Question de Mme JOUVE Mireille (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 03/10/2024

Mme Mireille Jouve appelle l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur le chiffre inquiétant de cas importés de dengue.
Selon des données de Santé publique France, du 1er janvier au 30 avril 2024, on a comptabilisé en métropole 2166 cas, contre 128 en moyenne sur la même période les cinq années précédentes. On en dénombrait 2019 pour tout 2023, ce qui constituait alors un record.
La dengue est une arbovirose transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Ces moustiques sont désormais implantés dans 78 départements et le risque est grand de voir exploser le nombre de cas autochtones pendant leur période d'activité, qui court du 1er mai au 30 novembre. En effet, un porteur du virus, même asymptomatique, peut le transmettre via une piqûre de moustique dans un rayon de 150 mètres.
Si les symptômes de la dengue sont le plus souvent de type grippal et s'avèrent bénins, ils demeurent toutefois invalidants et peuvent se compliquer de formes hémorragiques.
En conséquence, elle lui demande comment elle compte lutter contre la menace sanitaire non négligeable de la propagation de la dengue.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 17/04/2025

Les arboviroses, et principalement la dengue, constituent une préoccupation importante pour la santé publique. La dengue est le plus souvent asymptomatique, avec des cas symptomatiques fréquemment bénins. Cependant, certaines formes graves peuvent survenir, ce qui justifie des mesures de santé publique. Le moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de la dengue, du chikungunya et du zika, est un insecte invasif largement implanté à travers le monde et présent, au 1er janvier 2024, dans 78 départements métropolitains en France. La France métropolitaine n'est pas considérée comme un territoire d'endémie, ce qui signifie que les virus ne circulent pas en hiver. Les cas de dengue sont liés à l'importation de patients infectés revenant de zones où le virus circule activement. Étant donné que de nombreux cas sont asymptomatiques, il est fréquent que certaines personnes, ne réalisant pas qu'elles sont infectées, transmettent involontairement le virus à un moustique dans leur environnement. Le moustique, à son tour, peut transmettre le virus à d'autres personnes n'ayant pas voyagé. La lutte contre la dengue repose sur la prévention, la surveillance et des actions ciblées autour des cas identifiés. La prévention consiste avant tout à limiter la reproduction des moustiques, notamment par la détection et l'élimination de tous les récipients susceptibles de retenir de l'eau stagnante, qu'ils soient grands ou petits. Cette lutte préventive implique tous les acteurs : particuliers, collectivités territoriales, entreprises, etc. La présence du moustique fait l'objet d'une surveillance sur certains points stratégiques, tels que les points d'entrée sur le territoire (conformément au règlement sanitaire international) et les établissements de santé. La protection individuelle (usage de répulsifs, moustiquaires, port de vêtements couvrants…) est importante pour éviter de se faire piquer pendant les périodes d'activité du moustique. Par ailleurs, l'application Signalement Moustique permet aux particuliers de signaler la présence du moustique tigre dans leur environnement. La surveillance des cas repose sur le système de déclaration obligatoire effectué par les médecins et les biologistes. Au début de la saison, des campagnes de communication sont menées par le ministère et les Agences régionales de santé (ARS) dans les régions les plus touchées pour sensibiliser les professionnels de santé et renforcer leur vigilance. Lorsqu'un signalement est reçu, les ARS procèdent à des investigations épidémiologiques pour identifier d'éventuels autres cas dans l'entourage et déclenchent des actions de lutte antivectorielle, reposant dans son volet chimique sur l'utilisation de produits autorisés par la réglementation en vigueur. Le risque lié à la circulation des arboviroses est ainsi pleinement pris en compte sur le territoire national, notamment dans les Outre-mer, où des épidémies surviennent régulièrement.

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