II. LA DÉMOCRATISATION CULTURELLE : UNE CONQUÊTE ENCORE INACHEVÉE
La
priorité accordée à la démocratisation culturelle
en 2000 s'inscrit dans la continuité des missions du ministère de
la culture telles qu'elles ont été conçues dès sa
création par André Malraux : " rendre accessibles les
oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand
nombre possible de Français, assurer la plus vaste audience à
votre patrimoine ".
Jusqu'à présent, le secteur du patrimoine et des musées
n'avait pas fait l'objet, dans ce domaine, d'efforts significatifs, à la
différence par exemple du spectacle vivant. Les mesures prévues
par le projet de budget pour élargir l'accès au patrimoine vont
donc dans le bon sens même si votre rapporteur regrettera qu'elles ne
s'accompagnent pas d'un effort suffisant de conservation.
Cependant, les mesures tarifaires ne peuvent prétendre permettre une
véritable égalité d'accès à la culture que
si elles s'accompagnent d'un effort d'éducation. Or, dans le domaine des
enseignements artistiques, le budget pour 2000, s'il comporte des mesures
bienvenues, reste encore très en deçà des ambitions
affichées.
A. ÉLARGIR L'ACCÈS AU PATRIMOINE
1. Ouvrir les lieux du patrimoine aux citoyens
a) Accroître les publics
•
L'extension de la gratuité pour l'accès aux monuments
historiques
Le 13 juin dernier, ont été annoncées en conseil des
ministres 22 mesures tarifaires destinées à favoriser
l'accès du plus grand nombre à la culture. Parmi celles-ci,
figure la gratuité de l'accès aux monuments historiques
gérés par la caisse nationale des monuments historiques le
premier dimanche de chaque mois d'octobre à mai, et tous les jours de
l'année pour les moins de dix-huit ans.
Cette mesure, dont le coût estimé en année pleine à
15 millions de francs
sera compensée intégralement par une
mesure nouvelle d'un montant équivalent inscrite sur le chapitre 43-20
(interventions culturelles d'intérêt national), correspond
incontestablement à une attente du public.
•
Une mesure qui répond à une attente des
Français
La dernière enquête sur les pratiques culturelles des
Français a témoigné de l'intérêt que les
Français portent au patrimoine et les formes très diverses
à travers lesquelles celui-ci s'exprime. Cette curiosité se
manifeste notamment au travers du succès rencontré par les
journées du patrimoine qui, en 1999, ont permis à plus de 11
millions de visiteurs d'accéder à quelque 14 000 sites
ouverts gratuitement à la visite. On notera que bien qu'ouverts toute
l'année, de nombreux monuments historiques ont, à l'occasion de
cette manifestation, vu leur fréquentation croître
significativement, ce qui atteste de l'opportunité des mesures de
gratuité.
L'attrait du public pour les monuments historiques, légitime et
compréhensible à bien des égards dans un pays aussi riche
que la France, a été au cours des dernières années
renouvelé sous l'effet de l'extension du champ patrimonial qui ne se
réduit plus aux seuls monuments remarquables mais s'étend
à des traces plus proches et plus quotidiennes du passé. En
témoigne l'accélération du rythme de classement et
d'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques constatée au cours des dernières années.
Cependant, votre rapporteur relèvera pour s'en féliciter
l'infléchissement constaté depuis 1997 en ce domaine.
L'accélération du rythme des classements n'était pas sans
conséquence en termes d'efficacité de la politique de protection.
En effet, en voulant tout protéger, on risquait, pour des raisons
liées au caractère nécessairement limité des
ressources budgétaires de ne plus rien protéger et de priver de
signification les mesures de sauvegarde.
En 1998, seulement 64 immeubles ont été classés alors que
durant la période 1990-1996 le rythme annuel avoisinait 182. La
réactualisation des directives adressées aux COREPHAE
-désormais devenues commissions régionales du patrimoine et des
sites- qui avait été trop longtemps retardée et qui a
enfin été opérée par la circulaire du 5 mai 1999
constitue à cet égard un progrès salutaire susceptible de
conduire à une harmonisation des critères de classement.
•
Un effort insuffisant en faveur des archives
Si votre rapporteur approuve le souci de démocratiser l'accès aux
monuments historiques, qui bénéficient d'ores et
déjà d'un large succès auprès du public,
il
regrettera qu'un effort comparable n'ait pas été accompli en
faveur des archives
qui ont pourtant vu leur fréquentation
décupler depuis 1960 et augmenter de 50 % dans les dix
dernières années.
Les mesures nouvelles inscrites pour 2000 au budget de la direction des
archives destinées à intensifier au niveau des services
territoriaux -dont on connaît les difficultés de fonctionnement-
les actions de sensibilisation et d'animation sur l'histoire et la
mémoire, apparaissent à cet égard insuffisantes.
b) Associer le citoyen à la défense du patrimoine : vers une relance du mécénat ?
Votre
rapporteur soulignait encore l'an dernier la nécessité
d'encourager les Français à participer à la protection du
patrimoine national. En effet, devant ce que M. Jacques Rigaud désignait
sous le terme d'"
irrésistible montée
patrimoniale
", les moyens dont dispose l'Etat sont à
l'évidence insuffisants.
Cependant, en raison de la longue tradition d'intervention de l'Etat dans la
sphère culturelle, ne se sont pas développées en France
des structures comparables au National Trust en Grande-Bretagne, auquel les
Britanniques apportent non seulement leur bonne volonté mais
également leur concours financier. Si des associations de protection du
patrimoine existent en France, leur action, aussi efficace soit-elle, ne peut
prétendre égaler le rayonnement d'une telle institution.
La création de la Fondation du patrimoine, par la loi du 2 juillet 1996,
devait permettre de combler cette lacune. Il semble qu'en dépit de
l'opiniâtreté de ses dirigeants -qu'il convient ici de saluer-, on
en soit encore assez loin.
On rappellera que la loi a attribué à la Fondation du patrimoine
la mission d'identifier, de préserver et de mettre en valeur le
patrimoine non protégé au titre des monuments historiques.
Le capital de cette fondation d'un genre très spécifique a
été souscrit par de grandes entreprises à hauteur de 30
millions de francs. Néanmoins, en dépit de ce premier
succès, sa mise en place a été plus lente que
prévu. La Fondation s'est notamment heurtée au refus des services
fiscaux, en dépit d'une disposition législative expresse, de
permettre que les charges financières afférentes aux immeubles
auxquels elle accorde son label, après avis favorable du service
départemental de l'architecture, puissent être déduites du
revenu imposable. D'après les informations qui ont été
communiquées à votre rapporteur, un accord serait enfin intervenu
au mois de juin dernier permettant d'ouvrir cette déduction aux
immeubles habitables les plus caractéristiques du patrimoine rural.
Grâce à cette avancée modeste, la Fondation disposerait
d'un instrument de mobilisation des propriétaires qui lui faisait
cruellement défaut et en conséquence devrait voir sa
notoriété renforcée.
Votre rapporteur souligne l'intérêt qu'est susceptible de
représenter l'action de la Fondation pour le patrimoine rural non
protégé, compte tenu de la modestie des dotations
budgétaires que l'Etat lui consacre
.
En 2000, les crédits affectés à sa protection ne
bénéficieront encore une fois d'aucune
réévaluation, s'établissant à 34,5 millions de
francs en crédits de paiement. Les crédits
s'élèvent donc pour chaque région à environ 1,5
million de francs. Cette situation est d'autant plus regrettable que les
collectivités locales ont un souci très affirmé de
réhabilitation et de revalorisation de ce patrimoine. L'effort
demandé aux communes apparaît, notamment pour les plus petites
d'entre elles, insupportable compte tenu de la modestie de leurs budgets. En
tout état de cause, les crédits affectés par l'Etat
à ce type d'opérations sont manifestement disproportionnés
à l'étendue des besoins.
Les difficultés rencontrées par la Fondation du patrimoine
illustrent les réticences à mettre en place une fiscalité
favorable au patrimoine, et plus généralement au
mécénat.
La politique du patrimoine est encore pour une large part fondée sur la
dépense publique. A cet égard, on rappellera que les avantages
fiscaux dont bénéficient les propriétaires de monuments
historiques sont d'autant plus intéressants que les subventions
publiques sont importantes. En effet, en application des articles 41 E et S de
l'annexe III du code général des impôts, le régime
de déductibilité de la quote-part à la charge du
propriétaire des travaux d'entretien ou de restauration
exécutés ou subventionnés par l'Etat est plus favorable
que celui des charges foncières non subventionnées.
Selon les études réalisées en juin 1998 par l'ADMICAL, le
CEREC et la Fondation de France sur le mécénat culturel en
Europe, la France, avec 165,5 millions d'euros arrive en troisième
position des pays européens derrière l'Allemagne (300 millions
d'euros) et l'Italie (208 millions d'euros). Le caractère peu incitatif
de la fiscalité constitue à l'évidence une des raisons de
cette atonie du mécénat en dépit des argumentations
fondées sur le fait que les possibilités actuelles de
déduction ne sont pas encore pleinement utilisées.
Un des obstacles majeurs au développement du mécénat
d'entreprise résidait jusqu'ici dans le fait que seuls pouvaient
être considérés comme déductibles pour les
entreprises les versements qui ne faisaient l'objet d'aucune contrepartie,
c'est-à-dire ceux affectés à des opérations
auxquelles leur nom n'était pas associé, ce qui exerçait
à l'évidence un effet dissuasif. Votre rapporteur se
félicitera donc que l'article 9 du projet de loi de finances pour 2000
supprime cette condition de déductibilité. De plus, les
versements concernés seront considérés comme des charges
déductibles non plus du bénéfice imposable mais du
résultat de l'entreprise, charges qui, le cas échéant,
majoreront le déficit constaté par l'entreprise.
Si ces modifications ne peuvent suffire à elles seules à
accroître les budgets de mécénat culturel des entreprises,
jusqu'ici modestes par rapport à ceux consacrés aux causes
humanitaires ou sociales, elles suppriment un des obstacles à une
relance du mécénat en France. Votre rapporteur souhaite qu'il
s'agisse là d'une première initiative qui pourrait à
l'avenir être suivie par une réforme du droit des fondations,
encore trop rigide malgré les assouplissements apportés par la
loi du 4 juillet 1990.
2. Un relâchement de l'effort de conservation ?
Si le
souci d'élargir les publics des lieux de patrimoine doit être
encouragé, votre rapporteur regrettera qu'il ne s'accompagne pas d'une
relance de l'effort de conservation pourtant nécessaire pour attirer
à l'avenir de nouveaux visiteurs.
Faute d'une politique active de protection, les mesures destinées
à encourager la fréquentation de sites prestigieux n'ont
guère de sens.
a) L'évolution générale des crédits
L'évolution pour 2000 des crédits des titres V
et VI
consacrés au patrimoine atteste le bien-fondé des
inquiétudes inspirées à votre rapporteur par l'abandon du
principe d'une programmation pluriannuelle des dépenses.
Lors du dernier débat budgétaire, la ministre s'était
engagée à établir pour les grands équipements un
plan décennal afin d'étaler les crédits nécessaires
et d'établir des priorités. Pour l'heure, le seul signe tangible
de cette programmation est le recul des crédits consacrés aux
grandes opérations et le maintien de l'enveloppe globale des
crédits du patrimoine à son niveau de 1999.
La loi de programme relative au patrimoine monumental du
31 décembre 1993 prévoyait une augmentation annuelle des
autorisations de programme de 2 % en francs courants, avec un dispositif
d'actualisation des crédits sur la base de l'évolution de
l'indice des prix de la formation brute de capital fixe.
Force est de constater que le projet de budget pour 2000 ne permet pas de
maintenir l'effort de l'Etat à un niveau comparable.
En 2000, le montant des dotations destinées au patrimoine monumental
s'élève en autorisations de programme à
1 655,37
millions de francs, soit une reconduction en francs courants des crédits
de 1999
.
On rappellera qu'en 1999, le taux de progression s'établissait à
2,2 %.
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution en crédits de paiement
et en autorisations de programme des dotations au sens où elles
étaient comptabilisées pour l'exécution de la loi de
programme.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS D'INVESTISSEMENTS
CONSACRÉS AUX MONUMENTS HISTORIQUES
(en millions de francs)
Chapitre et Article |
Interventions |
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
2000/1999 (en %) |
Titre V |
Maîtrise d'ouvrage par l'État |
|
|
|
|
56-20/50 |
Monuments historiques appartenant à l'État |
CP |
707,35 |
731,25 |
+ 3,4 |
|
|
AP |
877 |
762,5 |
- 13 |
56-20/60 |
Monuments historiques n'appartenant pas à l'État |
CP |
350,46 |
367,4 |
+ 4,8 |
|
|
AP |
380 |
380 |
- |
56-20/70 |
Archéologie |
CP |
18 |
19,57 |
+ 8,7 |
|
|
AP |
21 |
21 |
- |
56-20/90 |
Etudes |
CP |
6,7 |
6,24 |
6,8 |
|
|
AP |
5,87 |
5,87 |
- |
Total Titre V |
|
CP
|
1 082,51
|
1 124,46
|
+
3,87
|
Titre VI |
Maîtrise d'ouvrage propriétaires |
|
|
|
|
66-20/90 et |
Monuments historiques non État |
CP |
276,1 |
297,2 |
+ 5,09 |
66-20/60 |
|
AP |
274,4 |
389 |
+ 38,36 |
66-20/20 |
Travaux sur monuments non protégés |
CP |
34,1 |
34,6 |
+ 1,08 |
|
|
AP |
35 |
35 |
- 0,2 |
66-20/50 |
Archéologie |
CP |
50,4 |
55,4 |
+ 9,8 |
|
|
AP |
62 |
62 |
- |
Total Titre VI |
|
CP
|
360,6
|
387,2
|
+ 5,2
|
Total CP |
|
|
1 443,15 |
1 511,66 |
+ 4,7 |
Total AP |
|
|
1 655,27 |
1 655,37 |
+ 0,006 |
b) La répartition des crédits
La
reconduction des crédits du patrimoine recouvre des évolutions
contrastées entre les différentes catégories de
dépenses.
Les
dotations affectées aux monuments historiques appartenant
à l'Etat diminuent
en autorisations de programme
de 13 %
pour s'établir à 762,5 millions de francs. Sur cette
enveloppe,
les crédits consacrés à ce que le
ministère désigne sous le terme de " grandes
opérations "
3(
*
)
reculent de 33,45 %
en dépit d'un effort accru en faveur du
domaine de Versailles qui bénéficie d'une progression
significative (+ 157,14 %) de ses crédits destinée
à améliorer les réseaux et la sécurité.
Cette évolution s'explique par la forte diminution du poids de
l'opération coûteuse de réhabilitation du Grand Palais. Les
autorisations de programme nécessaires à la réalisation de
la première phase des travaux consacrée à la consolidation
et à la restauration du bâtiment, estimée après
maintes réévaluations à 400 millions de francs, ont
été inscrites sur les exercices 1997, 1998 et 1999. Au titre de
la deuxième phase des travaux, évaluée quant à elle
à environ 384 millions de francs, 30 millions de francs sont inscrits
dans le projet de budget. Cette décélération moins
délibérée qu'imposée par les retards pris dans la
réalisation des travaux n'est que provisoire. Il conviendra, dans les
années à venir, d'inscrire les crédits nécessaires
à l'achèvement des opérations de restauration mais
également ceux afférents au réaménagement
intérieur du bâtiment ainsi réhabilité. Pour
l'heure, aucune affectation n'est encore arrêtée pour ces espaces
qui s'ajoutent aux autres " dents creuses " dont dispose dans la
capitale le ministère de la culture.
Le recul de ces dépenses permet une progression de 24,9 % des
dépenses en faveur des monuments n'appartenant pas à l'Etat.
Cette évolution permet mécaniquement un
rééquilibrage des efforts de l'Etat en faveur de la province qui
apparaît par ailleurs légitime si l'on considère le fait
que l'Etat ne possède que 7 % des monuments historiques
classés. On rappellera à ce titre que 56 % des monuments
classés appartiennent aux communes pour lesquelles le patrimoine cultuel
représente une charge très lourde.
Cependant, compte tenu de la reprise prévisible des dépenses
afférentes aux monuments appartenant à l'Etat dans les prochaines
années, on ne peut que nourrir des craintes sur la
pérennité de cette évolution
. En effet, si un effort
n'est pas consenti pour accroître le niveau du budget du patrimoine, il y
a fort à craindre que ne soient à nouveau réduits les
crédits consacrés aux monuments n'appartenant pas à
l'Etat.
*
En ce qui concerne les monuments de l'Etat
, la poursuite de la
restauration des 87 cathédrales de France demeurera une priorité
en 2000. La restauration du château de Voltaire à Ferney-Voltaire
(Ain), nouvellement acquis par l'Etat, et la restauration du parvis des Droits
de l'Homme du palais de Chaillot pour remédier aux problèmes de
stabilité récemment apparus seront engagés. Par ailleurs,
seront poursuivies de grandes opérations de restauration et
d'aménagement de sites remarquables à Paris ou en province
(château du Haut-Koenigsbourg, Panthéon, donjon de Vincennes,
alignements mégalithiques de Carnac...).
*
Pour les monuments n'appartenant pas à l'Etat
, l'année
2000 sera la première année de mise en oeuvre des nouveaux
contrats de plan. Un effort consenti conjointement avec les
collectivités territoriales bénéficiera aux monuments
antiques de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, et notamment au riche patrimoine
d'Arles (théâtre antique, arènes). La poursuite de grandes
opérations déjà engagées (église de la
Madeleine à Vézelay, pavillon du Brésil à la
cité universitaire de Paris, églises de Dieppe, abbatiale de
Saint-Savin et théâtre de Morlaix) s'accompagnera de la prise en
compte de nouveaux projets, tels la restauration de la fontaine des Fleuves de
la place de la Concorde à Paris (après celle de la fontaine des
Mers en 1999) et de grands édifices religieux, tels la tour abbatiale de
Saint-Amand-les-Eaux (Nord), la flèche de l'église Saint-Maclou
de Rouen ou la façade occidentale de l'ancienne cathédrale de
Laon. La restauration de l'hôtel de Gadagne, musée historique de
la ville de Lyon, à l'occasion de sa restructuration, devrait
également être entreprise en 2000.
Votre rapporteur regrettera une nouvelle fois cette année que les
crédits d'entretien ne fassent l'objet que d'une faible progression
(+ 2 millions de francs). En 2000, ils s'élèveront
à 65,17 millions de francs.
Ce montant est notoirement insuffisant surtout si l'on considère les
fréquentes mesures d'annulation dont ils ont fait l'objet au cours des
dernières années et qui ont eu pour effet de reporter de
nombreuses opérations, notamment celles portant sur la mise aux normes
de sécurité des cathédrales.
Une réévaluation de leur montant permettrait de prévenir
plutôt que de guérir, ce qui est assurément moins
coûteux pour les finances publiques. Par ailleurs, les travaux
d'entretien obéissent à une procédure administrative
beaucoup moins lourde pour les propriétaires, donc source de moins
d'incompréhensions. Un rapport de l'inspection des finances
4(
*
)
considérait en 1996 comme
nécessaire un doublement de leur montant en 2 ans. Cette estimation
conserve aujourd'hui toute sa pertinence alors que les crédits
d'investissement stagnent.
EVOLUTION DES CRÉDITS D'ENTRETIEN AU COURS DE LA PÉRIODE 1995-2000
(EN MILLIONS DE FRANCS)
|
Loi de
Finances initiale
|
1995
|
Loi de
Finances initiale
|
1996
|
Loi de
Finances initiale
|
1997
|
Loi de
Finances initiale
|
Loi de
Finances initiale
|
Loi de
Finances initiale
|
Chapitre 35.20 |
84 679 |
71 949 |
63 179 |
54 345 |
63 179 |
47 989 |
63 179 |
63 179 |
65 179 |
En revanche, votre rapporteur se félicitera de l'accroissement significatif des crédits consacrés à la qualité architecturale et aux études urbaines qui passent de 16,65 millions de francs en 1999 à 20,43 millions de francs en 2000. Il souhaite que cette progression qu'il avait appelée de ses voeux puisse contribuer à relancer la constitution des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager qui, depuis leur création par la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983, n'ont pas connu un succès à la hauteur de l'intérêt qu'elles peuvent présenter comme instrument d'une politique bien comprise du patrimoine, notamment au regard de la coopération qui doit s'établir en ce domaine entre l'Etat et les collectivités locales.