Question de M. PAUL Philippe (Finistère - Les Républicains-R) publiée le 20/02/2025

M. Philippe Paul appelle l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports sur la desserte aérienne du Finistère.
Depuis novembre 2023, l'aéroport Brest Bretagne et le département ne bénéficient plus de liaisons quotidiennes à destination ou au départ de l'aéroport de Paris/Orly. Seuls subsistent les vols en direction ou en provenance de l'aéroport de Paris/Charles-de-Gaulle. Cette situation est particulièrement pénalisante, en particulier pour les acteurs économiques, cet aéroport étant plus éloigné du centre de la capitale. Il lui rappelle aussi que le temps moyen d'un trajet ferroviaire entre Brest et Quimper d'une part et Paris d'autre part est de 3h45, quand, pour une distance similaire, Bordeaux est désormais à seulement 2h00. Il y a donc là un vrai sujet en matière de désenclavement et de mobilités, avec de réels enjeux économiques, qui reste malheureusement en jachère depuis de trop nombreux mois. C'est dans ce contexte qu'il a appris la réouverture par la compagnie Amelia, en partenariat avec la compagnie Air France, de la ligne Pau - Paris/Orly à compter du 17 février. Comprenant la satisfaction des béarnais et du Premier ministre, il souhaite connaître, suite à cette annonce, la position du Gouvernement sur les conditions de desserte des zones les plus excentrées du pays, dont le Finistère, et en particulier sur le rétablissement de la liaison entre les aéroports de Brest Bretagne et de Paris/Orly. Il est en effet nécessaire et urgent de définir un cadre national qui engage notamment le groupe Air France-KLM, dont l'État est un actionnaire majeur avec plus de 28 % du capital, au service d'un aménagement équilibré du territoire et de ses acteurs.

- page 702


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 17/04/2025

Les évolutions structurelles de la demande sur le marché aérien domestique sont majeures depuis la crise sanitaire. Durant et depuis cette crise, les organisations et les habitudes de travail ont profondément évolué et entraîné une baisse du trafic aérien lié au voyage d'affaires, en particulier sur les liaisons radiales du réseau domestique. Alors que, depuis novembre 2023, le trafic aérien général en France a rejoint son niveau de 2019, la fréquentation sur le réseau domestique ne revient pas à son niveau d'avant crise. Sur l'année 2024, le trafic intérieur métropolitain est 25 % en dessous de son niveau 2019, et près de 30 % pour les liaisons radiales. Le nombre de passagers faisant des allers-retours dans la journée sur les lignes radiales en métropole a baissé d'environ 60 %, et ceux faisant l'aller-retour en deux jours, de 50 %. Cette chute de la demande de transport résulte de l'effet conjugué de la politique gouvernementale qui vise à privilégier le transport ferroviaire, lorsque l'offre est adaptée, et du développement des nouveaux moyens de communication - et notamment de la visioconférence - qui réduisent les déplacements professionnels sur les liaisons domestiques. La desserte aérienne de Paris depuis Brest s'est inscrite dans ce contexte, avec la baisse du trafic, de 287 000 passagers en 2019 à 45 000 passagers en 2023, conséquence d'un rétrécissement de la demande sur cette ligne. Le groupe Air France puis la compagnie Chalair ont successivement enregistré de lourdes pertes les conduisant à prendre la décision d'arrêter la desserte. L'aéroport de Brest n'en reste pas moins dynamique ; le groupe Air France dessert Paris-Charles de Gaulle quatre fois par jour, soit une fois de plus qu'en 2019, permettant l'accès à la plateforme de correspondances nationales, européennes et internationales. En outre, la compagnie Volotea a ouvert sa neuvième base française à Brest en avril 2024 avec l'ouverture de plus de 10 nouvelles liaisons et la création de 30 emplois directs. L'offre ferroviaire entre Brest et Paris est également performante avec jusqu'à 11 allers-retours quotidiens dont la moitié d'une durée inférieure à 3h45. Conscient de la puissance des évolutions en cours mais aussi de l'importance du maintien de la connectivité de la région de Brest et du Finistère, le Gouvernement restera attentif à favoriser les conditions d'une offre de transport diversifiée

- page 1958

Page mise à jour le