Question de Mme HAVET Nadège (Finistère - RDPI) publiée le 26/09/2024

Mme Nadège Havet appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le régime de responsabilité des bénévoles sauveteurs en mer de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).
Créée en 1967, la SNSM est une association loi de 1901 à but non lucratif. Elle a été reconnue d'utilité publique en 1970 et grande cause nationale en 2017. Elle assure aujourd'hui une mission de service public en ayant pour vocation de secourir bénévolement et gratuitement les vies humaines en danger en mer et sur les côtes du territoire français (métropole et outre-mer), sous coordination des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS).
La SNSM réalise ainsi 50 % des sauvetages en mer grâce au bénévolat de ses 8 000 sauveteurs, mobilisés toute l'année, dans toutes les conditions météorologiques, parfois de nuit (20 % des interventions), les jours fériés inclus.
Cette mobilisation est désormais ébranlée après qu'en avril 2024, le patron d'un canot de sauvetage SNSM a été poursuivi en justice pour « négligences » lors de la tentative de remorquage en pleine tempête d'un bateau de pêche, lequel a sombré avec trois jeunes marins à bord.
Cette affaire, même si elle s'est soldée par une relaxe du prévenu, a profondément bouleversé tous les sauveteurs bénévoles, puisqu'avait été requise la condamnation du capitaine SNSM à un an d'emprisonnement avec sursis, assortie de deux ans d'interdiction de naviguer.
Une telle mise en cause ne peut qu'impacter la pérennité des engagements et freiner le volontariat.
Aussi, à l'instar des travaux sur la réserve de la police nationale ou celle des armées, il lui apparait indispensable d'ouvrir une réflexion sur le régime juridique dérogatoire de responsabilité pénale qui pourrait être créé pour les bénévoles qui s'engagent au service de la collectivité pour sauver les autres en mer.
Il ne s'agit bien évidemment pas d'instaurer une impunité, mais de prendre en compte la spécificité de ce type d'engagement associatif. Il est important de clarifier juridiquement cette situation et de préciser notamment s'il s'agit d'une obligation de moyens ou d'une obligation de résultat.
Aussi, elle souhaiterait savoir si le Gouvernement entend proposer une réflexion en ce sens.

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En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.

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