Question de Mme RENAUD-GARABEDIAN Évelyne (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 20/10/2022

Mme Évelyne Renaud-Garabedian attire l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la montée du sentiment anti-français dans certains pays d'Afrique de l'Ouest. Que cela soit au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso ou encore en Côte d'Ivoire, se développe un discours anti-français. Ce ressentiment s'est parfois traduit par des scènes d'hostilité envers la France, notamment lors de manifestions. Début octobre 2022, l'ambassade de France à Ouagadougou et l'institut français à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso ont été pris pour cible par une foule en colère. Cette « francophobie » est le fruit de la désinformation et d'une propagande destinée à manipuler les opinions publiques. Ces discours sont notamment attisés par des officines politiques rejetant la présence militaire française mais également par des groupes privés. Elle souhaiterait savoir quelles réponses sont apportées pour contrer les discours et le sentiment anti-français grandissant, notamment en matière de communication, pour mettre en avant l'action positive réalisée à travers notre diplomatie notamment économique. Elle lui demande également si un évolution de l'approche des relations diplomatiques avec les pays concernés est envisagée.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 29/12/2022

Nous constatons effectivement, dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, une augmentation des discours anti-français. Ces discours sont souvent associés à des campagnes de désinformation, orchestrées par certains compétiteurs stratégiques et leurs relais locaux, mais également par certaines juntes militaires. Ces manipulations de l'information peuvent avoir des conséquences graves, comme lors des manifestations qui ont ciblé nos emprises le 1er octobre et le 18 novembre derniers à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. La lutte contre la désinformation est désormais une priorité du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Nous avons renforcé nos équipes en ce sens. Nous nous efforçons de démentir les fausses informations, quand c'est pertinent. Nous soutenons et travaillons avec des réseaux de "fact-checker", de journalistes et d'influenceurs en Afrique, pour rétablir les faits. Par ailleurs, nous avons renforcé notre communication à l'égard de l'Afrique, en particulier de la jeunesse. Il s'agit de mieux expliquer la réalité des relations entre la France et le continent aujourd'hui : nos partenariats d'égal à égal, respectueux de la souveraineté de chacun, nos liens humains étroits, nos projets de développement, nos initiatives en faveur de la jeunesse, de la société civile, des industries culturelles et créatives ou encore du sport. La nomination, en août dernier, d'une ambassadrice chargée de la diplomatie publique en Afrique nous permet d'accroitre notre communication en direction du continent.

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