Question de Mme BOULAY-ESPÉRONNIER Céline (Paris - Les Républicains-A) publiée le 21/07/2022
Mme Céline Boulay-Espéronnier attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur le climat d'insécurité qui s'est installé depuis plusieurs années sur le campus de l'école supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), situé à Cergy. D'après les témoignages des étudiants, les agresseurs, qui agissent en groupe, sont souvent armés et les attaques sont récurrentes.
Des solutions temporaires ont été trouvées par les étudiants, avec notamment la création d'un compte Facebook (« ESSAFE ») leur permettant de prévenir leurs camarades en publiant des messages de prévention dès qu'un incident a lieu. Du côté de l'administration, plusieurs mesures ont été prises : le renforcement de la sécurité sur le campus avec la présence de vingt-six agents employés par l'école ; la mise en place d'un système de navettes école-résidence pour accompagner les étudiants en sécurité ; enfin, le déploiement d'une nouvelle unité de la police municipale en mai 2022.
Si ces mesures sont louables et semblent montrer leur efficacité temporairement, cette situation invivable ne peut néanmoins pas durer : il convient de rétablir un environnement propice au travail. Pour la sécurité des étudiants et l'attractivité de cette prestigieuse école, des mesures fortes et efficaces sur le long terme sont attendues de la part des étudiants, de leurs parents et des professeurs.
Elle l'interroge donc sur les mesures qu'il compte mettre en place pour faire enfin cesser cette situation insupportable à vivre pour les étudiants et rétablir pour ces jeunes l'environnement propice au travail qu'ils méritent.
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargé de la citoyenneté publiée le 07/10/2022
Réponse apportée en séance publique le 06/10/2022
Mme la présidente. La parole est à Mme Céline Boulay-Espéronnier, auteure de la question n° 074, adressée à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.
Mme Céline Boulay-Espéronnier. Je souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur le climat d'insécurité qui s'est installé depuis plusieurs années sur le campus de l'école supérieure des sciences économiques et commerciales, l'Essec, situé à Cergy.
D'après les témoignages des étudiants, les agresseurs, qui agissent en groupe, sont souvent armés. Les attaques sont récurrentes, ce qui crée vous l'imaginez bien, mes chers collègues un grand climat d'inquiétude.
Des solutions temporaires ont été trouvées par les étudiants ; ainsi, dès qu'un incident a lieu, des messages de prévention sont publiés. Ce dispositif est nommé « Essafe ».
Du côté de l'administration, plusieurs mesures ont été prises : renforcement de la sécurité sur le campus grâce à la présence de 26 agents employés par l'école, mise en place d'un système de navettes école-résidence pour raccompagner les étudiants en sécurité, ou, plus récemment, pose de 150 caméras de vidéosurveillance.
Si ces mesures sont louables et semblent pour l'instant montrer leur efficacité, cette situation demeure invivable : elle ne peut durer. Il convient de rétablir un environnement propice au travail. Pour la sécurité des étudiants et l'attractivité de cette prestigieuse école, des mesures fortes et efficaces sur le long terme sont attendues, à destination des étudiants, de leurs parents et des professeurs.
En conséquence, je souhaite savoir quelles mesures vous comptez mettre en place pour, enfin, faire cesser cette situation insupportable à vivre pour les étudiants et rétablir l'environnement propice au travail que ces jeunes méritent.
Je pose cette question orale, car mes différentes questions écrites, ces derniers mois, sont demeurées sans réponse du ministre de l'intérieur.
Entre-temps, j'ai appris, au début de l'été dernier, qu'un protocole avait été signé entre l'école et la préfecture du Val-d'Oise pour renforcer les dispositifs de surveillance. Pouvez-vous m'indiquer, madame la secrétaire d'État, ce qu'il en est ? Et pouvez-vous, en cette rentrée, vous engager à résoudre définitivement le problème ?
Mme la présidente. Vous avez raison, ma chère collègue, de pointer le problème de l'absence de réponse à nos questions écrites
La parole est à Mme la secrétaire d'État.
Mme Sonia Backès, secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté. Madame la sénatrice, la sécurité quotidienne de nos compatriotes est une priorité du Gouvernement depuis le précédent quinquennat. Cette ambition va se poursuivre avec la prochaine présentation, devant votre assemblée, d'un ambitieux projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi).
D'ici à 2027, quelque 8 500 policiers et gendarmes supplémentaires seront recrutés, dont près de 3 000 dès l'an prochain.
À Cergy, comme partout sur le territoire, les hommes et les femmes de la police nationale sont mobilisés au quotidien sur le terrain. Je tiens à saluer leur engagement. Le commissariat de Cergy a mis en uvre plusieurs dispositifs qui ont entraîné une baisse de 40 %, en quatre ans, du nombre de vols violents commis. Cependant, la police nationale ne peut tout résoudre seule.
À cet égard, je tiens à souligner le si important et dense travail partenarial mené entre la police municipale et l'Essec. Un groupe de partenariat opérationnel (GPO) dédié au secteur Coteaux-Grand Centre, auquel participent des représentants de l'Essec, se réunit régulièrement. La création d'un GPO spécifiquement consacré à l'Essec est également à l'étude.
La police nationale travaille de longue date en partenariat avec l'Essec. Elle est associée par exemple à la charte du vivre-ensemble de la ville de Cergy, élaborée en 2018. De plus, à chaque rentrée scolaire, le commissariat de Cergy dispense une session de prévention au profit des étudiants de l'Essec. Grâce à un financement de l'école, douze vélos électriques ont été livrés au commissariat en septembre dernier : ils permettront aux policiers de patrouiller plus facilement dans le quartier.
Des travaux sont en cours avec la mairie, afin de développer la vidéoprotection dans le secteur. Essec, police et préfecture élaborent actuellement un protocole qui leur permettra de consolider leur coordination, et d'intensifier la présence policière sur le terrain.
En outre, des réservistes de la police nationale seront déployés dans le secteur, à partir de la mi-octobre 2022.
Vous voyez, madame la sénatrice, que nous sommes pleinement mobilisés.
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