Question de M. COURTIAL Édouard (Oise - Les Républicains) publiée le 21/07/2022

M. Édouard Courtial appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le secteur de l'animation.
En effet, l'été 2022 est marqué par une forte pénurie d'animateurs. Les centres de vacances et de séjours peinent à recruter si bien que de plus en plus sont contraints de limiter leurs places afin d'assurer les taux d'encadrements requis. Les causes sont multiples. La pandémie de covid-19 a eu un impact sur le nombre de jeunes qui n'ont pu recevoir leur diplôme du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) ces deux dernières années. En effet, on compte 22 % de diplômes délivrés en moins en 2020 et 20 % en 2021. Autrement dit, sur ces deux dernières années, 17 000 jeunes n'ont pas pu suivre de formation BAFA.
En outre, ces emplois saisonniers n'attirent plus autant les jeunes qu'auparavant. La formation est longue mais surtout coûteuse, limitant l'accessibilité aux jeunes qui préfèrent se tourner vers d'autres emplois saisonniers plus rémunérateurs. À cela s'ajoute une indemnité journalière très faible s'élevant a minima à 23,87 euros, compte tenu des conditions de travail exigeantes demandant une disponibilité permanente.
En définitive, à l'heure où, plus que jamais, il nous faut aider tous les enfants à partir en vacances et renforcer la mixité sociale que procurent notamment les colonies de vacances, des solutions doivent être trouvées afin de soulager le coût du diplôme pour les étudiants, par exemple en contrepartie de temps à la communauté, et pour renforcer l'attractivité du secteur.
Ainsi, il lui demande ce qu'il entend faire à ce sujet.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 09/02/2023

Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse est conscient des difficultés des métiers de l'animation. C'est pourquoi la secrétaire d'Etat à la jeunesse et à l'engagement a réuni les acteurs du champ de l'animation lors des Assises de l'animation d'octobre 2021 à février 2022, et ce, dans l'objectif d'élaborer un ensemble de mesures visant à revaloriser la fonction d'animateur afin de résoudre la crise des vocations qui frappe durement le secteur. Un comité de filière composé des représentants des acteurs du champ des accueils collectifs de mineurs (fédérations d'éducation populaire, employeurs et salariés, État et collectivités territoriales) a été installé le 20 octobre 2022 et a pour mission d'assurer dans la concertation, la mise en œuvre du plan de renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs qui comprend 25 mesures. Parmi ces mesures, et partant du constat du coût financier des formations pour accéder aux qualifications, a été créée une aide universelle exceptionnelle de 200 € pour les stagiaires en cours de formation BAFA s'inscrivant à un stage d'approfondissement ou de qualification jusqu'au 31 décembre 2022, et ce depuis le 1er janvier 2022. Elle a bénéficié à 27 000 jeunes. S'agissant des diplômes professionnels, 4 M€ sont déployés pour la formation d'animateurs en poste au certificat de qualification professionnelle. Ce sont là quelques illustrations de mesures parmi d'autres que le comité de filière a pour mission de rendre opérationnelles. Elles démontrent la volonté d'agir fortement aux côtés des acteurs du champ pour réduire les difficultés de recrutement et reconnaître le métier d'animateur. Concernant les séjours collectifs, le dispositif « Colos apprenantes », mis en œuvre en 2020 et 2021, a été reconduit en 2022. Son objectif est de permettre aux enfants et aux jeunes de renforcer leurs apprentissages tout en découvrant des activités et des loisirs variés en séjours collectifs. Les retours d'expérience des différents acteurs du secteur ainsi que les conclusions du processus d'évaluation mettent en avant l'intérêt de cette politique publique qui a bénéficié à près de 80 000 jeunes, partis dans des séjours labellisés en 2022. Comme en 2021, en 2022, le budget des "colos apprenantes" s'est élevé à 40 M€. Ainsi, le ministère ne ménage pas ses efforts pour l'amélioration des conditions de travail, financières et statutaires, des acteurs de l'animation et l'attractivité des fonctions dans le cadre des accueils collectifs de mineurs. En complément, il revient aux associations et collectivités territoriales, en tant qu'employeurs, de favoriser des conditions d'emploi attractives et de véritables parcours professionnels pour leurs équipes. De nombreuses initiatives sont, à cet égard, très intéressantes.

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