Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 07/07/2022
Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur le 4ème plan ministériel 2022-2026 pour le prélèvement et la greffe d'organes et de tissus.
Ce plan, présenté en mars 2022 a été reconnu comme ambitieux par les professionnels et a suscité la satisfaction des associations de patientes et patients.
Près de quatre mois plus tard, c'est l'inquiétude qui domine, notamment sur l'avancée de la mise en oeuvre de ce plan. L'un des exemples les plus emblématiques est la situation au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, à la pointe pour la greffe rénale de donneurs vivants, et qui, dans le contexte de crise à l'hôpital, ne peut plus assurer des délais raisonnables. Jusqu'à récemment, ces greffes étaient réalisées en moyenne en 3 à 6 mois, et aujourd'hui, les délais proposés vont parfois jusqu'en 2024.
Les conséquences sont concrètes et négatives pour les patientes et les patients, avec une perte de chance que la greffe prenne bien, ou bien, par une dialyse qui aurait pu être évitée. De plus, ce retard induit des conséquences financières pour notre système de santé puisqu'un mois de dialyse représente un coût de 5000 euros pour l'assurance maladie.
Certaines greffes déjà programmées sont reportées, faute d'effectifs suffisants dans les blocs opératoires. L'activité de la greffe est sacrifiée alors qu'elle devrait être sanctuarisée.
La situation de tension dans les hôpitaux entraine également une moindre activité de prélèvement sur les donneurs décédés. Alors que le Plan greffe prévoit un renforcement des équipes de prélèvement et de greffe par des infirmiers de pratiques avancées, il semblerait que ces renforts ne seront pas disponibles au mieux avant 2024.
De même, alors que des référents greffes devaient être nommés dans les agences régionales de santé (ARS), pour l'heure, aucun ne l'a été.
Aussi, elle lui demande comment il entend intervenir pour que ce Plan greffe soit effectif, au plus vite, dans sa mise en oeuvre, avec un pilotage efficace au niveau national et régional. À ce stade, la réalité est en contradiction avec les objectifs affichés dans ce Plan, notamment pour rattraper le retard de la France.
Elle rappelle que si la France s'alignait sur la Catalogne, 6 200 greffes rénales pourraient être réalisées en 2025, ce qui représenterait sur 5 ans, près de 200 millions d'euros d'économies.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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