Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 10/11/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le manque de préparateurs et pharmaciens dans le réseau officinal.
Le 23 octobre 2022, le président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a ainsi estimé qu'il manquait 10 % des effectifs et qu'ils étaient en capacité de recruter 15 000 pharmaciens.
Si les pharmaciens ont toujours délivré les prescriptions médicales et dispensé des conseils aux clients, les difficultés de recrutement se sont accentuées avec la nécessité d'accomplir de nouvelles missions de santé publique comme la vaccination et la réalisation de tests de dépistage du covid-19. Cela crée une importante charge de travail supplémentaire et pousse les jeunes pharmaciens à s'orienter vers les laboratoires où progression et salaire sont plus attrayants.
Dans les grandes villes, les gérants peinent donc à recruter des salariés diplômés et se voient souvent contraints de réduire leurs horaires pour soulager des équipes en sous-effectif. Pour la seule ville de Marseille, 120 demandes seraient en attente. En milieu rural, les futurs retraités ont également de plus en plus de mal à trouver repreneur. En dix ans, plus de 1 740 officines ont disparu sur les quelque 20 000 qui maillent notre territoire.
Ce qui est très inquiétant, c'est que cette désertion se vérifie à l'université, où 1 100 places sur les 3 500 disponibles en filière pharmacie sont demeurées vacantes à la rentrée 2022.
Alors que près de 5 000 d'entre eux devraient partir en retraite au cours des prochaines années, il lui demande ce qu'il compte mettre en œuvre pour pallier le manque de pharmaciens d'officine.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 29/12/2022
La suppression du numerus clausus traduit une volonté forte et partagée d'agir sur la démographie médicale et l'offre de soins de demain. Sous l'égide des ministères chargés de la santé et de l'enseignement supérieur, des efforts importants ont été conduits afin que les capacités de formation des universités et des centres hospitaliers universitaires soient portées à la hauteur des nouveaux objectifs, eu égard à l'exigence d'assurer la qualité de la formation des futurs professionnels de santé. En remplacement du numerus clausus, les objectifs nationaux pluriannuels de professionnels de santé à former sont le symbole d'un véritable changement de paradigme dans la régulation de la démographie médicale. À travers les concertations régionales et nationales menées, au cours de l'année universitaire 2020-2021, chaque territoire a eu la responsabilité de définir ses objectifs régionaux de professionnels de santé à former en connaissance des besoins de santé territoriaux, des spécificités géographiques et des capacités de formation disponibles jusqu'au terme de la formation. En 2019-2020, dernière année de mise en uvre du numerus clausus, 3 265 places ont été ouvertes en pharmacie. En 2021-2022, 3 566 places ont été ouvertes en pharmacie. Au total, pour les objectifs nationaux pluriannuels 2021-2025, un objectif cible de 17 065 pharmaciens à former a été défini pour cette période, contre 15 946 pour la période quinquennale précédente, soit une évolution de 13 % de places ouvertes. Face à l'augmentation des places vacantes en pharmacie, le Gouvernement a engagé des travaux dès l'été 2022, dans le cadre du comité de suivi de la réforme. Sous l'égide de la conférence nationale des doyens de pharmacie et de l'association nationale des étudiants en pharmacie de France, un plan d'actions comportant des mesures concrètes sera mis en uvre pour la rentrée universitaire 2023.
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