Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 11/08/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports sur l'entretien et le devenir des canaux au gabarit Freycinet.
Le réseau navigable intérieur français compte quelque 5 000 km de voies au gabarit Freycinet, que peuvent emprunter des bateaux de 250 à 350 tonnes de charge utile. Or l'état actuel de ces voies navigables, mal entretenues, s'avère très dégradé. On constate notamment un cercle vicieux difficile à rompre : l'envasement génère une plus grande érosion des berges, laquelle accentue à son tour l'envasement. Cela finit par entraîner l'effondrement de certaines berges et l'interruption, fréquente et parfois durable, de la navigation.
Ces petits canaux sont pourtant les seuls à relier les différents bassins du Rhône, de la Seine ou du Rhin. S'il s'agit d'un mode de transport lent, il présente de nombreux avantages : moins polluant, économe en énergie, fiable pour son temps de parcours
De surcroît, ces voies navigables possèdent un véritable attrait touristique, avec d'importantes retombées économiques.
En conséquence, il lui demande comment il entend préserver le réseau de canaux au gabarit Freycinet, infrastructure essentielle et patrimoine vivant.
- page 4234
Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports publiée le 29/09/2022
Le contrat d'objectif et de performance conclu entre l'État et Voies navigables de France (VNF) pour la période 2020-2029 porte un engagement sans précédent pour la régénération et la modernisation du réseau fluvial. Il met fin à des décennies de sous-investissement pour le secteur fluvial afin d'améliorer l'état du réseau, le rendre plus résilient aux effets du changement climatique, tout en tenant compte des impératifs de sécurité hydraulique et de fréquentation des voies, tant pour le fret que pour le tourisme et la plaisance. Dans le cadre du plan de relance de l'économie, 175 millions d'euros sur 2 ans sont consacrés au secteur fluvial sur le réseau confié à VNF. Ces moyens supplémentaires permettent d'accélérer la réalisation de près de 100 opérations, dont environ la moitié sont situées sur le réseau de petit gabarit, avec, notamment des travaux de renforcement de berges ou d'étanchéité. Au total, toutes ressources confondues, le contrat d'objectifs et de performance 2020-2029 mobilise près de 3 milliards d'euros sur la période pour les infrastructures fluviales. Cet engagement à long terme s'inscrit dans la continuité de l'augmentation des moyens d'investissements dont dispose VNF, qui auront quasiment doublé entre 2015 et 2022. Par ailleurs, le contrat entre l'État et VNF favorisera le développement des territoires traversés par la valorisation de l'attractivité économique et touristique de la voie d'eau. Les possibilités d'intervention des collectivités sur le réseau fluvial devraient pouvoir se développer prochainement dans un cadre législatif rénové. En effet, la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale a créé un nouveau dispositif de conventionnement permettant à l'Etat de confier à une collectivité territoriale ou à un groupement de collectivités, l'aménagement, l'entretien et l'exploitation afin d'assurer la valorisation du domaine public fluvial. Ce nouveau cadre donnera ainsi la possibilité de développer des actions locales sur les voies d'eau dans l'objectif d'un développement économique des territoires et du tourisme fluvial.
- page 4671
Page mise à jour le