Question de Mme ESPAGNAC Frédérique (Pyrénées-Atlantiques - SER) publiée le 04/08/2022

Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques sur la pénurie de maîtres nageurs sauveteurs (MNS) pour la surveillance des piscines et des plages.

Cette année encore, les collectivités territoriales, se trouvent confrontées à une pénurie chronique de maîtres nageurs sauveteurs qui se poursuit depuis 2004, date à laquelle le ministère chargé des sports a modifié le contenu des titres, diplômes et attestations des MNS, et qui ne cesse de s'aggraver. Les collectivités rencontrent en effet d'importantes difficultés à recruter des MNS pour la surveillance des piscines et sont, de fait, parfois contraintes de fermer les piscines à certaines périodes, de réduire l'ouverture des piscines saisonnières ou encore de diminuer l'offre d'enseignement de la natation. Le problème se retrouve également sur les plages, notamment celles du sud-ouest, laissant présager une période de surveillance plus restreinte et donc, un accroissement des risques de noyade.

Ces difficultés à recruter peuvent s'expliquer par des raisons structurelles, tenant notamment aux conditions de travail des MNS, mais aussi et surtout, par une formation désormais longue et coûteuse. Il faut en effet désormais compter un an et 6 500 euros pour obtenir le brevet professionnel de la jeunesse de l'éducation populaire et du sport mention activités aquatiques et de la natation (BPJEPS AAN) et devenir MNS. Il n'y a, par conséquent, pratiquement plus de saisonniers pour assurer un métier pourtant nécessaire pour garantir la sécurité du public.
De plus, les détenteurs du brevet national de sécurité et de sauvetage (BNSSA), diplôme plus accessible n'ouvrant pas droit à l'enseignement de la natation mais permettant de surveiller les lieux de baignade, viennent également à manquer.

Elle lui demande donc comment le Gouvernement entend agir pour résoudre les difficultés de recrutement des MNS auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales et qui engendrent un accroissement des risques liés à la baignade cet été.

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Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 29/12/2022

La pénurie de maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS), l'encadrement et la surveillance des activités aquatiques sont des sujets majeurs de sécurité publique dont le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques (MSJOP) s'est déjà saisi. Si le nombre de certifiés ayant des prérogatives de surveillance, de sauvetage et d'enseignement reste relativement constant (source : Forômes MSJOP), on constate en effet un nombre de candidatures qui a sensiblement baissé. Avec plus de 1 100 diplômés par an en moyenne, le Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) mention « activités aquatiques et de la natation » est même en augmentation depuis 4 ans (952 en 2018, 1154 en 2021). En 2021, des travaux de réécriture de ce BPJEPS ont été engagés afin de faciliter l'accès aux formations. Depuis 2022, trois diplômes supplémentaires donnent le titre de MNS ce qui devrait ouvrir le titre de MNS a minima à 200 certificats supplémentaires par an. La durée de formation est en moyenne prévue sur neuf à dix mois avec des coûts de formation très largement pris en charge. Les possibilités de financements existent et sont nombreuses : via un OPCO ; avec le CPF pour une reconversion ; grâce à un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage, un conventionnement avec pôle emploi ; des financements de conseils régionaux, de la politique de la ville. Les montants couverts en autofinancement représentent moins de 10 % des sommes engagées. La durée de formation pour le BNSSA, diplôme porté par le ministère de l'intérieur, est proposée par l'organisme de formation habilité en fonction du profil des candidats potentiels. Elle peut être de quelques jours. Le constat est que malgré cela, le nombre de candidatures est en baisse. De plus, peu de candidats se recyclent au bout de cinq ans ce qui interroge sur l'attractivité des conditions d'emploi. Afin de trouver des solutions pour mieux accompagner les futurs professionnels et assurer pour l'ensemble des publics, quels que soient les lieux de pratique l'accès en sécurité aux activités aquatiques, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a souhaité la mise en place des « états généraux de l'enseignement et de la surveillance dans la filière aquatique ». Une phase d'échanges préalables avec les organisations professionnelles d'employeurs, des collectivités et les organisations professionnelles de salariés a déjà été mise en œuvre afin de formaliser le diagnostic sur les causes de cette pénurie ainsi que des préconisations. Après un partage de ces éléments, les états généraux permettront de définir les évolutions règlementaires pertinentes que le ministère pourrait entériner à court terme pour d'une part solutionner les difficultés d'organisation de la surveillance des activités aquatiques dans les baignades d'accès payant et d'autre part l'objectif essentiel d'accès le plus large possible aux apprentissages encadrés de la natation. Ces états généraux, organisés en janvier 2023, permettront aussi de définir des axes de communication sur le métier de MNS visant rapidement à en améliorer l'image et l'attractivité.

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