Question de Mme BROSSEL Colombe (Paris - SER) publiée le 10/10/2024
Mme Colombe Brossel attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale à la suite de l'annonce par le Premier ministre de décréter la santé mentale comme étant la grande cause nationale pour 2025. Les résultats de l'enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances - EnCLASS 2022-, rendus publics par santé publique France le 9 avril 2024, mettent en évidence que, si 59 % des collégiens et 51 % des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental, 21 % des collégiens et 27 % des lycéens déclarent un sentiment de solitude. Par ailleurs, la présence de plaintes somatiques ou psychologiques récurrentes concerne 51 % des collégiens et 58 % des lycéens. Concrètement, 14 % des collégiens et 15 % des lycéens présentent un risque important de dépression. Plus alarmant encore, l'enquête révèle que parmi les lycéens, 24 % d'entre eux parmi les interrogés, déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, tandis que 13 % ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Ce constat ne peut que susciter le consensus autour de l'importance de placer la santé mentale au coeur des politiques publiques, notamment dans une perspective de prévention et de prise en charge dès l'adolescence. Pourtant, nombreuses sont les alertes des personnels médico-sociaux relevant de l'éducation nationale (infirmiers et assistants de service social) quant aux difficultés accrues à accomplir leurs missions dans de bonnes conditions. Si la loi de finance pour 2024 a prévu 29,5 millions d'euros pour augmenter les moyens consacrés à la médecine scolaire et revaloriser les infirmières scolaires d'une part, et qu'une revalorisation indemnitaire des assistants de service social et conseillers techniques a été actée, il convient désormais d'aller plus loin pour sanctuariser ces moyens et ancrer durablement la santé mentale des élèves comme une préoccupation nécessaire au bien-être et à la réussite scolaire. C'est la raison pour laquelle elle lui demande de lui indiquer comment le ministère compte participer à la réussite de cette grande cause nationale. Dans la perspective des discussions budgétaires pour l'année 2025, elle souhaite notamment connaître les moyens supplémentaires alloués.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/04/2025
Le mal-être des enfants et des adolescents a augmenté durant la crise sanitaire et demeure à ce jour préoccupant. C'est pourquoi le bien-être des élèves figure parmi les priorités de la politique éducative définie et mise en oeuvre par le ministère chargé de l'éducation nationale. Un plan d'action ambitieux en faveur de la santé mentale des jeunes a été déployé à la rentrée scolaire 2023, ceci avec l'appui des personnels de santé et sociaux que sont les médecins, les psychologues, les infirmiers et les assistants de service social. Plusieurs mesures sont mises en oeuvre. Le ministère a organisé un séminaire de formation national sur la santé mentale en 2022-2023 et deux adultes par établissement sont formés au secourisme en santé mentale, dont le conseiller principal d'éducation. Au cours de l'année 2023-2024, 2 533 secouristes en santé mentale ont déjà été formés. Le numéro vert de prévention du suicide 3114 est affiché dans les carnets de correspondance des élèves sur une page dédiée avec les numéros 119 pour l'enfance maltraitée et 3018 pour la prévention du harcèlement et du cyberharcèlement. Chaque établissement scolaire devra se doter d'un protocole pour formaliser le parcours de l'élève en situation de souffrance psychique, et ceci du repérage à la prise en charge. En outre, une expérimentation est conduite dans trois académies, avec l'apport d'expertise de l'Unesco et le financement de l'instrument d'appui technique de l'Union européenne pour accompagner trois départements (Charente-Maritime, Haute-Garonne, Marne) afin de « piloter la question de la santé mentale jusque dans les établissements scolaires ». Enfin, des actions de long terme menées dans le cadre de la démarche « école promotrice de santé » visent à promouvoir une approche positive de la santé mentale, notamment par le développement des compétences psychosociales.
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