Question de M. DUFFOURG Alain (Gers - UC) publiée le 14/07/2022
M. Alain Duffourg attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la baisse des moyens alloués à la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Dans une tribune du Monde parue le 20 mai 2022, le président de France Alzheimer et le directeur de la Global Coalition on Aging alertent sur le désengagement des pouvoirs publics en matière de financement de la lutte contre la maladie et de l'accès aux soins. En effet, le financement de la lutte contre la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées a considérablement baissé ces dernières années : de 1,6 milliard d'euros en 2008, il a chuté à 470 millions d'euros en 2012 en ciblant également d'autres maladies. Depuis, les crédits alloués à la recherche n'ont jamais retrouvé leur niveau antérieur, ce qui place la France dans le milieu du classement des pays européens. Pourtant, aujourd'hui plus de 1,2 million de personnes en France vivent avec la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée, un chiffre qui va inévitablement augmenter avec le vieillissement de la population et dont l'évolution va impacter le système de santé. Cette maladie dévastatrice est même devenue la quatrième cause de décès en France en 2018 (The Lancet, 2019), avant la pandémie de Covid-19. Alors que la feuille de route gouvernementale portant sur les maladies neurodégénératives 2021-2022 arrive bientôt à expiration, il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ces enjeux de santé publique et les mesures qu'il compte mettre en œuvre pour améliorer les moyens humains et financiers qui leur seront dédiés.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 06/10/2022
La feuille de route maladies neurodégénératives 2021-22 constituait un programme de transition conçu et déployé pendant la crise sanitaire. Dans ce cadre ont notamment été actées des mesures concrètes importantes, notamment la rénovation de la Banque Nationale Alzheimer (BNA) qui permettra sa mise en relation avec le Health data hub et, partant, un accroissement de son usage à des fins de connaissances épidémiologiques, la création de postes de psychologues dans les centres experts, le renforcement du maillage en dispositifs spécialisés dans le domaine sanitaire (UCC) ou médico-social, ou encore un appel à projet dédié aux seules maladies neurodégénératives pour faire vivre la démocratie en santé. Une mission d'évaluation des dispositifs spécialisés (unité d'hébergement renforcée, pôle d'activités et de soins adaptés, équipes spécialisées Alzheimer ) a également été confiée à l'Inspection générale des affaires sociales. Ces dispositifs n'avaient jamais été évalués depuis leur création. En 2022, il a été procédé à un travail approfondi de bilan et identification des axes de progrès à inscrire dans une feuille de route autour de cinq axes, la prévention, le repérage/diagnostic, les soins, la recherche et la démocratie en santé. Les associations représentant les personnes malades étaient associées à ce travail. Enfin, le 24 juin 2022, un séminaire associant des chercheurs de différents horizons (de la recherche fondamentale à la recherche clinique) a fait le point sur les atouts et les freins à la recherche sur les maladies neuro-dégénératives actuellement en France. Le Ministère a ainsi rassemblé une matière riche pour construire et rendre publique une feuille de route dans les prochains mois. Cette feuille de route, ciblée sur les réponses spécifiques aux maladies neurodégénératives viendra compléter les efforts plus transversaux en faveur du bien vieillir. Enfin, le lancement du CNR-santé voulu par le ministre François BRAUN dès ce 3 octobre 2022, vient compléter cette stratégie avec l'identification des ressources locales et leur coordination pour améliorer les parcours de santé des Français. Ce dispositif va venir apporter un éclairage sur les points de blocages locaux et identifier les besoins des Français au quotidien, sur la prise en charge de ces pathologies neuro-dégénératives.
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