Question de M. HUGONET Jean-Raymond (Essonne - Les Républicains-A) publiée le 17/10/2024

M. Jean-Raymond Hugonet attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports sur l'abandon d'Orly par Air France.

L'annonce par la compagnie Air France de sa volonté de quitter l'aéroport de Paris-Orly en 2026 pour regrouper ses opérations à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, a été un véritable choc.

Ce sont 25 000 employés et 100 000 passagers qui quotidiennement font vivre l'aéroport d'Orly.

Au-delà des problématiques d'emploi du personnel d'Air France et des considérations pratiques pour les voyageurs, cette mesure engendrera sans aucun doute, dans un avenir proche, la fin des dessertes domestiques.

Que dire des aménagements de transports terrestres qui ont été initiés il y a plusieurs décennies : le prolongement de la ligne 14 qui reliera le centre de Paris à l'aéroport d'Orly, la future ligne 18 qui reliera Versailles à Orly en passant par le pôle d'intérêt national Paris-Saclay, sans oublier le tram T12 inauguré le 9 décembre 2023.

Ce départ aura des conséquences désastreuses sur les emplois de la région. Les fournisseurs et sous-traitants sous contrat avec Air France vont également être impactés.

Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour que ce désastre annoncé ne se produise pas.

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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 30/01/2025

Les annonces de la compagnie Air France doivent s'analyser au regard des évolutions structurelles de la demande sur son marché domestique depuis la crise sanitaire. Durant cette crise, les organisations et les habitudes de travail ont profondément évolué et entraîné une baisse du trafic aérien lié au voyage d'affaires, en particulier sur les liaisons radiales du réseau domestique. Le nombre de passagers faisant des allers-retours dans la journée a baissé de 60 % et ceux faisant l'aller-retour en deux jours, de 50 %. Alors qu'en novembre 2023 le trafic aérien en France avait rejoint son niveau de 2019, la fréquentation sur les lignes radiales du trafic domestique dépassait à peine 75 % de son niveau d'avant crise. En particulier, le trafic sur les liaisons domestiques au départ d'Orly a baissé de 40 %, et même de 60 % pour les allers-retours dans la journée. La tendance s'est confirmée en 2024. Cette chute de la demande de transport résulte de l'effet conjugué de la politique gouvernementale qui vise à privilégier le transport ferroviaire, lorsque l'offre est adaptée, et du développement des nouveaux moyens de communication et notamment de la visioconférence qui réduisent les déplacements professionnels sur les liaisons domestiques. Dans ce contexte, il est souhaitable qu'Air France mette en oeuvre toutes les solutions permettant d'améliorer sa rentabilité ; c'est la condition de sa pérennité face à la concurrence. Or, sur les liaisons domestiques, les pertes qui existaient déjà en 2019, se creusent désormais rapidement. Le groupe Air France continuera de desservir Paris-Orly avec la reprise, par sa filiale à bas prix Transavia, des liaisons domestiques vers Nice, Marseille et Toulouse. Le groupe Air France s'engage à ce que ces évolutions ne se fassent pas au détriment des salariés concernés. S'agissant des salariés basés à Paris-Orly en particulier, il recherche toutes les solutions de mobilité sur la plateforme et s'engage à garantir un emploi équivalent sur le site de Roissy. Les consultations et négociations avec les instances représentatives du personnel se sont poursuivies et ont abouti, le 8 février 2024, à un accord pour les personnels au sol concernées par cette restructuration, qui a été signé par des organisations syndicales représentant 83 % des personnels au sol. Le Gouvernement reste attentif à un dialogue social de qualité sur le sujet au sein de l'entreprise. Par ailleurs, l'aéroport d'Orly reste particulièrement dynamique, le trafic de 2019 y a été dépassé, avec plus de 32 millions de passagers en 2023.

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