Question de M. DUROX Aymeric (Seine-et-Marne - NI) publiée le 03/10/2024
M. Aymeric Durox expose à M. le ministre délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports la situation de la ville de La Ferté-Gaucher, située en Seine-et-Marne, qui a besoin d'une offre de transport complémentaire afin d'assurer son développement et de décongestionner le réseau routier de son agglomération.
En effet, la commune de La Ferté-Gaucher connaît un fort accroissement de sa population (+ 1 000 habitants en 15 ans) sans que cela ait été corrélé à une amélioration ou à une diversification des offres en matière de transport alors que la grande majorité des actifs de ce bassin de vie travaille à Paris ou à l'ouest du département.
Actuellement, le plus important employeur local est le groupe de transports Delisle, entreprise d'origine fertoise, dont le parc compte environ un millier de poids-lourds, essentiellement stationnés à La Ferté-Gaucher.
En 2003, la SNCF décida, faute d'une rentabilité suffisante, de ne plus assurer le service de transport qui reliait, depuis plus de 120 ans, La Ferté-Gaucher à Coulommiers.
Grâce à l'énergie de certains élus, il a été obtenu la mise en place d'une ligne de bus assurant une trentaine de rotations entre La Ferté-Gaucher et Chessy, principal hub de transport connecté au RER A, via Coulommiers, où les voyageurs peuvent choisir de se rendre à Paris-Est par la ligne SNCF. Mais cela n'est pas suffisant pour absorber les besoins du territoire face à la croissance démographique, expliquée ci-dessus, comme l'illustre la RN 934 qui, sur l'axe La Ferté-Gaucher - Coulommiers se retrouve souvent congestionnée aux heures de pointe.
Face à l'impérieux besoin de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et la nécessité d'offrir des services publics de qualité à nos concitoyens, il se permet de lui demander d'étudier la réouverture éventuelle de la ligne de chemin de fer La Ferté-Gaucher-Coulommiers.
Il tient à l'informer que le groupe Delisle, cité précédemment, serait très intéressé par une telle solution puisqu'elle lui permettrait d'envisager le ferroutage d'une partie de ses activités.
Au nom des élus de La Ferté-Gaucher, des communes voisines et de leurs habitants, il le remercie pour la réponse qu'il voudra bien lui faire sur ce sujet.
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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports
Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 13/02/2025
La ligne de Coulommiers à la Ferté Gaucher est une section de moins de 20 km de la ligne qui relie Gretz-Armainvillers à Sézanne. Elle a été ouverte en 1881 et fermée à la circulation en 2002, compte tenu du faible trafic voyageurs et des difficultés d'exploitation de cette section non électrifiée. Le service est depuis assuré par des bus, qui assurent la liaison en 35 minutes. L'opportunité d'une réouverture de la ligne ferroviaire Coulommiers-La Ferté Gaucher a été examinée à plusieurs reprises par la SNCF Réseau et par Île-de-France Mobilités (IDFM). En 2022, IDFM a émis un avis négatif sur le projet de réouverture de la ligne, considérant notamment que celle-ci nécessiterait des investissements très importants de régénération des infrastructures en regard des faibles trafics attendus. En 2023, le transporteur Delisle a considéré quant à lui que la ligne pourrait permettre de créer un service de transport combiné, en lien avec la plateforme logistique qu'il a créée à La Ferté Gaucher. Si la réouverture de la ligne pour le seul fret nécessiterait moins d'investissements que pour les voyageurs, elle reste néanmoins très coûteuse au regard du trafic marchandises attendu. Ces analyses expliquent la non-inscription de la ligne dans le contrat de plan État-région 2023-2027 ni au projet de schéma directeur de la région Île-de-France approuvé par les instances régionales le 11 septembre 2024. Dans le même temps, l'État a engagé avec les régions un plan de remise à niveau des lignes de desserte fine de territoires, visant à pérenniser les services publics de transport qu'elles assurent, notamment dans les zones rurales et péri-urbaines. Un besoin d'investissement de plus de 7 Mdeuros sur 10 ans a été identifié sur les lignes concernées, représentant un linéaire de l'ordre de 9 000 km. Parallèlement, l'État a contribué au financement d'environ 60 lignes capillaires fret depuis 2025, portant leur linéaire à plus de 1 500 km. Depuis 2023, la participation de l'État aux opérations correspondantes, petites lignes voyageurs comme capillaires fret, est prévue au travers des CPER. Toutefois, en raison de la priorité donnée à la pérennisation des lignes existantes dont les besoins de financement sont très conséquents, l'Etat ne finance en principe pas les réouvertures de lignes.
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