Question de Mme MARGATÉ Marianne (Seine-et-Marne - CRCE-K) publiée le 03/10/2024

Mme Marianne Margaté attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la situation de la pédopsychiatrie en général et dans le département de la Seine-et-Marne en particulier. En France entre 750 000 et 850 000 enfants et adolescents bénéficient annuellement de soins, sur environ 1,6 million d'enfants souffrant de troubles psychiques. En augmentation depuis le Covid, ces troubles couvrent un éventail large allant des symptômes anxieux à la dépression, en passant par les troubles anorexiques ou les idées suicidaires. Cela révèle une « offre de soins saturée » et déjà insuffisante avant les effets du Covid. Pourtant, il est essentiel d'enrayer les problèmes de façon précoce afin d'éviter qu'ils n'empirent : 35 % des pathologies psychiatriques adultes débuteraient avant 14 ans, 48 % avant 18 ans et 62,5 % avant 25 ans. Le secteur de psychiatrie a été créé pour assurer la continuité des soins de préventions, de cure et postcure. Redonner au secteur les moyens d'assurer ses missions de prévention est donc un sujet de santé publique mais aussi un enjeu économique majeur. De fait, le coût des maladies psychiques est élevé, de l'ordre d'environ 600 milliards d'euros, soit 4 % du produit intérieur brut dans les pays de l'Union européenne, et 81,3 milliards d'euros en France (3,7 % du produit intérieur brut). De cette situation catastrophique résulte une attente pour un premier rendez-vous dépassant plusieurs mois en particulier dans des territoires qui sont des déserts médicaux comme la Seine-et-Marne. Ce département souffre d'un manque criant en matière de pédopsychiatrie. À cela s'ajoutent d'autres mesures dans ce département comme par exemple à Dammartin-en-Goële et Lizy-sur-Ourcq où les centres médico-psychologiques (CMP) déménagent brusquement à Meaux, Saint Soupplets et Jouarre. Cela rendra encore plus difficile, voire impossible pour de nombreuses familles, l'accès aux soins des enfants de ces territoires du fait du manque de transports en commun et du fait que même si les enfants bénéficient d'une prise en charge d'affection de longue durée (ALD) il n'y a pas dans de nombreux endroits de la Seine-et-Marne, selon de nombreux témoignages, de possibilité ni de bénéficier d'une ambulance, ni d'un taxi. Par ailleurs le travail des services de protection maternelle et infantile (PMI), qui assure notamment des mesures de prévention psychologiques et un premier accompagnement, est remis en cause par la suppression des CMP de proximité. Cette situation est d'autant plus préoccupante que l'on sait que la proximité est l'un des garants de la continuité des soins tant en pédopsychiatrie qu'en psychiatrie adulte.
Elle lui demande ce qu'elle compte faire en vue de remédier de manière rapide et adaptée au manque de moyens dénoncé par tous et qu'il soit procédé notamment en Seine-et-Marne à une embauche de pédopsychiatres et à la mise en place d'équipes mobiles garantissant par là même la continuité des soins. Elle lui demande enfin qu'à l'intérieur de ce secteur en souffrance les décisions soient prises de manière démocratique et concertée.

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En attente de réponse du Ministère de la santé et de l'accès aux soins.

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