Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 22/09/2022
M. Hervé Maurey attire l'attention de Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques , sur la pénurie de maîtres-nageurs sauveteurs.
Les gestionnaires de piscines, et notamment les collectivités locales, font face à un manque de maîtres-nageurs sauveteurs. La fédération française de natation estime ainsi à 5 000 le nombre de postes vacants.
Cette pénurie met en grave difficulté ces établissements qui sont pour certains contraints de fermer.
Si le manque d'attractivité de ce métier et la rémunération peu élevée peuvent expliquer ce déficit, les exigences en matière de formation constitueraient également une de ses causes. Le brevet d'éducateur sportif des activités de la natation (BEESAN) ou le brevet professionnel de la jeunesse, de d'éducation populaire et du sport spécialisation « activités aquatiques et natation » (BPJEPS AAN) sont ainsi requis pour exercer dans un centre aquatique.
Il est devenu particulièrement difficile de trouver un titulaire de ces diplômes, d'autant qu'avec la crise sanitaire et la fermeture des piscines un retard de formation s'est accumulé.
Une dérogation préfectorale peut être accordée pour faire face notamment aux besoins durant la période estivale en permettant la surveillance des baignades par des titulaires du brevet supérieur de sauvetage aquatique (BNSSA), sans que cela ne leur donne le droit d'enseigner la natation. Les titulaires de ce brevet sont ainsi amenés à surveiller des plages parfois dangereuses pendant l'été. La dérogation est toutefois limitée dans le temps.
Certains gestionnaires de piscines souhaiteraient que cette dérogation puisse être possible tout au long de l'année compte tenu des difficultés à recruter des diplômés BEESAN ou BPJEPS AAN, autorisant ainsi les titulaires du BNSSA à surveiller les bassins sans limite de temps.
Aussi, il souhaiterait connaitre les suites qu'il compte donner à cette demande ou les autres mesures qu'il compte prendre pour remédier à cette situation.
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Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 29/12/2022
Le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques s'implique sur la prévention des « noyades » tout particulièrement depuis l'enquête noyade de Santé publique France de 2018 et lance chaque année une campagne incitant à se baigner dans les zones surveillées. La campagne cible les parents des enfants de moins de 6 ans et les plus de 65 ans, tranches d'âge les plus concernés par les noyades selon les deux dernières enquêtes. La qualité de la surveillance, permanente, constante et active des piscines et des zones de baignade d'accès payant doit rester une priorité. Toutefois, afin de prendre en compte les difficultés de recrutement de personnels qualifiés pour surveiller ces baignades, tout en garantissant la sécurité des pratiquants, des travaux en cours pourraient aboutir rapidement à une simplification du droit existant pour l'organisation de leur surveillance. Ce projet tire les conséquences de l'avis favorable émis le 13 juin 2018 par le Conseil national d'évaluation des normes relatif à la surveillance, en autonomie, des baignades d'accès payant par les titulaires du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA). Cet avis avait été produit dans le cadre du rapport LAMBERT-BOULARD de 2018 relatif à « la simplification des normes applicables aux collectivités territoriales ». Cette modification viserait également à dégager des ressources pour l'apprentissage de la natation en permettant aux maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) de se consacrer davantage à cette activité, dans un contexte où ce métier est aussi considéré comme étant en tension. Afin de déterminer les solutions à apporter à cette situation de tension de l'emploi, la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques a souhaité organiser des « états généraux de l'encadrement et de la surveillance dans la filière aquatique » fin 2022. En amont, une phase d'échanges préalables avec les organisations professionnelles d'employeurs, des collectivités et les organisations professionnelles de salariés s'est ouverte afin de formaliser le diagnostic sur les causes de cette pénurie ainsi que des préconisations. Après un partage de ces éléments, les états généraux permettront de définir les évolutions règlementaires pertinentes que le ministère pourrait entériner à court terme pour solutionner les difficultés d'organisation de la surveillance des activités aquatiques dans les baignades d'accès payant tout en maintenant l'objectif essentiel d'accès le plus large possible aux apprentissages encadrés de la natation, en particulier dans le temps scolaire. Ces états généraux permettront aussi de définir des axes de communication sur le métier de MNS visant rapidement à en améliorer l'image et l'attractivité. Ces états généraux seront également un lieu de partage et de promotion des bonnes pratiques managériales permettant de construire et de proposer des parcours professionnalisant suscitant l'adhésion et la fidélisation des candidats potentiels ou professionnels en exercice en répondant au plus près à leurs aspirations qu'elles soient fonctionnelles, organisationnelles ou statutaires.
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