Question de M. CAPUS Emmanuel (Maine-et-Loire - Les Indépendants) publiée le 28/07/2022

M. Emmanuel Capus attire l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur le potentiel développement des activités des Alliances françaises à l'étranger.

L'Alliance française représente le premier réseau culturel mondial, avec plus de 800 implantations dans les capitales et villes des 132 pays sur les cinq continents. Chaque année, plus de 500 000 étudiants y apprennent le français et plus de 6 millions de personnes participent à leurs activités culturelles. Aucun pays ne possède un maillage aussi dense/ important.

Les Alliances françaises sont des acteurs essentiels au rayonnement international de la France, de sa langue, de sa culture et de ses valeurs.

Afin d'amplifier cette action et de nourrir une ambition encore plus forte pour ce réseau, il suggère de conduire une réflexion pour ajouter une dimension économique à ses missions actuelles.

En effet, le développement de la langue française, l'accroissement de l'influence intellectuelle de la France et l'épanouissement de la diversité culturelle peuvent être renforcés par les échanges économiques.

A titre d'illustration, une partie des locaux pourraient être mis à la disposition de start-up et d'entreprises locales, leur permettant d'utiliser les équipements en matière d'information et de communication.

Cette diversification des activités permettrait d'assurer un meilleur ancrage de la France dans la vie économique, sociale et culturelle des pays concernés.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer la position du Gouvernement sur cette possible évolution.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 29/09/2022

Premier réseau culturel international avec 832 implantations réparties dans 128 pays et sur les 5 continents, le réseau des Alliances françaises est un vecteur privilégié de la diplomatie d'influence française. Partie intégrante du dispositif de coopération linguistique et éducative et de l'action de rayonnement culturel de la France à l'étranger, les Alliances françaises jouent un rôle complémentaire à celui des Instituts français et des Services de coopération et d'action culturelle (SCAC) de nos ambassades. Alors que les Instituts français sont des établissements à autonomie financière rattachés à nos ambassades et sous la tutelle du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, les Alliances françaises constituent le volet associatif du réseau culturel français à l'étranger. Associations autonomes et de droit local, à but non lucratif, elles s'inscrivent dans un mouvement international partageant les valeurs et les principes dont la Fondation des Alliances françaises est garante. Le statut associatif des Alliances françaises assure leur autonomie. Depuis 2020, le MEAE assiste au conseil d'administration de la fondation, en tant que commissaire du gouvernement, sans toutefois avoir le droit de vote. Signe de l'ambition que ce ministère porte à l'égard du réseau des Alliances françaises, qui fêtera ses 140 ans en 2023, et conformément à l'annonce du Président de la République dans son discours à l'Institut de France sur l'ambition pour la langue française et le plurilinguisme le 20 mars 2018, le réseau des Alliances françaises s'est encore élargi ces dernières années. Les crédits alloués par le MEAE pour accompagner la création de nouvelles Alliances françaises ont permis à plus de 20 nouvelles implantations de voir le jour dans le monde depuis 2018, et de nombreux projets d'ouverture sont en cours pour 2022-2023. Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères est pleinement mobilisé pour apporter l'appui nécessaire à ce réseau associatif international. La contribution de ce réseau à l'influence de notre pays dans le monde est majeure, et c'est pourquoi les Alliances françaises bénéficient d'un soutien important de la part de ce ministère. En 2021, ce soutien s'est élevé à près de 32 millions d'euros, dont 5,5 millions d'euros en subventions globales versées par les ambassades aux Alliances françaises conventionnées avec les postes diplomatiques et consulaires pour l'exercice de leurs missions, et 23 millions d'euros pour la mise à disposition de personnels expatriés au sein d'Alliances françaises conventionnées. Cet appui renforce le réseau des Alliances françaises dans l'exercice de ses missions essentielles portant sur l'enseignement de la langue française (et, le cas échéant, dans un souci de multilinguisme, des cours de la ou des langues du pays d'accueil), les activités culturelles et artistiques, et la mise à disposition de ressources documentaires sur la France contemporaine. Si les missions essentielles des Alliances françaises relèvent du champ linguistique et culturel, les Alliances françaises interviennent également, le cas échéant, dans l'élargissement des échanges bilatéraux, notamment entre les établissements d'enseignement supérieur et les centres de recherche français. Elles peuvent être amenées à assurer le développement des relations entre collectivités locales dans le cadre de la coopération décentralisée. Les Alliances peuvent également nouer des partenariats avec des acteurs privés et faciliter les interactions entre acteurs institutionnels, culturels et économiques, mais ne peuvent aller au-delà, compte tenu de leurs missions associatives à caractère non-lucratif et des contextes juridiques et fiscaux locaux. Le réseau des Instituts français, qui ne relève pas de ce statut associatif, a pu développer des initiatives réussies de location ou de mise à disposition d'espaces, de partenariats avec les structures économiques locales, et de lieux innovants dédiés à l'entreprenariat de proximité. Une expérimentation a ainsi lieu à Ouagadougou, au Burkina Faso, avec l'espace « La Ruche ». Espace de coopération innovant dédié à la jeunesse, placé sous la gestion administrative et financière de l'Institut français du Burkina Faso, le site héberge, outre les activités de plusieurs opérateurs (Campus France, France Volontaires et CFI médias), une association de droit burkinabé, « Mahna », qui anime un tiers lieu dédié à l'employabilité et à l'entreprenariat des jeunes. L'antenne de Ramallah de l'Institut français de Jérusalem, inaugurée le 8 juin 2022 dans ses nouveaux espaces partagés avec le Goethe-Institut, a également renforcé ses liens avec le tissu économique local. Les investissements communs à ce ministère et à la partie allemande ont en effet permis de mettre en place un nouvel espace dédié à la fabrication (Makerspace), accessible aux étudiants et entrepreneurs qui souhaitent développer leurs projets artistiques et numériques. Des ateliers professionnalisants, dans l'esprit des parcours d'incubateurs, ont lieu en relation avec le tissu palestinien de la technologie numérique.  Plus classiquement, certaines structures binationales du réseau de coopération et d'action culturelle louent des espaces à de jeunes entreprises locales ; par exemple le centre culturel franco-namibien de Windhoek loue depuis le 1er février 2022 des locaux à la start-up numérique namibienne « Jabu ».

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