2. Une atmosphère de négociation déjà tendue
La tension ayant marqué les premiers échanges entre les pays membres partis aux négociations depuis l'accord final de cet été illustre l'importance des enjeux en cause. Cela a été particulièrement sensible lors de la réunion du premier comité sur l'agriculture de l'OMC depuis début août, qui s'est tenu à Genève du 6 au 8 octobre . Bien que le néo-zélandais Tim Groser, président du groupe de négociations agricoles, se soit félicité de son « atmosphère constructive », il semble en effet que les ferments des futurs sujets de conflit de la deuxième phase aient été posés.
A été particulièrement débattu le dossier de la « boîte verte » , qui a opposé les pays industrialisés entre eux. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada pour le groupe de Cairns ont ainsi insisté sur la nécessité d'en réexaminer les critères et de s'assurer que les mesures en faisant partie aient des effets de distorsion des échanges et de la concurrence nuls ou extrêmement réduits. Ces pays ont également évoqué le caractère « cumulatif » des subventions appartenant à la « boîte verte », c'est la possibilité que ces paiements reçoivent aussi des subventions relevant des boîtes « bleue » et « orange ».
En réponse, une curieuse alliance regroupant l'Union européenne, les Etats-Unis et les pays du G10 a demandé aux pays membres du groupe de Cairns de réformer leur système d'aide aux entreprises d'Etat en y apportant davantage de transparence.
? L'actualité des négociations devrait à présent être marquée par l'organisation d'une réunion ministérielle restreinte en marge du forum économique mondial qui se tiendra fin janvier 2005 à Davos (Suisse), comme cela avait déjà été le cas à la même période l'année passée. Cette mini-réunion, qui regroupera vraisemblablement entre 20 et 25 des 148 pays membres de l'OMC, devrait être suivie d'autres rencontres entre ministres chargés de commerce au cours de l'année 2005, en vue de faire régulièrement le point sur l'avancée des travaux d'ici l'échéance de Hong-Kong. Les petits pays membres de l'OMC se sont montrés critiques sur ce type de réunions, affirmant qu'elles les mettraient en marge du processus de décision.