Question de Mme PLUCHET Kristina (Eure - Les Républicains) publiée le 26/09/2024

Mme Kristina Pluchet attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la non-pertinence voire l'effet délétère provoquée par la réforme du concours de l'internat sur une démographie médicale déjà très abimée et insuffisante pour les années à venir, qu'elle avait déjà détaillés dans sa question 09822 du 25 janvier 2024.
Non prises en compte par le précédent Gouvernement, les différentes alertes concernant l'effet répulsif de la réforme de l'internat ont été confirmées par la déflation annoncée au journal officiel le 9 juillet 2024 de 1 510 postes d'internes en médecine pour novembre 2024 afin de tenir compte de la baisse drastique du nombre de candidats qu'elle provoquait. Par des ajustements comptables sans réelle réflexion sur les besoins de terrain, les précédents Gouvernements ont ainsi continué de mettre en péril la qualité des soins d'un système hospitalier déjà à bout de souffle et ont contribué à aggraver les conditions de travail déjà précaires des internes pour l'année à venir, en s'accrochant à une reforme sans concertation ni étude d'impact suffisante préalable.
Originellement conçue pour améliorer l'adéquation entre les aptitudes et les aspirations professionnelles des étudiants, et réduire ainsi l'insatisfaction ressentie par un certain nombre d'entre eux à l'issue de leur choix de spécialité de 3e cycle (internat), cette réforme aboutit à son exact opposé et achève un recrutement médical déjà insuffisant, alors même qu'il a été promis son relèvement substantiel d'ici 2027.
Elle le prie d'examiner et de réévaluer avec le plus grand soin la pertinence des déflations annoncées à la lumière du besoin en internes pour la rentrée de novembre 2024, en ayant en mémoire la sélection drastique déjà traversée par nos générations d'étudiants en médecine. Il s'agit en effet de privilégier la formation de médecins nationaux et non d'escompter en pis-aller le recrutement de médecins étrangers aux standards de formation moins homogènes et au statut bon marché indigne de la fonction de médecin, un système de santé maltraitant ses soignants ne pouvant que maltraiter ses patients.

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En attente de réponse du Ministère de la santé et de l'accès aux soins.

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