II. LES MOYENS DE LA POLITIQUE DE SOUTIEN À LA CRÉATION ET À LA DÉCOUVERTE DE NOUVEAUX TALENTS SERONT MAINTENUS
La politique en faveur du théâtre passe non seulement par l'entretien d'un réseau important d'institutions publiques mais également par le soutien à la création et à la recherche de nouveaux talents. Dans cette perspective, diverses formes d'aide sont accordées aux compagnies dramatiques indépendantes, aux théâtres privés ainsi qu'aux auteurs dramatiques.
A. L'AIDE AUX COMPAGNIES DRAMATIQUES
En 1996, le montant global des crédits affectés aux compagnies indépendantes s'est élevé à 184 millions de francs dont 103 millions de francs ont été déconcentrés à l'échelon régional. Ainsi, en France métropolitaine, 597 compagnies auront bénéficié du soutien de l'Etat en 1996 contre 589 en
1995. Le nombre de compagnies aidées reste donc relativement stable. Cette politique sera poursuivie en 1997 avec un budget constant.
Votre rapporteur se félicite que pour la troisième année consécutive ces crédits n'aient finalement pas fait l'objet d'annulations en cours d'année. Il faut cependant noter que le gel en avril dernier de 8 % des crédits du ministère de la culture a encore une fois pénalisé les compagnies indépendantes. L'incertitude quant au montant et à la date du versement des subventions entraîne non seulement des difficultés de programmation des opérations artistiques mais également des difficultés de trésorerie qui se traduisent par une augmentation sensible de leurs frais financiers.
Pour une partie des compagnies dramatiques, les conséquences de la régulation budgétaire sont toutefois atténuées par la contractualisation des subventions.
En effet, depuis 1991, les modalités de soutien aux compagnies indépendantes ont été différenciées pour garantir aux compagnies les plus expérimentées un plan de financement stable. Parmi les dispositifs, on distingue :
- la contractualisation sur deux ou trois ans, définie par un cahier des charges que la compagnie s'engage à respecter et renouvelable après évaluation des résultats. Cette contractualisation, par les garanties qu'elle offre, tend à faciliter l'élaboration d'une programmation à long terme et à conforter l'implantation des compagnies auprès des collectivités locales qui accordent souvent un complément de subvention. En 1996, 201 compagnies ont bénéficié de ce type de conventions contre 181 en 1995 ;
- l'aide annuelle au fonctionnement, accordée aux compagnies dont le travail est jugé satisfaisant mais dont la notoriété ou l'implantation n'a pas encore atteint le niveau qui leur permette d'accéder au conventionnement. Après avis du groupe d'experts assistant les directions régionales des affaires culturelles, 216 aides de ce type ont été accordées en 1996 contre 219 en1995 ;
- les aides ponctuelles versées aux projets de jeunes compagnies débutantes ou aux projets de personnalités confirmées qui ne souhaitent pas avoir d'activité régulière de mise en scène. 180 aides ont été attribuées en 1996 contre 168 en 1995.
Le tableau ci-après retrace l'évolution du nombre de compagnies indépendantes soutenues, par région, et par type d'aides, entre 1991 et 1996 en France métropolitaine.
RÉPARTITION DES AIDES ATTRIBUÉES AUX COMPAGNIES INDÉPENDANTES EN FRANCE MÉTROPOLITAINE (1991-1996)
On observe qu'en 1996, 36 % des compagnies indépendantes subventionnées sont concentrées en Ile-de-France. Sur le long terme, la province bénéficie cependant d'une évolution favorable. En effet, en 1991, les compagnies implantées en Ile-de-France représentaient 44 % des compagnies aidées.
La réforme des modalités d'attribution des aides aux compagnies s'est traduite par une augmentation de 22 % du nombre de compagnies conventionnées entre 1991 et 1996. Dans la même période, le nombre d'aides annuelles au fonctionnement a régressé de 17 % et les aides ponctuelles sont restées globalement stables. Ainsi, cette réforme a sans doute favorisé une professionnalisation des compagnies indépendantes en les incitant à définir un projet artistique pluriannuel et à allonger la durée de diffusion des spectacles.