et du rythme relativement modéré de
l'évolution des achats de biens et services.
Ainsi, le résultat agricole global augmente en 1998 de
1,3 % : en termes réels, cet indicateur connaît une
relative stabilité par rapport à 1997. En raison de la baisse
importante de l'emploi agricole, le résultat agricole par actif
progresse de + 3 % en termes réels par rapport à 1997.
Du résultat agricole au revenu d'entreprise agricole par actif non
salarié
Le revenu d'entreprise agricole global se déduit du résultat
agricole global en en retranchant les charges salariales, les
intérêts et les charges locatives nettes.
En 1998, cet
indicateur est stable en raison de la reprise de la progression de l'ensemble
des salaires, des intérêts et des charges locales et de
l'évolution modérée du résultat agricole global. Il
baisse néanmoins de - 0,9 % en termes réels.
Les charges locatives nettes
correspondent à la
rémunération nette du propriétaire des terres,
c'est-à-dire aux charges locatives brutes desquelles sont déduits
les impôts fonciers sur les terres de fermage. En 1998, elles progressent
de 5,8 % en raison de la baisse des impôts fonciers.
En ce qui concerne
l'encours total des prêts à
l'agriculture
, on constate une augmentation en raison d'un recours accru
à des emprunts à court terme et pour l'acquisition
d'équipements. Ainsi, le montant des intérêts versés
par la branche agricole augmente de 2,8 % en 1998.
En prenant en compte la baisse du volume de - 3,7 % de l'emploi non
salarié, le revenu d'entreprise agricole par actif non salarié
progresse de + 2,9 % en termes réels.
PRINCIPAUX POSTES DU COMPTE DE LA BRANCHE AGRICULTURE 1997/1998
|
Valeur
1997
|
Valeur
1998
|
Evolution en % |
Production |
416,5 |
417,92 |
+ 0,34 |
Consommation Interne |
211,11 |
208,38 |
- 1,29 |
Valeur ajoutée brute |
205,39 |
209,53 |
+ 2,01 |
Consommation Capital fixe |
48 |
49,09 |
- |
Valeur ajoutée nette |
157,36 |
160,43 |
+ 1,95 |
Subvention d'exploitation |
10,64 |
9,64 |
- 9,39 |
Impôts fonciers |
5,35 |
5,45 |
+ 1,86 |
Autres impôts sur la production |
2,45 |
2,36 |
- 3,67 |
Revenu agricole global |
160,2 |
162,26 |
+ 1,28 |
Salaires |
24,73 |
25,44 |
+ 2,87 |
Cotisations sociales |
6,34 |
6,59 |
+ 3,94 |
Intérêts |
12,16 |
12,51 |
+ 2,87 |
Charges locatives |
12,26 |
12,97 |
+ 5,79 |
Revenu d'entreprise agricole global |
104,68 |
104,73 |
+ 0,04 |
b) Le revenu agricole en Europe
Le
revenu agricole sur le plan européen baisse d'environ 4 % en termes
réels après un repli de 2,7 % l'an dernier.
La baisse intervenue l'an dernier est attribuable, pour une large part,
à la diminution des subventions (-6,4%) et à la forte
dégradation des prix à la production. Le niveau moyen des prix
réels de la production agricole finale a reculé de 5,3 % en
raison essentiellement de la baisse de 13,2 % des prix réels des
animaux (-27,1 % pour le secteur porcin).
Plusieurs facteurs ont néanmoins en partie atténué la
baisse du niveau du revenu de l'activité agricole. Il s'agit de la
légère augmentation du volume de la production finale (1,6 %
pour le secteur végétal et 1,4 % pour le secteur
animal) ; de la baisse de 5,2 % de la valeur réelle des
consommations intermédiaires ; de la diminution de 0,4 % de la
valeur réelle des amortissements et de la poursuite de la baisse du
volume de la main d'oeuvre agricole.
COMPTES FRANÇAIS ET COMPTES EUROPÉENS : LA REFORME DE 1999
Le
revenu agricole peut se mesurer selon deux optiques :
l'optique
livraisons
et
l'optique production.
En
optique livraisons,
le calcul d'indicateur de revenu peut être assimilé au revenu
effectivement perçu dans l'année et tiré de la seule
activité productive agricole. Le même indicateur, établi
cette fois
en optique production
, mesure le revenu potentiel
dégagé par la production, même si celle-ci n'a pas encore
été vendue. Sur le moyen terme, les évolutions des
livraisons et de la production sont très proches ; il en est donc de
même des indicateurs de revenu liés.
Dans les comptes français jusqu'en 1999, le revenu brut agricole par
exploitation en termes réels présenté à la
Commission des comptes de l'agriculture de la nation est mesuré en
optique livraisons. En revanche, dans les comptes européens, les
indicateurs sont calculés en optique production.
Les différences méthodologiques entre comptes français et
comptes européens rappelées ci-dessus n'existent plus
désormais dans les comptes du nouveau système de la base 95,
présentés à partir du printemps 1999. Les comptes de
l'agriculture française reposent alors sur une méthodologie
harmonisée avec celle d'Eurostat, avec une primauté de l'optique
production.
EVOLUTION DE L'INDICATEUR EUROPÉEN DU REVENU
AGRICOLE
DANS LES DIFFÉRENTS PAYS EUROPÉENS ENTRE 1997 ET 1998
Ce
graphique présente le taux de croissance entre 1996 et 1997 de la valeur
ajoutée nette agricole au coût des facteurs en termes réels
par unité de travail (indicateur de revenu des comptes européens).
Source
: Eurostat.
3. L'évolution de l'investissement agricole
Après avoir connu une chute très importante au début des années 90, puis s'être redressé jusqu'en 1997, le volume des investissements de la branche agriculture se stabilise en 1998 (- 0,2 %).
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DE LA BRANCHE AGRICULTURE
(en milliards de francs)
|
Valeurs à prix courants |
|
|
1998 |
98/97 en % |
FBCF en
biens non agricoles (1)
|
53,5
|
+ 1,2
|
FBCF de la branche agriculture (1) + (2) |
58,9 |
+ 0,5* |
*
soit comme taux de croissance à prix constants - 0,2 %.
La formation brute de capital fixe (FBCF) de la branche agriculture retrace
quatre types de dépenses d'investissement se rapportant, d'une part,
à des biens non agricoles, les matériels et les bâtiments,
d'autre part à des biens produits par la branche agricole
elle-même, le bétail et les plantations. Les achats de
matériels en constituent la principale composante, bien qu'ils soient
passés de près de 80 % du total de la FBCF en 1970 à
66 % en 1997.