EXPOSÉ GÉNÉRAL
I. RETROUVER UNE DYNAMIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L'AQUACULTURE.
A. LES PRODUITS DE LA MER DEMANDÉS PAR LES CONSOMMATEURS.
D'après la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), la consommation mondiale de poisson a doublé entre les années 1960 et les années 2010 . La production a atteint 160 millions de tonnes en 2014 et la tendance devrait se poursuivre dans les pays en développement. La Chine assure à elle seule un tiers de la production mondiale, essentiellement à cause de son aquaculture.
En France, la consommation totale de poissons, coquillages, crustacés et céphalopodes s'élève environ à 34 kg par personne et par an , dont 24 kg de poisson proprement dit. Ce niveau est stable depuis le début des années 2000, après des années de forte hausse.
La restauration hors foyer représente environ 20 % du marché des produits de la mer et de l'aquaculture, loin derrière la consommation à domicile. Qu'ils soient consommés hors domicile ou à domicile, les produits de la mer bénéficient d'une bonne image auprès des consommateurs . Ainsi, d'après FranceAgrimer, les ventes en criées en 2015 ont reculé de 3 % en volume mais ont progressé de 5 % en valeur, pour atteindre 660 millions d'euros. Les prix des poissons blancs (églefin, lieu jaune, tacaud), en particulier, ont progressé fortement.
La démarche de valorisation du « pavillon France », portée par France filière pêche, a sans aucun doute permis une meilleure valorisation des pêches françaises.
La France est le troisième producteur de l'Union européenne en matière de pêche et d'aquaculture après l'Espagne et le Royaume-Uni. Pour autant, la production française reste très insuffisante pour répondre à la demande intérieure. Ainsi, notre pays importe chaque année 1,1 million de tonnes de produits aquatiques, pour une valeur d'environ 5 milliards d'euros, contribuant négativement à notre balance extérieure, déficitaire de près de 4 milliards d'euros. Parmi les produits les plus importés figurent le saumon, la crevette, mais aussi le cabillaud. Ces importations proviennent notamment de Norvège, du Royaume-Uni et d'Espagne, et elles ne sont pas compensées ni en volume ni en valeur par les exportations.
La filière pêche et aquaculture doit donc faire face au défi d'une reconquête du marché intérieur.
Enfin, à côté des produits alimentaires, la mer peut être source de développement de nouvelles cultures végétales : l'algoculture, encore balbutiante en France, dispose de nombreux débouchés : alimentation, pharmacie, cosmétique, biomatériaux.... Il s'agit là d'une branche de l'aquaculture tout à fait prometteuse.