Question de M. ARNAUD Jean-Michel (Hautes-Alpes - UC) publiée le 31/10/2024
M. Jean-Michel Arnaud attire l'attention de M. le ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur l'absence d'équivalence de l'unité de formation hivernale d'accompagnateur en montagne pour les pisteurs-secouristes.
Un pisteur-secouriste est titulaire d'un brevet national de pisteur-secouriste et un accompagnateur en montagne détenteur du diplôme d'État (DE) d'accompagnateur en montagne (AeM), dont l'une des unités porte sur le milieu montagnard enneigé.
Si les moniteurs de ski alpin ou de fond disposent d'une équivalence automatique pour l'unité portant sur le milieu montagnard enneigé du DE AeM, les pisteurs-secouristes du second degré n'en disposent plus, alors même que leur brevet englobe l'ensemble des items de cette unité de formation.
S'il souhaite obtenir le DE AeM, un pisteur-secouriste doit ainsi repasser une unité complète sur des sujets sur lesquels il est expert et ce, durant la haute saison de ski, nécessitant un congé sans solde, auquel s'ajoutent les frais de formation et des frais d'hébergement. Par ailleurs, les pisteurs qui n'auraient pas l'accord de leur station pour être libéré durant cette période, se verraient exclus de ce diplôme d'État.
Il l'interroge sur les mesures que compte prendre le Gouvernement afin de permettre une équivalence de cette unité entre ces professions, qui participent au développement des sports d'hiver dans les territoires de montagne.
- page 4257
Transmise au Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 24/04/2025
Le métier de pisteur secouriste, tout comme celui d'accompagnateur en moyenne montagne, joue un rôle fondamental dans la sécurité et l'encadrement des activités en montagne. Chacune de ces professions a été conçue pour répondre à des besoins spécifiques, et leurs formations respectives reflètent des exigences distinctes, en adéquation avec les compétences requises pour garantir la sécurité des pratiquants. Le diplôme d'État d'accompagnateur en moyenne montagne (DEA-AMM) a été conçu pour permettre à ses titulaires d'encadrer, conduire, animer, enseigner et entraîner en sécurité des groupes en milieu montagnard. Il intègre des unités de formation qui couvrent des aspects techniques et pédagogiques, tels que la gestion de groupe, l'orientation, ainsi que l'intervention en cas de secours, dans des conditions de randonnée en milieu montagnard enneigé. L'une des unités de ce diplôme, l'UF2, porte spécifiquement sur la conduite de randonnées en milieu enneigé, incluant des compétences de sécurité et de secours adaptées à ce type d'environnement. Le brevet de pisteur secouriste, quant à lui, forme des professionnels dont la spécialité est la sécurité et les interventions en cas de secours sur le domaine skiable. Si la formation de pisteur secouriste inclut des compétences en matière de sécurité en milieu enneigé, elle ne permet pas d'acquérir les compétences pédagogiques et techniques spécifiques requises pour l'encadrement et l'animation de randonnées en montagne. Le rôle du pisteur secouriste est ainsi distinct de celui de l'accompagnateur en moyenne montagne, qui implique une expertise dans la gestion de groupe et l'encadrement dans des environnements variés et souvent isolés. De plus, la formation des accompagnateurs en moyenne montagne, bien que couvrant des compétences de sécurité et de secours, comporte également un volet pédagogique plus large, permettant d'assurer un encadrement en randonnée en moyenne montagne, qui diffère de l'action spécifique de secours pratiquée par les pisteurs. Cette différence substantielle entre les référentiels de formation des deux métiers rend difficile la mise en place d'une équivalence d'unité de formation. Le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative reste attentif aux préoccupations des pisteurs secouristes qui souhaitent accéder au diplôme d'accompagnateur en moyenne montagne. Afin de faciliter cette transition, des aménagements calendaires et logistiques sont proposés, permettant à ces professionnels de suivre la formation nécessaire sans empiéter sur leurs obligations. Il convient de souligner que l'organisation actuelle des formations en montagne repose sur une articulation fine entre spécialisation et polyvalence, dans le but d'assurer non seulement la sécurité des pratiquants, mais également la cohérence et la pérennité économique des métiers. La mise en place d'une équivalence systématique des unités de formation pourrait compromettre cet équilibre et porter atteinte à la qualité des enseignements dispensés. Le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative reste ainsi pleinement investi dans l'identification de solutions permettant aux pisteurs secouristes de progresser dans leur parcours professionnel, tout en garantissant le maintien de hauts standards de sécurité et de qualité, et en respectant les particularités propres à chaque métier dans le domaine de la montagne.
- page 2061
Page mise à jour le