Projet de loi de finances pour 2002 - Tome XX : Mer
REVET (Charles)
AVIS 89 - TOME XX (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 175 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LES PRIORITÉS BUDGÉTAIRES -
CHAPITRE II -
LA MARINE MARCHANDE -
CHAPITRE III -
LA SÉCURITÉ EN MER -
CHAPITRE IV -
L'ENSEIGNEMENT MARITIME -
CHAPITRE V -
LES PORTS MARITIMES - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME XX
MER
Par M. Charles REVET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Charles Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vial.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
.
Sénat
:
86
et
87
(annexes n° 25 et 26)
(2001-2002).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'ensemble des moyens de paiement demandés pour la mer en 2002
s'élèvent à 940,1 millions d'euros soit une baisse de
8,2 % par rapport à 2001. Cette baisse, nous dit-on, n'est pas
significative car la plupart des dépenses de personnel sont
désormais regroupées dans les « services
communs » du ministère de l'équipement qui figurent sur
un autre « bleu » que le « bleu »
consacré à la mer.
Les dépenses de fonctionnement du titre III subissent en tout cas une
réduction importante de 66,5 % en passant de 101,7 millions
d'euros en 2001 à 34 millions d'euros en 2002. Ces quelque
67 millions d'euros en moins correspondent en fait à la dotation
transférée aux « services communs ».
Les dépenses d'intervention du titre IV passent de 974,7 à
884,4 millions d'euros soit une baisse de 9,57 %. Sur ce montant, la
subvention à l'établissement national des invalides de la marine
(ENIM), d'un montant de 707,5 millions d'euros, enregistre une baisse de
3,5 %.
En ce qui concerne les dépenses en capital, notons que les
crédits du titre V (80,5 contre 84,3 millions d'euros)
baissent de 4,5 % en autorisations de programme mais augmentent de
10,8 % en crédits de paiement (51 contre 46 millions d'euros).
Les dépenses d'investissement du titre VI augmentent, quant
à elles, de 42,1 % en autorisations de programme et de 36 % en
crédits de paiement (4,5 contre 3,3 millions d'euros) mais les
évolutions en question, portant sur des montants très modestes,
ne sont pas significatives.
En réalité, la stabilité globale de ce projet de budget
par rapport à 2001 montre que les événements les plus
récents, et notamment la catastrophe de l'Erika, n'ont pas eu,
globalement, l'incidence budgétaire qu'ils auraient pu
légitimement générer sur les moyens consacrés
à la mer.
La mer continue, en effet, de bénéficier depuis plusieurs
années d'une enveloppe comprise entre 6 et 6,5 milliards de francs
par an, en tenant compte de la subvention à la sécurité
sociale des marins et d'une dotation qui oscille autour de 1,3 milliard de
francs si l'on retire cette subvention.
CHAPITRE IER -
LES PRIORITÉS BUDGÉTAIRES
Les
priorités budgétaires, annoncées par le Gouvernement, sont
au nombre de cinq.
D'abord, bien sûr, la
sécurité maritime
, pour
laquelle un effort est consenti, qui pourrait toutefois être
amplifié.
Si les dotations en dépenses ordinaires et crédits de paiement
consacrées à la signalisation et la surveillance maritimes sont
en hausse de près de 24 %, les autorisations de programme restent
stables en 2002, après, il est vrai, une hausse de 54 % entre 2000
et 2001.
Les moyens en personnel sont renforcés. Après la création
de 62 emplois en 2001, 42 nouveaux emplois seront
créés en 2002 pour améliorer la
sécurité : 6 emplois d'officiers de port adjoints et
1 emploi d'officier de port, 1 contrôleur des affaires
maritimes et 34 emplois d'inspecteurs de la sécurité des
navires.
Les crédits de fonctionnement des centres régionaux
opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) augmentent de
5,5 %.
Les crédits d'investissement augmentent de près de 38 % en
crédits de paiement, même si, là encore, les autorisations
de programme restent stables. Il s'agit de poursuivre les programmes de
modernisation et de maintenance et l'engagement des programmes qui
découlent des mesures adoptées par les comités
interministériels de la mer de février et juin 2000 en
faveur du renforcement de la surveillance maritime (refonte de la chaîne
radar, installation des systèmes d'acquisition et d'identification
automatique des navires, création d'un centre de gestion des
informations sur le trafic maritime).
S'agissant des phares et balises, la dotation d'investissement enregistre une
hausse de 49 % et s'établit à 10,21 millions d'euros
en crédits de paiement, progression qui fait suite à celle des
autorisations de programme en 2000 (+40 %).
La lutte contre les pollutions accidentelles a été
renforcée par l'ouverture de moyens supplémentaires au cours de
l'année 2000.
Pour 2002, les dotations en dépenses ordinaires affectées
à la protection du littoral sont portées à
686.000 euros, en hausse de 11,11 %, tandis que les autorisations de
programme sont, une fois de plus, maintenues au niveau atteint en 2001, soit
1,22 million d'euros.
L'enveloppe destinée aux « exercices
d'entraînement », augmente de 25 %. Conformément
à l'instruction du 2 avril 2001 relative à
l'intervention des pouvoirs publics en cas d'accidents maritimes majeurs, le
nombre d'exercices décidés par les préfets de
départements devrait passer à un minimum de dix par an à
compter de 2002.
La dotation d'investissement permettra de poursuivre l'aménagement des
locaux des centres de stockage POLMAR, d'augmenter progressivement le
linéaire de barrages de protection et le nombre d'accessoires
disponibles pour leur ancrage, ainsi que l'achat d'équipements dont la
lutte récente a montré l'utilité (équipement
facilitant la rapidité des interventions, machine de nettoyage des
rochers ...).
Pour ce qui est de la protection et l'aménagement du littoral, les
subventions accordées par l'Etat sont accrues : elles augmentent de
plus de 94 % en autorisations de programme et de 167 % en
crédits de paiement. Ces moyens, contractualisés, seront
utilisés à des opérations de protection du littoral contre
l'érosion marine et les effets de la tempête, notamment dans les
régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine et
Normandie.
La création d'un service public de
l'éducation
maritime
Sur ce point, votre rapporteur pour avis rappellera l'intérêt que
son prédécesseur, Mme Anne Heinis, accordait à toutes
ces mesures qui ont vocation à conforter la place de la France dans le
domaine de la Mer, mais aussi la sécurité maritime de demain.
Les nouvelles formations éducatives, l'augmentation des effectifs dans
les écoles nationales de la marine marchande (ENMM) notamment, et la
création à Nantes du centre de formation des formateurs,
nécessitaient un accroissement des moyens humains et financiers dans ce
secteur.
Le projet de budget pour 2002 ne propose pourtant que la création de
79 emplois dans les lycées maritimes et aquacoles ; on notera,
d'autre part, la simple reconduction des crédits consacrés au
fonctionnement des écoles nationales de la marine marchande, soit
1,524 million d'euros, et la baisse des crédits d'investissements
avec 0,823 millions d'euros en autorisations de programme (-15,7 %)
et 0,610 millions d'euros en crédits de paiement.
Le Gouvernement se fixe néanmoins pour objectif d'adapter cet
enseignement aux impératifs de sécurité maritime et de
l'aligner progressivement sur les niveaux atteints à l'éducation
nationale et à l'agriculture en matière d'encadrement et de
pédagogie.
Le soutien à la flotte de commerce
Les crédits destinés au soutien à la flotte de commerce
pour les navires battant pavillon français s'élèveront
à 75,67 millions d'euros en 2002 contre 62,56 millions d'euros
en 2001. Ils progressent de 20,9 %, du fait de l'augmentation de la dotation,
qui prend en compte le nouveau remboursement des cotisations d'allocations
familiales et d'assurance chômage au titre des personnels navigants sur
les navires sous registre métropolitain et des départements
d'outre-mer, conformément aux conclusions du comité
interministériel de la mer de juin 2000.
Le bénéfice de ce nouveau remboursement sera étendu aux
navires sous registre « Terres australes et antarctiques »
dès qu'un accord aura été conclu avec les partenaires
sociaux sur la rénovation de ce registre.
Le projet de budget pour 2002 introduit également une dotation bien
modeste de 0,91 million d'euros pour favoriser le démarrage de
lignes de cabotage maritime,
et cela, alors que le Gouvernement affiche que
ce mode de transport constitue une nouvelle priorité gouvernementale
.
On rappellera, par ailleurs, que les investissements navals, dans le cadre d'un
« GIE fiscal » applicable, au demeurant, à
l'ensemble des investissements de l'économie française, peuvent
faire l'objet d'une
mesure d'allégement fiscal
pour les
groupements d'intérêt économique qui acquièrent un
navire. Celle-ci consiste en un amortissement accéléré et
en une exonération de la taxation sur les plus-values lors de la revente
du navire à l'armateur.
Ce dispositif, largement insuffisant pour votre rapporteur pour avis, permet
à l'armateur de se voir rétrocéder les deux tiers de
l'avantage fiscal : aujourd'hui, 49 dossiers ont été
déposés concernant 70 navires et 26 agréments
ont été délivrés pour une valeur d'investissements
de 1,32 milliard d'euros.
La modernisation des ports
On sait que les échanges maritimes mondiaux enregistrent une croissance
deux fois plus rapide que celle des productions. Ainsi, les échanges de
marchandises conteneurisées par la voie maritime devraient augmenter
d'environ 7 % par an au cours des prochaines années. Aujourd'hui,
la qualité des infrastructures et des dessertes terrestres sont donc des
facteurs décisifs d'attraction du trafic portuaire, créateur
d'activité et d'emplois.
Le Gouvernement a affirmé qu'il s'engageait à améliorer la
capacité des ports français par un quadruplement de l'effort
financier de l'Etat sur sept ans en faveur des investissements
d'infrastructures dans les ports relevant de sa compétence.
Globalement, pour 2002, les moyens d'engagement globaux (DO + AP)
consacrés aux ports maritimes ne seront pourtant pas augmentés.
Ils restent fixés à 128,7 millions d'euros.
Les moyens de paiement restent, eux aussi, stables, par rapport à 2001,
avec 104,25 millions d'euros.
Le projet de budget intègre également la dernière tranche
des crédits budgétaires programmés pour l'opération
« Port 2000 »,
qui vise à ériger le
port du Havre au rang de grande plate-forme européenne pour les
échanges de marchandises conteneurisées. Une dotation nouvelle de
27,44 millions d'euros portera ainsi à 91,47 millions d'euros
l'effort total du budget général de l'Etat.
En complément de ces crédits budgétaires, l'Etat apportera
également au port autonome du Havre une dotation en capital de
68,60 millions d'euros.
D'autres investissements de capacité ou de modernisation sont aussi
prévus, comme l'extension du terminal forestier et les travaux
préparatoires à des extensions futures sur le site de Donges-Est
à Nantes-Saint-Nazaire ou l'approfondissement des bassins du terminal
à conteneurs de Marseille.
La protection sociale des marins
Le montant de la subvention versée par l'Etat à
l'établissement national des invalides de la marine, qui gère le
régime spécial de sécurité sociale des marins,
enregistre une légère baisse de 0,87 %, soit
726 millions d'euros.
Cette réduction, nous dit-on, est la conséquence d'une hausse des
transferts de compensation entre régimes, qui se traduit par une
légère baisse de la subvention d'équilibre
nécessaire.
La subvention intègre non seulement l'incidence en année pleine
de la réforme de l'invalidité adoptée en 2001 qui permet
d'améliorer les pensions de reversion des veuves de marins invalides,
mais aussi le montant nécessaire (4,57 millions d'euros) à
la création d'un mécanisme de cessation anticipée
d'activité pour les marins ayant été fortement
exposés à l'amiante. Cette mesure devrait permettre
d'étendre le dispositif existant au profit de certains salariés
du régime général, en particulier les travailleurs de la
construction et de la réparation navale, aux marins exposés dans
des conditions comparables à ces derniers.
CHAPITRE II -
LA MARINE MARCHANDE
A. LA FLOTTE DE COMMERCE
La
flotte de commerce sous pavillon français a légèrement
baissé au cours de l'année 2000, passant de 209 à 206
navires. Sa capacité s'est également réduite de 6,5 %
et se monte aujourd'hui à 4,39 millions de tonneaux de jauge brute
(tjb).
Le tonnage de port
en lourd, de 6,72 millions de tonnes de
port en lourd (tpl), a enregistré, lui aussi, une diminution de
3,6 %.
Ces évolutions de tonnage et de jauge résultent de dix-huit
sorties de flotte au cours de l'année 2000, alors que seules quinze
entrées ont été enregistrées. Parmi les dix-huit
sorties, dix portent sur des transporteurs d'hydrocarbures. Les quinze
entrées consistent en six achats neufs, deux achats d'occasion et sept
francisations provisoires. Ces mouvements ont notamment permis un
rajeunissement de la flotte pétrolière française, son
âge étant passé de 16,5 ans à 13,5 ans au
cours de l'année 2000.
La flotte marchande française occupe à ce jour le
vingt-huitième rang mondial.
La répartition de ces navires selon les différents registres
du pavillon français s'opère de la manière suivante :
quatre vingt un navires sous registre métropolitain, quatre vingt
dix-sept sous celui des Terres australes et antarctiques françaises, et
vingt huit sous ceux de Wallis et Futuna et de Polynésie.
Au cours de l'année 2001, on aura relevé la poursuite du
renouvellement de la flotte de transporteurs de pétrole brut au travers
de la sortie de cinq vieilles unités, remplacées par cinq
à six navires récents, l'entrée en flotte de quatre
porte-conteneurs de 6.500 équivalents vingt pieds (evp), et enfin
la mise en service d'un nouveau navire de croisière, livré par
les chantiers de l'Atlantique.
Lors du Comité interministériel de la mer (CIM) du 27 juin
2000, un certain nombre d'orientations ont été prises concernant
les différents secteurs du transport maritime.
Pour les
transbordeurs
opérant en Manche et ceux desservant la
Corse, ainsi que pour les navires portuaires ou affectés à une
exploitation dans le ressort exclusif des eaux françaises, le
Gouvernement souhaite maintenir et renforcer le registre métropolitain.
En revanche, pour la
flotte française de long cours et de
cabotage
, le Gouvernement souhaite développer un
registre
économique
à l'instar des autres pays européens ;
à cet effet, il envisage une réforme du registre
« Terres australes et antarctiques françaises »
(TAAF), principalement sous son aspect social.
Parallèlement, se sont tenues des discussions relatives au mode de
composition des équipages embarqués sur des navires
immatriculés aux TAAF entre le comité central des armateurs de
France et les organisations syndicales de marins.
A cet égard, le Gouvernement envisage une réforme visant à
ce que le nombre de marins français à bord des navires puisse
procéder non seulement de la voie réglementaire, mais aussi de la
négociation entre partenaires sociaux.
Les partenaires sociaux ont également engagé des discussions
concernant les moyens de fonctionnement des organisations syndicales et
concernant les navigants étrangers embarqués sur les navires
immatriculés aux TAAF. Elles ont abouti en juin 2001 à deux
protocoles d'accord.
Notons encore l'ouverture du registre des TAAF à l'immatriculation
des
navires de croisière
afin de profiter des retombées,
en termes d'emploi de marins français, de la forte croissance de la
navigation de croisière.
Le pavillon « terres australes et antarctiques
françaises » et la flotte contrôlée par des
intérets français
Au 1
er
janvier 2001, 97 navires de commerce effectuant des
relations internationales et totalisant 3.647.975 unités de jauge
brute et 6.292.810 tonnes de port en lourd étaient
enregistrés au
pavillon des « terres australes et
antarctiques françaises »
(TAAF).
L'immatriculation des navires au territoire des TAAF permet de réduire
les coûts d'exploitation en offrant aux armements qui optent pour ce
registre la possibilité d'être plus compétitifs sur le
marché du transport maritime international.
La proportion de navires de notre flotte nationale immatriculés dans le
territoire des TAAF n'a cessé de progresser depuis la création de
ce registre. Elle s'élève aujourd'hui à 47 % pour ce
qui est du nombre d'unités, et
à près de 93 %
pour ce qui est de la capacité de transport.
Pour votre rapporteur pour avis, ce dispositif reste néanmoins encore
largement insuffisant.
C'est l'article 26 de la loi du 26 février 1996 relative
aux transports qui a donné un fondement législatif au registre
d'immatriculation des navires aux TAAF.
Le décret du 14 mars 1997 a ouvert l'immatriculation sous ce
registre à l'ensemble des navires de commerce à l'exception des
navires transporteurs de passagers.
Dans leur rapport sur la flotte française de commerce remis au ministre
de l'Equipement, des transports et du logement, deux inspecteurs
généraux ont préconisé d'apporter plusieurs
modifications au registre TAAF. De nouvelles conditions d'armement pour les
navires, accompagnées d'un renforcement des règles sociales
applicables aux marins étrangers embarqués à bord de ces
navires ont, aussi, été suggérées.
Le registre TAAF rencontre, toutefois, certaines difficultés juridiques
auprès des administrations maritimes de certains Etats membres de la
Communauté européenne qui ont contesté le caractère
pleinement « communautaire » du registre TAAF, compte tenu
de sa localisation dans un territoire non-communautaire. Ces Etats refusent, en
conséquence, aux navires qui y sont immatriculés le
bénéfice des dispositions communautaires relatives à la
liberté de cabotage maritime.
Le Gouvernement étudie actuellement ce dossier avec la Commission
européenne.
La
flotte contrôlée par des intérêts
français
représente, quant à elle, plus du tiers de la
capacité de transport des armateurs français, avec, en 2000,
quelque 100 navires en propriété sous divers pavillons
étrangers, soit environ 2,6 millions de tonnes de port en lourd.
Le tableau ci-après montre l'évolution et l'état de la
flotte sous pavillon national, dont celle qui est immatriculée au TAAF
de 1996 à 2001.
ÉVOLUTION DE LA FLOTTE DE COMMERCE DE 1996 À 2001
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Flotte de commerce sous pavillon national |
||||||
Nombre |
209 |
210 |
210 |
210 |
209 |
206 |
JB (unités de jauge brute) |
3 947 881 |
4 085 748 |
4 211 070 |
4 155 137 |
4 348 763 |
4 431 348 |
PL (tonnes de port en lourd) |
6 264 183 |
6 339 262 |
6 562 763 |
6 472 507 |
6 728 138 |
6 744 386 |
Dont immatriculation TAAF |
||||||
Nombre |
86 |
89 |
91 |
102 |
100 |
97 |
JB (unités de jauge brute) |
3 002 232 |
3 123 761 |
3 288 617 |
3 490 692 |
3 594 638 |
3 647 975 |
PL (tonnes de port en lourd) |
5 462 709 |
5 562 788 |
5 796 086 |
6 021 258 |
6 292 810 |
6 314 418 |
Pourcentage de la flotte sous immatriculation TAAF |
||||||
Unités |
41,15 % |
42,38 % |
43,33 % |
48,57 % |
47,85 % |
47,09 % |
Capacités de transport (TPL) |
87,21 % |
87,75 % |
88,32 % |
93,03 % |
93,53 % |
93,62 % |
Postes de navigants sur les navires immatriculés aux TAAF |
||||||
Français |
807 |
807 |
NC |
NC |
759 |
742 |
Etrangers |
736 |
749 |
NC |
NC |
815 |
849 |
TOTAL |
1 5343 |
1 556 |
NC |
NC |
1 574 |
1 591 |
B. L'ARMEMENT FRANÇAIS
L'activité générale
On sait que la France est la quatrième puissance commerciale du
monde : 56 % de ses importations et près de 40 % de ses
exportations en volume utilisent la voie maritime. L'armement français a
enregistré, en 2000, un chiffre d'affaires de 3,964 milliards
d'euros.
Le trafic global de notre flotte s'est établi au cours des
dernières années, à environ 100 millions de tonnes
transportées (dont 80 % en vrac et 20 % par lignes
régulières) pour un chiffre d'affaires moyen d'un peu plus de
4 milliards d'euros.
Le secteur des
lignes régulières de long cours
, qui assure
l'essentiel du transport intercontinental des marchandises
générales, comprend actuellement deux grands ensembles
français, le groupe CMA-CGM, qui se situait, au mois d'août 2001,
au neuvième rang mondial pour le transport de conteneurs, et l'armement
Delmas, propriété du groupe Bolloré.
Ces deux entreprises assurent plus des deux tiers du chiffre d'affaires du
secteur français.
En ce qui concerne le marché du
vrac sec
, le résultat de
l'activité de l'armement français s'établissait à
21,7 millions de tonnes en 1998. Ce résultat tenait compte du
transport de cargaisons de produits bruts et de matières
premières, ainsi que des transports spécialisés (produits
chimiques, colis lourds, liquides).
Ce trafic relève principalement des armements Louis Dreyfus et
Setaf-Saget, filiale du groupe Bourbon, qui exploitent à eux deux une
quarantaine de navires.
Le
transport d'hydrocarbures
est un secteur centré autour des
deux activités que sont le transport de pétrole brut et celui des
produits pétroliers.
Les autres activités maritimes sous pavillon français sont la
prestation de services portuaires
et de
remorquage
en France et
à l'étranger, les
services aux compagnies
pétrolières
(recherche sismique, ravitaillement, travaux
sous-marins) ainsi que le
micro-cabotage
, notamment outre-mer.
On relèvera notamment dans ce secteur le groupe Bourbon au travers de
ses différentes filiales (Les Abeilles, Les Abeilles Internationales,
Surf SAS) et Louis Dreyfus Armateurs. Le secteur du remorquage
représente à peu près le quart de l'emploi maritime en
France.
Les principaux armements
En 2000, la situation des principaux armements français peut être
ainsi résumée :
-
Brittany Ferries (BAI)
On sait que le groupe BAI-Brittany ferries comprend notamment les
sociétés BAI (transport de passagers), Truckline (transport de
fret) Serestel (hôtellerie) et les sociétés
d'économie mixte Somacal, Sabemen, Senacal et Senamanche.
Cet ensemble dessert l'Angleterre et l'Irlande à partir de la France
ainsi que l'Espagne à partir de l'Angleterre. Elle associe à son
activité de transporteur maritime celle de tour opérateur en
offrant des produits touristiques.
Les navires du groupe ont transporté deux millions et demi de passagers
en 2000, en réduction de 5,8 % par rapport à 1999 ; ce
recul s'explique notamment par la diminution du nombre des touristes
britanniques en Bretagne à la suite de la catastrophe de l'Erika, et par
la suppression des ventes hors taxes.
Le nombre des voitures transportées, (730.100) a reculé
également de 4,3 % alors que celui des camions et véhicules
de fret continue de progresser pour dépasser les 176.300 unités
transportées.
Sur le marché de la Manche-Ouest en recul pour la deuxième
année consécutive (-6,6 % pour les passagers et -4,5 %
pour le fret), Brittany-Ferries a augmenté néanmoins ses parts de
marché avec respectivement 52,6% pour l'activité passagers et
57,7 % pour le fret.
En 2000, le groupe exploitait six lignes avec une flotte composée de
sept navires transbordeurs de grande capacité renforcée par un
navire cargo affrété pour répondre à la hausse du
trafic des camions.
En moyenne, le groupe a employé un effectif de 1.940 personnes en
basse saison et de 2.460 en haute saison, dont 1.640 navigants.
Les comptes financiers du groupe font apparaître un chiffre d'affaires
consolidé de 292,1 millions d'euros, en régression de
1,8 %.
Au total, le résultat s'est établi à 6,73 millions
d'euros, en 2000, contre 25,947 millions d'euros en 1999.
-
Groupe CMA-CGM
Exclusivement consacré au transport maritime de lignes
régulières de « conteneurs », le groupe
CMA-CGM a transporté, en 2000, 1,6 million de
« conteneurs », soit 20 % de plus qu'en 1999. Il se
classe désormais au 9
ème
rang mondial pour ce
transport, au 4
ème
rang européen et au 1er rang
français.
CMA-CGM a poursuivi la modernisation de sa flotte.
De nouvelles lignes ont été ouvertes entre l'Asie et la
côte Ouest des Etats-Unis dans le prolongement du service entre l'Europe,
la Chine et le Japon vers l'Amérique du Nord, entre l'Inde et la
côte Est des Etats-Unis et entre la France et l'Algérie.
Au 31 décembre 2000, la flotte du groupe comptait 80 navires dont
19 en propriété et un parc de 300.000 conteneurs.
Si l'effectif moyen des sociétés intégrées au
groupe était d'environ 3.500 personnes dont 2.200 en France,
principalement à Marseille, on note que le nombre des navigants est
resté stable avec 460 personnes.
Le chiffre d'affaires est passé de 1,448 milliard d'euros, en 1999,
à 2,018 milliards d'euros en 2000, le résultat
d'exploitation passant de 39,6 à 125,9 millions d'euros. Le
résultat courant s'est établi, quant à lui, à
91,7 millions d'euros en 2000.
Malgré le ralentissement de la croissance américaine, relevons
que le trafic « conteneurisé » reste bien
orienté.
La croissance projetée est, en effet, de l'ordre de 7 % en 2001.
Pour 2001, le groupe prévoit de poursuivre son développement par
la création de lignes nouvelles et en continuant la modernisation de son
matériel naval.
-
Armement Delmas
Spécialisé dans le transport maritime par lignes
régulières, plus particulièrement à destination de
l'Afrique, l'armement Delmas constitue le maillon maritime d'une entreprise de
transport assurant la prise en charge des marchandises de « bout en
bout ».
L'année 2000 a été difficile pour le groupe.
Le chiffre d'affaires de Bolloré Investissements, la
société-mère, a enregistré une baisse de 3 %
par rapport à l'exercice précédent. Le résultat net
(128 millions d'Euros) a accusé, pour sa part, un recul de
34,2 %, dû majoritairement aux mauvais résultats des
activités maritimes.
En fait, le groupe Bolloré a été pénalisé
par la baisse des taux de fret sur la côte ouest de l'Afrique à la
suite du doublement de la capacité de transport décidé par
son concurrent, l'armement danois Maersk, sur cette destination.
Notons, cependant qu'au cours des deux dernières années, les
parts de marché de Delmas sur la COA sont passées de 23 à
40 % grâce, en particulier, au rachat de l'armement britannique
OTAL.
Le nombre de conteneurs transportés est passé, dans le même
temps, de 55.000 à 130.000.
Au premier trimestre 2000, le chiffre d'affaires des activités maritimes
de Bolloré Investissements a augmenté de 13 %, le
résultat d'exploitation de la branche transports triplant par rapport
à la même période en 1999.
-
Louis Dreyfus armateurs
Louis Dreyfus Armateurs (LDA) transporte chaque année environ
45 millions de tonnes de marchandises sur les principales voies maritimes
à l'aide de plus de 40 navires.
Il emploie 700 marins dont 200 français.
Cet armement intervient principalement dans le secteur du transport en vrac.
Au courant de l'année 2000, Louis Dreyfus armateurs a racheté la
participation de la Navale Française au capital de France Euro Tramp SA.
-
Groupe Bourbon
Bourbon Maritime, branche maritime du groupe Bourbon, exploite une flotte de
plus de 100 navires au travers de ses différentes filiales que sont Les
Abeilles SA et Les Abeilles International (remorquage et sauvetage), Surf SAS
(marine de services), Setaf-Saget (transport de vrac). Il s'agit de
quatre-vingt dix remorqueurs, quatre remorqueurs de haute-mer, douze
« supplies » et remorqueurs de service, soixante-cinq
vedettes de liaison et deux vraquiers auxquels s'ajoutent plus d'une trentaine
de navires affrétés.
Au cours de ces derniers mois, Bourbon Maritime a décidé de se
recentrer sur le remorquage, le transport de vrac et l'off-shore.
Malgré la vente des filiales Antilles Transport Express et Rivages
Croisières, le chiffre d'affaires de Bourbon Maritime a
été, en 2000, de 322,3 millions d'euros, en hausse de
12,2 % par rapport à l'exercice précédent.
Bourbon Maritime emploie 1.400 marins, dont 700 officiers.
C. LE COÛT DU PAVILLON FRANÇAIS
Votre
rapporteur pour avis a interrogé le ministère chargé des
transports sur un problème qui lui est apparu comme majeur : le
« coût du pavillon français ».
Pour le Gouvernement, les armateurs français ne sont pas dans une
situation particulièrement défavorable, qu'il s'agisse des frais
d'entretien et de sécurité, des frais financiers, des frais
divers de gestion, des dotations aux amortissements, des consommables ou des
assurances.
Il a, toutefois, admis, sur la base d'une étude sur le
« coût des équipages dans l'espace économique
européen » conduite en 1996 que si les coûts salariaux
des marins français étaient légèrement
supérieurs à la moyenne des autres pays européens, leurs
conditions d'emploi (durée annuelle de travail, congés)
étaient par contre nettement plus favorables. De même, les charges
sociales étaient supérieures à celles rencontrées
dans les registres concurrents.
D'autre part, toujours selon le Gouvernement, le coût des
équipages des navires immatriculés aux Taaf, a eu tendance, entre
1996 et 2000, à se rapprocher de la moyenne européenne. Par
rapport à une moyenne européenne de 100, le registre Kerguelen
est passé de l'indice 133 à l'indice 113 pour les navires
à marchandises diverses de 1.500 tonneaux de jauge brute (TJB), de 129
à 109 pour les navires à cargaisons sèches de 3.300 TJB et
de 104 à 89 pour les navires citernes de 9.000 TJB.
Pour votre rapporteur pour avis, les mesures existantes sont largement
insuffisantes.
Les exemples italiens et anglais montrent que des dispositifs
d'exonération et de soutien beaucoup plus audacieux tant sur le plan
social que fiscal sont possibles dans le cadre communautaire.
Un véritable plan de soutien apparaît indispensable à
l'heure où la flotte de la 4
ème
ou
5
ème
puissance économique mondiale -la France- occupe
la 28
ème
place dans le monde.
CHAPITRE III -
LA SÉCURITÉ EN MER
A. LES ACCIDENTS
Les
statistiques disponibles couvrent l'ensemble des accidents survenus à
tous navires français et étrangers confondus, dans la zone
métropolitaine de responsabilité française et sont
présentées sous la forme de deux tableaux ci-joints.
Le tableau ci-après, fournit, pour le premier semestre 2001, le nombre
d'accidents, en particulier ceux concernant la navigation et les avaries pour
les navires de commerce, pêche et plaisance.
Au total, 278 navires ont eu un accident de navigation, 922 navires
ont subi des avaries. En outre, 287 engins de plage ont été
impliqués dans un événement.
EVENEMENTS DE MER CONCERNANT LES NAVIRES PROFESSIONNELS,
LES
NAVIRES DE PLAISANCE ET ENGINS DE PLAGE
NAVIRES IMPLIQUÉS |
1er semestre 1999 |
1er semestre 2000 |
Navires de commerce |
|
|
- accidents de navigation |
4 |
18 |
- avaries |
139 |
145 |
- autres types d'accidents |
77 |
804 |
TOTAL |
220 |
967 |
Navires de pêche |
|
|
- accident de navigation |
50 |
32 |
- avaries |
127 |
202 |
- autres types d'accidents |
113 |
403 |
TOTAL |
290 |
637 |
Navires de plaisance |
|
|
- accident de navigation |
232 |
203 |
- avaries |
473 |
583 |
- autres types d'accidents |
121 |
488 |
TOTAL |
826 |
1 274 |
Engins de plage |
|
|
- planche à voile |
144 |
137 |
- scooters de mer |
26 |
23 |
- engins de plage |
91 |
103 |
TOTAL |
261 |
263 |
TOTAL GENERAL |
1 597 |
3 141 |
Le tableau ci-après présente le nombre de personnes impliquées dans ces accidents. Au total, on déplore 66 personnes décédées et 50 personnes portées disparues au premier semestre 2001, ce qui représente une augmentation très importante par rapport au 1 er trimestre de l'année 2000.
PERSONNES IMPLIQUÉES DANS LES ÉVÉNEMENTS DE MER CONCERNANT LES NAVIRES PROFESSIONNELS ET LA PLAISANCE
NAVIRES IMPLIQUÉS |
1er semestre 1999 |
1er semestre 2000 |
Navires de commerce |
|
|
- personnes tirées d'affaire seules |
3 800 |
1 660 |
- personnes assistées/sauvées |
107 |
249 |
- personnes blessées |
26 |
39 |
- personnes disparues |
2 |
4 |
- personnes décédées |
0 |
|
TOTAL |
3 935 |
1 958 |
Navires de pêche |
|
|
- personnes tirées d'affaire seules |
152 |
393 |
- personnes assistées/sauvées |
418 |
832 |
- personnes blessées |
54 |
88 |
- personnes disparues |
6 |
11 |
- personnes décédées |
6 |
11 |
TOTAL |
636 |
1 335 |
plaisance |
|
|
- personnes tirées d'affaire seules |
481 |
442 |
- personnes assistées/sauvées |
2 209 |
2 460 |
- personnes blessées |
89 |
64 |
- personnes disparues |
27 |
16 |
- personnes décédées |
34 |
12 |
TOTAL |
2 840 |
2 994 |
TOTAL GENERAL |
7 411 |
5 287 |
B. LES MOYENS
Pour le
contrôle des navires, les quinze centres de sécurité
des navires et les quatre services des affaires maritimes (outre-mer), mis en
place en 1979, sont des services spécialisés des Affaires
maritimes en charge du contrôle de la sécurité des navires.
Ils ont pour mission de procéder à la visite des navires
français en vue d'assurer le respect des conventions internationales ou
des règlements nationaux applicables et la délivrance des titres
de sécurité nationaux et internationaux. Ils sont
également chargés du contrôle des navires étrangers
en escale dans les ports français dans le cadre du Memorandum de
Paris
1(
*
)
.
On relèvera que la
situation des effectifs
est
inquiétante
puisque 24 inspecteurs, soit près de
40 % de l'effectif, ont ainsi quitté le service entre 1997 et 2000,
ayant été atteints par l'âge de la retraite. Les services
ont, ainsi, perdu un appréciable potentiel de compétence et
d'expérience.
Dans le projet de budget pour 2002, est proposée la création de
34 emplois d'inspecteurs de la sécurité de navires,
permettant de doubler d'ici à 2004 le nombre d'inspecteurs
affectés au contrôle des navires relevant du Mémorandum de
Paris, compte-tenu du temps de formation.
Il va de soi que ces effectifs nouveaux resteront largement insuffisants en
ne permettant le contrôle que de 10 à 15 % des navires
étrangers faisant escale dans l'un de nos ports. Là encore un
effort considérable reste à fournir.
Le
dispositif
de contrôle et de surveillance
des affaires
maritimes comprend, quant à lui, au 1
er
janvier 2002 une
flottille de cinq vedettes régionales d'une trentaine de mètres
et un patrouilleur de haute mer de 46 mètres, couvrant la zone du
large, et un réseau d'unités littorales des affaires
maritimes(ULAM) qui, en zone côtière et à l'échelon
départemental, assurent des missions de surveillance et de police, de
contrôle technique de certaines catégories de navires et de
proximité administrative.
Les ULAM sont des services placés sous l'autorité du directeur
départemental. Elles couvrent désormais la plupart des
départements littoraux, à l'exception du Var, de la Gironde, de
la Seine-Maritime et du Pas-de-Calais, qui feront l'objet d'études au
cours de l'année 2002.
Sur la période 1998-2001, les actions menées ont
été les suivantes :
- mise en service opérationnel du patrouilleur
« Iris » après des travaux d'adaptation aux missions
des affaires maritimes ;
- lancement d'un programme de construction de quinze vedettes
côtières destinées à équiper les nouvelles
ULAM ;
- création des ULAM de Martinique, Guadeloupe, Hérault/Gard
et Pyrénées-Atlantique/Landes ;
- mise en oeuvre de la version embarquée du système
français de surveillance des pêches par satellite.
Pour 2001 et 2002, on relèvera :
- le lancement d'un appel d'offres international pour la construction d'un
nouveau patrouilleur de haute mer de classe « Iris » ;
la mise en service de ce navire de cinquante mètres devrait intervenir
au cours de l'année 2003 ;
- le lancement en 2002 de la deuxième tranche de vedettes
côtières destinées aux ULAM.
S'agissant des personnels, l'année 2000 aura été
marquée par la création des nouveaux corps des contrôleurs
des affaires maritimes et des syndics des gens de mer qui se sont
substitués à sept corps anciens des catégories B et
C ; ces nouveaux corps comporteront une spécialité
« navigation et sécurité » dont l'une des
principales attributions sera d'assurer l'application de la
réglementation technique et d'exercer des pouvoirs de contrôle et
de police dans le domaine de la sécurité des navires, de la
sauvegarde de la vie humaine en mer, de l'habitabilité à bord des
navires et de la prévention de la pollution.
Les personnels relevant de cette spécialité auront vocation
à servir au sein du dispositif de contrôle et de surveillance
(patrouilleurs, vedettes régionales, ULAM) et dans les centres de
sécurité des navires.
Sur le plan budgétaire, quatre postes de contrôleurs ont
été créés, en 2001, pour renforcer les effectifs
des ULAM.
Pour l'année 2002, il est prévu simplement la création
d'un emploi
supplémentaire dans le corps de contrôleur des
affaires maritimes.
Il est patent que ces améliorations
« infinitésimales » ne sont pas à la hauteur
des enjeux.
C. LA SIGNALISATION MARITIME
Le
bureau des phares et balises dispose de deux chapitres budgétaires pour
financer les opérations liées à la signalisation
maritime :
- le chapitre 53-32 « polices maritimes et signalisation
maritime » consacré aux opérations
d'investissement ;
- le chapitre 34-98-60 « moyens de fonctionnement des services
déconcentrés - entretien et exploitation - signalisation
maritime » consacré à l'entretien et l'exploitation.
Par ailleurs, d'autres lignes budgétaires concourent au fonctionnement
des services déconcentrés (directions départementales de
l'équipement, services maritimes spécialisés, services
maritimes et de navigation), à compétence nationale (centre
d'études techniques maritimes et fluviales) et centraux.
11,43 millions d'euros d'autorisations de programme ont été
engagées au bureau des phares et balises au cours du 1
er
semestre 2001.
Les grands postes de dépenses se répartissent
ainsi :
|
Millions de francs |
Millions d'euros |
Modernisation des établissements de signalisation maritime |
14,5 |
2,21 |
Grosses réparations des établissements de signalisation maritime |
18 |
2,74 |
Grosse réparations du matériel naval |
3,8 |
0,58 |
Modernisation de la radionavigation (DGPS, RACON) |
1,5 |
0,23 |
Nouveaux baliseurs et bouées nouvelles générations |
2,9 |
4,42 |
Interventions diverses |
8,2 |
1,25 |
TOTAL |
75 |
11,43 |
Ces
dépenses ont notamment concerné :
- la construction des navires (Dunkerque, Brest, Le Havre) ;
- la fabrication des premières tranches de bouées de
nouvelle génération ;
- la poursuite de fabrication de balise radar ;
- les travaux de grosses réparations des infrastructures du phare
de Roches-Douvres ;
- le renforcement des fondations du phare de Cordouan.
S'agissant des dépenses d'entretien et exploitation, 2,03 millions
d'euros d'autorisation de programme ont été engagées au
cours du 1
er
semestre 2001.
La répartition des dépenses peut être évaluée
comme suit :
|
Millions de francs |
Millions d'euros |
Charges de carburant des engins navals et des véhicules de liaison |
2,5 |
0,36 |
Dépenses en énergie (électricité et fuel) des phares, feux et ateliers |
6 |
0,91 |
Partie de l'entretien annuel des engins navals |
3,5 |
0,53 |
Matériels électriques et électroniques |
3 |
0,46 |
Matériaux pour les phares, feux, marques (agrégats, métaux, peinture, gaz, matériaux divers) |
6 |
0,91 |
Equipements des personnels et besoins associés (vêtements, sécurité, locaux...) |
3 |
0,46 |
D. LA SOCIÉTÉ NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER (SNSM)
Le
tableau n° 1 ci-après rappelle les crédits inscrits au
profit de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) sur
chacun des chapitres 46-32, article 20 (subvention d'entretien), et 66-32
article 20 (subvention d'équipement) dans les projets de loi de
finances de 1997 à 2002.
Le tableau n° 2 ci-après présente la situation des
moyens d'intervention de la SNSM entre 1997 et 2001.
La SNSM réalise, depuis plusieurs années, un effort important
pour renouveler sa flotte. Elle a cherché à diversifier ses
moyens de financement pour augmenter ses ressources. Ce renouvellement s'appuie
sur un plan réactualisé chaque année pour tenir compte des
besoins nouveaux.
Le tableau n° 3 ci-après présente les commandes et
mises en service pour les années 1999 à 2001.
En 2001, la SNSM prévoit, au titre de son plan de modernisation, la mise
en service d'un canot, ainsi que sept vedettes plus légères, en
remplacement d'unités de même type devenues obsolètes.
Le bilan d'activité de la société pour les années
1997 à 2000 est retracé dans le tableau n° 4
ci-après.
Le sauvetage de vies humaines en mer est gratuit. En revanche, la SNSM peut
être défrayée de ses interventions d'assistance aux biens
par l'application de la loi du 7 juillet 1967 sur les
événements de mer, qui prévoit une
rémunération équitable pour les faits d'assistance
à des navires qui ont eu un résultat utile.
La SNSM a mis en place des procédures et un suivi de recouvrement des
créances en matière d'assistance ou remorquage, allant
jusqu'à l'action judiciaire.
Tableau n° 1
EVOLUTION DES CREDITS PREVUS DANS LES LOIS DE FINANCES
En Francs
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
TITRE IV |
|
|
|
|
|
|
Chap.46-32 - Art. 20 Subvention d'entretien |
4 000 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
TITRE VI |
|
|
|
|
|
|
Chap. 66-32 - Art. 20 Subv. D'équipement |
|
|
|
|
|
|
A.P. |
9 600 000 |
9 700 000 |
9 700 000 |
10 200 000 |
10 200 000 |
10 200 000 |
C.P. |
9 600 000 |
9 700 000 |
9 700 000 |
10 200 000 |
10 200 000 |
10 200 000 |
En Euros
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
TITRE IV |
|
|
|
|
|
|
Chap.46-32 - Art. 20 Subvention d'entretien |
618 000 |
618 000 |
618 000 |
618 000 |
618 000 |
618 000 |
TITRE VI |
|
|
|
|
|
|
Chap. 66-32 - Art. 20 Subv. D'équipement |
|
|
|
|
|
|
A.P. |
1 478 755 |
1 478 755 |
1 478 755 |
1 555 000 |
1 555 000 |
1 555 000 |
C.P. |
1 478 755 |
1 478 755 |
1 478 755 |
1 555 000 |
1 555 000 |
1 555 000 |
Tableau n° 2
MOYENS DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Canots tous temps |
38 |
42 |
42 |
40 |
41 |
Vedettes 1ère Classe |
29 |
29 |
26 |
26 |
26 |
Vedettes 2ème Classe |
47 |
50 |
54 |
59 |
5964 |
Vedettes 3ème Classe |
23 |
22 |
20 |
16 |
15 |
Tableau n° 3
COMMANDES ET MISES EN SERVICE
ANNEES 1999 - 2001
|
COMMANDES |
MISES EN SERVICE |
||||
|
1999 |
2000 |
2001 |
1999 |
2000 |
2001 |
Canots tous temps |
0 |
2 |
1 |
1 |
1 |
1 |
Vedettes 1° Classe |
3 |
2 |
2 |
3 |
2 |
1 |
Vedettes 2e Classe |
4 |
4 |
4 |
6 |
5 |
4 |
Vedette 3e Classe |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Total |
7 |
8 |
7 |
10 |
8 |
6 |
Tableau n° 4
BILAN D'ACTIVITÉ DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER
ANNEES 1997 A 2000
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Navires assistés |
2316 |
2649 |
2709 |
2953 |
Personnes assistées |
7498 |
9091 |
8971 |
8498 |
Véliplanchistes |
892 |
921 |
684 |
808 |
Personnes sauvées d'un danger certain |
511 |
374 |
595 |
410 |
E. LA SÉCURITÉ MARITIME
La
sécurité maritime est aussi un problème international et
européen. L'organisation maritime internationale (OMI) dont la France
est membre depuis sa création, comprend maintenant 158 Etats
membres.
Le projet français de « base de données
Equasis » sur l'état en temps réel des navires, a
été mis en oeuvre en mai 2000 avec le soutien de l'OMI.
Six pays (Japon, Singapour, Espagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, France) plus la
Commission européenne sont signataires du mémorandum d'entente
sur le système d'information Equasis.
L'OMI se préoccupe également du problème des
équipages.
Elle a ainsi lancé, dès 1996, une opération afin d'aider
les Etats membres à appliquer, à partir du
1er février 1997, les amendements relatifs à la
formation des personnels des navires de commerce, apportés en
juillet 1995 à la convention internationale de 1978 sur les normes
des gens de la mer, de délivrance des brevets et de veille (convention
STCW), ainsi que les dispositions de la nouvelle convention internationale sur
les normes de formation du personnel des navires de pêche, de
délivrance des certificats et de veille.
La prévention de la pollution par les navires, est régie par
l'annexe VI à la Convention MARPOL 73/78 adoptée en
1997.
Cette annexe est en cours de révision.
La convention a été, elle-même, étendue aux
substances nocives et potentiellement dangereuses lors d'une conférence
internationale qui s'est tenue en mars 2000.
Après le naufrage de l'Erika, un amendement à l'annexe I
à la Convention MARPOL tendant à accélérer le
remplacement des navires pétroliers à simple coque par des
navires à double coque ou de conception équivalente, a
été adopté lors de la dernière session du
comité de la protection du milieu marin en avril 2001.
Ce texte vise à faire sortir de flotte les navires pétroliers
à simple coque suivant un calendrier comparable à celui
adopté par les Etats-Unis avec l'Oil Pollution Act de 1990.
Les dispositions retenues sont les suivantes :
- les pétroliers construits avant 1982 et de fort tonnage
(supérieur à 20.000 tonnes de port en lourd) devront
être sortis de flotte en 2007 avec contrôle renforcé
dès 2005 ;
- pour les pétroliers construits entre 1982 et 1996, la date finale
de sortie est fixée en 2015.
L'ensemble des Etats membres de l'Union européenne ont
déjà fait part officiellement au secrétaire
général de l'OMI de leur intention d'interdire l'accès de
leurs ports à tous les navires « non double coque »
en 2015.
Pour les pollutions causées par les combustibles de soute, la
conférence diplomatique qui s'est tenue à l'OMI du 19 au
23 mars 2001 a adopté la convention internationale de 2001 sur
la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par
ce type d'hydrocarbures.
Signalons encore que l'OMI a adopté, en octobre 2000, deux
résolutions augmentant de plus de 50 % les limites de
responsabilité et d'indemnisation des conventions internationale de 1992
sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution
par les hydrocarbures et portant création d'un fonds international
d'indemnisation. Cette mesure devrait prendre effet le
1er octobre 2003.
Sur le plan européen, relevons que de nombreux Etats ont mis en oeuvre
un contrôle coordonné des navires étrangers faisant escale
dans leurs ports.
Les mesures prises en application de cette politique commune se sont traduite
par l'adoption de plusieurs règlements et directives du Conseil.
Citons :
- la directive du Conseil, du 11 décembre 1997,
instituant un régime harmonisé pour la sécurité des
navires de pêche ;
- la directive du Conseil du 17 mars 1998 établissant des
règles et normes de sécurité pour les navires à
passagers ;
- la directive du Conseil, du 18 juin 1998, relative à
l'enregistrement des personnes voyageant à bord des navires à
passagers opérant à destination ou au départ de ports
d'Etats membres de la communauté 2000 ;
- la directive du 29 avril 1999 relative à un
système de visites obligatoires pour l'exploitation en toute
sécurité des services réguliers de transbordeurs et
d'engins à passagers à grande vitesse.
A la suite du naufrage de l'Erika, plusieurs mesurés ont
été décidées.
On citera :
-
le renforcement des contrôles sur les navires
étrangers
fréquentant les ports de la Communauté, en
particulier à l'égard des navires manifestement inférieurs
aux normes ; ainsi, les navires qui ont été
immobilisés plus de deux fois au cours de deux années
et appartenant à la « liste noire » publiée
régulièrement, devraient être bannis dans les ports de
l'Union ; d'autre part, les pétroliers de plus de 15 ans et
d'autres navires à risques seront désormais soumis annuellement
à une inspection renforcée au moment de leur entrée dans
un port de la communauté avec notification préalable pour
préparer l'inspection ;
- une surveillance accrue des
sociétés de
classification
avec des règles plus sévères dans le
domaine des agréments et des audits périodiques
- un projet de règlement concernant l'institution d'un fonds
d'indemnisation en cas de pollution par les hydrocarbures dans les eaux
européennes (COPE) ;.
- un projet de directive relative à la mise en place d'un
système communautaire de suivi, de contrôle et d'information du
trafic maritime.
CHAPITRE IV -
L'ENSEIGNEMENT MARITIME
L'enseignement maritime supérieur comprend un
réseau
de quatre établissements, les écoles nationales de la marine
marchande (ENIMM) qui sont, on le sait, situées au Havre, à
Saint-Malo, à Nantes et à Marseille.
Ces écoles ont environ 40 ans d'âge (Le Havre :1961,
Saint-Malo :1958, Nantes : 1957, Marseille : 1965).
Elles assurent les formations des officiers chefs de quart, des capitaines et
chefs mécaniciens des navires de commerce : Le Havre et Marseille
pour la filière « officier de première classe de la
marine marchande », Saint-Malo et Nantes pour la filière
« officier de deuxième classe de la marine
marchande ».
Jusqu'à la rentrée de septembre 1997 quatre concours donnaient
accès aux formations au commerce : deux en « capitaine de
1ère classe », deux en « capitaine de
2
ème
classe » de la navigation maritime.
Capitaine de 1ère classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Nombre de candidats |
610 |
485 |
361 |
375 |
411 |
Nombre de reçus |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Accès en 2ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Nombre de candidats |
99 |
115 |
108 |
101 |
100 |
Nombre de reçus |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Capitaine de 2ème classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
40 |
60 |
55 |
55 |
55 |
Nombre de candidats |
366 |
154 |
154 |
179 |
165 |
Nombre de reçus |
40 |
60 |
50 |
45 |
43 |
Accès en 2ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
|
|
10 |
10 |
10 |
Nombre de candidats |
|
|
2 |
4 |
4 |
Nombre de reçus |
|
|
2 |
3 |
3 |
Depuis 1998, ces concours ont été remplacés par trois concours donnant accès aux nouvelles formations au commerce : deux concours pour officier de 1ère classe, un concours pour officier de 2ème classe.
Officier de 1ère classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|||||
Concours (accès première année) |
|||||||||
Places offertes |
165 |
180 |
161 |
150 |
|||||
Nombre de candidats |
427 |
487 |
476 |
340 |
|||||
Nombre de reçus |
165 |
180 + 4 étrangers |
160 + 3 étrangers |
150 |
|||||
Sélection (accès première année) |
|||||||||
Places offertes |
15 |
20 |
20 |
20 |
|||||
Nombre de candidats |
60 |
65 |
65 |
60 |
|||||
Nombre de reçus |
15 |
20 |
20 |
20 |
|||||
Officier de 2ème classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|||||
Places offertes |
75 |
75 |
70 |
60 |
|||||
Nombre de candidats |
172 |
215 |
232 |
178 |
|||||
Nombre de reçus |
75 |
75 |
70 |
60 |
Un concours spécifique donne accès à la formation d'officier mécanicien à la pêche :
Officier mécanicien à la pêche |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Accès en 1ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
25 |
20 |
30 |
30 |
Non connu |
Nombre de candidats |
28 |
26 |
36 |
30 |
|
Nombre de reçus |
16 |
17 |
22 |
11 |
|
Les effectifs en formation dans les ENMM s'établissent comme suit :
|
96/97 |
97/98 |
98/99 |
99/2000 |
2000/2001 |
2001/2002
|
Formation officier |
763 |
796 |
871 |
1007 |
1 041 |
1 041 |
CAP marin du commerce |
abandon |
- |
- |
|
|
|
BEP marin du commerce |
17 |
34 |
40 |
13 |
10 |
10 |
TOTAL |
780 |
830 |
911 |
1 020 |
1 051 |
1 051 |
Le
financement
La participation de l'Etat aux dépenses de fonctionnement des
écoles a été de 1,32 millions d'euros en 1999,
1,37 millions d'euros en 2000 et 1,52 millions d'euros en 2001 ;
elle sera la même en 2002. Cette dotation couvre le tiers du budget de
fonctionnement de ces écoles.
L'évolution des
crédits d'investissement
affectés
aux ENMM est retracée dans le tableau ci-dessous :
|
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
A.P. |
686 020
€
|
914 694
€
|
975 673
€
|
823 000
€
|
C.P. |
609 796
€
|
670 775
€
|
893 351
€
|
610 000
€
|
Dans le
cadre des contrats de plan Etat-Régions, une première tranche de
crédits a été affectée aux ENMM du Havre et Nantes
afin d'assurer la restructuration des bâtiments ainsi qu'à l'ENMM
de St Malo pour la création d'un centre de formation aux techniques de
sauvetage et survie.
Les travaux de restructuration de l'ENMM Marseille ont débuté,
pour leur part, en 2001.
S'agissant de la réforme des cursus, on sait qu'une réforme de
l'enseignement maritime supérieur a été rendue
nécessaire par l'entrée en vigueur des amendements de 1995
à la convention internationale STCW-1978 sur les normes de formation des
gens de mer de la flotte de commerce d'une part, et de l'entrée en
vigueur prochaine de la convention STCW-F sur les normes de formations de gens
de mer de la flotte de pêche, d'autre part.
Les nouvelles formations sont entrés en vigueur à la
rentrée 1998-1999 pour les formations longues et en 2000 pour les
formations d'officiers et capitaines de petits navires.
La réforme a aussi concerné la spécialisation et la
rénovation des écoles.
Sur le premier point, on rappellera que les écoles du Havre et de
Marseille étaient chargées de la filière
« officier de première classe de la marine
marchande », les écoles de Saint Malo et de Nantes se
consacrant à la filière « officier de deuxième
classe de la marine marchande ».
En quoi consiste la nouvelle spécialisation ?
L'école du Havre sera désormais chargée de mettre en place
des formations axées sur le portuaire dans le cadre de Port 2000.
L'école de Saint-Malo suivra le développement des nouvelles
formations à la plaisance professionnelle et en particulier la nouvelle
formation de « Capitaine de yacht ».
L'école de Nantes aura en charge le contrôle de la qualité
de la formation.
L'école de Marseille sera chargée de développer des
formations internationales.
S'agissant de la rénovation des écoles, un plan pluriannuel,
lancé en 2000, devrait permettre de rénover les quatre
établissements en assurant la remise en état des
bâtiments et leur mise aux normes de sécurité et
faciliter une restructuration qui vise à permettre :
- une organisation plus rationnelle des espaces d'enseignements et de vie
des élèves ;
- l'intégration des nouvelles missions définies par le plan
de spécialisation des écoles.
Les dépenses envisagées sont de l'ordre de 10,67 millions
d'euros, enveloppe qui s'inscrit dans le cadre des contrats de plan
Etat-régions.
CHAPITRE V -
LES PORTS MARITIMES
A. LES ORIENTATIONS
Les
crédits qu'il est prévu d'allouer aux ports maritimes en 2002
s'élèvent à 127,89 millions d'euros en moyens
d'engagement et à 104,25 millions d'euros en crédits de
paiement.
Le Gouvernement annonce que l'ensemble de ces moyens devrait permettre de
renforcer la sécurité portuaire et d'accélérer la
modernisation de nos ports maritimes au rythme de la croissance des
échanges mondiaux.
En ce qui concerne
le renforcement de la sécurité portuaire,
le projet de budget pour 2002 se contente de reconduire la dotation
consacrée, l'année dernière, à l'entretien des
infrastructures avec notamment les moyens consacrés aux dragages
d'entretien des accès maritimes.
On relèvera la poursuite du programme de réhabilitation des
infrastructures portuaires : réhabilitation de la digue de
calibrage du chenal d'accès au port de Rouen, réhabilitation
d'écluses à Dunkerque et à Saint-Malo, restauration de la
digue du large à Cherbourg.
Les effectifs des officiers de port et officiers de port adjoints,
chargés de la police et de la sécurité dans tous les
aspects de l'activité du port, devraient être renforcés de
sept postes supplémentaires, ce qui représentera une augmentation
de 14 % des effectifs pour l'ensemble des ports sur les deux exercices
2001 et 2002.
S'agissant de la
modernisation des ports,
on signalera encore une fois
que la dotation proposée pour 2001 (128 millions d euros) est,
elle aussi, simplement reconduite.
B. L'ACTIVITÉ GÉNÉRALE DES PORTS MARITIMES
Avec un
trafic global de 346,3 millions de tonnes, l'activité des ports de
commerce métropolitains a augmenté de 4 % au cours de
l'année 2000, retrouvant un rythme de croissance comparable à
celui observé en moyenne sur la période 1995-1998.
Hors produits pétroliers, le trafic a connu, en 2000, une progression de
2,2 %.
Les trafics embarqués, dont le volume atteint 100,9 millions de
tonnes en 2000, ont augmenté de 1 %, tandis que les marchandises
débarquées, avec 245,4 millions de tonnes, progressaient de
5,3 %.
La répartition du trafic total des entrées et sorties, et leurs
évolutions par catégorie de port, sont indiquées dans le
tableau ci-dessous :
Unité : Millions de tonnes |
Entrées |
% 2000/1999 |
Sorties |
% 2000/1999 |
Total |
% 2000/1999 |
Ensemble des ports métropolitains |
245,4 |
+5,3 % |
100,9 |
+1,0 % |
346,3 |
+4,0 % |
dont ports autonomes |
202,7 |
+7,0 % |
68,1 |
+5,1 % |
270,8 |
+6,5 % |
dont ports d'intérêt national |
39,5 |
-2,3 % |
31,3 |
-7,1 % |
70,6 |
-4,5 % |
dont ports décentralisés |
3,2 |
+0,6 % |
1,6 |
+8,0 % |
4,8 |
+2,9 % |
Ports d'Outre-mer |
8,3 |
+2,2 % |
2,0 |
+12,4 % |
10,3 |
+4,0 % |
Avec
270,8 millions de tonnes, le trafic des ports autonomes a augmenté
de 6,5 % en 2000, tandis que celui des ports d'intérêt
national, avec 70,7 millions de tonnes, diminuait de 4,5 % . Cette
baisse a résulté d'un recul des échanges à Calais
(- 9,7 %) qui représente, rappelons-le, 45 % du trafic
des ports d'intérêt national.
Hors Calais, le trafic des ports d'intérêt national s'est maintenu
au cours de l'année 2000 (+0,2 %).
Les vracs liquides ont représenté près de la moitié
du tonnage de marchandises traité par les ports métropolitains,
soit 169,9 millions de tonnes. ; ils ont augmenté de
6,2 % sous l'effet d'une reprise du trafic des produits pétroliers,
qui représentent 93 % des vracs liquides.
Les vracs solides, dont le tonnage s'est élevé à
87,6 millions de tonnes, ont progressé de 4,1 % soit à
un taux sensiblement supérieur à celui enregistré
l'année précédente (+ 1,4 %).
Le trafic maritime de marchandises diverses est demeuré stable en 2000
et s'est maintenu à un niveau élevé (88,8 millions de
tonnes) pour la quatrième année consécutive ; les
deux composantes principales constituant ce trafic sont les trafics routiers et
les trafics conteneurisés.
Représentant désormais plus du quart du tonnage des marchandises
diverses, les trafics conteneurisés, avec 25,6 millions de tonnes
en 1999, ont enregistré une progression de 7,3 % confirmant ainsi
les taux de croissance des années précédentes.
A titre de comparaison, les trafics de conteneurs ont progressé de
6 % à Singapour, de +13,2 %, à Hambourg, de
+12,9 % à Anvers et de +26,6 % à Brême, mais
diminué de 1,7 % à Rotterdam.
C. LA SITUATION ÉCONOMIQUE DES PORTS
a) Les ports autonomes
Le
chiffre d'affaires des ports autonomes métropolitains, qui regroupe les
prestations de services des ports (droits de port, taxes d'outillage, recettes
des domaines et concessions, autres prestations de services), s'est
établi à 505,2 millions d'euros en 2000.
Il est composé, à hauteur de 52,5 %, par les droits de port,
à hauteur de 28,7 % par les taxes d'outillage, à hauteur de
14,3 % par les redevances du domaine et des concessions et à
hauteur de 4,5 % par les autres recettes.
En 2000, le résultat net global (17,3 millions d'euros) a
confirmé son redressement avec une hausse de 4 %.
Dunkerque
En 2000, le chiffre d'affaires du port de Dunkerque s'est redressé
à hauteur de 63,5 millions d'euros, enregistrant ainsi un
fléchissement de 1,7 % par rapport à l'année
précédente grâce à la forte progression dans le
domaine des trafics conteneurisés ; sa situation
géographique, qui l'expose à une vive concurrence, le contraint
à une politique de réduction tarifaire pour rester
compétitif. Toutefois, le redressement de sa situation financière
se confirme.
En 2000, le chiffre d'affaires du port du Havre a atteint 148,9 millions
d'euros, en légère progression de 5,4 % par rapport à
l'année précédente. A la veille d'engager de très
importants investissements avec « Port 2000 », qui
nécessiteront d'importants volumes d'emprunt, le port a réduit
son endettement.
Rouen
En 2000, le chiffre d'affaires du port de Rouen a atteint 53,7 millions
d'euros, en diminution de 6,3 % par rapport à l'année
précédente. Cette baisse est notamment imputable aux mauvais
résultats de la campagne céréalière de 2000.
En 2000, le chiffre d'affaires du port de Nantes -Saint-Nazaire a atteint
60,9 millions d'euros, en progression de 2,5 % par rapport à
l'année précédente. Le port a enregistré un trafic
de 31,8 millions de tonnes, dépassant ainsi le niveau de 1998
(31,6 millions de tonnes) après la baisse enregistrée en
1999 (28,8 millions de tonnes).
Bordeaux
En 2000, le chiffre d'affaires du port de Bordeaux a été de
29,6 millions d'euros, en progression de 3 % par rapport à
l'année précédente.
Bien que la marge brute d'autofinancement ait retrouvé le niveau atteint
en 1998, les résultats ne peuvent toutefois masquer les
difficultés financières du port liées au poids des charges
d'exploitation par rapport au trafic, malgré les efforts
déployés par le port pour faire progresser les trafics sur
certains créneaux.
Marseille
En 2000, le chiffre d'affaires du port de Marseille a atteint
148,6 millions d'euros, en progression de 3,2 % par rapport à
l'année précédente. La marge brute d'autofinancement a
progressé de 32,7 % par rapport à 1999.
Le redressement significatif de la situation financière du port de
Marseille est la conséquence des efforts d'économies de gestion
et de réduction des charges d'exploitation, de ses efforts commerciaux
pour reconquérir des trafics et d'un mode de financement plus
équilibré de ses investissements.
Il faut espérer que le récent conflit du travail -qui vient de
s'achever- ne pénalisera pas les résultats 2001 du port
autonome.
b) Les ports d'intérêt national
En 2000,
pour l'ensemble des concessions portuaires métropolitaines, le chiffre
d'affaires a atteint 214,6 millions d'euros en baisse de 3,7 % par
rapport à l'année précédente, la marge
d'autofinancement s'étant établie à 73,6 millions
d'euros en diminution de 4,6 % tandis que la dette continuait à
décroître (-8,8 %).
Il faut noter la part très importante du
port de Calais
dans
l'ensemble de ces résultats : malgré la concurrence du tunnel
sous la Manche, il a conservé sa position de premier port
français transmanche, son chiffre d'affaires représentant
35,5 % du chiffre d'affaires global des ports d'intérêt
national.
La taille des autres ports d'intérêt national est plus modeste,
leurs situations financières étant très variables :
Certaines concessions ont enregistré une amélioration notable de
leur activité et de leur situation financière : c'est, en
particulier, le cas de la concession du port de commerce de La Rochelle, qui
s'est affirmé sur la filière « bois » ainsi
que du port de Nice, qui a vu son activité
« passagers » se développer au titre des liaisons
avec la Corse.
D'autres concessions (Caen, Sète) paraissent, après une
période difficile, s'engager dans la voie d'une diversification de leurs
activités.
D. LES INVESTISSEMENTS RÉALISÉS DANS LES PORTS
a) Les ports autonomes
En 2001,
plus de 98 % des crédits d'investissements (50 millions
d'euros dont 20 millions d'euros de part « Etat » et
30 millions d'euros financés par les ports autonomes
eux-mêmes et les collectivités territoriales) affectés aux
ports autonomes ont été consacrés aux opérations
inscrites aux contrats de plan Etat-régions.
Les principales opérations financées en 2000 et prévues en
2001 sont les suivantes :
•
Dunkerque
:
- adaptation du site destiné à l'accueil du nouveau dock
flottant ;
- réparation de l'écluse Watier ;
- réhabilitation de l'écluse Trystam ;
- réhabilitation de l'écluse Charles de Gaulle ;
- réparation de la jetée des huttes ;
- première phase du prolongement du quai de Flandre ;
•
Le Havre
:
- réparation de la Porte P4 de l'écluse François 1er
;
•
Rouen
:
- réhabilitation des digues de calibrage du chenal maritime ;
- construction du troisième quai en Seine à Honfleur ;
- modernisation du système de trafic maritime.
•
Nantes Saint-Nazaire
:
- réhabilitation de l'écluse est de Saint-Nazaire ;
- extension du terminal agroalimentaire de 110 m ;
•
Bordeaux
:
- réparation des dégâts dus aux tempêtes ;
- remplacement des vedettes de sondage ;
•
Marseille
:
- rétablissement des profondeurs des bassins de Marseille ;
- adaptation de postes au terminal pétrochimique de
Lavéra ;
- construction d'un poste au terminal roulier de Marseille ;
- approfondissement des tirants d'eau du bassin de la Grande Joliette et
création d'une zone de stockage pour les déblais de dragage ;
- aménagement d'un poste polyvalent sur le môle Léon
Gourret pour la croisière.
L'Etat participe, en principe, à hauteur de 80 % aux
dépenses suivantes :
- creusement et création des bassins,
- création et extension des chenaux d'accès maritimes et des
plans d'eau des avant-ports,
- construction et extension d'ouvrages de protection contre la mer et
d'écluses d'accès.
Il contribue, en principe, à hauteur de 60 % aux travaux de
création, d'extension ou de renouvellement des autres ouvrages
d'infrastructures et engins de radoub.
Une enveloppe d'emprunts pour la couverture des dépenses
d'infrastructures et de superstructures est fixée, chaque année,
dans le cadre de la programmation retenue par le comité des
investissements à caractère économique et social (ex-FDES).
En 2000, les ports autonomes ont financé leurs investissements (total de
150 M€) à hauteur de 57 % par autofinancement. L'Etat, qui ne
finance que les infrastructures, a contribué au financement de 8 %
de l'ensemble des investissements, les collectivités locales intervenant
à hauteur de 35 %.
Les autorisations d'investissements, retenues pour 2001 par le comité
des investissements à caractère économique et social,
s'établissent à 314 millions d'euros pour l'ensemble
des ports autonomes métropolitains.
b) Les ports d'intérêt national
Le
tableau ci-dessous retrace le montant des investissements (autorisations de
programmes) réalisés dans les ports d'intérêt
national ainsi que leurs modalités de financement sur la période
1995-2000.
En millions d'euros
|
Etat
|
Fonds de concours |
Ensemble |
1995 |
6,590 |
5,857 |
12,447 |
1996 |
11,341 |
45,002 |
56,343 |
1997 |
12,667 |
41,614 |
54,281 |
1998 |
13,195 |
26,384 |
39,580 |
1999 |
12,375 |
24,412 |
36,787 |
2000 |
10,550 |
12,436 |
22,986 |
Pour 2001, les prévisions d'investissements s'établissent ainsi que l'indique le tableau ci-dessous : (en autorisations de programme)
En millions d'euros
|
Etat (A.P) |
Fonds de concours |
Ensemble |
2001 |
6,64 |
14,71 |
21,35 |
On
rappellera que les ports d'intérêt national, où la
maîtrise d'ouvrage de l'infrastructure appartient à l'Etat, ont
tous fait l'objet d'une concession d'outillage public,
généralement à une chambre de commerce et d'industrie.
En règle générale, la participation financière de
l'Etat aux travaux d'infrastructures, s'agissant d'investissements d'un
coût inférieur à celui des ports autonomes maritimes, est
de l'ordre d'un tiers du montant de la dépense.
Une enveloppe annuelle d'emprunts pour la couverture des dépenses
d'infrastructures et de superstructures est fixée dans le cadre de la
programmation retenue par le Comité spécialisé
« Transports » du comité des investissements
à caractère économique et social (C.I.E.S.).
L'évolution de cette enveloppe est indiquée dans le tableau
ci-dessous :
AUTORISATIONS D'EMPRUNT ACCORDEES PAR LE CIES
En millions d'euros
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Ports d'intérêt national |
23 |
15,7 |
12,6 |
15,2 |
12 |
5,9 |
6,8 |
0 |
0 |
9,9 |
*
* *
En
conclusion, votre rapporteur pour avis insistera sur le fait que la subvention
à l'ENIM représente quelque 81 % du budget de la Mer.
Hors ENIM, le budget « actif » réservé aux
ports, au littoral et aux services maritimes ne s'établit qu'à un
peu plus de 150 millions d'euros !
Ces dotations « minuscules » montrent -quelle que soit la bonne
volonté des ministres successifs en charge du dossier- l'ampleur des
efforts à accomplir pour redresser la situation de la France dans le
domaine portuaire et maritime.
En fait, l'effort financier de l'Etat en direction du secteur maritime
apparaît bien comme une « goutte d'eau dans la mer ».
Si l'Etat manque d'argent, pourquoi ne pas favoriser les initiatives
privées et leur effet multiplicateur ?
Nos voisins italiens ont mis au point, il y a moins de cinq ans, un dispositif
fiscal et social audacieux de soutien à leur flotte sous registre
international. Pour résumer, il se compose de quatre volets :
- la suppression « de facto » des charges patronales
et sociales ;
- le remboursement à l'armateur du montant, prélevé
à la source, de l'impôt sur le revenu acquitté par chaque
marin ;
- un abattement d'assiette de 80 % au titre de l'impôt sur les
bénéfices acquitté par les employeurs ;
- une libre négociation entre armateurs et organisations syndicales
sur la composition des équipages.
Certes, l'effort consenti par l'Etat italien est significatif mais en quelques
années, 200 bateaux qui naviguaient sous pavillon « de
complaisance » ont été « rapatriés » sous
pavillon italien.
La flotte italienne représente aujourd'hui 10 % de la flotte de
l'Union européenne (la France, 1,7 %) et 25.000 marins (6.000 en
France).
Il y a peut-être là de quoi réfléchir !
*
* *
Sur proposition de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés à la mer inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
de sa séance du mercredi 21 novembre 2001, la commission a
procédé à l'examen du rapport pour avis de M. Charles
Revet sur les crédits de la mer inscrits au projet de loi de finances
pour 2002.
M. Gérard Larcher, président, a constaté que les
conclusions du rapporteur pour avis pour le secteur maritime étaient
« transposables » aux voies navigables qui ne
bénéficient, elles aussi, que de dotations extrêmement
modestes. Il a ensuite insisté sur le fait que 6 millions de francs
(0,91 million d'euros) seulement devraient être consacrés au
cabotage maritime, alors même que le ministre chargé des
transports présente ce dossier comme une nouvelle priorité
gouvernementale. Il a enfin mis l'accent sur l'importance déterminante
de la desserte routière, ferroviaire et fluviale des ports maritimes.
M. François Gerbaud a souligné les synergies qui existaient entre
les différents modes de transport : canaux - rail - routes.
Après avoir déploré le déficit d'investissements
que subissait notre pays depuis plusieurs décennies dans le domaine des
infrastructures, il s'est demandé si les petits avions sans pilote que
sont les « drones » ne pourraient pas apporter une
contribution utile à la surveillance maritime.
Mme Gisèle Gautier a plaidé en faveur de la formation des hommes
dans le domaine maritime. Elle a vivement critiqué l'insuffisance des
créations d'emplois, alors que les besoins en la matière sont
« criants » et que notre pays doit faire face à la
rude concurrence de l'Italie et de l'Espagne, notamment dans le secteur de la
pêche.
M. Georges Gruillot a estimé que la position géographique de la
France dans le domaine maritime constituait un atout insuffisamment
exploité. Il a, en second lieu, considéré que la nouvelle
« priorité gouvernementale » en faveur du cabotage
maritime ne constituait qu'un « gadget ».
M. Charles Revet, rapporteur pour avis, s'est déclaré en parfait
accord avec tous les orateurs, notamment en ce qui concerne la
nécessaire prise en considération des différentes
synergies entre les modes de transport. Il a ensuite plaidé en faveur de
la création d'un grand complexe portuaire Rouen-Le Havre qui aurait
vocation à constituer le premier port de l'Europe du Nord ouvert sur
l'Atlantique.
Puis, sur proposition de son rapporteur pour avis, la commission a émis
un avis défavorable à l'adoption des crédits
consacrés à la mer dans le projet de loi de finances pour 2002,
le groupe communiste républicain et citoyen s'abstenant.
1 Dans le cadre du Mémorandum de Paris, la France a effectué, en 2000, 707 inspections, ce qui représente 12,20 % des navires étrangers ayant fait escale dans un port de la France Métropolitaine, soit une recul par rapport à l'année précédente. Toutefois, ce recul par rapport à l'année 1999 (-13,3 %), est sensiblement inférieur à celui rencontré entre 1999 et 1998 (-31,3 %). Avec 118 navires étrangers retenus dans ses ports, la France a réalisé un taux de détention de 16,70 %, meilleure performance depuis 1994.