Question de Mme JOSEPH Else (Ardennes - Les Républicains) publiée le 07/07/2022

Mme Else Joseph interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le déclin des séjours collectifs dans la société actuelle. En effet, ce déclin est un phénomène significatif dont les répercussions sont véritablement problématiques, que ce soit dans l'acquisition d'un savoir-faire et d'un savoir-être, dans l'apprentissage à la vie en groupe et à la vie en société, mais aussi tout simplement dans le maintien du lien social. En réalité, c'est même l'initiation à la citoyenneté qui est fragilisée par cet affaiblissement de la vie en collectivité. Cette importance du séjour collectif se mesure par le nombre de places en en centres de loisirs, par le départ d'enfants en séjours collectifs, par les aides au départ en colonie et en classe de découverte, mais aussi par le soutien aux jeunes qui interviennent dans l'encadrement. À titre d'exemple, le nombre de jeunes formés au brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) a diminué en l'espace de dix ans. Or, les encadrants constituent un personnel nécessaire. De même, il serait nécessaire de savoir ce qui est envisagé pour accompagner les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) en matière de centres de loisir. Il a été également constaté, à la suite de la crise sanitaire, une diminution des mini-séjours et des séjours accessoires. Les indicateurs sont donc critiques.
Elle lui demande ce que les pouvoirs publics prévoient pour relancer les séjours collectifs dans notre pays afin de les rendre plus attractifs. En raison de ses conséquences multiples sur la vie en société, ce domaine doit être dynamisé.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 22/12/2022

La rentrée scolaire 2021 a, en effet, été marquée par une forte pénurie d'animateurs dans le secteur des accueils collectifs de mineurs. 80 % des opérateurs connaissent des difficultés de recrutement, se traduisant en moyenne par une pénurie de main-d'œuvre dans le périscolaire estimée à 10 % des effectifs nécessaires. Pour autant, les véritables causes de ce déficit sont antérieures comme en témoigne la baisse tendancielle des BAFA délivrés chaque année (- 20 % en 2021 par rapport à 2019). La crise sanitaire depuis 2020 a accéléré les difficultés en engendrant une lassitude des animateurs et en limitant la capacité de formation. Trop de jeunes se détournent de ces métiers qui leur semblent intéressants mais peu valorisés, insuffisamment rémunérés, avec des temps de travail morcelés et des perspectives d'évolution quasi-inexistante. Pour apporter des réponses à la hauteur des enjeux, le secrétariat d'État chargé de la jeunesse a organisé les premières « Assises de l'animation », de novembre 2021 à janvier 2022, réunissant une cinquantaine d'organisations, employeurs et financeurs du secteur dont des représentants de la caisse nationale des allocations familiales, des associations d'élus, du fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire, de la branche professionnelle, des associations d'éducation populaire. Cette concertation a permis de formaliser un plan d'action qui a l'ambition d'apporter des réponses à mettre en œuvre et de nature à redynamiser le secteur. En redonnant sens à la distinction historique et progressivement floutée entre animation professionnelle et animation volontaire, le plan définit 25 mesures qui participent toutes à un seul et même objectif : améliorer les conditions d'exercice de l'animation pour ceux qui en bénéficient – les enfants et les familles – et ceux qui en font leur métier ou s'y engagent ponctuellement – les animateurs. Pour porter les mesures, le plan a prévu la création d'un comité de filière animation. Celui-ci a la responsabilité de la « feuille de route » du plan et conduit, pour cela, les concertations entre les acteurs du secteur qui permettront de faire émerger des solutions de consensus dans la durée. Sa première réunion a lieu le 20 octobre dernier. Le plan d'action s'organise autour de 3 axes : - le renforcement de la complémentarité éducative dans les territoires ; - le renouveau de l'animation professionnelle ; - le renouveau de l'animation volontaire. En matière de complémentarité éducative territoriale, il vise, d'une part, à soutenir les collectivités dans leur gestion des accueils collectifs de mineurs et, d'autre part, à enrichir le dialogue entre l'école et le périscolaire. Pour l'animation professionnelle, il ambitionne de renforcer l'accès à la formation, d'améliorer la qualité de l'emploi et de créer des passerelles entre les secteurs proches. Enfin, concernant l'animation volontaire, le plan poursuit l'objectif d'attirer davantage de jeunes en redonnant du sens à cette forme d'engagement et en améliorant concrètement les conditions de formation et d'emploi. Parmi les mesures qui sont d'application à court et moyen termes figurent celles visant le renforcement de la complémentarité éducative via le PEdT et le Plan mercredi, celles destinées à faciliter et accélérer l'obtention du BAFA par les stagiaires actuels et celles soutenant l'entrée en formation professionnelle. Plusieurs mesures concrétes ont déjà été prises :  - Annoncée en octobre 2021 et mise en œuvre depuis le mois de janvier 2022, une aide exceptionnelle est accordée en 2022 aux jeunes qui terminent leur formation BAFA. En ciblant ceux qui réalisent la phase 3 de leur formation (stage d'approfondissement) cette mesure incite de nombreux jeunes à parachever leur formation rapidement, pour venir renforcer les équipes d'animation dès l'été prochain. En outre, sont aussi concernés par une aide exceptionnelle les volontaires du service civique dont la mission se déroule depuis le 1er janvier 2022 jusqu'au 31 décembre 2022 qui bénéficieront automatiquement d'une réduction de 100 € sur le prix de ces formations. - l'abaissement, depuis octobre 2022, de l'âge d'entrée en formation BAFA à 16 ans, positionnant ce diplôme dans le parcours d'engagement des jeunes, va permettre d'augmenter le nombre de stagiaires BAFA à moyen terme. Par ailleurs, le dispositif « Vacances apprenantes », mis en œuvre en 2020 et 2021, est reconduit en 2022. L'objectif est de permettre aux enfants et aux jeunes de renforcer leurs apprentissages tout en découvrant des activités et des loisirs variés. Les retours d'expérience des différents acteurs du secteur ainsi que les conclusions du processus d'évaluation mettent en avant l'intérêt de cette politique publique. Le dispositif « Vacances apprenantes » est déployé au travers de différents volets, parmi lesquels « Colos apprenantes ». Ce sont près de 85 000 jeunes qui sont partis dans des séjours labellisés en 2021. Cette année, tout comme en 2021, le budget alloué aux « Colos apprenantes » s'élève à 40 M€.

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