EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une séance tenue
mercredi 17 novembre 1999
, la commission a
procédé à l'examen du rapport pour avis
de M. Jacques
Legendre sur les crédits de la francophonie pour 2000.
Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.
M. Ivan Renar
a jugé que le combat en faveur de l'exception
culturelle intégrait celui mené pour la francophonie, et a
préconisé la création d'un ministère de la
francophonie, dont moyens seraient clairement identifiés. Il a
spécifié que le combat pour le français ne se faisait pas
contre d'autres cultures, mais pour la promotion de leur diversité.
Mme Danièle Pourtaud
a salué le volontarisme du rapporteur
et s'est déclarée convaincue que le rayonnement de la France
existait aussi dans des zones qui ne sont pas francophones, et
bénéficiait de l'ensemble des investissements dans les industries
" de contenu ". Elle a souligné l'impérieuse
nécessité d'accueillir en plus grand nombre des étudiants
étrangers, même pour de courts séjours.
Elle a également approuvé la position du rapporteur pour avis sur
l'usage du français en France et relevé qu'au sein de l'Union
européenne, la défense du français pouvait se fonder sur
les dispositions mêmes du Traité de Rome.
M. James Bordas
a déploré la tendance à l'abandon
du français comme langue de travail dans plusieurs enceintes
internationales et a noté qu'il appartenait aux représentants de
la France dans ces instances d'exiger la traduction en français des
documents et l'interprétation en français des débats.
M. Albert Vecten
s'est déclaré en plein accord avec
l'ensemble des propos tenus par le rapporteur pour avis.
M. André Maman
s'est dit attristé par l'abandon progressif
de leur langue par les Français eux-mêmes. Il s'est
inquiété de la politique de réduction du nombre des
écoles françaises à l'étranger menée par
l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger
(AEFE), car ces écoles accueillent également les élites
étrangères ; il s'est également interrogé sur
l'efficacité de l'agence Edufrance et sur les conditions d'accueil en
France des étudiants étrangers, qui peuvent difficilement
rivaliser avec celles offertes par les " campus " américains.
En réponse aux intervenants,
M. Jacques Legendre, rapporteur pour
avis,
a apporté les précisions suivantes :
- il n'est pas sûr que la création d'un ministère autonome
de la francophonie soit une bonne solution. Pour sa part, il préconisait
la création d'un ministère délégué à
la francophonie, placé aux côtés du ministère des
affaires étrangères, et ayant pleine autorité sur la
direction générale de la coopération internationale et du
développement (DG-CID) ;
- il serait souhaitable que le ministère de la culture s'implique
beaucoup plus fortement dans la défense de notre langue en France ;
- l'action en faveur de la francophonie ne doit pas être conçue
comme un combat passéiste, mais au contraire comme une recherche de
cohérence avec celui en faveur de la diversité culturelle ;
- on peut s'interroger sur l'avenir d'Edufrance, fondé sur une
idée judicieuse, mais dont les premiers actes ne sont guère
convaincants.
En conclusion de ce débat,
M. Adrien Gouteyron, président
,
a souligné l'adhésion de l'ensemble de la commission aux
observations formulées par le rapporteur pour avis et souhaité
qu'elle s'exprime lors du débat en séance publique. Il a
souligné que la mission d'information effectuée en septembre 1999
par la commission au Liban, en Syrie et en Jordanie avait permis de constater
la réalité de la demande de français qui pouvait
s'exprimer, ainsi que l'a fort justement relevé M. Jacques Legendre,
dans des pays marqués par une forte tradition " anglophone "
comme la Jordanie.
Suivant les dispositions de son rapporteur, la commission a
décidé, à l'unanimité des commissaires
présents,
de donner un avis favorable à l'adoption des
crédits pour 2000 de la francophonie
.