V. VERS UNE ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE TRANSATLANTIQUE ?
À cet égard, la Commission européenne a récemment proposé que soit lancée une étude conjointe (Union européenne-États-Unis) sur les bienfaits à attendre d'une zone de libre-échange transatlantique, que soit examinée la possibilité d'appliquer de manière anticipée les réductions tarifaires sur les échanges industriels décidées lors du cycle d'Uruguay et, éventuellement, d'aller au-delà.
Lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères du 3 octobre dernier, les pays du sud de l'Europe se sont opposés à cette initiative.
On peut, en effet, penser qu'une telle zone de libre-échange, représentant environ 50 % du commerce mondial, ôterait sa raison d'être à l'Organisation mondiale du commerce. En outre, les États-Unis ne chercheront-ils pas à obtenir par ce biais les concessions commerciales qui leur ont échappé lors des dernières négociations du GATT ?
À l'heure actuelle, on ne peut donc que s'opposer à une telle démarche et préférer, avec le Gouvernement français, la mise en place d'une concertation sur les moyens de limiter les fluctuations monétaires, en particulier celles du dollar.
Le directeur-général de l'OMC s'est d'ailleurs montré opposé à un tel accord qui, selon lui 1 ( * ) , « serait difficilement conciliable avec la règle de non-discrimination et ne tarderait pas à apparaître comme le bloc des pays développés par opposition aux pays du sud ».
Face à toutes ces réticences, la Commission européenne a d'ailleurs récemment modéré sa position.
* 1 Entretien arec M . Renato RUGGIERO, conduit par Mmes D1STLER et DESCHAMPS dans la revue « Politique internationale » n° 69, automne 1995.