II. LES PERSPECTIVES POUR 1998
Au mois
de juin dernier, le commerce extérieur de produits agro-alimentaires
affiche un excédent de 3,4 milliards de francs, en baisse par
rapport à celui de l'an dernier (5 milliards de francs). Cette
contre-performance s'explique par une hausse significative des importations.
Ainsi, au terme du premier semestre 1998
, l'excédent
cumulé des échanges extérieurs agro-alimentaires de la
France atteint
27,4 milliards de francs, soit un recul de 11 %
(c'est-à-dire 3 milliards de francs)
par rapport à celui
obtenu à l'issue des
six premiers mois de 1997.
L'excédent des échanges des produits des industries
agro-alimentaires, en progression régulière jusqu'alors, est en
repli ce semestre : il s'établit à 25,1 milliards de
francs contre 26,1 milliards l'an dernier (soit - 3,8 %).
Ce recul résulte d'une hausse des importations nettement plus rapide que
celle des exportations (respectivement + 5,1 % contre
+ 2,1 %).
L'excédent des vins et spiritueux reste le point fort du commerce
extérieur agro-alimentaire français puisqu'il
s'élève à 17,7 milliards de francs sur les six
premiers mois et augmente de 14 % par rapport à celui de premier
semestre 1997 (15,5 milliards).
Les six premiers mois de l'année 1998 marquent un coup d'arrêt
pour le solde positif de la balance commerciale des produits laitiers qui
fléchit de 10 %, passant de 6,7 à 6 milliards de
francs. On assiste à un léger recul des exportations
(- 0,6 % en valeur), tandis que les importations progressent
fortement (+ 8 %).
En matière de viandes, les résultats du premier semestre sont
tout particulièrement marqués par une chute sensible de
l'excédent des échanges de viandes bovines qui n'est plus que de
365 millions de francs alors qu'il dépassait le milliard en 1997
à la même date.
Dans le secteur des viandes porcines, on remarque une progression des
exportations pendant le premier semestre vers la Russie, la Chine, le Japon et
la Corée. Les importations françaises ont parallèlement
repris en provenance des Pays-Bas et augmenté venant d'Espagne. Mais les
perspectives des prochains mois sont sombres très incertaines dans une
période de turbulences que l'on retrouve au niveau mondial.
Le poste conserves et produits d'épicerie sèche marque le retour
à un léger déficit global (0,4 milliard) contre un
excédent de 1,5 milliard au premier semestre 1997. Ceci est
essentiellement dû à la chute du solde positif de la rubrique
" produits alimentaires divers " qui intéresse, notamment, les
concentrés pour sodas.
Au terme du premier semestre 1998, le solde positif des échanges
extérieurs de produits agricoles s'inscrit en chute sensible par rapport
à celui des six premiers mois 1997 : 2,3 milliards de francs
contre 4,7 milliards soit - 51 %.
Les exportations de produits agricoles bruts ont, en effet, diminué de
2,1 % alors que les importations s'appréciaient de près de
6 %.
La responsabilité de cette situation incombe, au premier chef, au
secteur des céréales qui voit son excédent fléchir
de 18 %, passant de 14 à 11,5 milliards de francs. Les
exportations françaises de céréales ont, globalement,
diminué de 11 % en volume (6,7 contre 8,4 millions de tonnes)
et de 15 % en valeur (6,1 contre 8,1 milliards de francs). En ce qui
concerne les résultats de la campagne 97/98 (juillet à juin), ils
sont encore plus mauvais avec des baisses de 13 % en volume et 17 %
en valeur.
Dans le domaine des fruits et légumes, le premier semestre 1998
présente un bilan contrasté. Il est marqué par une
spectaculaire aggravation du solde négatif des échanges de fruits
tempérés qui passe de - 0,5 à
- 1,3 milliard de francs.
Au plan géographique, on observe, brièvement, au terme du
premier semestre 1998 :
Un recul de l'excédent avec l'Union Européenne qui fléchit
de 13 % pour passer de 23,6 à 20,6 milliards de francs.
Les exportations agro-alimentaires destinées à nos partenaires
européens sont restées stables à 80,7 milliards de
francs alors que nos importations augmentaient de 5 % pour
s'établir à 60,1 milliards de francs.
Avec les pays-tiers, le solde positif de nos échanges résiste
mieux, avec un recul de 6 % soit 6,8 milliards contre
7,2 milliards
. La hausse des importations a été deux
fois plus forte que celle des exportations (6 % contre 3 %).
En Extrême-Orient, le chiffre d'affaires réalisé par la
France est resté stable à 6,3 milliards de francs (il
représente 5 % du total des exportations agro-alimentaires
françaises) grâce à la performance obtenue au Japon
(+ 51 %), qui a compensé les très lourdes pertes subies
à Hong-Kong (- 40 %), Taiwan (- 36 %) et Singapour
(- 30 %) ainsi que sur les pays les plus affectés par la crise
(Indonésie - 64 % ; Corée du Sud - 58 %
et Thaïlande - 44 %).
A contrario, le premier semestre 1998 voit une nouvelle et spectaculaire
expansion des exportations destinées à la Russie :
2,1 milliards de francs, soit + 31 % par rapport au premier
semestre 1997. Sur une base semestrielle, nos ventes à la Russie ont
plus que doublé entre 1995 (0,9 milliard) et 1998
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