3. La baisse des crédits d'investissement immobilier
Les crédits susceptibles d'être consacrés aux acquisitions, constructions, restaurations et aménagements des immeubles diplomatiques, consulaires et culturels s'élèveront en 1997 à 270 millions de francs en crédits de paiement, soit une baisse de - 3,58 % par rapport à la dotation de 1996. Les autorisations de programme (250 millions de francs) sont, en revanche, stables par rapport à 1996.
Notons que cette baisse de 3,58 % succède à la hausse de 12 % observée entre 1995 et 1996, et qui tranchait elle-même favorablement avec la baisse de 23 % constatée entre 1994 et 1995.
Votre rapporteur souligne la relative modestie de ces crédits par rapport à l'importance du parc immobilier géré par le Ministère des Affaires étrangères (2200 immeubles, soit 1,8 million de m2), même si l'on peut à bon droit s'interroger sur l'importance excessive des moyens consacrés à certaines opérations immobilières.
• A la fin de 1996, les
suites
d'opérations immobilières
s'élèveront
à quelque 180 millions de francs. Parmi ces suites d'opérations,
on note la rénovation de la Résidence des Pins à Beyrouth
(25 millions de francs), la construction d'une nouvelle chancellerie à
Kampala (13 millions de francs) et à Singapour (26 millions de francs),
l'aménagement de la nouvelle chancellerie à Stockholm (15
millions de francs), ainsi que la remise aux normes de la nouvelle
chancellerie à Brasilia (10 millions de francs). A des travaux de
sécurité dans les établissements scolaires du Maroc seront
consacrés 5 millions de francs.
Les suites d'opérations sont donc moins importantes qu'en 1995, période pendant laquelle 280 millions de francs avaient été nécessaires pour financer la poursuite du financement des derniers grands chantiers d'Europe de l'Est et d'Asie centrale, la réorganisation des implantations parisiennes du Ministère sur trois sites (boulevard Saint-Germain, rue La Pérouse et Quai d'Orsay), ainsi que l'édification du nouveau bâtiment des archives à Nantes.
• Les
nouvelles opérations
susceptibles d'être financées en 1997 concernent :
- l'aménagement des locaux de la chancellerie à Bakou (10 millions de francs) ;
- le transfert de la chancellerie de Lagos à Abudja, nouvelle capitale du Nigeria (10 millions de francs en CP en 1997 pour un coût total de 80 millions de francs) ;
- la construction d'une nouvelle chancellerie à Kigali et la réhabilitation de la Résidence (12,5 millions de francs pour un coût total de 20 millions de francs), la chancellerie ayant été gravement endommagée lors des événements de 1994 ;
- l'aménagement de la nouvelle chancellerie à Beyrouth (coût total : 50 millions de francs, dont 25 millions de francs de CP en 1997) ;
- la construction de la chancellerie à Berlin, pour un coût total de 250 millions de francs, soit 10 millions de francs de crédits de paiement en 1997 pour une livraison du bâtiment en 2000 ou 2001 ;
- le projet de sécurisation du parc Peltzer à Alger (15 millions de francs en CP en 1997).
. Votre rapporteur s'interroge sur la pertinence de ces différentes enveloppes.
Il paraît, en effet, contestable de consacrer 80 millions de francs au transfert de notre ambassade à Abudja, compte tenu de nos moyens et de la place modeste qu'occupe le Nigeria dans notre diplomatie. Par ailleurs, l'état du marché de l'immobilier à Abudja aurait probablement pu permettre de négocier le prix du terrain au mieux de nos intérêts.
La même remarque vaut pour les 20 millions de francs consacrés aux chantiers entrepris au Rwanda, où il devrait être possible de faire construire un bâtiment décent pour un prix moins colossal (rappelons qu'un hôtel particulier à Paris peut se négocier entre 10 et 15 millions de francs).
Votre rapporteur s'interroge également sur l'importance des crédits consacrés à la construction de la chancellerie française à Berlin. Tout en étant conscient de la signification symbolique que revêtira notre ambassade dans la nouvelle capitale allemande, on peut se demander si un bilan coût-avantages n'aurait pas conduit à limiter le coût de l'opération.
En effet, votre rapporteur persiste à penser que la réhabilitation des écoles françaises, dont l'état de délabrement est parfois consternant, mérite de consacrer à ce type de chantiers des moyens proportionnellement plus importants qu'à la construction de nos ambassades au Rwanda ou au Nigeria .