Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 04/08/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les tragiques conséquences du conflit au Yémen.
Le fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué, le 12 mars 2022, que 47 enfants ont été tués ou mutilés en janvier et février dans la guerre qui dévaste le Yémen. L'agence onusienne estime que, depuis le début du conflit, en 2014, plus de 10 200 enfants ont été tués ou blessés, sachant que le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé.
Selon l'organisation des nations unies (ONU), la guerre a fait 377 000 morts, dont une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme le manque d'eau potable, la famine et les maladies. Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen a vu reculer encore son niveau de développement. Quelque 80 % de ses près de 30 millions d'habitants dépendent de l'aide humanitaire. Le programme des nations unies pour le développement (PNUD) dresse cet atroce constat : en 2021, un enfant yéménite de moins de 5 ans mourait toutes les neuf minutes en raison du conflit. De surcroît, la crise mondiale du blé fait flamber son prix, tandis que le Yémen subit de plein fouet une sécheresse inhabituelle et une désertification accrue.
Si la trêve entrée en vigueur le 2 avril 2022, puis reconduite le 2 juin suivant, a permis de réduire le nombre de victimes civiles, la situation humanitaire continue de se détériorer.
En conséquence, il lui demande quel rôle peut jouer la France afin d'aider à trouver une solution pacifique durable à un conflit qui a abouti à ce que l'ONU considère comme la pire et la plus grande catastrophe humanitaire au monde.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 15/09/2022
La France est profondément préoccupée par la dégradation de la situation au Yémen. La population yéménite paye un prix exorbitant dans cette guerre qui dure depuis plus de huit ans. La France est pleinement mobilisée en soutien à la population yéménite. Nous avons mobilisé cette année près de 14,5 millions d'euros d'aide humanitaire, ce qui représente une contribution en augmentation pour la troisième année consécutive. La France répond aux besoins exprimés dans le plan de réponse humanitaire des Nations unies, en soutenant notamment l'UNICEF, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), le Bureau conjoint de l'action humanitaire des Nations unies (BCAH) et le Programme alimentaire mondial (PAM). La France plaide, en outre, auprès de toutes les parties au conflit pour qu'elles respectent leurs obligations au titre du droit international humanitaire, en particulier pour qu'un espace humanitaire soit préservé et que la délivrance de l'aide humanitaire ne soit entravée sous aucun prétexte. Seule une solution politique, globale et inclusive permettra de mettre fin au conflit et aux souffrances du peuple yéménite. C'est pourquoi nous entretenons un dialogue constant avec l'ensemble des parties, ainsi qu'avec les États de la région, pour les appeler à s'engager sur la voie d'un règlement politique. C'est le sens des messages que porte la France au Conseil de sécurité des Nations unies. Nous soutenons pleinement l'action de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Yémen, M. Hans Grundberg, qui a été reçu au ministère de l'Europe et des affaires étrangères. La France a salué l'annonce d'une trêve de deux mois par ce dernier, le 1er avril 2022, ainsi que ses prolongations, les 2 juin et 2 août derniers.
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