Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 14/07/2022

Mme Catherine Dumas attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les conséquences des réformes engagées concernant la formation aux métiers d'art.
Elle rappelle que dans les métiers d'art, la formation repose sur la transmission des compétences et des savoir-faire, et qu'elle joue un rôle central dans la pérennité du secteur.
Elle souligne que la réforme de la formation issue de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, suscite une mobilisation sans précédent des étudiants et des enseignants d'écoles d'art et de centres de formation, notamment en raison de la diminution drastique des heures de pratique en atelier.
Elle ajoute que la profession déplore, depuis la loi précitée, la perte de nombreuses offres de formation qualitatives relevant de la formation continue. La voie de la formation continue entraîne, à plus ou moins long terme, la disparition des centres de formation dans les métiers d'art, et avec eux, la perte de nombreuses offres de formations qualitatives proposant l'acquisition de savoir-faire et de compétences.
Elle lui demande donc de reconnaître l'atelier comme lieu indispensable de formation, d'allonger le temps de formation en atelier d'art, d'impliquer les professionnels des métiers d'art et les enseignants dans la définition des référentiels de formation, d'harmoniser les partenariats entre les professionnels des métiers d'art et les acteurs de la formation, et de mettre en avant les métiers d'art dans l'orientation des jeunes afin de sauvegarder les artisans et entreprises des métiers d'art, détenteurs d'un savoir-faire unique et précieux.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/10/2022

Le diplôme national des métiers d'art et du design (DN MADE) a été créé par le décret n° 2018-367 du 18 mai 2018. Principalement dispensé en lycées publics ou privés sous contrat depuis la rentrée 2018, ce diplôme national de l'enseignement supérieur en 3 ans conférant le grade de licence s'est substitué à une offre peu lisible (MANAA+BTS). Le grade de licence du nouveau DN MADE offre une meilleure mobilité internationale et des passerelles plus claires avec les autres formations de ce secteur (écoles, universités, diplômes du ministère de la culture), diverses et complémentaires, afin de satisfaire les besoins des professionnels. Concernant les volumes horaires des enseignements en ateliers, d'après les premières projections faites au moment de la création du diplôme, ces derniers étaient sensiblement les mêmes que pour les anciens BTS ou DMA. Ces comparatifs avaient été réalisés à l'époque par le ministère au niveau national et la traduction pratique de ces heures dans les établissements a été étudiée par les rectorats et expertisée par l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). De plus, un comité de suivi chargé d'étudier la mise en place du déploiement du DN MADE s'est réuni de décembre 2020 à avril 2021. Ce comité de suivi était composé de professionnels du secteurs, d'enseignants, de proviseurs, de la DGESCO, de la DGESIP et de l'IGESR. Un des 5 groupes de travail composant le comité de suivi a réalisé une enquête sur la perception, par les équipes pédagogiques, des volumes horaires d'ateliers. La conclusion de cette enquête a mis en lumière une perception positive des équipes, et a souligné la nécessité d'un projet pédagogique concerté avec un redéploiement du volume horaire. Les conclusions de ce comité de suivi ont été traduites réglementairement dans un décret et un arrêté présentés aux membres du CSE et CNESER, actuellement en cours de publication.

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