Question de Mme BONFANTI-DOSSAT Christine (Lot-et-Garonne - Les Républicains) publiée le 07/07/2022
Mme Christine Bonfanti-Dossat attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les fermetures de lits opérées au sein du centre hospitalier de la Candélie à Agen. Selon les chiffres avancés par le syndicat Force ouvrière, près de 43 lits sont au total supprimés sur les différentes unités d'admission en 2021-2022 dans le cadre du schéma directoire immobilier. Or, l'établissement agenais dépasse déjà ses capacités d'accueil. Les conséquences sont inquiétantes tant pour les soignants qui essaient de trouver des places disponibles, que pour les patients dont les pathologies, au sein de ce centre hospitalier, sont très spécifiques. Cette restructuration affaiblit considérablement l'offre de soins, l'accès aux soins et la qualité d'accueil de cet établissement. Au lendemain d'une crise sanitaire qui a mis en lumière les failles structurelles du système de soins hospitaliers, elle lui demande quelles mesures elle compte prendre pour que les restructurations internes ne riment pas avec suppressions de lits et baisse de la qualité des soins.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 03/11/2022
Le centre hospitalier départemental (CHD) La Candélie est le seul établissement psychiatrique du département de Lot-et-Garonne. Comme beaucoup d'établissements spécialisés, il se caractérise par un nombre très important de patients « chroniques », dont la prise en charge relève davantage de l'accompagnement médico-social et dont les prises en charge ont pour but de favoriser une réintégration sociale et donc une hospitalisation la plus réduite possible. Par ailleurs, l'établissement a fermé plusieurs lits afin de redéployer une partie de son activité vers les prises en charge externes, avec transfert de moyens au bénéfice des structures type centres médico-psychologiques (CMP), hôpitaux de jour et équipes mobiles. C'est donc un redéploiement de moyens vers des prises en charges ambulatoires plus adaptées à l'état de santé de certains patients. Pour ce qui est de l'hospitalisation, le CHD organise un dispositif de prise en charge des urgences psychiatriques au sein même des 3 services d'accueil des urgences du département, organisation qui se révèle particulièrement adaptée pour répondre à la demande de la population et l'orienter efficacement (pas nécessairement vers une hospitalisation). Si les pics d'activité nécessitent la réinstallation de quelques lits supplémentaires, de manière transitoire, dans d'anciennes chambres doubles, ces situations demeurent toutefois ponctuelles. Depuis 2015, le processus d'adaptation continue mis en uvre par le CHD et la diversification de ses activités a conduit à des transformations de lits d'hospitalisation complète en lits d'addictologie, en places d'hospitalisation à domicile psychiatrique adultes, en places d'hôpital de jour pour adolescents, permettant ainsi de constituer un pôle de réhabilitation psychosociale et de renforcer les CMP pivots. Par ailleurs, grâce à ces évolutions de l'offre de soins, l'établissement a fait le choix de renforcer les effectifs des équipes intervenant en détention, les effectifs de l'équipe mobile de gérontopsychiatrie, et enfin les effectifs de psychiatrie générale sur les deux unités de patients au long cours restantes. Enfin, le projet d'établissement du CHD est tourné vers l'amélioration de la qualité des soins, par la mise en uvre d'un fonctionnement par filière spécialisée. Il met en avant notamment le projet de création d'une unité de soins intensifs en psychiatrie, afin de traiter au mieux la question des détenus et des patients agités et instables. Ce projet induit une modification de la configuration des unités de psychiatrie générale, mais sans réduction de capacité par rapport à la situation actuelle.
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