Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 10/04/2025
Question posée en séance publique le 09/04/2025
M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Max Brisson. Madame la ministre d'État, le 19 février dernier, à Lyon, un collectif radical a pris d'assaut la salle H.103 de l'université Lumière-Lyon II. Depuis, les provocations se multiplient : blocages, occupations, prières en plein campus, invectives publiques contre une direction accusée de racisme et d'islamophobie...
Le 1er avril, un nouveau cap a été franchi : quinze militants cagoulés ont violemment interrompu le cours du professeur Fabrice Balanche en l'injuriant, le menaçant et le traitant de sioniste et de génocidaire.
Certes, vous avez affiché votre soutien. Pourtant, la salle est toujours occupée. Les intimidations continuent. L'idéologie qui y est professée est antifrançaise, radicale et violente !
Madame la ministre d'État, nous voyons nos universités devenir des zones de non-droit. Est-ce tolérable ? Est-ce acceptable ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC. - Mme Laure Darcos applaudit également.)
M. Michel Savin. Très bien !
- page 4838
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 10/04/2025
Réponse apportée en séance publique le 09/04/2025
M. le président. La parole est à Mme la ministre d'État.
Mme Élisabeth Borne, ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Max Brisson, mon message est clair : fermeté absolue et soutien total à l'université Lumière-Lyon II et à ses enseignants !
Il est inacceptable d'empêcher un cours de se tenir. Il est intolérable que des individus masqués et cagoulés prennent à partie et menacent un professeur en l'obligeant à quitter son amphithéâtre. Aussi, Philippe Baptiste et moi-même ne laisserons rien passer.
L'université est le creuset de la démocratie. C'est un espace de liberté d'expression, dans le cadre régi par la loi, où les débats doivent pouvoir se tenir de façon respectueuse. C'est dans cette logique que je défendrai toujours les libertés académiques et la liberté d'expression.
Vous le savez, l'université a immédiatement réagi en accordant la protection fonctionnelle au professeur concerné et en faisant un signalement au procureur de la République.
M. Stéphane Ravier. Demi-mesures !
Mme Élisabeth Borne, ministre d'État. Une information judiciaire est ouverte et j'ai demandé que mon ministère se constitue partie civile dans cette affaire.
Philippe Baptiste et moi-même défendrons toujours la liberté d'enseigner ; nous serons toujours aux côtés de nos professeurs. J'affirme une nouvelle fois devant vous notre totale fermeté et notre soutien. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour la réplique.
M. Max Brisson. Vous condamnez de nouveau cette agression ; fort bien ! Samedi, Jean-Michel Blanquer vous a lancé un appel à agir. Interrompre un cours est une attaque frontale contre les libertés académiques, et celui du professeur Balanche n'a pas été interrompu par hasard. Il a été ciblé : ciblé pour ses travaux sur le Moyen-Orient ; ciblé parce qu'il refuse de céder à l'intimidation intellectuelle.
Des idéologues gauchistes et islamistes l'ont pris pour cible, comme ils l'ont fait hier avec Gilles Kepel, Bernard Rougier ou Florence Bergeaud-Blackler. Jusqu'à quand laisserons-nous faire ?
Madame la ministre, il faut agir maintenant, fermement, clairement, courageusement ! Vous devez exiger l'évacuation des locaux et l'exclusion des agresseurs. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - MM. Alain Cazabonne et Aymeric Durox applaudissent également.) Vous devez vous porter partie civile, comme vous venez de vous y engager.
Le ministère de l'intérieur protège ses policiers ; il est temps que le ministère de l'enseignement supérieur protège ses professeurs ! Car sans liberté académique, il n'y a plus d'université ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
- page 4838
Page mise à jour le