Question de M. DUROX Aymeric (Seine-et-Marne - NI) publiée le 28/11/2024
M. Aymeric Durox attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques sur le plan lancé en 2022 par le Président de la République visant à planter un milliard d'arbres d'ici à 2032.
L'indicateur gouvernemental indique que seulement 64 millions d'arbres ont été plantés à ce jour, bien loin de l'objectif de plantation de 467 millions d'arbres d'ici à 2026.
Au-delà de la lenteur de la mise en place de ce plan, son efficacité interpelle.
En effet, lors d'une récente visite en forêt de Fontainebleau, il a pu constater, aux côtés de citoyens engagés dans la sauvegarde et la réhabilitation de nos massifs forestiers, que des plantations en plein, co-financées par des fonds européens et plantées il y a quatre ans, étaient étouffées par les végétations invasives telles que les fougères par exemple.
Sur 200 plants, au moins 50 étaient déjà morts à l'oeil nu.
Il l'interroge donc sur la capacité du Gouvernement à assurer l'accomplissement quantitatif du plan ainsi que le suivi qualitatif des plantations. Dans le contexte budgétaire actuel, il semble que le Gouvernement se doit de maîtriser les performances budgétaires de ses politiques publiques.
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Transmise au Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche
Réponse du Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche publiée le 10/04/2025
L'État a identifié la filière forêt-bois parmi les secteurs stratégiques d'accélération de la transition écologique, de décarbonation de l'économie d'ici 2050. Cette filière joue un rôle essentiel dans l'atteinte des objectifs climatiques de la France, tant à travers le puits de carbone forestier que celui des produits bois. La feuille de route de la planification écologique dédiée à la forêt et au bois apporte de la visibilité et de la cohérence dans l'action publique et accompagne cette filière dans ses efforts de développement et de structuration. Les effets du changement climatique (sécheresses, canicules, tempêtes) ne cessent de gagner en intensité, avec des conséquences visibles sur les forêts françaises. Selon l'institut national de l'information géographique et forestière (IGN), la croissance moyenne des arbres de métropole a ralenti de 4 % entre les périodes 2005-2013 [+ 91,5 millions de mètres cubes par an (Mm3/an)] et 2014-2022 (+ 87 Mm3/an). On observe également une accélération de la mortalité des arbres qui a doublé en 10 ans de 7,4 Mm3/an à 16,2 Mm3/an. Les coupes de bois dites sanitaires (récoltes d'arbres morts ou fortement dépérissants) ont augmenté de 13 % en 10 ans, passant de 47 Mm3/an à 53 Mm3/an. Dans ce contexte, l'adaptation des forêts de métropole à leurs nouvelles conditions climatiques apparaît primordiale. Il est estimé qu'environ 10 % de la forêt métropolitaine pourrait avoir besoin d'actions de renouvellement ou d'enrichissement dans les 10 prochaines années. C'est dans ce contexte qu'ont été mis en place plusieurs dispositifs d'aides de l'État au renouvellement forestier, successivement financés par le plan de Relance, France 2030 et France-Nation-Verte. Le renouvellement forestier constitue une politique prioritaire du Gouvernement contribuant à atteindre l'objectif fixé en octobre 2022 par le Président de la République, visant à renouveler 10 % de la forêt française métropolitaine et à planter 1 milliard d'arbres d'ici à 2032. Pour atteindre cet objectif la dynamique se poursuivra. Le premier dispositif d'aides (France Relance) a permis la plantation de 58 millions d'arbres et le renouvellement de plus de 46 628 hectares. Cette dynamique se poursuit grâce au dispositif d'aides de France 2030, et au nouveau guichet d'aides ouvert le 5 novembre 2024 dans le cadre de la planification écologique. L'attribution des aides est assortie de nombreuses conditions, et notamment d'un engagement de la part du bénéficiaire de l'aide à atteindre au bout de 5 ans les densités préconisées par des arrêtés des préfets de région. Tous les bénéficiaires publics et privés de ces aides doivent mettre en oeuvre les mesures permettant d'atteindre les objectifs de densités de plants vivants à 5 ans. Le contrôle de la bonne réalisation de ces objectifs est assuré par les services de l'État. En cas de non-réalisation des travaux annoncés ou de non-respect des engagements, l'aide est reversée à l'État. Pour ne pas être mis en défaut dans leur investissement forestier, les demandeurs d'aide doivent s'assurer que les plants forestiers mis en terre ne soient pas menacés par le gibier, par la concurrence herbacée ou la fougère. Pour lutter en particulier contre la dynamique de la fougère et son réseau dense de rhizomes, des travaux de sol préparatoires peuvent permettre la bonne installation des plants dans le sol, puis leur croissance future. La fougère peut toutefois dans certains cas être auxiliaire des plantations lorsqu'elle limite l'exposition des plants aux grandes canicules. En général, elle se révèle effectivement envahissantes. Il revient alors aux forestiers de prévoir les travaux adéquats pour réussir la régénération naturelle ou artificielle des peuplements. En cas de mortalité d'un nombre significatif de plants, les propriétaires et gestionnaires effectuent des « regarnis » afin de remplacer les plants morts par de nouveaux plants. Ils le font jusqu'à obtention complète de la régénération. Ces efforts de régénération, poursuivis dans la durée, doivent permettre d'adapter aux nouvelles conditions climatiques 10 % de la forêt métropolitaine d'ici 2032.
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