Question de M. DUFFOURG Alain (Gers - UC) publiée le 14/07/2022

M. Alain Duffourg attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur le label du patrimoine européen. Cette reconnaissance met en valeur, à travers leur patrimoine, l'histoire européenne dans les États membres de l'Union européenne, des lieux essentiels de mémoire et de la citoyenneté européenne. 60 sites emblématiques de l'histoire de l'Europe et de la construction de l'Union européenne dans une vingtaine de pays, dont 5 en France, sont labellisés « patrimoine européen ». Les titulaires de ce label s'engagent notamment à développer des activités artistiques au niveau européen, garantir le multilinguisme dans les outils de médiation culturelle, faciliter l'accessibilité à tous les publics… afin que les citoyens européens s'approprient pleinement l'histoire de l'Europe, la construction de l'Union et l'interculturalité européenne.
Ces hauts lieux de l'histoire et de la construction européennes, choisis pour leur valeur symbolique, pourraient devenir des pôles européens d'attractivité d'un tourisme culturel et patrimonial de qualité, fédérateurs pour les citoyens, pour les jeunes et pour l'avenir de l'Europe. Ils permettraient également de favoriser le plurilinguisme des États de l'Union. De plus, il lui demande si les « carrefours d'Europe », ces carrefours de plusieurs itinéraires culturels du Conseil de l'Europe pourraient être éligibles à ce label, grâce aux synergies qu'ils génèrent par les différentes grandes routes culturelles européennes qui les traversent. Ces outils de dialogue interculturel et de développement territorial portent les valeurs européennes au plus près des citoyens de l'ensemble des États de l'Union, et au-delà.
La France est historiquement à l'origine d'initiatives fortes en matière patrimoniale : en 1984, elle crée les journées du patrimoine, une démarche de valorisation culturelle reprise à l'échelle européenne en 1999, puis dès 2005, avec d'autres pays, elle a lancé l'initiative d'un label du patrimoine européen, repris en 2011 par l'Union européenne. Dans cette continuité, il la remercie de bien vouloir lui préciser les actions qui ont été menées au cours de la présidence française de l'Union européenne sur le sujet et celles qu'elle entend mener auprès de ses homologues afin de valoriser le patrimoine européen.

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Réponse du Ministère de la culture publiée le 13/10/2022

Portée lors de la présidence française de l'Union européenne de 2008, soutenue par d'autres États membres de l'Union européenne, puis devenuecommunautaire fin 2011, la mise en place d'un « Label du Patrimoine européen » visait à mettre en valeur la dimension européenne des biens culturels, monuments, sites naturels ou urbains et des lieux de mémoire, témoins de l'histoire et de l'héritage commun sous tous ses aspects – témoins de souvenirs tragiques ou heureux de l'histoire européenne, du passé commun ou de l'avenir à bâtir ensemble. Le Label du patrimoine européen compte aujourd'hui 48 sites labellisés, dont 5 en France : l'abbaye de Cluny ; la maison de Robert Schuman ; le quartier européen de Strasbourg ; l'ancien camp de concentration de Natzweiler et ses camps annexes ; le lieu de Mémoire au Chambon-sur-Lignon, labellisé en mars 2021. Après dix ans d'existence, l'année 2022 marque une nouvelle étape dans le développement du Label. Dans le cadre de la présidence française du conseil de l'Union européenne, le ministère de la culture a organisé un colloque les 27 et 28 janvier dernier intitulé « le Label du patrimoine européen : bilan des 10 ans d'existence ». Cette réunion, qui a été un grand succès, était la première organisée depuis la dernière présidence française de 2008 avec l'ensemble des acteurs concernés. Par ailleurs, lors du conseil informel des ministres européens de la culture et des médias de mars dernier, un point sur le Label du patrimoine européen a permis à plusieurs ministres de la culture de s'exprimer sur les améliorations à apporter pour renforcer, développer et mieux valoriser cette initiative. Plusieurs d'entre eux ont ainsi exprimé le souhait de consolider ce programme, ce qui impliquerait de : renforcer la coopération entre les sites labellisés et les coordinateurs nationaux ; améliorer la valorisation des sites labellisés ; renforcer la base juridique du label et ses objectifs initiaux afin de faciliter les procédures de sélection, d'augmenter le nombre de sites labellisés et d'encourager la labellisation de sites transnationaux ; envisager des soutiens financiers pour les sites labellisés ; rapprocher le label des politiques éducatives et l'intégrer à l'ensemble des initiatives européennes. Certains sites labellisés se situent en effet aux « carrefours » d'autres appellations, comme celle des itinéraires culturels du Conseil de l'Europe, donc à des points stratégiques. Le ministère de la culture et ses partenaires souhaitent développer cette idée de « carrefours » pour valoriser ces lieux, organiser des événements et multiplier ainsi les synergies. Au niveau de la Commission européenne, cette année a incontestablement permis de relancer une dynamique : une cérémonie de remise des prix 2022 du Label s'est tenue le 13 juin dernier et une réunion des coordinateurs nationaux et des membres du jury européen sera organisée à Bruxelles le 17 octobre prochain. L'objectif consiste désormais à développer le Label du patrimoine européen et à le rendre plus visible pour qu'il trouve toute sa place aux côtés des autres labels que sont les itinéraires culturels du Conseil de l'Europe et la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

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