2. Les priorités de la politique de recherche et technologie
En matière de recherche et technologie, les priorités retenues par le ministère de la défense portent sur les capacités technologiques liées à la maîtrise de l'information (observation, renseignement, surveillance du sol, gestion des flux de données, fusion des informations) et à la protection de l'homme (lutte contre les engins explosifs improvisés, protection NRBC et contre les mines), ainsi que celles participant au maintien des compétences industrielles et technologiques indispensables aux programmes futurs (missiles, drones, hélicoptères).
Le tableau ci-dessous récapitule la part des différents domaines dans les études-amont .
Programmation des études-amont par systèmes de forces *
Systèmes de forces |
2006 |
2007 |
2008 |
Dissuasion |
19 % |
19 % |
24 % |
Commandement et maîtrise de l'information |
34 % |
32 % |
32 % |
Projection mobilité soutien |
6 % |
6 % |
5 % |
Engagement et combat |
57 % |
60 % |
56 % |
Protection et sauvegarde |
23 % |
24 % |
24 % |
Etudes technologiques de base |
7 % |
7 % |
7 % |
* Un plan d'engagement d'études-amont pouvant concerner plusieurs systèmes de forces, le total est supérieur à 100 %.
Le choix des plans d'études-amont tient compte d'un certain nombre d'objectifs et de paramètres : la réunion de partenaires européens autour de projets communs, l'accès des petites et moyennes entreprises aux contrats, afin de promouvoir leur capacité d'innovation. Il vise aussi à garantir un équilibre satisfaisant entre les études de base, les études technologiques et la réalisation de démonstrateurs. La répartition souhaitée entre ces trois postes est de 15 % pour les études de base, 50 % pour les études technologiques et 35 % pour les démonstrateurs.
Sur la période 2007-2009, la programmation des études-amont prévoit la poursuite ou le lancement de 38 démonstrateurs . Ces démonstrateurs sont des dispositifs expérimentaux permettant de vérifier, dans des conditions représentatives de l'utilisation réelle, que le niveau de performance espéré est atteignable. Il s'agit de s'assurer que les technologies qui seront développées dans le cadre du financement des études amont seront effectivement maîtrisées et qu'à cet effet, les risques existant lors du lancement des programmes intégrant ces technologies seront les plus réduits possibles.
Parmi les opérations en cours les plus significatives, on peut citer :
- le démonstrateur de partie haute pour le missile balistique , lancé fin 2006 avec l'objectif d'une éventuelle amélioration des performances du missile M51 ;
- le démonstrateur de drone de combat Neuron , également lancé en 2006 en coopération avec la Suède, l'Italie, l'Espagne, la Grèce et la Suisse ; il vise à valider de nouvelles technologies susceptibles d'améliorer les performances de discrétion des futurs avions de combat ; le contrat industriel s'élève à 410 millions d'euros hors taxes, la part française s'établissant à 252 millions d'euros TTC ;
- le démonstrateur d'alerte spatiale , en cours de réalisation depuis 2004, destiné à l'acquisition en orbite de signatures de fond de Terre en vue de spécifier, ultérieurement, un système opérationnel : le lancement des 2 microsatellites est prévu en 2008 pour une exploitation des données sur 18 mois ; le contrat s'établit à 158 millions d'euros sur cinq ans ;
- la réalisation d'un démonstrateur de bulle opérationnelle aéroterrestre (BOA) , dont les travaux ont débuté en décembre 2005, et qui est destiné à préparer un futur système de contact aéroterrestre mettant en réseau l'ensemble des systèmes d'armes intervenant dans le combat de contact (fantassins, blindés, moyens du génie, appuis feux, hélicoptères, drones, robots terrestres) ; le coût total est de 144 millions d'euros sur 7 ans ;
- le démonstrateur de système d'écoute électromagnétique (Elint) spatial Elisa , destiné à démontrer la faisabilité de la détection d'émetteurs radars depuis l'espace, en vue d'un futur programme opérationnel ; le lancement de 4 microsatellites est prévu en 2010 ; le marché, notifié en janvier 2006, s'élève à 122,3 millions d'euros ;
- le démonstrateur de radar à antenne active , destiné à améliorer la portée de détection des radars des avions de combat et à réduire leur coût de maintenance ; lancé en septembre 2004, la réalisation de ce démonstrateur représente 95 millions d'euros sur cinq ans ;
- le démonstrateur de radar aéroporté en bande X Amsar , initié en 1999 et mené en coopération avec le Royaume-Uni et l'Allemagne ;
- un démonstrateur de radar M3R de trajectographie et de désignation pour une capacité initiale de défense antimissile balistique, dont la réalisation a été lancée en 2003.
Devraient également intervenir d'ici la fin de l'année 2007 ou en 2008 les lancements des démonstrateurs suivants :
- une plate-forme hélicoptère furtive et apte au vol tout temps (Hector) ;
- un démonstrateur de radio logicielle haut débit .