Question de Mme GUILLOTIN Véronique (Meurthe-et-Moselle - RDSE) publiée le 28/07/2022

Question posée en séance publique le 27/07/2022

M. le président. La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

Mme Véronique Guillotin. Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, je souhaite vous alerter sur l'une des préoccupations majeures des élus et des familles pour la rentrée : les difficultés de recrutement rencontrées dans le secteur des transports scolaires.

Selon les transporteurs, il manquerait 8 000 conducteurs pour le ramassage scolaire, ce qui affecterait potentiellement près de 400 000 élèves et familles, et ce dès le mois de septembre prochain.

Comme dans beaucoup d'autres métiers difficiles et mal payés, la désaffection ne date pas d'hier. La baisse des vocations a commencé il y a plusieurs années et elle s'est aggravée avec la pandémie.

Aux faibles rémunérations, aux horaires décalés et morcelés, s'est ajoutée la fermeture des établissements scolaires pendant la crise du covid. Cela a poussé un grand nombre de personnes à retourner ou à se tourner vers le transport routier de marchandises ou à changer totalement de métier pour choisir une activité moins exigeante.

Une même tendance s'observe pour toutes les catégories de personnels encadrant les enfants sur le temps scolaire ou périscolaire, dans les centres de loisir, mais aussi dans les crèches.

Au-delà des difficultés propres à chaque métier se posent deux questions : celle de la valorisation de ces personnels, qui nous sont absolument indispensables, et celle du soutien aux élus locaux, qui se démènent pour offrir à nos enfants un accueil approprié.

Ces deux questions ne trouveront de réponse que si des mesures d'ampleur sont mises sur la table. Or, en matière de mesures d'ampleur, vous admettrez que c'est bien l'État qui a la main.

Certes, les régions s'investissent. Dans le Grand Est, le conseil régional et les rectorats prévoient par exemple d'étaler les horaires de début et de sortie des cours des collèges et des lycées dans six départements, pour qu'un même chauffeur puisse réaliser plusieurs rotations. Mais vous comprendrez bien que ce n'est qu'une solution de court terme.

Monsieur le ministre, quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour assurer aux familles et aux élus un ramassage scolaire digne de ce nom dès la rentrée ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. – Mme Colette Mélot applaudit également.)


Réponse du Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion publiée le 28/07/2022

Réponse apportée en séance publique le 27/07/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion.

M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, le recrutement de chauffeurs de transports scolaires pour la prochaine rentrée est une priorité pour le Gouvernement.

Mon ministère et ceux de l'éducation nationale, des collectivités territoriales et des transports mettent tout en œuvre pour apporter des solutions dans un délai court et assurer la meilleure qualité de transport scolaire à la rentrée.

Cela passe par des initiatives locales, vous l'avez dit, pour permettre à un même chauffeur de réaliser plusieurs tournées de ramassage scolaire.

Cela passe également par la mobilisation du service public de l'emploi, pour recruter, former et sensibiliser sur ce métier, mais aussi pour lui redonner de l'attractivité.

Cela passe enfin par des formations. Dans le cadre du plan de réduction des tensions de recrutement, l'État est prêt à financer à un peu plus long terme des formations pour permettre à ces chauffeurs d'exercer des activités complémentaires – comme vous l'avez souligné, leurs postes sont bien souvent à temps partiel – et, ainsi, de trouver les voies d'un meilleur développement professionnel.

Madame la sénatrice, soyez assurée de l'entière mobilisation des préfets, des recteurs et du Gouvernement pour apporter des réponses à ce problème.

Les difficultés de recrutement que vous pointez dans votre question concernent, depuis le mois d'octobre 2021, un grand nombre de secteurs d'activité.

Dans le cadre du plan de réduction des tensions engagé par le Gouvernement, 1,4 milliard d'euros sont mobilisés pour former des demandeurs d'emploi, mais aussi des salariés à des compétences utiles au développement de leur entreprise.

Pôle emploi a ainsi pu répondre à plus de 1 million d'offres d'emploi, et 240 000 chômeurs de longue durée sont revenus à l'emploi. Cela permet d'amener vers des secteurs en mal d'attractivité des hommes et des femmes qui entament une seconde carrière grâce à des formations et à l'investissement du service public de l'emploi.

Le secteur du transport scolaire en est un exemple, qui plus est d'actualité, puisque la rentrée scolaire interviendra dans quelques semaines. Je le répète, soyez assurée de notre mobilisation pour apporter des réponses pérennes à ces difficultés, au travers notamment du financement de formations. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour la réplique.

Mme Véronique Guillotin. Je vous remercie de vos réponses, monsieur le ministre.

Ma question portait sur le transport scolaire, mais c'est bien l'éducation de nos enfants qui est en jeu. C'est pourquoi j'espère que des solutions seront trouvées à ce problème majeur dès le mois de septembre prochain : nous ne pouvons pas laisser et les élus et les familles face à de telles difficultés. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

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