Projet de loi de finances pour 2002 - Tome XII : Plan
ALDUY (Jean-Paul)
AVIS 89 - TOME XII (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 116 Ko )Table des matières
- AVANT PROPOS
-
CHAPITRE IER -
L'ACTIVITÉ DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL
EN 2000-2001- I. OBJECTIFS, MOYENS ET RÉSULTATS
-
II. LES PARTENAIRES DU CGP ET LES DESTINATAIRE DE SES
TRAVAUX : UNE COOPÉRATION AVEC LE PARLEMENT SUSCEPTIBLE
D'ÊTRE AMÉLIOREE
- 1. Des relations assez suivies avec le Conseil économique et social
- 2. Le rôle spécifique du Conseil d'analyse économique
- 3. Des progrès à réaliser en matière de communication en direction des relais d'opinion et du grand public
- 4. Une question de principe : les relations du Parlement et du Commissariat général
-
CHAPITRE II -
L'ÉVALUATION DES POLIQUES PUBLIQUES
EN 2000-2001 -
CHAPITRE III -
L'ACTIVITÉ DES ORGANISMES
QUI GRAVITENT DANS L'ORBITE DU PLAN- I. LES ORGANISMES RATTACHÉS
-
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
- A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ÉTUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
- B. LE CENTRE D'ETUDES PROSPECTIVES D'ECONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE À LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
- C. L'INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
- D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ECONOMIQUES (OFCE)
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME XII
PLAN
Par M. Jean-Paul ALDUY,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Charles Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vial.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
37
)
(2001-2002)
Lois de finances. |
AVANT PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Les
crédits inscrits au titre du plan
dans le quatrième
des fascicules budgétaires « bleus »
consacrés aux services du Premier ministre ne s'élèvent
qu'à
25,88 millions d'euros
, soit à peine moins de
170 millions de francs.
Cette somme, très modeste eu égard au total du budget de l'Etat
ne reflète en rien l'importance stratégique que revêtent
les fonctions de prospective et d'évaluation confiées au
Commissariat général, ou la contribution majeure qu'il apporte
pour éclairer les grands débats qui animent la
société française. Eu égard à cette
importance, la dénomination même de « Plan »
dissimule d'ailleurs les résultats obtenus par des experts à la
pointe de l'évaluation des politiques publiques en évoquant une
institution et un projet quelque peu passés de mode.
Or, pour votre rapporteur pour avis, la
planification « à
la française » conserve
, par sa singularité et par
le relief qu'elle donne aux grands débats de société, un
caractère à la fois original et irremplaçable
. Elle
traduit, en ce sens, à la fois la fidélité à l'
« ardente obligation » ressentie par ses fondateurs, et
toutes les attentes que leur postérité a lieu de placer dans
l'analyse prospective des grands enjeux qui se dessinent pour notre pays et
pour l'Europe.
C'est à la lumière de
l'ambition qu'il nourrit pour le Plan,
entendu comme un outil dynamique de prospective et d'évaluation des
politiques publiques
, que votre rapporteur pour avis a examiné
l'activité du Commissariat général et des organismes qui
s'y rattachent au cours du dernier exercice. Aussi le premier chapitre de ce
rapport rend-il compte de ses observations sur ce sujet. Le deuxième
s'intéresse, quant à lui, à l'activité des nombreux
organismes de recherche et d'étude qui « gravitent »
dans l'orbite du Commissariat général. Enfin le troisième
chapitre présente, de façon synthétique, les moyens
alloués à la prospective et à l'évaluation des
politiques publiques par le projet de loi de finances pour 2002 et les
conditions de leur utilisation.
CHAPITRE IER -
L'ACTIVITÉ DU COMMISSARIAT
GÉNÉRAL
EN 2000-2001
Le premier chapitre du présent rapport évoquera les objectifs fixés au Commissariat général du plan par le Premier ministre, ainsi que les moyens qui lui sont alloués, avant de présenter les observations formulées par votre rapporteur pour avis à ce sujet.
I. OBJECTIFS, MOYENS ET RÉSULTATS
A. LES OBJECTIFS FIXÉS PAR LE GOUVERNEMENT
Dans une
lettre de mission datée du 31 mars 1998
, le Premier ministre a
assigné trois objectifs au Plan :
- développer l'économie française dans le cadre de la
mondialisation et de l'économie européenne ;
- renforcer la cohésion sociale ;
- et moderniser les instruments de l'action publique.
Le
Rapport d'activité
du Commissariat général,
publié en septembre dernier, rend compte des travaux effectués en
2000-2001 pour répondre à ces trois orientations.
Il indique également que le
27 septembre 2000
, le Premier
ministre a, dans une autre lettre adressée au Commissaire
général, arrêté un
nouveau programme de
travail
qui fixe trois grands axes d'investigation :
- le retour au plein emploi et l'encouragement à
l'activité ;
- le renforcement de la cohésion sociale et la sécurisation
des parcours individuel ;
- les nouvelles régulations publiques.
Votre commission approuve le contenu de ce programme de travail, tout en
regrettant que le Parlement n'ait pas été associé à
sa détermination.
Cet état de fait trouve sa source dans la
place qu'occupe le CGP au sein des institutions de l'Etat.
B. LES MOYENS DU CGP
Selon le
« bleu » budgétaire consacré au Plan, le
total des crédits
que le projet de loi de finances propose de lui
affecter reste stable par rapport à la loi de finances pour 2001,
à hauteur de
26 millions d'euros
.
Les
effectifs sont également stables
, puisqu'ils passent de
207 à 206 emplois
entre les deux exercices. Cette diminution
provient d'un redéploiement interne, en vertu duquel quatre emplois
d'adjoint administratifs ont été supprimés afin de
permettre la création de trois emplois de rapporteur d'instance
nationale d'évaluation, hors échelle A.
Le transfert du siège du CGP des locaux loués dans les rues Las
Cases et Casimir Périer dans un immeuble domanial situé 113 rue
de Grenelle permet de réaliser une économie de 0,3 million
d'euros.
C. LES RÉSULTATS DU COMMISSARIAT GENERAL
1. L'activité des services
Le
Commissariat général du plan comporte
six services
dont
les principales activités en 2000-2001 se présentent comme suit.
Le
service économique, financier et international (SEFI)
s'intéresse aux perspectives de l'économie française et
à son environnement international. Il collabore avec diverses
institutions (INSEE, Direction de la prévision, Trésor, DREE,
Budget, SGCI, Banque de France) ainsi qu'avec des organismes de recherche
rattachés au plan (CEPII, CEPREMAP).
Il a animé cinq groupes de travail afin de réaliser une
étude consacrée à l'
approche
comparative du
financement de l'économie
. Ces groupes de travail étaient
respectivement consacrés :
- aux instruments comptables des entreprises et à leur
cohérence microéconomique par rapport aux comptes de patrimoine
réalisés au niveau macroéconomique ;
- à la rentabilité et aux risques du nouveau régime
de croissance ;
- à la structure de l'actionnariat (actionnariat populaire et
actionnariat salarié) ;
- à la recomposition du capital des entreprises européennes
à la suite de l'entrée de sociétés
étrangères dans celui-ci ;
- à l'évaluation des entreprises non cotées et
à leurs performances.
Dans le même cadre, ce service a lancé trois appels d'offres afin
d'obtenir des données sur :
- la composition de l'épargne des ménages et la structure de
financement des entreprises en Europe et aux Etats-Unis ;
- le financement des entreprises aux Etats-Unis et en France ;
- la structure et les déterminants du financement de
l'économie du G7.
Le SEFI a également lancé une grande étude sur
l'économie de proximité
.
Dans le cadre des activités internationales du CGP, le service a
notamment participé à des groupes de travail sur la
problématique du vieillissement, en liaison avec l'OCDE, et plus
précisément sur la prospective générale et les
perspectives financières qu'ouvre cette question.
Le
service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat
(SEME)
s'intéresse à l'
évaluation
des
politiques publiques
, à la
réforme de l'Etat
et
à la
modernisation des services publics
.
Il assure le suivi administratif de la
procédure d'évaluation
interministérielle
, conformément au décret du
18 novembre 1998 (cf. chapitre 3), depuis la naissance des
projets d'évaluation, jusqu'à la publication du rapport.
S'agissant de l'évaluation des contrats de plan Etats-régions, il
assure, outre une assistance méthodologique aux régions qui le
souhaitent, le secrétariat de l'instance nationale d'évaluation
que préside le commissaire au plan.
En matière de modernisation de l'Etat et de la fonction publique, le
service s'est intéressé :
- à la dimension européenne et internationale dans
l'administration de l'Etat ;
- au partenariat entre les organisations de solidarité
internationale (en particulier les organisations non gouvernementales de
développement françaises) et les pouvoirs publics ;
- aux enjeux du renouvellement de la fonction publique.
Le
service des affaires sociales
s'intéresse, en liaison
avec les partenaires sociaux, à l'ensemble des politiques sociales et
des systèmes de régulation (formation professionnelle,
éducation, travail, santé, famille, chômage, transferts
sociaux ...).
Quatre thèmes principaux ont fait l'objet de ses travaux :
- la prospective des métiers et des qualifications ;
- la réduction du temps de travail ;
- les jeunes et politiques publiques ;
- l'immigration, le marché du travail et l'intégration.
Il a également assuré le secrétariat de trois instances
d'évaluation, respectivement relatives aux programme
« nouveaux services, nouveaux emplois », aux mesures d'aide
aux emplois du secteur non marchand et enfin à la politique de lutte
conte le SIDA
Le
service énergie, environnement, agriculture et tertiaire
(SEEAT)
est chargé de mener à bien quatre chantiers
principaux concernant : les risques, les technologies de l'information et
les régulation, la prévention des émissions de gaz
à effet de serre et enfin les transports urbains.
En matière de régulations des services publics en réseau,
le SEAAT, qui avait contribué à la rédaction d'un
important rapport sur ce sujet, en 2000, a participé à plusieurs
manifestations et organisé un séminaire de recherche en
s'appuyant sur les conclusions de ce rapport et en diffusant son contenu.
Dans le secteur des technologies de l'information, le service a notamment
créé un groupe de travail sur l'économie du logiciel et
participé aux réflexions gouvernementales relatives au
développement de l'utilisation des technologies de l'information dans
l'administration.
Le secteur de l'énergie et des transports a fait l'objet de travaux
concernant d'une part les perspectives énergétiques de long terme
et les émissions de gaz à effet de serre, et d'autre part la
politique ferroviaire et les transports urbains.
Enfin, en ce qui concerne l'environnement, le service a créé un
séminaire réunissant des spécialistes de la gestion des
risques et réalisé des travaux concernant la politique de l'eau
et le développement rural.
Le
service du développement technologique et industriel
s'est, quant à lui, intéressé à quatre
thèmes principaux :
- les dynamiques entrepreneuriales ;
- le changement organisationnel et l'environnement des entreprises
(gouvernance d'entreprise, réduction du temps de travail) ;
- l'économie de la connaissance ;
- les stratégies comparées de compétitivité et
le développement territorial (notamment par le biais d'un étude
de la situation en France et en Allemagne et de travaux sur les investissements
directs étrangers en France).
Le
service des études et de la recherche
Parmi les travaux du service des études, on retiendra :
- le programme de recherches sur les formes de mobilité
professionnelle ;
- les incitations à la recherche (notamment en matière de
négociations multilatérales et de politique commerciale, et
d'évaluation du système d'éducation et de formation) ;
- la politique de recherche-développement.
Le service assure également le suivi et la coordination des travaux de
recherche réalisés par les organismes rattachés au
Commissariat général et financés en tout ou partie sur des
crédits du budget civil de recherche et de développement
technologique.
2. Observations de votre rapporteur pour avis
Votre
rapporteur pour avis estime que plusieurs sujets intéressant
l'évolution de la société française
mériteraient de faire l'objet d'une analyse plus approfondie de la part
du Commissariat au plan.
Les
politiques territoriales
(politique de la
ville
, politique du
développement rural
notamment)
ne sont traitées que de
façon incidente
dans le cadre actuel de ses travaux. Certes, la
Délégation à l'aménagement du territoire joue un
rôle plus moteur que le plan dans l'élaboration de ces politiques.
Cependant, la dimension « horizontale » des
problèmes que ces politiques traitent, avec des succès variables,
mériterait une analyse de la part du CGP.
La problématique de la
réforme de l'Etat
ne fait pas
davantage l'objet de travaux conséquents, puisqu'elle n'est
évoquée que sous l'angle d'évaluations de politiques
sectorielles. Cette situation est d'autant plus singulière que ce sont
les travaux du plan qui ont, les premiers, souligné l'incidence du
mouvement au terme duquel, en 2015, la moitié des fonctionnaires
actuellement en fonction seront à la retraite.
L'évolution des
finances locales
, l'étude des effets
redistributifs des mécanismes existants sur les ressources des
collectivités locales, sur leur endettement, et sur leurs charges de
fonctionnement, ne fait pas, non plus, l'objet de travaux approfondis. De
même la question des nouveaux modes de
« gouvernance » des territoires
-qui dépasse
le thème de la décentralisation- n'est pas abordée.
II. LES PARTENAIRES DU CGP ET LES DESTINATAIRE DE SES TRAVAUX : UNE COOPÉRATION AVEC LE PARLEMENT SUSCEPTIBLE D'ÊTRE AMÉLIOREE
Comme le
rappelle le rapport annuel du Commissariat général du plan (CGP),
le Premier ministre a souhaité que cette institution
spécifiquement française exerce une «
fonction
particulière
»
1(
*
)
au sein
du «
dispositif français de préparation des
décisions gouvernementales
»
2(
*
)
.
C'est donc dans le cadre de l'action
gouvernementale que s'inscrivent les activités du CGP
.
Votre rapporteur pour avis estime
que le Commissariat général
du plan devrait entretenir des relations plus étroites avec les deux
chambres qui composent le Parlement
. En effet, bien loin de n'être
que l'un des organes de préparation des «
décisions
gouvernementales
», pour reprendre les termes mêmes du
rapport annuel précité, il doit être au service de l'Etat,
à commencer par celui de la représentation nationale. Bien des
progrès pourraient être accomplis sur ce point, faute de quoi l'on
confondrait, de façon abusive, l'Etat avec l'exécutif, quand bien
même celui-ci n'est qu'un des organes de celui-là.
Force est de constater, en effet, que le Commissariat général
entretient des relations plus suivies avec le Conseil économique et
social ou avec le Conseil d'analyse économique constitué par le
Premier ministre qu'avec les deux Assemblées du Parlement.
1. Des relations assez suivies avec le Conseil économique et social
Le CGP
entretient des contacts avec le Conseil économique et social (CES).
C'est ainsi que celui-ci a
été saisi par le Premier ministre,
le 17 juillet 2000, pour débattre du
Rapport sur les
perspectives de la France
dont M. Lionel Jospin avait demandé
l'élaboration. Ce document, rendu public le 6 juillet 2000, a
été élaboré à la suite des travaux d'une
commission de concertation, nommée par arrêté du Premier
ministre, laquelle comprenait des représentants des associations
d'élus, des partenaires sociaux et des experts. Le Conseil
économique et social a rendu son avis sur ce texte le 29 novembre
2000.
Cette consultation sur les travaux du plan entre pleinement dans le champ
qu'ouvre l'article 70 de la Constitution du 4 octobre 1958, lequel
prévoit que le Conseil économique et social peut être
consulté par le Gouvernement sur tout problème de
caractère économique ou social. Aussi votre commission des
Affaires économiques se félicite-t-elle de la contribution du CES
aux travaux du plan.
2. Le rôle spécifique du Conseil d'analyse économique
Le
Conseil d'analyse économique (CAE) a été
créé par décret du 23 juillet 1997. Il a pour mission
de livrer au Premier ministre, qui le préside, des points de vue et des
analyses d'experts en vue d'éclairer les choix du gouvernement en
matière économique. Il comprend 39 membres désignés
par arrêté du Premier ministre, dont le Commissaire au plan et le
chef du service économique, financier et international qui en font
partie de droit et participent à ses travaux.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
en réponse à ses questions, ce conseil est «
un lieu
de confrontation sans a priori où tous les avis peuvent s'exprimer, sans
qu'il y ait nécessairement consensus.
» En outre,
«
les travaux du CAE sont animés par une cellule permanente
de 17 membres dont le Président délégué, le
Secrétaire général, quatre conseillers scientifiques (dont
deux sont en même temps membres du CAE), une assistante pour les
publications, et une documentaliste.
» Le budget du Conseil est
de 2,46 millions de francs.
Les 33 rapports qu'il a élaborés ont été
publiés et diffusés par la Documentation française, et
tirés à 3.000 ou 4.000 exemplaires.
Outre un séminaire mensuel sur le développement, le CAE
poursuivra, dans les mois à venir, ses travaux sur : les
enchères publiques, les conséquences économique du
vieillissement, la gouvernance mondiale, les perspectives de l'UMTS, l'effet de
serre et la monnaie électronique.
Votre commission constate que la création du CAE est
caractéristique de la multiplication des structures de réflexion
qui gravitent dans l'orbite du plan et parfois même dans le champ des
prérogatives du Commissariat général
. Elle rappelle
que sans compter les instances d'évaluation dont il assure le
fonctionnement, le plan subventionne, outre le Conseil d'analyse
économique, non moins de quatre organismes d'études
économiques ou sociales (CREDOC, CEPREMAP, IRES, OFCE), outre les deux
institutions qui lui sont budgétairement rattachées (CEPII et
CSERC). Etait-il, dès lors si nécessaire de constituer une
nouvelle structure ad hoc ? Ses créateurs ont-ils jugé
l'indépendance des autres organismes d'études trop étendue
à leur gré ?
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur
ce point
.
3. Des progrès à réaliser en matière de communication en direction des relais d'opinion et du grand public
Votre
rapporteur pour avis considère qu'eu égard à la
qualité des travaux du plan, il conviendrait de leur donner une plus
grande diffusion.
Il résulte des informations qui lui ont été
communiquées que
les moyens humains et les crédits
affectés à la communication du Commissariat général
sont très -voire trop- limités
. Il n'existe, pour le moment,
pas de service spécifique de la communication dans cette institution
dont l'une des fonctions est pourtant de contribuer aux débats -et donc
à l'information- de notre société en général
et de ses « relais d'opinion », en particulier.
Des
progrès mériteraient, à n'en pas douter, à coup
sûr, d'être réalisés sur ce sujet essentiel dans un
environnement ou le « faire savoir » est presque aussi
prisé que le « savoir faire »
.
Cette situation s'explique, pour partie, par une raison technique qui tient
à la
globalisation des crédits
. Celle-ci, qui tend
à assouplir le principe de spécialité des lignes
budgétaires, aboutit à limiter la lisibilité des documents
comptables annexés au projet de loi de finances en
« noyant » les crédits de communication dans la
masse des crédits de fonctionnement.
4. Une question de principe : les relations du Parlement et du Commissariat général
Pour
votre rapporteur pour avis, il existe également un déficit de
communication et d'échanges entre le Commissariat au plan et les deux
chambres du Parlement.
C'est ainsi qu'
il
aurait été souhaitable que le
Parlement soit officiellement consulté
à l'occasion de
l'élaboration de documents tels que le
Rapport sur les perspectives
de la France
, eu égard à l'incidence que ce document est
susceptible d'avoir sur les politiques publiques. Le rapporteur spécial
des crédits du plan devant l'Assemblée nationale, M. Georges Tron
a d'ailleurs également observé, dans son dernier rapport, que ce
document devrait
«
être transmis au Parlement
accompagné d'une lettre du Premier ministre précisant les
principaux enseignements que le Gouvernement entend en tirer. [mais que] Cette
lettre n'a toujours pas été adressée aux
assemblées.
»
3(
*
)
Il existe donc une
pleine convergence de vues entre l'Assemblée
nationale et le Sénat sur ce point
. On rappellera, au demeurant que
l'avant-dernier alinéa de l'article 34 de la Constitution dispose
que ce sont des lois de programme -et non de simples rapports- qui
«
déterminent les objectifs de l'action économique
et sociale de l'Etat
. »
Les activités du CGP
intéressent donc, au premier chef, le Parlement, tant dans le cadre de
son activité normative que dans celui du contrôle qu'il exerce sur
l'action du Gouvernement
.
Considérant que l'exécutif n'est pas le seul organe de l'Etat et
prenant acte de ce que
la planification
, entendue comme la fixation
d'objectifs globaux par une loi de plan,
est tombée en
désuétude
depuis l'adoption de la loi n°83-653 du
29 juillet 1983 portant réforme de la planification,
votre
rapporteur pour avis juge souhaitable que le Parlement soit davantage
associé au choix des sujets traités afin que ceux-ci contribuent
à éclairer, chaque année, le débat relatif au
projet de loi de finances. Le législateur serait ainsi à
même de valider les conclusions des rapports et de suivre, à moyen
terme, le sort fait aux recommandations issues des travaux du plan
. Cette
question est, au demeurant, intimement liée au renforcement des moyens
d'évaluation de ces politiques qui fera l'objet du chapitre 3 du
présent rapport pour avis.
CHAPITRE II -
L'ÉVALUATION DES POLIQUES PUBLIQUES
EN
2000-2001
Loin
de n'être qu'une procédure administrative, l'évaluation des
politiques publiques constitue un enjeu politique majeur
. C'est pourquoi il
est souhaitable que les activités du Commissariat au Plan dans ce
domaine ne soient pas soumises au pouvoir exclusif du Premier ministre, mais
bien au contrôle des Assemblées parlementaires.
Les élus prennent, en effet, peu à peu conscience de cet enjeu
qui les intéresse au premier chef, eux qui doivent rendre compte
à leurs concitoyens des conséquences des décisions
publiques. C'est ainsi que l'évaluation sort petit à petit du
champ des discussions des spécialistes (universitaires, chercheurs ...)
pour être évoquée sur la place publique.
Il est révélateur, à cet égard, que le porte-parole
d'un parti ait récemment suggéré de
rattacher la Cour
des Comptes et le Commissariat général du plan du Parlement pour
constituer un grand pôle d'évaluation des politiques
publiques
. C'est dire l'importance, pour la représentation nationale
d'un sujet encore trop méconnu.
I. UN RÉGIME INSTITUÉ AU TERME D'UN PROCESSUS LENT ET COMPLEXE
Le premier régime d'évaluation des politiques publiques françaises a été institué en 1990. La faible efficacité du dispositif mis en place a conduit à sa réforme, opérée en 1998.
A. LES PÉRIPÉTIES ANTÉRIEURES AU DÉCRET DU 18 NOVEMBRE 1998
Un
consensus s'est progressivement établi parmi les spécialistes,
à compter du milieu des années 1990, pour recommander une
modification du décret n° 90-82 du 22 janvier 1990 qui fixait
la procédure initiale d'évaluation des politiques. Ce texte
limitait, en effet, à un faible nombre d'autorités (Premier
ministre, ministres, Conseil d'Etat, Cour des Comptes et médiateur de la
République) la faculté de saisir le comité
interministériel de l'évaluation (CIME) chargé, à
cet époque, de déterminer la liste des évaluations
à réaliser.
La lourdeur de ce mécanisme (
le CIME s'est réuni trois fois au
cours de ses huit années d'existence
) conduisait M. Jean Boyer,
alors rapporteur pour avis de votre commission, à estimer dès
1996 que cette procédure était en voie d'essoufflement. Cet
affaiblissement se transforma peu à peu en paralysie : Le nombre
d'évaluations réalisées dans le cadre de ce régime
ne dépassa pas
13 en huit
ans, tandis que
certaines d'entre
elles
-au demeurant d'une bonne qualité technique-
nécessitèrent quatre
(évaluation de la politique de
prévention des risques naturels, mars 1993-septembre 1997)
voire
cinq
(évaluation de la politique de maîtrise de
l'énergie, mars 1993-janvier 1998)
années pour
être menées à bien
.
Cette situation rendait la réforme de l'évaluation d'autant plus
inéluctable que le législateur avait créé des
instances d'évaluation ad hoc depuis le milieu des années 1983,
à l'instar de l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (1983), du Comité national
d'évaluation des établissement publics à caractère
scientifique, culturel ou professionnel (1985), du comité national
d'évaluation de la recherche, de la Commission d'évaluation du
RMI, et du comité d'évaluation des qualifications (tous trois
créés en 1989), du comité d'évaluation de la
politique de la ville, et de l'Agence nationale d'évaluation des
pratiques médicales (1990).
Tel fut l'objet du décret du18 novembre 1998.
B. LE CONTENU DU DÉCRET DU 18 NOVEMBRE 1998
Le décret n°98-1048 du 18 novembre 1998 relatif à l'évaluation des politiques publiques a institué le régime de l'évaluation en vigueur, en créant un nouvelle structure, le Conseil national de l'évaluation et en confiant un rôle important au Commissariat général dans le pilotage des évaluations.
1. Le rôle du Comité national de l'évaluation et les conditions de sa saisine
Le texte
a supprimé le « filtre » qui résultait de
l'existence du Conseil scientifique de l'évaluation (CSE) et du
Comité interministériel de l'évaluation, qu'un rapport
considérait comme la source de l' «
impressionnante
déperdition
» entre les projets envisagés et ceux
retenus, laquelle procédait de la réticence des ministères
à «
se plier à une procédure qui les oblige
à se soumettre à un regard extérieur, notamment celui des
autres ministères
.»
4(
*
)
Le décret du 28 décembre 1998 crée un
Conseil national
de l'évaluation
(CNE)
composé de quatorze membres
,
issus :
- du Conseil d'Etat ;
- de la Cour des comptes ;
- du Conseil économique et social ;
- de représentants des maires, des conseillers
généraux et régionaux, respectivement
désignés par les associations représentatives des maires,
des présidents de conseils généraux et des
présidents de conseils régionaux.
Les institutions et les personnes susceptibles de saisir le CNE d'une
proposition d'évaluation
sont :
- le Premier ministre ;
- les ministres ;
- le Conseil d'Etat ;
- la Cour des Comptes ;
- le médiateur de la République ;
- les collectivités territoriales et les associations d'élus
représentées en son sein.
Comme l'a souligné, à juste titre, Madame Janine Bardou dans son
rapport
5(
*
)
pour avis sur le projet de loi de
finances pour 2000,
il est regrettable qu'aucun parlementaire ne figure
parmi les membres du CNE, alors même qu'y participent des
personnalités représentant des associations d'autres élus
et que les organes du Parlement, à commencer par les commissions
permanentes des Assemblées constituées en son sein ne puissent
pas même saisir le CNE d'une proposition d'évaluation
.
2. Le rôle du Commissariat général dans le dispositif d'évaluation des politiques publiques
Le
Commissariat général assure le
secrétariat du Conseil
national de l'évaluation
. A ce titre il aide à la
rédaction des projets de cahiers des charges, à l'examen de la
faisabilité technique et administrative des opérations
d'évaluation, à la composition et à la mise en place des
instances d'évaluation, à la publication des travaux lorsque
ceux-ci sont achevés.
Il assure également
le suivi des travaux en cours et la gestion des
crédits du Fonds national de développement de
l'évaluation
(FNDE). Il suit la préparation des études
commandées à des prestataires de services extérieurs par
les instances d'évaluation désignées pour mener à
bien chaque évaluation. Il propose enfin au Premier ministre, en liaison
avec les administrations concernées, les suites à donner aux
évaluations qui concernent des politiques menées par
l'État.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
la procédure se déroule en pratique dans les conditions
suivantes : «
dans un premier temps, le Commissariat
général du Plan recueille les intentions d'évaluation des
différents ministères -voire les suscite- et aide ceux-ci
à formaliser leurs projets. Parmi ces projets, le Conseil national de
l'évaluation retient ceux qui lui semblent arrivés à
maturité ; il peut également s'auto-saisir de thèmes
qu'il juge opportuns ; il propose un programme d'évaluation au
Premier ministre. Celui-ci arrête son choix et le rend public (parution
au Journal officiel). Dans la plupart des cas, les travaux d'évaluation
sont conduits par des instances indépendantes. Le Conseil national de
l'évaluation se prononce ensuite sur la qualité de travaux
achevés. Toute évaluation faite dans le cadre de cette
procédure est rendue publique, assortie des réponses des
administrations et des collectivités territoriales concernées
ainsi que l'avis du Conseil national de l'évaluation
. »
En outre, le CGP participe à l'animation du
club de
l'évaluation
dont le siège est situé au
ministère de la Fonction publique et de la Réforme de
l'État. Il a également apporté, en 2001, son soutien
à la préparation du troisième colloque de la
Société française de l'évaluation sur
« l'évaluation des politiques publiques à
l'épreuve des territoires », qui a rassemblé plus de
300 participants.
Enfin, selon les termes du décret du 18 novembre 1998, le
Commissariat général
contribue à la formation dans le
domaine de l'évaluation
, notamment en diffusant l'état des
pratiques et des méthodes utilisées en contribuant à des
missions de formation (notamment à l'École nationale
d'administration, à l'Institut international d'administration publique,
à l'Institut d'études politiques de Paris, à
l'École supérieure des Télécommunications, et
à l'École nationale de la santé publique).
II. LA MISE EN oeUVRE : DES PROGRÈS, MALGRÉ DES DÉLAIS TOUJOURS TROP LONGS
Les moyens mis en oeuvre pour l'évaluation des politiques publiques sont conséquents. Ils permettent d'élaborer des études dans des délais plus brefs que par le passé, même s'il serait souhaitable que ceux-ci soient encore abrégés.
A. DES MOYENS PLUS CONSÉQUENTS
Les crédits dévolus au fonds national de l'évaluation avoisinent six millions de francs par an, ainsi qu'il ressort du tableau suivant :
Fonds national de l'évaluation, chapitre 34-98 « Études » 6( * )
(Situation au 31 août 2001, en euros)
Année |
LFI |
Reports |
Crédits disponibles |
Crédits consommés |
1998 |
68 297 |
933 263 |
1 001 560 |
238 313 |
1999 |
68 602 |
760 731 |
829 333 |
36 616 |
2000 |
907 072 |
1 044 258 |
1 951 329 |
107 102 |
2001 |
907 072 |
1 844 227 |
2 751 299 |
523 311 |
Source :
CGP.
D'aucuns pourraient s'étonner de l'
importance
des reports
enregistrés
au fil du temps : ceux-ci étaient de
5,4 millions de francs (0,8 million d'euros) en 1999 et de
12,7 millions de francs (1,9 million d'euros) en
2000. Ils atteignent plus de
18 millions de francs (3 millions
d'euros) en 2001
. Selon les informations communiquées à
votre rapporteur pour avis,
l'importance de ces reports proviendraient du
retard pris dans la réalisation des évaluations
. Elle
s'explique, en outre, par la volonté délibérée
d'éviter des mouvements « sinusoïdaux » des
crédits qui auraient pu conduire, à terme, à leur
diminution progressive, alors même que, du fait que les premières
évaluation lancées en 1999 viennent à terme, ces
crédits devraient être, pour l'essentiel, consommés au
cours du prochain exercice.
B. DES RÉSULTATS PLUS SUBSTANTIELS QUE PAR LE PASSÉ
L'intention des rédacteurs du décret de 1998
était de favoriser la réalisation d'évaluations dans un
délai raisonnable
. C'est ainsi qu'en réponse aux questions
posées par le rapporteur pour avis de votre commission à
l'occasion de l'examen du projet de loi de finances pour 2000, il avait
été indiqué que
la durée envisagée pour
la réalisation d'une étude serait d'un an et qu'elle pourrait, le
cas échéant, être portée à dix-huit mois dans
des cas exceptionnels
.
Trois ans après l'entrée en vigueur du nouveau régime, il
est loisible de tirer un premier bilan de son application, avant
d'évoquer les évaluations qui seront réalisées au
cours des prochaines années. Il en ressort que
si des progrès
très nets sont à mettre à l'actif de la nouvelle
procédure en termes de résultats
,
certaines lourdeurs
inhérentes à la mécanique administrative
, qui seront
évoquées ci-après
laissent encore subsister une marge
de progression en termes d'efficacité et de rapidité.
1. Les programmes d'évaluation pour 1999, 2000 et 2001
La
première « vague » d'évaluations
lancée le 13 juillet 1999
Sur les cinq évaluations lancées le 13 juillet 1999, trois
étaient terminées fin juillet 2001. Elles concernent :
- la préservation de la ressource destinée à la
production d'eau potable ;
- les nouveaux services-Emplois jeunes dans le secteur de la jeunesse et
des sports ;
- les aides à l'emploi dans le secteur non marchand.
Leur publication est prévue dès que l'avis du Conseil national de
l'évaluation aura été rendu et que seront connues les
réactions et les propositions de suite envisagées par les
administrations concernées.
Les deux autres, dont les instances d'évaluation ont été
respectivement installées le 13 janvier 2000 et le 9 mai suivant, ne
sont pas terminées. Il s'agit des travaux concernant :
- la lutte contre le sida ;
- et le logement social dans les départements d'Outre-mer.
La deuxième vague lancée le 12 octobre 2000
Trois évaluations sont en cours à ce titre. Elles
concernent :
- la formation continue des agents de l'État (instance
d'évaluation installée le 9 mars 2001) ;
- la mise en oeuvre de la politique nationale de sécurité
routière par les systèmes locaux de sanction (instance
d'évaluation installée le 18 avril 2001) ;
- le développement rural (instance d'évaluation
installée le 2 mai 2001).
La liste des nouvelles évaluations arrêtée en juin
2001
Le Premier ministre a approuvé, le 2 août 2001, le programme
d'évaluation proposé par le Conseil national de
l'évaluation. Celui-ci concerne :
- les fonds structurels et les politiques régionales ;
- le service public des déchets ménagers ;
- les aides aux très petites entreprises ;
- la contractualisation avec les universités ;
- le recours à des opérateurs externes pour la mise en
oeuvre des politiques actives d'emploi ;
- le transport combiné rail/route ;
- l'étude de faisabilité d'une évaluation sur les
politiques d'amélioration de l'accès à la
prévention et aux soins.
Selon les éléments communiquées à votre rapporteur
pour avis, les instances d'évaluation de ce troisième programme,
en cours de composition, seront installées à l'automne 2001.
2. Appréciations de votre rapporteur pour avis
D'un
point de vue général,
votre commission se félicite que
la nouvelle procédure ait permis de lancer des évaluations
à un rythme relativement soutenu.
Le défaut du régime
antérieur a donc été corrigé : la
procédure de sélection des thèmes d'évaluation ne
revient pas à « tuer dans l'oeuf » toutes les
initiatives. Il n'en demeure pas moins que
la procédure actuelle ne
permet pas au Parlement de proposer d'utiliser la procédure
interministérielle d'évaluation que le plan met en oeuvre. Cet
état de fait procède d'une conception excessivement stricte de la
séparation des pouvoirs qui sert, en la circonstance, d'utile
prétexte pour dissimuler la frilosité de l'exécutif.
Celui-ci craindrait-il les initiatives susceptibles d'être prises en la
matière par le législateur ?
Au demeurant, la faculté donnée aux représentants des
associations d'élus locaux de proposer des évaluations n'a pas
été mise à profit. Reste d'ailleurs à savoir qui
prendrait en charge le coût des évaluations
suggérées dans ces conditions.
On notera, au demeurant, la
contradiction qui tient à ce que des associations d'élus puissent
proposer des évaluations, alors même que les Assemblées
parlementaires ne jouissent pas de ce droit.
Votre rapporteur pour avis constate, en outre,
qu'en l'état actuel
des procédures, le délai « incompressible »
observé pour les évaluations les plus récentes n'est pas
inférieur à deux ans. Des progrès seraient-ils
susceptibles d'être réalisés afin de raccourcir les
procédures de sélection, par le biais d'appel d'offres, des
prestataires de services susceptibles de réaliser les études
techniques et statistiques qui constituent la « matière
première » des évaluations
? Telle est la
question que votre rapporteur pour avis entend poser au Gouvernement à
l'occasion de l'examen du budget. Il s'avère, en effet, que le
délai minimum de deux ans nécessaire pour la publication d'une
évaluation résulte largement de la procédure de mise en
concurrence des prestataires intéressés, les services du
ministère de l'économie et des finances exigeant que celle-ci
soit mise en oeuvre simultanément pour l'ensemble des marchés
intéressant une même étude. C'est pourquoi votre commission
s'interroge sur les mesures concrètes qui pourraient être
instituées afin que le respect des principes de mise en concurrence n'ai
pas pour effet d'allonger à l'excès les délais.
CHAPITRE III -
L'ACTIVITÉ DES ORGANISMES
QUI GRAVITENT DANS
L'ORBITE DU PLAN
Plus de 14 millions d'euros, soit la majeure partie des quelque 25 millions d'euros qui constituent l'ensemble des moyens d'engagement inscrits au bleu consacré au plan ne sont, en réalité, pas destinés au Commissariat général. En effet, six organismes (dont deux sont budgétairement « rattachés » et quatre sont simplement subventionnés) bénéficient de ces sommes.
I. LES ORGANISMES RATTACHÉS
Deux organismes sont rattachés, en termes budgétaires, au Commissariat général du plan : le centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) et le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CSERC). Le total des dotations qui leurs sont versés est de 4,5 millions d'euros .
A. LE CENTRE D'ETUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS INTERNATIONALES (CEPII)
Le CEPII
est chargé de réaliser des études sur l'économie
internationale, les échanges internationaux et les économies
étrangères. Le champ de ses recherches a couvert, en 2000, cinq
grands domaines :
- les marchés facteurs de production et la croissance ;
- la politique économique et l'économie
européenne ;
- le système monétaire et financier international ;
- l'intégration internationale ;
- les modèles et les bases de données du commerce
international.
Comme l'indique son
rapport annuel
, le CEPII publie une
Lettre
(en français et en anglais), ainsi qu'une revue intitulée
Economie internationale
et des documents de travail de haute valeur
scientifique.
Le nombre de ses collaborateurs, sans changement entre 2001 et 2002,
s'élève à 46, dont 13 titulaires et 33 contractuels.
B. LE CONSEIL DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DE LA COHÉSION SOCIALE (CSERC)
Créé par décret du 7 avril 2000, le
CSERC
contribue à la connaissance des revenus, des inégalités
sociales et des liens entre l'emploi, les revenus et la cohésion sociale.
Constitué de six membres nommés pour quatre ans et
présidé par M. Jacques Delors, le Conseil a
présenté son premier rapport de synthèse sur la situation
des travailleurs pauvres en février 2001, moins d'un an après sa
constitution.
Il est doté de 1,18 millions d'euros de crédits.
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
Le total
des subventions figurant au chapitre 44-11 qui sont destinées aux
organismes rattachés s'élève à 8,4 millions
d'euros, soir près du tiers du total des crédits inscrits au
titre du plan.
Ces fonds sont destinés à subventionner des organismes qui
collaborent avec le CGP dans le domaine de l'économie, et de la
recherche en sciences sociales. Leur statut relève soit du droit public,
soit du droit commun des associations.
A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ÉTUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
Constitué en 1953, sous la forme d'une association, le
CREDOC
réalise des études sur les conditions de vie des Français.
Ses soixante collaborateurs publient plusieurs dizaines d'études chaque
année sur des sujets divers intéressant le mode de vie (depuis
des études d'opinion sur l'indemnisation du chômage,
jusqu'à d'autres sur la consommation de produits laitiers, en passant
par une enquête de conjoncture sur la recherche-développement des
entreprises).
B. LE CENTRE D'ETUDES PROSPECTIVES D'ECONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE À LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
Centre
de recherches mathématiques de très haut niveau, le CEPREMAP a
été créé, également sous la forme d'une
association, en 1968.
En 2000, il a notamment publié 35 articles dans des revues
internationales et 27 dans des revues françaises, ainsi que 8 ouvrages
et 14 rapports. S'y ajoutent 69 documents de travail dont la moitié ont
fait l'objet de communication dans des colloques.
Ces travaux concernent plus spécifiquement :
- les mécanisme de redistribution et d'assurance ;
- la construction de modèles internationaux (en collaboration avec
le CEPII) ;
- des travaux comparatifs en matière d'innovation et d'organisation
sociale et financière ;
- la politique économique internationale.
C. L'INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
Association créée en 1982, l'IRES
s'intéresse
aux relations existantes sur le marché du travail. Elle publie une
Revue
, une
Chronique internationale
bimestrielle et en une
Lettre
trimestrielle.
Elle mène de front quatre programmes spécifiques
(consacrés au revenu salarial, à l'emploi, aux relations
professionnelles et au travail) et trois programmes transversaux relatifs
à :
- la mondialisation financière et la gestion du rapport
salarial ;
- au temps de travail ;
- et à l'actualité internationale des problèmes du
travail.
Elle gère également un centre de documentation.
D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ECONOMIQUES (OFCE)
L'OFCE a
été créé en 1981, par une convention signée
par le président de la Fondation nationale des sciences politiques et le
Premier ministre. Il réalise des études de conjoncture
publiées dans la
Lettre
et dans la
Revue
qu'il
édite.
Parmi les études réalisées par l'Observatoire en 2000, on
retiendra celles concernant :
- l'Etat de l'Union européenne et celui de l'économie
française ;
- les réussites de l'action contre le chômage en Europe
(rapport préparé pour le Conseil d'analyse
économique) ;
- les inégalités.
*
* *
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits du plan inscrits au projet de loi de finances pour 2002.
1
Lettre au Commissaire
général
du 9 janvier 1998.
2
Rapport d'activité 2001-2001, page 5.
3
Assemblée nationale, rapport n°3320 annexe 39,
onzième législature, page 71.
4
« L'évaluation : une nécessité
stratégique pour un Etat moderne, Rapport du groupe de travail au
commissaire au plan , janvier 1995, page 31.
5
Page 18.
6
L'intitulé de ce chapitre était 34-04 jusqu'au
1
er
janvier 2000.