B. UN ATTERRISSAGE EN DOUCEUR POUR 2001
En
2001, la croissance de l'activité des entreprises de bâtiment
devrait être comprise entre 1,6 % et 3 % en volume.
Selon une hypothèse haute, l'activité de construction et
d'entretien de bâtiments enregistrerait une progression de 3 % en
prix constants, plus soutenue sur le segment de la construction neuve (+
4,5 %) que sur celui de l'entretien (+ 1,5 %). Cette prévision
considère que le contexte macro-économique devrait rester
marqué par la diminution du chômage, la progression du pouvoir
d'achat des ménages et la croissance de l'investissement des
entreprises. Toutefois, les facteurs exceptionnels ayant soutenu
l'activité du secteur en 2000, comme l'impact sur les mises en chantier
des derniers effets de la mesure d'amortissement accéléré,
n'auront plus qu'un effet résiduel. Par ailleurs, les tempêtes de
la fin de l'année 1999, par le surcroît de commandes qu'elles ont
provoqué, ont gonflé le chiffre d'affaires du secteur de
l'entretien en 2000, ce qui induit, toutes choses étant égales
par ailleurs, une tendance à la baisse l'année suivante.
Le segment le plus dynamique resterait celui du bâtiment non
résidentiel (+ 5,9 %), dont l'activité de construction neuve
continuerait à être soutenue par la vigueur de l'investissement
privé (+ 11,9 %) et le maintien de la commande publique à un
bon niveau.
La progression de l'activité liée au logement serait plus
modérée (+ 0,9 % en volume). Compte tenu de la dotation
budgétaire affectée aux travaux aidés par les financements
de l'Etat et des prévisions concernant la variation du revenu disponible
des ménages, les travaux d'entretien du logement devraient augmenter de
1,3 % en prix constants. Quant à la construction neuve, son
activité progresserait de 0,5 % en volume.
Sur le segment du logement collectif, l'année 2000 a été
marquée par une diminution des mises en chantier. En revanche, la
remontée des autorisations de construire observée tout au long de
l'année devrait se traduire par une augmentation des mises en chantier
en 2001. En hypothèse haute, les mises en chantier de logements en
immeuble collectif pourraient augmenter de 9.600 unités. Quant à
l'activité, elle progresserait de 1,6 %. Les mises en chantier de
maisons individuelles devraient au contraire diminuer de
1000 unités. En progression depuis 1996, le secteur est
resté soutenu par une conjoncture favorable, en raison de la diminution
du chômage, de la progression du pouvoir d'achat des ménages et de
la détente sur les taux d'intérêt. Néanmoins, des
signes d'essoufflement apparus fin 2000 se sont confirmés début
2001 et l'activité de la maison individuelle est susceptible de stagner
en 2001.
L'hypothèse haute est soumise à différentes conditions et,
en particulier, à la capacité des entreprises à
répondre à la demande, alors même qu'en 2000 ces
dernières semblaient dans l'impossibilité d'accroître leur
production et rencontraient des difficultés à recruter. Ces
contraintes semblent toutefois s'être desserrées au début
de l'année 2001 et elles devraient d'autant plus se relâcher que
la demande potentielle adressée au secteur serait moins
élevée que l'année précédente. Les
incertitudes qui pèsent sur le contexte macro-économique sont, en
revanche, plus fortes. Dans l'hypothèse, notamment, d'un ralentissement
de la décrue du chômage et d'une progression moins rapide du
pouvoir d'achat, les particuliers pourraient être incités à
différer leurs investissements en logement. La progression de
l'activité des entreprises de bâtiment serait, dès lors,
plus modérée, de l'ordre de 1,6 % en volume. Le
bâtiment non résidentiel continuerait à progresser à
un rythme soutenu (+ 4,7 %), mais l'activité liée au
logement pourrait diminuer légèrement (- 0,3 %),
notamment sur le segment de la construction neuve (- 0,7 %).
Dans les deux hypothèses, le bâtiment devrait continuer
à créer des emplois : une nouvelle hausse de l'emploi
salarié, de l'ordre de 20.000 à 25.000, et une stabilisation de
l'emploi intérimaire à son niveau de 2000 sont attendues pour
2001.